Médias : Maison Alexia

~PDV Alexia~

Il fait noir, les animaux nocturnes grouillent autour de moi, les feuilles des arbres grincent, le vent souffle fort dans mes cheveux. Il fait froid dehors mais je n'y prête pas attention. Je m'y suis habituée maintenant. Je rentre dans ma "maison" si on peut l'appeler comme ça. C'est une vieille cabane en bois que j'ai trouvée abandonnée dans la foret quand je cherchais un refuge pour dormir. Je rentre dans mon lit, bien au chaud en allumant le foyer et m'endors facilement quand je suis en pyjama.

J'ai fugué de chez moi il y a 5 ans, quand j'avais 13 ans. À partir de ce jour, je me suis toujours débrouillée seule, j'avais de l'argent que j'avais réussi à économiser les années précédentes et l'argent que j'avais volé à mon père alors je me suis fait un sac avec le strict minimum. Je suis sortie en douce de chez moi pour échapper à ma vie de merde et surtout à mon père.

Cet homme est violent, il nous maltraitait moi et ma mère. Il nous battait quand il rentrait à la maison en nous disant que nous les femmes ne servions à rien, que nous étions juste ici sur Terre pour nous soumettre aux hommes, accomplir leurs moindres désirs, pour leur faire une descendance...

J'ai dit à ma mère que c'était un enculé de première, qu'il nous faisait vivre un enfer depuis plus de quatre ans maintenant, mais elle l'aimait malgré tout. Elle l'aimait éperdument. Elle essayait de prendre le plus souvent possible ma place -évidemment- quand il me battait, mais il la giflait ou autre et se ruait sur moi.

Il a failli me violer une fois, mais ma mère est intervenue et le pire c'est qu'il m'a forcé à regarder. Il m'a forcé à la regarder se faire violer par lui. Elle criait de douleur, les larmes avaient coulé à flot ce jour là.

Il est finalement parti en nous laissant là, comme des merdes sur le sol du salon. J'avais vite aidé ma mère et étais allée la border dans le lit.

À chaque fois qu'il faisait ça, il ne revenait pas avant quelques jours.

Le lendemain, je m'était réveillée avec un mal de tête horrible. Je sentais un énorme trou dans ma poitrine, un immense vide qui me déchirait de l'intérieur. Ma poitrine me faisait mal, mon ventre se tordais de douleur. J'accourus dans la chambre de ma mère et me jetai sur elle en la suppliant de se réveiller...

Elle ne l'a jamais fait, elle est morte dans son sommeil. Cet enculé qui lui servait de mari et que j'étais sensé appeler "papa" l'avait tuée... Il m'avait enlevé la personne la plus chère au monde.

J'avais embrassé tendrement ma mère sur le front deux jours plus tard en sentant le corps moisir. J'avais la ferme intention de quitter cet enfer et c'est ce que j'ai fait. J'ai volé le coffre de mon père, pris mon argent de poche, sac à dos et tout puis j'étais parti sans aucun remord.

Une nouvelle vie allait débuter pour moi ce jour là même si j'aurais aimé que ma mère m'accompagne.

Je m'étais rendue à l'aéroport en prenant un taxi et j'avais pris le premier vol qui allait partir.

Oregon me voici, m'étais-je dit.

Voilà un résumé de ma situation.

Ah et je suis une louve. Mes parents en étaient alors génétiquement moi aussi. Ma mère était une oméga et mon père un Alpha.

Oui, je sais sûrement ce que vous vous dites. Mais il n'était pas un alpha honorable comme tout le monde le pensait. Il est un enfoiré, un menteur, un manipulateur, un arrogant, une personne sournoise, diabolique et je le déteste.

J'ai quitté ma meute, je suis devenue une louve solitaire ce qui est très rare pour les femelles, nous avons besoin de nous sentir protégées, en sécurité, pour la plus par en tout, mais quand j'étais avec ce bâtard c'était tout le contraire.

Dans sa meute je ne me suis jamais sentie bien, je ne me sentais pas en sécurité, protégée, aimée... Je m'étais créée une façade devant tous ces gens. Je faisais la fille à papa et à maman, heureuse et tout, mais à l'intérieur je mourrais à petit feu.

Ce n'était pas ma place et ça ne le sera jamais. Je suis faite pour être solitaire et avec toute ses années j'ai appris à me battre, à survivre seule, à jouer la comédie, faire la fille fragile et docile, mais ils se trompent tous. Tous autant qu'ils sont.

La seule chose que j'apprécie que mon père m'a légué ce sont ses gènes. Je suis une louve Alpha. Je ne suis pas un ange, au contraire. J'ai passé les cinq dernières années à m'entraîner, à courir, cacher mes émotions, me mettre en forme, ne plus être faible devant un homme... Un Alpha. Ne plus me soumettre comme je le faisais pour mon « père ».

