Chapitre 11: Super soirée
~Canada~Toronto~Octobre 2024~
- Mais qu'est ce qu'on fait à une soirée ? Je demande à ma meilleure amie en séchant mes cheveux.
- Bah tu danses, tu bois, tu discutes, tu joues. De toute façon y'aura que votre classe non ?
- Ouais, mais j'en ai jamais fait.
C'est la première fois que je vais me confronter aux autres durant une fête et en plus chez Sacha. J'ai peur que ça tourne à la catastrophe surtout à cause de l'idée de Noa.
Je me précipite en direction de mon armoire pour regarder le contenu de ma garde-robe.
En l'ouvrant, je constate qu'il n'y a rien de potable pour ce genre d'événement.
- Allô, t'es toujours là ?
- Oui, oui. C'est juste que... j'ai rien à me mettre.
Je l'entends soupirer bruyamment à l'autre bout du fil.
Mon stress ne fait qu'augmenter à chaque seconde qui passe.
Je dois vraiment être coincée pour flipper d'une simple soirée à seize ans.
- Mets l'appel en face time et montre moi tes vêtements.
Je m'exécute rapidement en comptant les heures qu'il me reste avant que la soirée ne commence.
Elle examine longuement toutes mes robes à travers son téléphone jusqu'à avoir une illumination.
- Celle-là, au fond à droite.
J'arque un sourcil et me penche pour ramasser le tissu rouge qui dépasse de mon tiroir.
En la sortant, je découvre une longue robe bordeaux en satin. Je ne l'avais jamais vu avant, elle doit sûrement appartenir à ma mère.
- Mets cette robe ! C'est un ordre.
Je pose mon portable pour l'analyser de plus près.
Elle a l'air... très moulante.
Cette robe ne fera que révéler les formes que je m'efforce de cacher.
- Je sais pas Josie... je préfère quelque chose de plus... ample.
- Lola, pitié, écoute mes conseils pour une fois. Je suis sérieuse, le bordeaux t'irait à merveille.
J'observe longuement la robe posée sur mon lit avant de céder.
- D'accord je l'essaie, mais je ne te promets rien.
Elle affiche un grand sourire satisfait avant de raccrocher.
J'attrape la robe puis me dirige rapidement vers la salle de bain.
J'enfile difficilement ce vêtement indéfiniment long.
Une fois mes deux bras passés dans les bretelles, je fais quelques pas en arrière pour admirer mon reflet dans le miroir.
J'ai un haut le coeur en découvrant mon corps serré à l'intérieur de ce tissu.
J'inspire et bloque ma respiration pour m'amincir mais relâche mon ventre juste après en soupirant.
Gorge nouée, je reste figée devant la glace en me promettant de maigrir.
Ma main s'écrase sur ma joue dans l'espoir de chasser cette voix insupportable qui se balade constamment dans ma tête.
Mais c'est vrai que cette couleur va très bien avec ma peau mate, et puis je n'ai rien d'autre à me mettre.
Je me dépêche d'aller fouiller dans mon armoire à la recherche d'une veste.
Je finis pas trouver un petit blazer en cuir noir que j'enfile rapidement.
Ça fera l'affaire pour cacher ce qui est à cacher.
Mon regard se dirige vers mon horloge suspendu.
Il ne me reste qu'une heure pour finir de me préparer.
Je m'empresse d'attraper mon lisseur et m'installe sur ma coiffeuse.
Une par une, mes boucles ne deviennent que de simples mèches aplaties par la chaleur de mon appareil.
Même si je dois cramer mes cheveux chaque jour pour paraître potable, je le ferais.
Quarante minutes plus tard, le travail est enfin terminé.
Je peux maintenant m'occuper du maquillage.
Pour cette partie là, je gère.
Je tartine mon visage de fond de teint depuis l'âge de onze ans.
J'admire une dernière fois mon visage sur la glace avant de le recouvrir de produits pour cacher toutes ces imperfections qui me rendent à vomir.
Je rajoute deux traits d'eye liner et un rouge à lèvres accordé à ma robe comme finition.
Satisfaite du résultat, je dévale les escaliers quand je tombe sur ma mère.
