Chapitre 23: Mettre ses sentiments de côté
Rien que de contempler mon uniforme bordeaux me donne la nausée.
L'enfer va recommencer.
Où ne s'était-il jamais arrêté ?
J'oubliais que j'étais coincée dans une boucle interminable.
- Prête ?
La voix de ma mère me donne le tournis.
Je secoue la tête inconsciemment, mon corps ne veut pas revivre ça.
- On est obligé ? Avec les armoires fermées, c'est impossible que j'ai pris un kilo de plus.
Mon envie de la dissuader tombe à l'eau à l'instant où son regard se pose sur moi.
- Chaque rentrée tu me dis la même chose, ses yeux se lèvent au ciel avec ennui, les habitudes ne changent pas.
- Mais maman j-je t'assure, je n'ai pas pris du poids durant les vacances. Ma phrase sonne comme un mensonge.
Ses pupilles s'assombrissent subitement, le diable habite ses yeux actuellement.
- Lola, monte sur la balance. C'est non négociable, tu le sais très bien.
Bien sûr que je le sais, j'ai beau essayer de trouver une excuse à chaque fin de vacances pour y échapper, elle finira toujours par me rattraper.
Elle est ma malédiction.
D'une jambe tremblante, j'avance mon pied à une lenteur inconsidérable.
Sa main sur mon dos me pousse en avant pour que j'accélère le mouvement.
Mes yeux sont rivés dans l'encadrement des numéros qui défilent à l'instant où mes deux pieds se posent.
Ce moment de stress.
Ce moment angoissant que je dois subir trois fois par ans depuis mon entrée au collège.
Ce moment si important qui décidera de mon mode de vie jusqu'aux prochaines vacances.
Il n'y a absolument aucun moment de l'année où ma peur est plus forte qu'à cet instant.
Après ce qui me semble une éternité, les chiffres s'arrêtent pour former un nombre.
Mon corps et mon cœur s'arrêtent ensemble.
J'ai à peine le temps de respirer que mes yeux s'embuent.
Ma vision est si floutée que je ne peux plus apercevoir le numéro indiqué qui correspond à mon poids.
66 kilos.
Je devais en faire moins de 64.
- Bordel de merde, j'en étais sûre ! Elle s'écrie si fort que mes tympans auraient pu exploser sur le coup.
Je n'ose même pas lever les yeux.
C'est dur de regarder ma mère, mais encore plus de percevoir le démon en elle.
- Avec tous les efforts que je fais putain...son ton se baisse de plus en plus jusqu'à ce qu'elle ai une sorte d'illumination. Je sais ce que tu as fait petite garce, tu t'es acheté à manger en cachette n'est ce pas ?
- Oh wahou, quelle perspicacité. Je murmure au bord des larmes.
Ses doigts s'enroulent autour de mes cheveux avec une force surdimensionnée.
La tête tirée en arrière, mes yeux croisent finalement les siens.
Effrayante, voilà ce qu'elle est.
- Tu... tu me fais mal. Arrivé-je à prononcer tandis que je sens mes cheveux s'arracher.
- Tu sais ce que ce poids veut dire hein ?
- Bien sûr, je réponds toujours en grimaçant de douleur, quelle crudité vas-tu m'obliger à manger durant des mois cette fois ?
Elle lâche finalement prise mais je retombe tout de même sur les fesses.
- Le concombre, ça te dit ?
Mon visage se ternit alors que le sien s'illumine.
- C'est ton fruit préféré, n'est ce pas Lola ?
Je me contente de sourire faibrilement en secouant négativement la tête.
- N-non ! Tu sais... tu sais très bien que je déteste ça. Tu... tu m'as forcé à en bouffer durant une éternité et à faire croire à mon entourage que j'adorais ça.
Je déteste savoir l'état dans lequel je vais encore me retrouver dans les prochains mois.
- Le concombre est ton fruit préféré. Ça sonne comme un envoûtement, comme si elle voulait m'hypnotiser. Je n'ai pas besoin de te rappeler les règles ?