J'ai appris aussi plusieurs langues, en tout, je connais huit langues pour être précise. Je ne connais pas tout le langage de chaque langue, mais je suis parfaitement capable de me débrouiller.

~ Français ~ Mandarin ~ Espagnol ~ Anglais ~ Arabe ~ Portugais ~ Russe ~ Allemand~

Comme ça, si il se passe quelque chose je peut allez un peu partout et me débrouiller. C'es très pratique pour insulter des gens aussi.

Quoi, en cinq ans j'ai eu le temps de faire tout ça. Je n'avais pas vraiment grand chose d'autre à faire à part m'entraîner, apprendre des langues et étudier. Car oui, je ne voulais pas être idiote non plus alors j'ai pris des cours par correspondance. Je ne voulais pas me mélanger à la société, voir tout ces gens heureux, souriants et tout ces couples...

Non merci, j'aime bien mieux ma solitude.

Je bossais à fond, j'aime apprendre les cultures d'autres pays, je faisais de mon mieux pour en savoir le plus possible, car si un jour il m'arrivait quelque chose, je pourrais me débrouiller un peu partout où je me trouverai. Je ne suis pas une intello, mais je déteste quand une situation n'est pas sous mon contrôle et parfois, la culture et la parole peuvent vous sauver la vie...

Mais cette année tout va changer. Je vais intégrer le lycée d'Oregon pour avoir mon diplôme. Je ne vais pas rester toute ma vie enfermée dans le fin fond des bois quand même, alors c'est pour ça que je fait ceci.

Je vous arrête tout de suite dans votre imagination si vous pensez que je suis une de ces personnes qui s'enterrent dans une forêt et gardent contact avec personne... Bien en fait si, mais ce que je veux dire c'est que je sais comment marche un ordinateur, la technologie et tout. Je suis même très bonne dans ce domaine, mais contrairement à tous les ados de mon âge je ne passe pas ma vie dessus et ne joue pas constamment avec.

Ok, peut-être que j'exagère sur le fait que je suis super bonne en technologie, mais je connaît les bases et plusieurs trucs que la plus part des gens ne connaissent pas.

Je suis une fille normale quoi, enfin... Le plus possible vu ma situation. Je sort tout le temps dans la forêt pour m'entraîner et tout, mais je vais aussi en ville.

Je regarde les gens, je fait les courses. La seul différence c'est que je ne m'intègre pas à eux, je reste invisible. Un personne parmi tant d'autres.

Je me fond dans la masse et observe.

Bref, assez parler. Je vais vous parlez de quelque chose d'assez spécial chez moi.

J'ai les cheveux rouges. Non, je ne les ai pas teints. Je suis née avec les cheveux rouges et je ne sais pas pourquoi. Ne me demandez pas pourquoi, car je ne le sais pas. La seule chose que je sais c'est que mes cheveux palissent ou foncissent selon mes émotions.

C'est très difficile de ne pas passer inaperçus quand je sors de chez moi alors je mets des sweats qui cachent mes cheveux.

J'ai essayé de les teindres, de les passer au fer plat, de les mouiller, tout ce qui peut être possible, mais rien. Ils redeviennent toujours dans la seconde d'après rouges.

Mes yeux son bleu azur. Je fais 1m74 à peu près et j'ai un sale caractère quand je veux, je suis sur que ça ne vous surprend pas. Un vrai cliché quoi, mais comme je vous l'ai dit je joue en mode discrétion depuis cinq ans alors aucun problème là-dessus.

°°°

Je me réveille, me lève et souffle. C'est le grand jour aujourd'hui. C'est la rentrée et je stresse un peu. J'espère que tout va bien se passer et que personne ne va me chercher.

Je sais me contrôler et camoufler mon odeur aux autres loups. Depuis le temps que je le pratique pour ne pas me faire repérer quand je rentre sur le territoire d'une meute alors ça ne devrait pas être si pire si je ne me fais pas remarquer.

Invisible est ce qu'il fallait que je sois et tout allait bien aller.

Je mets un long sweat à capuche noir, un skinny noir, des vans noir, du mascara puis je suis prête. Je sais, je suis un peu trop en noir, mais j'aime les couleurs sombres, je suis une gothique si vous voulez.

La moitié de mon corps est couverte de tatouage. Ceux-ci me rappellent ma souffrance des dernières années avec mon « père », mon ex-meute, ma mère, ma délivrance quand ce calvaire c'est fini. Ma vie quoi. Ça me rappelle...

Bref, je prend mon sac à dos, je marche jusqu'à la station de métro et prend celui-ci.

Je suis devant le lycée. Je suis en terminale, pleins de gens sont dans la cours, ils discutent, rient et pleins de truc comme ça que je trouve vraiment pathétique.