Elle lève le nez de son téléphone pour me scruter de haut en bas.
Elle se lève pour faire quelques pas dans ma direction sans me lâcher du regard.
- Cette robe, c'est la mienne n'est ce pas ?
- O-oui, je te l'ai emprunté pour ce soir.
- Elle te boudine, tu as l'air obèse à l'intérieur. Elle finit par m'annoncer en retournant s'asseoir.
Premier coup de poignard.
J'avale difficilement ma salive avant de fermer mon blouson.
- Merci maman.
Je l'entends ricaner derrière mon dos telle une sorcière.
- Tu ne vas tout de même pas mettre des talons ? Tu es déjà gigantesque.
Deuxième coup de poignard.
Je renonce alors aux escarpins que j'avais prévu de porter et attrape des bottines plates.
Je renifle bruyamment avant de sortir par la porte sans lui avoir dit un mot.
J'osais espérer qu'elle me dise que je suis belle ou qu'elle me souhaite bonne chance pour ma première soirée.
Mais j'oubliais que maman reste maman.
J'enfile mon sac sur mon épaule quand je sens mes pieds s'enfoncer dans une épaisse couche de neige.
J'oubliais dans quel pays je me trouvais.
Malgré le vent qui frappe mon visage, j'avance en direction de l'arrêt de bus, le point de rendez-vous.
En m'approchant, je découvre Noa appuyé sur le mur qui regarde son téléphone.
Il porte une veste beige ainsi qu'un pantalon noir ample.
Ses manches sont remontées ce qui dévoile ses avant-bras et ses veines turquoises qui ressortent.
Des mèches de ses cheveux sombres retombent sur ses yeux, ça lui donne un air séduisant.
En entendant le bruit de mes pas dans la neige, il soulève la tête dans ma direction avant d'afficher un petit sourire.
- Putain... il murmure quand j'arrive à son niveau.
- Q-quoi ?
- T'es... magnifique.
J'émet un rire nerveux que j'essaie de dissimuler en me raclant la gorge.
- Merci. Je souffle en même temps qu'un nuage de vapeur sort de ma bouche.
Tu mens.
Je replace une mèche de mes cheveux qui s'envolent à cause du vent.
- T'as pas oublié notre plan ?
- On doit coucher ensemble jusqu'à la tombée de la nuit, c'est bien ça ? J'ironise en croisant les bras.
Il passe une main dans ses cheveux humides à cause des flocons qui tombent sur nous.
- Ça me dérange pas personnellement. Plus sérieusement, j'espère que joueras bien ton rôle.
- Tu penses que je n'oserais pas ?
- Disons que t'es un peu... coincée sur les bords.
J'ouvre de grands yeux vis-à-vis de sa remarque à mon sujet.
- Ne pas sucer tout ce qui bouge c'est être coincée ? Surtout que dans le cas contraire on m'aurait traité de pute alors autant être coincée.
- Je blaguais.
- Garde tes blagues pour toi la prochaine fois.
Il semble déboussolée par le changement radical de mon attitude.
Un silence pesant s'installe dans l'entièreté de mon avenue abandonnée.
Ses iris noisettes sont étincelantes sous la lumière de la lune qui se lève.
Je sens mes mains se congeler dans mes poches mais une lueur d'espoir me traverse quand j'aperçois le bus qui arrive au bout de la rue.
Une fois à notre niveau, nous entreons et mon corps tout entier peut enfin se réchauffer.
Il s'installe sur le siège juste en face de moi, mais en m'asseyant, un souvenir de l'incident avec Thomas repasse dans ma tête.
Et s'il y a avait encore un pervers qui trainait dans les parages ?
Rien qu'à cette idée, mes membres se mettent à trembler.
Ma jambe tape automatiquement contre le sol.
Noa fronce les sourcils et serre légèrement ma jambe avec les siennes pour l'arrêter.
C'est comme s'il avait senti ma panique à travers moi.
- C'est ta première soirée ?
- Ouais. J'admets d'une voix vacillante.
- Ça se voit.
Je ne prends pas la peine de riposter, mon esprit est plutôt préoccupé à l'idée que mon stalker se trouve à cette soirée.