- Non, c'est bon.
- Interdiction de manger autre chose que cet aliment durant le prochain mois, et on changera de crudité en février après-
- Je sais putain ! Je t'ai dis que je savais... tais toi, s'il te plaît. Suis-je obligée de lui rappeler.
J'ai l'impression qu'elle ne m'entend pas quand je parle.
Peut-être que je parle dans le vide, ou que mes paroles s'envolent avant d'atteindre ses oreilles.
- Pourquoi es-tu si irritable ? Elle s'énerve en poussant la balance avec la pointe de son pied.
- Peut-être parce que je ne supporte plus tes stupides régimes. Je lâche finalement, toujours par terre. D'autant plus que je suis allée avoir le poids normal d'une femme d'un mètre quatre-vingt sur internet, et devine quoi ?
- Non, dis moi tout. Répond-t-elle toujours d'un ton plus qu'agaçant.
- C'est soixante-dix kilos, le poids normal c'est soixante-dix kilos et pas soixante-quatre bordel ! La vérité que je lui annonce n'a pas l'air de l'affecter. Pourquoi tu m'as menti ? Tu veux que je tombe dans l'anorexie c'est ça ?!
Un petit rire sort de ses lèvres fines.
- Oh, crois moi, tu es loin, mais vraiment très très loin de l'anorexie. Je fais ça pour ton bien, tout ce que je fais c'est pour ton bien ! Elle lève les bras au ciel et prend une mine épuisée.
-Oui maman, c'est si épuisant de s'occuper de moi. Mais c'est d'autant plus épuisant de subir tes régimes à la con.
J'observe chaque trait de son visage se froncer un peu plus.
Elle ouvre et referme sa bouche à plusieurs reprises avant de finalement formuler une phrase:
- Alors prouve moi que je ne fais pas tout ça pour rien. Sa voix redescend plus bas, c'est un peu rassurant de savoir qu'elle a pris le temps de se calmer. Tu sais moi, je veux juste que tu te sentes bien dans ta peau, que tu sois heureuse dans un corps sain.
J'ai presque failli tomber dans son piège.
Heureusement, toutes ces années m'ont appris que ce n'est qu'une simple hypocrite qui veut avoir le contrôle sur le monde entier.
Je vais lui prouver que ses exigences sont exagérées.
Je vais arrêter de manger.
Je vais me rendre malade jusqu'à ce qu'elle se rende enfin compte de ce qu'elle m'afflige.
Peut-être que si je me retrouve à l'hôpital elle s'inquiètera pour moi.
- Qu'est ce qui te fais croire que je ne suis pas heureuse actuellement ?
Elle balance sa tête en arrière avec un rire jaune.
- Lola... elle marque un temps de pause pour me poignarder de ses yeux,tu n'as jamais été heureuse, pas même une seule fois dans ta vie. Ses mots provoquent un impact profond dans ma poitrine, si fort que je dois prendre une grande inspiration.
- Eh bien, peut-être que... peut-être que maintenant j'ai trouvé le bonheur. J'articule avec difficulté. Tu sais, je suis tombée amoureuse.
Ma mère écarquille les yeux avant d'exploser de rire telle une sorcière.
- Ah l'amour ! Tu penses être amoureuse et heureuse n'est ce pas ?
J'acquiesce de la tête suspicieuse.
- Laisse moi te confier un secret Lola, l'amour te détruira plus qu'autre chose. Quand tu penseras que tu es déjà à bout, elle viendra t'enfoncer encore et encore, jusqu'à ce que la douleur ne soit plus supportable.
J'avale difficilement ma salive en écoutant attentivement ses avertissements.
Elle a sans doute raison mais je ne veux pas y croire.
- Et si c'est réciproque ? Je demande avec un léger espoir.
- Oh, quelqu'un t'aime ? Tu es sûre de ce que tu avances ?
- C'est si dur de penser qu'une personne éprouve des sentiments pour moi ? L'interrogé-je en grimaçant.