Je décide finalement de rentrer dans l'école après un rapide balayage visuel. Ce lycée est comme les autres. Tu as les populaires, les intellos, les normaux, les gothiques, les pétasses, etc...

Ce que c'est cliché...

Je prend mon horaire au bureau du directeur vu que je suis nouvelle. Il m'explique un peu comment ça fonctionne. Il m'a demandé pourquoi mes parents n'étaient pas là et tout et j'ai bien entendu inventé une histoire.

J'ai falsifié mes papiers d'inscriptions en mentant sur mes parents, sur mon nom de famille et quelques trucs comme ça

Je me rends en salle D109 et y entre. Il n'y a pas grand monde alors je m'assieds au fond à coté d'une fenêtre et me fait le plus discrète possible. Je sort quelques affaires pour le cours et regarde par la fenêtre. Le temps est pluvieux dehors et le vent souffle encore très fort. J'adore voir la nature se déchaîner comme ça, elle au moins peut faire savoir à tout le monde qu'elle est en colère, qu'elle veut tout détruire pour une raison que nous ignorons, mais en subissons les conséquences tout de même.

La classe se remplit de plus en plus et j'entend pleins de gens parler et bla, bla. bla. Ce qu'il peuvent être chiants. Il faut toujours qu'ils parlent et parlent, racontent leurs vies et tout. Qu'ils se la ferment cinq minutes !

Je me suis réveillé du mauvais pied ce matin si vous ne l'aviez pas remarqué. Je sais que c'est moi qui ai fais ce choix, mais c'est quand même décourageant. Ça change de mon monde remplit de silence si je puis dire.

J'entend la voix du professeur demander le silence et à mon plus grand étonnement tout le brouhaha cesse.

-Prof- Bonjour à tous, je vous souhaite la bienvenue en cette nouvelle année qui débute. Je me nomme Vincent Pont-Briant, mais vous me connaissez sûrement pour la plupart. Je serais votre professeur de français et tuteur également pour l'année. J'aimerais...

La porte s'ouvre à la volée et je n'ai même pas besoin de me retourner pour savoir qu'un Alpha vient de rentrer dans cette classe. Bien sûr le professeur ne dit rien.

Soumis ,me dit-je.

Depuis que ce cours a commencé je n'ai cessé de regarder par la fenêtre. Avec mon ouïe surnaturelle à quoi bon ?

Ah, j'ai oublié de vous informer que mon prof et la moitié de cette classe sont des loup-garous. Je sent de légers signes de tête en signe de soumission pour l'Alpha qui vient de rentrer. Alpha de merde, oui. Je sens l'air une seconde fois pour être sûr et affirme mentalement que lui aussi sais dissimuler son aura, mais il ne le fait pas complètement parce que je crois qu'il y en auraient ici, dans cette classe, qui chieraient leur vie. XD Je suis sûr que mon aura est plus forte que la sienne ou du moins, elle est égale.

De toute façon, je n'ai pas besoin de me « prosterner » devant lui parce que pour lui je suis une simple humaine avec l'odeur que je dégage. Et même si je ne savais pas la cacher je ne montrerais aucun signe de soumission devant lui, je suis une Alpha moi aussi et on doit me craindre autant que lui.

Je ne veux pas être considérée comme une reine, être une pétasse qui soumet tout le monde. Je veux juste la solitude et le respect.

Je dois avouer que son aura est vraiment dominante et pousse à nous soumettre, mais je ne vais pas flancher. Pour rien au monde.

Le cours se passe plus ou moins bien. C'est vraiment ennuyant, plus que ce que j'imaginais. Je vais à mon prochain cours et c'est la même chose.

L'heure du dîner arrive enfin, je me précipite quasiment vers le self. J'ai une faim de loup. Ironique, non ? Avouez que mon jeu de mots était vraiment drôle, hein ? Non ? Bon d'accord...

Je rentre, vais payer mon repas et sors à l'extérieur pour manger tranquillement pour ne pas être déranger.

Le repas est mangeable. J'ai connu mieux, mais on fait avec ce qu'on a, ce n'est pas moi qui vais me plaindre.

Je pris mon dessert qui consistait en une pomme verte puis je jette les restes quand j'ai fini. Je vais m'allonger sous un arbre, je rabat ma capuche sur mon visage et ferme les yeux. Le calme, le vent qui souffle, la légère pluie qui coule, le son que fait la forêt à coté me rend tellement sereine. C'est magique. J'adore la nature, c'est ma vie, mon monde, ma famille...

Tout à coup j'entend un craquement de branche proche de moi. J'hume l'air et sens la présence de l'Alpha de tout à l'heure qui s'approche. Je me lève brusquement et m'éloigne de lui. Je rentre dans le bâtiment et me perds dans la mare de gens qui regarde je ne sais quoi.

Je n'y porte pas attention, traverse la foule et me rend aux toilettes des filles.