Il n'a toujours pas lâché ma jambe ce qui me fait sentir en sécurité pendant quelques temps.
Je prie intérieurement pour ne pas me laisser submerger par mes émotions et à nouveau faire une crise devant les autres.
Les deux premières fois étaient largement suffisantes.
***
La maison de Sacha a l'air d'un château de l'extérieur.
Nous sommes sur le palier de la porte, mon corps tremble entièrement, tellement que j'ai l'impression que je pourrais m'effondrer sur leur gazon parfaitement taillé.
La main de Noa frôle la mienne avant de se frayer un chemin entre mes doigts pour resserrer nos deux paumes.
Un frisson parcourt ma colonne vertébrale mais j'essaie de paraître neutre face à son contact.
- Il faut jouer le jeu. Il me chuchote comme pour justifier son acte.
Après quelques secondes, Sacha apparaît devant nous.
Elle est encore plus splendide que d'habitude.
Son corps est habillé d'une courte robe blanche en velours et ses escarpins y sont assortis.
Ses cheveux sont bouclés et recouverts de paillettes argentées.
Son maquillage lui donne une apparence de fée.
J'analyse la réaction de Noa du coin de l'œil, il a l'air tout aussi émerveillé par la Sacha qui se présente face à nous.
Ses yeux descendent jusqu'à nos mains liées puis elle affiche une mine dégoûtée en me fusillant du regard.
- Bienvenue. Annonce-t-elle avec un sourire hypocrite.
Sa maison est encore mieux que je ne l'imaginais.
Il y a des lumières blanches et argentées accrochées de partout, ainsi que des étoiles scintillantes sur les murs.
Je suis pratiquement aveuglée par toutes ces lumières.
Le monde autour de nous me laisse penser que nous étions les derniers.
Il y a une boule disco qui pend au dessus de ma tête.
Elle a l'argent.
Noa m'emmène sur un des canapés et s'y installe en sautant.
Il tape sur ses genoux pour que je vienne m'asseoir sur lui.
- Non. Je refuse promptement.
- Tu veux le rendre jaloux ou pas ?
- Oui mais... pas comme ça.
Il m'attrape alors doucement par les hanches pour me placer sur lui contre mon gré.
- Reste ici jusqu'à ce que Brad arrive, fais moi confiance. Il chuchote tout près de mon oreille.
Son souffle sur ma peau et ses mains posées sur moi me font tressaillir.
Certaines personnes passent devant nous avec un regard inquisiteur mais ne disent rien.
Ma tête se met à surchauffer quand je vois un grand brun au regard métallique arriver au loin.
Mais ce n'est pas Brad.
- Qu'est ce qu'il fout là ?
- Sacha m'a dit que je pouvais inviter Thomas si j'en avais envie. Il me répond avec toute simplicité.
Je pousse un soupir d'exaspération en le voyant se rapprocher de nous.
Son sourire diabolique s'élargit quand il m'aperçoit.
- Vous voulez de l'aide peut-être ? Il demande à peine arrivé à notre niveau.
Mes joues chauffent mais Noa n'a pas l'air de stresser, il ne bouge pas d'un millimètre.
- C'est pas ce que tu crois mec.
- Ce que je crois, c'est qu'il y a une nana sur tes genoux, et franchement t'aurais pu trouver mieux que cette... chose. Il déclare les mains dans les poches.
Je le fusille du regard avant de lui adresser mon majeur.
Il rit et s'éloigne après avoir annoncé qu'il allait se chercher à boire.
Mon souffle venait de revenir à la normale mais trois êtres débarquent en gloussant dans la grande salle principale.
Karim, Mathieu et... Brad.
Il s'arrête rapidement de rire en nous apercevant et son regard se fige.
Karim lui chuchote quelque chose dans l'oreille, un sourire aux lèvres mais Mathieu pose une main sur son épaule comme pour lui dire de ne pas s'énerver.
Il fait quelques pas dans notre direction, sa mâchoire est tellement resserrée qu'elle forme un angle à quatre-vingt-dix degrés.
Rien que ses yeux me font regretter notre idée stupide.