Ses dents grincent dans un bruit insupportable.
- Est ce que tu t'es bien regardée ? C'est impossible.
Impossible.
C'est impossible.
Sa phrase résonne dans mon esprit à plusieurs reprises sans jamais s'en aller.
Elle s'amplifie toujours plus forte, toujours plus douloureuse.
J'amène mes mains à mon crâne et masse mes deux tempes en espérant que sa voix sorte de ma tête.
Mais malgré mes efforts en vain, je sais à présent que sa phrase restera gravée dans ma mémoire.
- Si ! Je m'écrie alors les yeux fermés, persuadée du contraire. Il m'aime, j'en suis sûre, Noa m'aime !
Ce n'est que quelques minutes après, quand j'ai réouvert mes yeux, que je me rends compte de la connerie qui vient de sortir de ma bouche.
Ma mère me fixe, abasourdie.
Quelle conne.
- Noa tu dis ? Son sourire niais s'assombrit et retombe soudainement. Je t'interdis d'avoir une quelconque relation avec lui.
Je fronce les sourcils si fort que je sens une migraine venir.
- Et pourquoi ? On ne contrôle pas ses sentiments.
- Alors retiens les. Sa famille est... compliquée, il a eu beaucoup de problèmes. Deux personnes aussi complexes n'ont rien à faire ensemble.
J'ai beau retourner ses propos dans ma tête maintes et maintes fois, je ne trouve pas d'arguments pour répondre.
- Et si vous essayez de vous sauver mutuellement... vous tomberez tous les deux. Elle déclare pour finir puis disparaît derrière la porte en soupirant.
J'aimerais qu'elle ait tord.
J'aimerais qu'elle se trompe sur toute la ligne.
J'aimerais que ce ne soient que des conneries.
Mais la vérité c'est qu'elle n'a jamais dit quelque chose d'aussi vraie.
Et ça m'arrache littéralement le cœur de l'admettre parce que je vais devoir l'écouter pour cette fois.
Mettre mes sentiments de côté.
*
L'odeur des couloirs de Waterfalls me donne la nausée.
Mes pas ralentissent à mesure que j'approche de ma salle de classe.
On peut dire que l'uniforme désagréable et les casiers aussi dégueulasses que les élèves ne m'avaient absolument pas manqué.
La silhouette de Josie qui apparaît au bout du couloir suffit à étirer mes lèvres en un mince sourire.
Il ne tarde pas à s'effacer lorsque j'aperçois Thomas accroché à son coude.
Ils s'avancent, côte à côte, et ne remarquent même pas ma présence.
Ça commence.
Josie aussi, elle va me laisser tomber peu à peu, il fallait juste lui trouver une raison.
Petit à petit, elle s'effacera et disparaîtra pour de bon de ma vie.
Mais je ne sais pas pourquoi, ça ne m'affecte pas cette fois.
C'est peut-être l'habitude.
J'espère au moins que sa relation en vaut la peine.
Lorsque je m'assois, je suis rassurée de voir que les regards sont tous dirigés vers Malicia.
C'est probablement une bénédiction. Grâce à elle, tout le monde a oublié ma présence.
Elle adresse un sourire sincère à tout son entourage et réponds aux questions avec politesse.
L'ai-je jugé trop vite ?
Sa chemise est retroussée en un crop top laissant apercevoir son ventre plat, ainsi qu'un petit piercing qui orne son nombril.
J'enroule une boucle brune autour de mon index tout en admirant sa chevelure d'un noir profond qui retombe dans le creux de son dos.
Elle se retourne finalement pour me faire face.
- Oh, tu n'as pas lissé tes cheveux aujourd'hui ?
J'hoche la tête, appréhendant sa remarque.
- J'adore tes boucles ! Sérieux, tu devrais arrêter de les abîmer.
Hein ?
De sa bouche, ça semblait honnête mais c'est si dur à croire.
