Chapitre 1 : Excitatio
_Mais où suis-je ?
Je me réveillai très lentement, je ne savais ni ou j'étais ni comment je m'étais retrouvée ici. Le sol était mou et frais. Il était très humide, presque trempé. Il faisait énormément froid. Je n'arrivai pas à ouvrir les yeux, le peu de lumière présente dans cet endroit me brûlait. Cela devait faire longtemps que mes yeux n'avaient pas été ouverts. Je décidai donc d'essayer de m'asseoir sans les ouvrir. Je réussissais sans trop de difficulté. M'être assise me donnait d'énormes maux de tête, j'avais l'impression que l'on toquait dans ma tête comme à une porte. Il fallait penser à autre chose qu'à la douleur, je me mis donc à essayer de me rappeler de qui j'étais. La seule chose qui me revint fut mon prénom : Ella.
Je revis aussi dans ma tête un visage. C'était celui d'un homme. Il devait avoir environ 40 ans, il avait les cheveux gris et les yeux verts. Je ne savais pas qui il était et je n'arrivais pas à m'en souvenir.
C'était horrible. Cette sensation de ne se rappeler que de son prénom et d'un visage. Un visage dont je n'avais aucun souvenir, je n'avais même pas la sensation de l'avoir déjà vu. Je ne connaissais même pas son identité ni aucune autre chose le concernant. Mon passé était comme poussière dans le vent : envolé. Par contre, je pouvais encore me rappeler de la couleur du paysage ainsi que le nom de chaque chose mais je ne pouvais pas me remémorer ma vie. Je n'avais non plus aucun souci pour parler. Je ne comprenais rien à ce qu'il m'arrivait.
Je ne sentais que du vide, que ce soit dans ma tête ou autour de moi. Je n'avais aucune idée d'où j'étais et je n'arrivais même pas à me souvenir de mon visage. Je ne ressentais aucun manque de quoi ou qui que ce soit. Je ne voyais pas pourquoi je devrai être triste. Je ne savais même pas si j'avais une famille ou bien des amis. Peut-être étais-je une fille enfermée dans un hôpital psychiatrique ou une tueuse en série. Je ne savais pas, je ne savais rien.
Je devais prendre cette amnésie en amie et non en ennemie. La prendre en ennemie ne me ferait que souffrir, je passerai mon temps à essayer de me rappeler alors que je savais que c'était impossible. La prendre en amie serait reprendre une nouvelle vie. Même si cette vie démarrait "mal" quand je serais partie d'ici elle pourra reprendre son cours sans se soucier de mon passé. Il ne fallait que positiver sur cette situation. Tout cela n'était pas arriver par hasard, je le découvrirai sans doute bientôt.
Je me déterminai à sortir de mes pensées. Puis j'essayai de bouger mais j'étais toute endolorie, j'avais mal dans les muscles ainsi que dans les articulations comme si je n'eus pas bougé pendant des jours. Je tremblai de tous les côtés sans trop savoir pourquoi, peut-être à cause du froid, ou bien de la peur. J'avais la sensation d'être perturbée, comme si j'avais perdu tous mes sens, tous mes repères.
Je touchai le sol et je sentais comme des feuilles mouillées sous ma main, comme dans une forêt. J'essayai d'écouter les bruits autour de moi mais aucun son ne me fut parvenu. Le silence était inquiétant, lugubre. Je pouvais presque entendre les battements de mon cœur. Aucune odeur n'était présente non plus, la seule chose que je pus remarquer c'est que l'air était très frais. J'avais aussi la bouche totalement sèche, je n'arrivai même pas à avaler ma salive.
Je réussissais peu à peu à ouvrir les yeux. En effet, il n'y avait pas beaucoup de lumière ce qui me permit tout de même de les ouvrir plus rapidement. Je voyais flou mais j'arrivai à discerner des sortes d'arbres, des troncs gris. Au fur et à mesure je retrouvais ma vue normale.
Je pus donc commencer à contempler l'endroit où j'avais atterrit.
Je me tenais donc bien dans une forêt, les arbres étaient très hauts et semblaient très vieux. Leurs troncs étaient énormes et gris, comme s'ils étaient très malades. Il n'y avait aucun rayon de soleil qui passait. Je levai donc la tête vers le haut et vis que le feuillage des arbres était énormément dense. L'endroit figurait très sombre, on ne pouvait pas voir à plus de 50 mètres sans s'avancer. Il y avait une sorte de brume qui régnait à environ 5 mètres de haut. Les feuilles résidant par terre étaient toutes mouillées comme je l'avais senti précédemment. Elles étaient marron comme si elles venaient de tomber alors que le feuillage des arbres ne montrait aucun signe d'automne, il était comme celui en été. Cette forêt me faisait énormément peur, on se croyait dans les forêts de film d'horreur.
Il faisait extrêmement froid, j'étais vêtue d'un slim kaki, de bottines Martens noires ainsi qu'un débardeur noir avec une simple veste noire. Je ne savais pas pourquoi mais mon prénom était brodé sur ma veste. Mes vêtements étaient tous mouillés, il avait peut-être plu ou la forêt était humide naturellement. Mes cheveux eux devaient être assez longs puisqu'ils m'arrivaient sous la poitrine. Ils étaient de couleur châtains et étaient mi-ondulées mi-lisses.
Je décidai de me retourner pour voir ce qu'il y avait derrière moi. Je me levai donc avec beaucoup de difficultés en m'agrippant à un tronc d'arbre situé à ma gauche. Je repris mon souffle pendant quelques secondes comme si l'effort que je venais de faire était phénoménal. En effet, j'avais la respiration totalement saccadée et mon cœur avait décidé de se mettre à danser dans ma cage thoracique. Je me retournai et vis quelque chose à quelques mètres de moi. Je m'approchai doucement et fus très étonnée.
C'était une autre personne, elle était couchée au sol. Je me rapprochai encore plus et vis que c'était un garçon. Il devait avoir environ 19 ans. Il dormait. Je le regardai donc de plus près et je vis qu'il était brun, aux cheveux courts. Il était plutôt grand. Je réussis à lire sa broderie sur sa veste : Aiden. Il devait sûrement être dans le même cas que moi. Je tentai de le réveiller mais en vain, on aurait pu douter qu'il fut encore vivant mais je vérifiai son pouls qui était normal. Je le retournai sur le ventre car j'avais vu quelque chose sous son dos. C'était une arme. Un pistolet. Je regardai donc à sa ceinture et je vis un couteau, enfin deux couteaux ainsi qu'une multitude de munitions. J'hurlai en voyant tout ça sans même savoir pourquoi. Je ne savais pas qui il était mais je n'avais aucune envie de rester ici, surtout quand il allait se réveiller. Ce garçon ne devait pas être très fréquentable dans son passé. Je décidai de lui prendre ses deux couteaux pour ne lui laisser que son pistolet et je partis en courant en suivant des traces de pas qui étaient présentes derrière lui.
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