Contre toute attente, il garde son calme une fois devant nous.
- Si tu veux ma meuf tant que ça, prends la.
Sa phrase me fait l'effet d'une gifle, mais cette fois c'est encore plus douloureux.
Actuellement j'ai juste envie de m'enterrer vivante ou de me fondre avec le canapé pour disparaître.
- Bah alors aBradcadabra, on est bipolaire ?
- Noa, tu ferais mieux de fermer ta grande gueule et d'enlever tes sales mains de son corps.
Il est d'un culot, j'ai presque envie de rire.
Presque, je tiens à ma vie.
Il m'attrape par le poignet pour me mettre debout.
- Lola, est ce que ce connard t'as drogué avant de venir ? Me demande Brad avec un sourire moqueur.
Ses amis se plient en deux tant la blague est « drôle ».
Sans réfléchir, j'écrase ma main sur son visage.
Je m'étais pourtant promis de ne jamais exercer de violence sur rien ni personne.
Mais Brad va trop loin.
C'est si libérant.
- T'es vraiment d'un connard. Proclamé-je avant de tourner les talons pour rejoindre Noa qui s'est éloigné de nous.
J'entends les rire de Karim et Mathieu qui se moquent de leur ami qui vient de se prendre la plus grosse gifle de sa vie.
Je déteste la violence, oui je la hais.
Mais parfois je n'arrive pas à exprimer ma haine par des mots.
Et puis c'était pour son bien, il fallait qu'il retrouve la raison.
Tu deviens les personnes que tu détestes.
Je secoue la tête pour éloigner cette pensée et m'appuie sur le rebord du bar avec un grand sourire.
- J'aime la nouvelle Lola.
- Ah oui ?
Moi je la déteste.
- Brad le méritait de toute façon. Me rassure Noa en prenant une gorgée de son Spritz.
Je ne réponds pas et demande un Mojito au barman qui jongle avec des verres.
J'observe la main qui a frappé la joue de Brad quelques minutes auparavant.
Alors, c'est ça qu'on ressent après avoir frappé quelqu'un ?
Cette sensation horrible d'avoir fair l'acte le plus déplorable au monde.
L'impression qu'on mérite le plus grand des karmas pour la façon dont on a agit.
Ou alors c'est juste moi qui ressens ça, sans doute parce que je n'ai jamais été celle qui frappe mais celle qui reçoit.
J'émet un rire nerveux en repensant à mon père.
Il ne doit sûrement pas ressentir une once d'empathie envers moi, lui.
- Mademoiselle ? Votre boisson.
La voix du serveur me tire de mes pensées.
Je le remercie avant de m'éloigner avec mon verre.
Sacha réapparaît après avoir disparu depuis près d'une demi-heure.
- Rassemblez vous ! On va faire un jeu.
Ma paille dans ma bouche, je m'approche du rassemblement en arquant un sourcil.
Les filles poussent les tables et les canapés pour nous laisser plus d'espace.
Sous les indications de la star de la soirée, on se met en rond, puis s'assoit sur le large tapis.
Thomas me lance des œillades noires en face de moi.
Je lève les yeux au ciel et pose mon verre pour écouter les indications de Sacha.
- On va jouer à bouteille ou vérité.
Tout le monde fronce les sourcils dans l'incompréhension ce qui la fait rire.
Clémence revient avec une bouteille de bière vide.
- C'est un mélange d'action ou vérité et du jeu de la bouteille. Vous choisissez entre répondre à une question ou sinon vous faites tourner la bouteille et devrez embrasser la personne sur qui ça tombe. Dans les deux cas, vous pouvez choisir de refuser et à la place, boire un shot.
Elle tape dans ses mains comme une enseignante.
- C'est clair ?
On acquiesce tous de la tête tels de bons élèves.
Josie m'avait prévenu qu'il y aurait des jeux, mais je n'imaginais pas des jeux dans ce genre là.
Clémence pose alors la bouteille au centre du cercle puis prend place parmi nous.
Chacun a son groupe d'amis à ses côtés, moi je n'ai personne.
C'est un peu gênant comme un situation.