Je m'excuse intérieurement pour toutes les insultes que j'ai pu lui balancer dans ma tête sous le coup de la jalousie
- Ah... merci. J'articule sans réussir à la regarder dans les yeux.
Elle ne s'arrête donc jamais de sourire ?
C'est hyper flippant.
Une question à son sujet trotte tout de même dans mon esprit depuis quelques temps.
- Malicia, toi et Sacha, vous étiez où pendant le massacre qui a eu lieu au concert ?
Je plisse les yeux, impatiente de connaître sa version.
- On y était, mais comme vous, on a réussi à s'échapper.
Je laisse mes yeux glisser sur les parties de son corps exposés, et sans surprise, il n'y a aucune blessure sur sa peau.
- Sans aucune égratignure ni rien ?
Elle incline la tête comme si elle ne comprenait pas de quoi je l'accusait.
- Je t'assure qu'on y était, on a vu les terroristes et plusieurs personnes se sont fait tuer devant nos yeux. C'était un cauchemar, mais on s'en est sorti. Elle me raconte pour faire disparaître mes soupçons.
- Par où ?
Son expression a l'air agacée mais je persiste.
- Par... sous la scène, c'est évident puisque c'était la seule issue.
Un large sourire s'affiche sur son visage quand elle comprend que je n'ai plus aucune question.
Il y a quelque chose qui cloche.
- Tu sais si Noa viendra aujourd'hui ? Elle change subitement de sujet.
Est ce qu'elle s'intéresse à moi seulement pour se rapprocher de lui ?
Dans ce cas, elle reste la garce que j'imaginais.
Avant que je ne puisse répondre, le principal concerné fait son entrée et nous rejoint à sa place
- Vous parliez de quoi ? Il nous interroge tout en déposant ses affaires.
Je laisse Malicia répondre et me contente de me retourner pour ne pas avoir à lui faire face.
Je n'ai pas encore le courage de lui dire qu'il faut qu'on s'éloigne.
C'est trop dur.
J'y ai pensé toute la nuit.
C'est la meilleure solution.
On ne peut pas aller plus loin ou on se détruira tous les deux.
Les lèvres pincées, je passe tous les cours à l'ignorer malgré moi.
Son regard qui s'attriste un peu plus chaque fois qu'il se prend un vent de ma part me brise le cœur.
Malheureusement pour moi, il ne perd pas espoir et persiste à m'adresser la parole chaque heure.
La journée s'écoule lentement et s'éternise mais lorsque la dernière sonnerie retentit, je sens un poids se détacher de moi.
Je ne perds pas une seconde pour m'enfuir mais Noa me rattrape sans efforts.
- Eh !
Sa main s'enroule autour de mon poignet pour me retenir juste devant les arrêts de bus.
- Pourquoi tu m'ignores depuis ce matin ? Et t'étais où à la pause déjeuner ?
Ma lèvre inférieure tremble si fort que je suis obligée d'enfoncer mes dents à l'intérieur.
- J'ai pas... j'ai pas d'explications à te donner. Soufflé-je à contrecœur.
Son expression change du tout au tout.
- Ah oui ? J'espère que tu rigoles là ?
Je secoue la tête tandis que mes yeux s'embuent.
Ma vision est si floue que je ne perçois même plus son visage.
- J'ai fait quelque chose de mal ? J'ai-
- Non ! Je hurle pour l'arrêter, je ne veux absolument pas qu'il culpabilise. N-non, ce n'est pas du tout de ta faute.
- Alors quoi ? Tu me fais la gueule pour aucune raison ? T'as tes règles ?
Je soulève subitement la tête avec une grimace.
- Putain Noa non !
- Mais alors dis moi !
Mes battements du cœur s'intensifient, je prends une grande inspiration, me préparant psychologiquement à lui avouer.
- Il faut... il faut qu'on s'éloigne. Toi et moi c'est trop... c'est trop compliqué, tu vois ?
Ses traits se contractent et j'observe son visage se déstructurer.
- Non je vois pas et j'ai pas envie de voir. Fais pas ça... s'il te plaît.