J'observe Karim qui commence par dire « vérité ».
- As-tu déjà fantasmé sur une fille du groupe ? Le questionne Sacha en se mordant lèvre.
Karim a l'air de se chier dessus, je parie que s'il avait la peau clair il rougirait devant nos yeux.
Étonnant venant de lui qui semble avoir toujours confiance en sa propre personne.
- Ouais, logique.
Ses amis le supplient de révéler la principale concernée en le tapant sur l'épaule.
On parie combien que c'est l'une des cinq filles de mon ancienne bande ?
- Ok, ok. C'est Alyssa.
Qu'est ce que je disais...
Elle passe sensuellement ses ongles dans son afro, fière d'être celle qui trotte dans la tête de cet enfoiré.
Personnellement j'aurais eu honte.
Shona et Tessa miment des gestes obscènes pour faire allusion aux pensées de Karim envers Alyssa.
Je froisse mon visage et me rétracte en attendant qu'elles passent à autre chose.
Noa pouffe juste à côté de son meilleur ami qui me toise toujours.
C'est au tour de Sacha, et cette fois, elle tourne la bouteille.
La tension est à son comble avec le son Breakin' Dishes en fond.
Son visage s'illumine quand la bouteille s'arrête en direction de Noa.
- Tu bois ? Demande Clémence.
- Sûrement pas. Elle murmure en se levant sans le lâcher du regard.
Ses talons claquent sur le parquet quand elle n'est plus qu'à un mètre de lui.
Il n'a pas l'air ravi mais ne bouge pas et attend patiemment.
Sacha a finalement atteint sa proie.
Elle s'accroupit pour être à sa hauteur et place une main sur sa joue avant de lui rouler une pelle qui a l'air de durer une éternité.
Un sentiment désagréable me traverse.
Je me force à regarder ailleurs tandis que les autres crient d'enthousiasme.
Elle se décroche finalement de lui, beaucoup trop fière puis reprend sa place, vérifiant que je n'ai pas loupé une seule miette de la scène.
Brad tourne la bouteille en me regardant, mais elle tombe sur Clémence.
Au fond de moi je prie pour qu'il boit mais il affiche un sourire diabolique et se lève pour l'atteindre.
Il se penche vers elle et l'embrasse sans se poser de questions.
Mes traits se durcissent, ça n'a pas eu l'air d'embêter Clémence qui passe une main dans les cheveux foncés de Brad pour approfondir.
J'ai du mal à croire qu'il ait vraiment embrassé une autre fille sans hésiter alors que de ce que je sais, on est toujours ensemble.
Plus pour longtemps.
Les personnes s'enchaînent, chacune répond à une question par peur de tourner la bouteille.
Et plus vite que je le voudrais, mon tour que j'appréhendais tant, arrive finalement.
- Alors Lola, vérité ou bouteille ?
- Bouteille. Je réponds instinctivement comme pour me prouver quelque chose.
On joue à un jeu, autant s'amuser jusqu'au bout.
Je me redresse pour l'atteindre et fait tourner la bouteille d'un geste de main précis.
Ma respiration s'accélère à chaque tour de plus qu'elle effectue.
Puis elle s'arrête, tout comme mon souffle.
Le monde est contre moi.
Thomas, il fallait vraiment que ça tombe sur lui.
Mon cerveau met quelques secondes à assimiler les informations mais sa voix me réveille.
- Tu bois je suppose ? Vu comment t'es coincée, tu tremble dès qu'un gars t'approche.
Ma mâchoire se resserre de rage, Noa n'est donc pas le seul à penser ça.
Il me provoque, il pense sans doute que je n'oserais jamais.
Au début du jeu, je m'étais promis de boire quoi qu'il arrive puisque je suis en couple.
Mais si Brad peut, moi aussi non ?
- Tu crois ?
Je me lève lentement sans lâcher son regard, oubliant les autres qui nous entoure.
Il hausse de plus en plus les sourcils à chaque pas de plus que je fais dans sa direction.
Arrivée devant lui, je me baisse en faisant mine d'être sûre de moi.
En réalité je suis terrorisée à l'idée de faire ce que je m'apprête à faire.
D'une main tremblante j'emprisonne sa mâchoire dans ma paume puis écrase mes lèvres sur les siennes les yeux fermés.
Tout mon corps frissonne à son contact.
J'aimerais que ça ne me provoque rien, mais au contraire il y a un milliard de papillons qui se baladent dans mon estomac.
Pendant quelques secondes j'ai failli oublier le jeu, mais je me détache rapidement de lui en écarquillant les yeux.
- J'ignorais que tu savais embrasser. Il murmure tout bas de façon à ce qu'il n'y ai que moi qui puisse l'entendre.
Je fais claquer ma langue sur mon palais et lui écrase le pied en retournant m'asseoir.
Il rumine de douleur ce qui me fait sourire.
Ce n'est que quand j'ai rejoint ma place que je me rends enfin compte du regard assassin que me lance Brad.
Ses yeux noirs ont l'air possédé, on pourrait croire que le diable l'habite actuellement.
J'ai envie de lui dire qu'il a fait la même chose, mais sous un excès de colère, il se lève et donne un grand coup de pied dans la bouteille qui se fracasse bruyamment contre un mur.
- Le jeu est terminé. Il déclare alors.
Tout le monde s'éloigne rapidement, ils doivent sans doute redouter la haine qui a pris possession de son corps.
Sacha se précipite vers l'enceinte pour augmenter la musique avant que ça ne dégénère.
- Allez, tout le monde sur la piste de danse ! Elle s'exclame à moitié horrifiée.
La majorité se déplace pour la suivre vers la piste, histoire d'échapper à « Brad, la terreur qui frappe des bouteilles de bière ».
Je suis toujours clouée au sol, impatiente de savoir ce qu'il a me dire.
Il me tend sa main pour m'aider à me relever.
J'hausse un sourcil, me relevant en ignorant délibérément son aide.
- J'aimerais te parler Lola.
J'accepte en haussant les épaules, Noa m'observe du coin de l'oeil.
Il m'emmène m'asseoir sur une chaise en face du grand bar.
- De quoi tu veux parler ?
- Attends, je te sers un verre d'abord ?
- Je ne bois pas.
- Allez, fais une exception pour ce soir.
Je fais la moue mais finis par céder.
De toute façon il aurait forcé jusqu'à ce que j'accepte.
Il verse un liquide transparent dans un minuscule verre avant de me le tendre.
Je grimace avant de l'attraper et d'avaler le contenu d'une traite.
C'est dégueulasse.
- Je sais que j'ai pas toujours été un bon gars mais-
- Ouais, ça c'est sûr. Je le coupe en balançant mes pieds.
- Mais tu sais, j'ai jamais voulu te blesser ou autre.
J'éclate du même rire sardonique qu'il a l'habitude d'utiliser.
- Pathétique.
Il baisse la tête, comme pour montrer sa désolation.
- C'était vraiment pas mon objectif, il reprend la bouteille de Vodka pour remplir à nouveau mon verre et de le pousser dans ma direction. Je te le jure Lola, je t'aime toujours.
Je suis tellement énervée que je pourrais le gifler une seconde fois. À la place, j'attrape le shot et le bois d'un coup.
- Tu penses que j'en ai quelque chose à faire de tes excuses Brad ?
Il ne répond pas mais froisse son visage et me ressert une nouvelle fois.
- Ça fait des semaines que j'attends que tu viennes t'excuser.
Un autre shot.
- J'ai attendus comme une merde pendant que tu vivais tranquillement ta vie.
Et un autre.
- Je te déteste.
- Non, tu me déteste pas. Il se décide finalement à protester.
Mon sang devient bouillant, j'ai l'impression que je vais exploser.
Mes dents grincent de colère, j'aimerais juste qu'il me quitte, qu'on en finisse.
Ma main attrape mon verre une nouvelle fois et j'avale la boisson machinalement, elle est devenue étonnement addictive.
J'en viens même à me resservir moi même un sixième shot de Vodka avant de le laisser couler dans ma gorge.
Dès que mon poing pose le verre sur la table, je sens mon ventre se retourner.
C'était probablement le verre de trop.