- Je sais que tu sais que j'ai raison. De toute façon, on était que de simples amis non ?
- De simples amis qui dorment ensemble hein ?
Mes joues tournent au rouge écarlate le temps d'un instant.
- Tu sais, toute la journée j'essayais de te parler parce que je voulais officialiser. Il continue sur sa lancée. Je voulais te demander d'être-
- Non ! M'écrié-je pour le stopper dans son élan. C'est déjà assez difficile comme ça, pas besoin d'en rajouter.
Une larme coule désormais le long de ma joue.
Rien que de le regarder me fait mal.
- Mais qu'est ce qu'il te prend sérieux ?! Pourquoi tu dis tout ça soudainement ? Qu'est ce qui a changé ?
Il hausse de plus en plus la voix, ça a le don de me terroriser sur place.
Il incline doucement la tête, attendant ma réponse.
- Ma mère a dit que... je sanglote en essuyant mes larmes du revers de ma manche, ma mère a dit que nous deux c'était impossible.
- La même qui ment à longueur de journée ? C'est pas ce que tu me répétais ?
- Mais là c'est différent ! Je suis vraiment à bout et j'ai pas besoin qu'une relation chaotique vienne empirer mon cas.
Ma gorge se noue à mesure que je prononce ces mots maudits.
C'est comme si je me détachais volontairement d'une partie de moi.
- Et moi dans tout ça ?
J'ouvre la bouche, déboussolée.
- Mes sentiments dans tout ça ? Il m'éclaire alors. Tu es peut-être prête à me laisser partir, mais moi non.
Pourquoi rend-t-il ça encore plus compliqué bordel ?!
Ce n'est pas comme si ça ne me déchirait pas le cœur d'agir de cette manière.
- Si tu penses que moi j'en ai envie, détrompe toi. Lui confié-je en serrant les dents. Mais elle a raison, si on continue comme ça, on finira par tomber tous les deux.
Les yeux pétillants, il fait un pas de plus pour attraper mes deux mains dans les siennes fermement.
- Ma Lola... je préfère mille fois tomber avec toi que survivre seul.
Des passants nous dévisage mais je fais mine de rien.
Mes jambes tremblent tellement et je ne peux pas m'empêcher de recommencer à chialer comme une conne devant lui.
Pourquoi personne ne m'a prévenu que c'était une telle épreuve d'aimer ?
Mon Sherlock putain... j'ai pas le choix, j'ai trop peur.
- Aucun d'entre nous n'est prêt pour ça, et tu le sais très bien.
- Je le suis et je serais toujours prêt pour toi. Admet-il avant de me prendre dans ses bras.
- Mais moi... non. Les relations... m'effraient. Je lui confie à voix basse alors qu'il resserre son étreinte.
- Alors j'attendrais. Il chuchote au creux de mon oreille.
- Tu attendras quoi ?
- Que tu changes d'avis. Il murmure comme une évidence.
Ses pupilles brillent de mille feu à l'instant où je me défais de ses bras.
Il me sourit de toutes ses dents avant d'attraper son casque pour l'enfoncer sur sa tête.
Assis sur sa moto, il tapote l'arrière du siège pour me faire signe de m'installer.
- On rentre ensemble ?
- T'as rien compris en fait. Soufflé-je, désespérée.
- Des amis qui dorment ensemble peuvent rentrer ensemble non ?
J'aperçois son rictus taquin à travers sa visière et lui adresse mon majeur.
- Abruti.
Il éclate d'un rire sincère puis démarre en faisant gronder son moteur.
Il s'élance finalement sous mes yeux, et disparaît au bout de la rue
J'observe le dernier endroit où il était avant de s'en aller comme une idiote.
Le pire, c'est qu'on devra continuer à se voir chaque jour et faire comme si nous étions de simples amis.
Tout ça, à cause de moi.
Je suis vraiment une putain d'égoïste.
{ La suite dans le prochain chapitre ✨}
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