Brad marmonne quelque chose que mon cerveau n'arrive pas à comprendre et secoue sa main devant ma figure.
Je fronce les sourcils, j'ai l'impression de le voir en deux fois.
- Lola, t'es toujours là ? Il me demande en me sentant ailleurs.
Je suis plus préoccupée par mon envie de vomir que par sa question.
Je ne suis pas sûre mais je crois voir un sourire s'afficher sur son visage.
Il m'attrape alors par le poignet et m'emmène loin des autres.
- Brad, où on va ? J'arrive finalement à articuler en essayant de tenir sur mes deux jambes.
- On va s'amuser, t'inquiète pas.
- Mhm. Je marmonne en me frottant les yeux.
Je chahute contre des personnes assises par terre.
On arrive face à des escaliers, la main de Brad entoure toujours mon poignet.
Je me sens fébrile, j'ai envie de vomir mes tripes et en même temps de dormir.
Il attrape mes deux mains pour m'aider à monter les escaliers marche par marche.
Je regarde mes pieds, ils sont tellement flous que je ne sais même plus où est ce que je les pose.
Ça a prit une éternité, mais nous sommes finalement arrivés en haut.
Il me semble pourtant qu'il n'y a que des chambres au deuxième étage.
Il ouvre une porte qui s'ouvre sur un grand lit deux places.
Ses mains me poussent dans la chambre, il y entre à son tour puis se tourne pour la verrouiller.
Mon esprit est tellement ailleurs que je ne me rend plus compte de ce qu'il se passe.
Un pied dépasse du coin de la porte avant qu'il n'ai pu la refermer.
La seconde qui suit, elle s'ouvre violemment sur un grand homme qui a l'air contrarié.
J'essaie d'analyser les traits de son visage, mais ma vision est trop brouillée, un peu comme lors d'une crise d'angoisse.
Mais cette fois-ci, c'est plus intense, comme si tous mes sens ne fonctionnaient plus.
L'homme frappe Brad au visage en l'insultant de tout les noms.
Mon corps s'écroule sur le lit, comme s'il était soudainement devenu beaucoup trop lourd.
Son poing ensanglanté, il m'attrape pour m'emmener hors de la chambre et redescendre.
Je ne sais pas où est Brad, il est probablement resté en haut.
Mon corps est à présent tout mou, je ne peux plus le diriger.
À la dernière marche, je m'écroule sur cet homme qui me rattrape en encerclant ma taille de ses bras musclés.
- Qui êtes vous ?
- Putain qui t'as fait boire autant ?
- Mhm, j'adore la Vodka. Je glousse en posant ma tête contre son torse.
Il soupire et me ramène là où nous étions avant avec tous les autres.
Je crois entendre les voix des filles, mais je n'arrive pas à les distinguer.
Il y a beaucoup de bruit, trop de gens, j'ai chaud, extrêmement chaud.
Mais je dois garder ma veste quoi qu'il arrive.
Ses mains me forcent à m'asseoir sur une chaise près de la piste de danse.
- Bouge pas. M'ordonne sa voix grave.
Je plisse les yeux pour reconnaître les personnes de m'entourage.
Il me semble apercevoir Noa avec une fille près du salon.
Ils discutent ensemble.
Je ravale ma jalousie insensée et scrute les moindres détails de chaque recoin.
Mon envie de vomir me reprend par surprise mais une fois de plus, je me retiens en posant une main sur ma bouche.
Tout à coups, on entend de gros pas descendre les escaliers à toute allure.
Brad apparaît avec une plaie sur la joue, il a l'air remonté à bloc.
Il se précipite en direction de l'homme qui m'a ramené en bas pour lui rendre son coup.
Les autres arrêtent subitement de danser et se rassemblent autour de la bagarre qui vient de commencer entre eux.
Brad est poussé sur une table ce qui renverse la moitié des verres qui s'y trouvaient.
Mes yeux se baissent en direction des bouts de verre au sol.
D'un seul coup, je suis chez moi et mon père me lance la vaisselle que j'ai oublié de faire.
Il y a des cris de terreur, des cris de douleur, des cris de colère.
J'ai soudainement peur, peur qu'on s'en prenne aussi à moi.
Peur que ces coups se retrouvent sur moi.
J'amène mes mains à ma tête pour me boucher les oreilles.
Un cri de détresse s'échappe de ma bouche et je ne peux pas me retenir plus longtemps.
Je finis par relâcher tout ce que je contenait au fond de mon ventre sur le tapis blanc.
Sacha émet un très long cri aiguë en courant dans ma direction.
- Bordel le tapis de ma mère !
Elle grince des dents tellement fort qu'elles pourraient les exploser.
Sa main s'écrase sur ma joue en un instant.
- Salope ! Ce tapis coûte une blinde !
La joue brûlante, je me relève en vacillant pour lui faire face.
- C'est pas une raison pour me gifler !
J'attrape ses deux bras pour les presser de toutes mes forces ce qui lui vaut un cri de douleur.
- T'es devenue une vraie connasse Lola, regarde ce que tu fous depuis que Noa et Thomas sont arrivés !
Elle empoigne mes cheveux avant de les tirer en arrière.
Je lui hurle d'arrêter mais elle continue d'arracher mes cheveux en m'insultant.
J'enfonce alors mes ongles dans ses bras, basculant sur elle.
Nous tombons toutes les deux sur le sol en braillant comme des cinglées.
Pendant qu'on se roule par terre, les deux mecs se battent toujours à côté de nous, il y a des gouttes de sang sur le parquet.
- Sacha t'es qu'une grosse folle !
- Et toi une pétasse !
Elle prend les devants et passe au dessus de moi pour me pincer l'entièreté des avant-bras.
Quand elle atteint une zone trop sensible, je me redresse pour reprendre l'avantage et la plaque contre le sol.
Je griffe ses bras et ses jambes jusqu'au sang, tellement fort qu'elle en a les larmes aux yeux.
Les hurlements des gens qui nous entourent sont devenus encore plus bruyants que la musique.
Quelqu'un m'attrape par derrière pour mettre fin à notre chamaillerie.
Ma robe s'est échancrée jusqu'au haut de ma cuisse et j'ai une bretelle au moins.
Sacha me fait des doigts avant de s'éloigner, elle ressemble à une folle et moi aussi probablement.
- Je t'avais dis de ne pas bouger ! S'écrie le gars de tout à l'heure.
Je rapproche mon visage du sien pour analyser ses blessures.
Je ramène mon doigt devant lui et caresse légèrement la plaie sur sa lèvre.
- Tu saignes là.
- Ouais je sais, à cause de ton connard de copain. Il soupire en détournant le regard. Et toi t'es saoule, alors éloigne toi de moi Davis.
Les sourcils froncés, je crois finalement reconnaître cette voix.
- C'est Thomas ?
- Ouais.
Je m'appuie à nouveau sur son torse recouvert d'un tee shirt ensanglanté.
- Tu sens bon Thomas. Je lui murmure en souriant bêtement.
Le bruit fracassant de la porte d'entrée résonne dans la salle.
Une femme de la quarantaine, bien habillée, débarque en écarquillant les yeux.
- Merde, tout le monde se casse, y'a les darons !
Ils se mettent tous à chahuter et s'enfuient de tous les côtés.
Mes jambes ne veulent pas coopérer, je réussi à peine à marcher droit.
Thomas me traine jusqu'à une fenêtre qui mène au jardin.
- Allez, dépêche toi, on se tire.
Je m'efforce de puiser dans mes dernières forces pour sortir par ce trou étroit.
Je ne fais que glousser comme une imbécile en disant des choses incompréhensibles.
On peut voir des gens de la soirée courir dans la rue pour fuir la maison de Sacha.
La neige a pratiquement fondue, le ciel est maintenant complètement noir, il n'y a que la pleine lune pour nous éclairer.
J'enroule mes bras autour de son cou et enfouie mon visage à l'intérieur.
Il soupire puis place une main derrière mon dos et une main dans le creux de mes genoux pour me soulever du sol.
Je balance mes pieds en caressant ses cheveux.
- La dernière fois j'ai menti, je lui admets tandis qu'il descend les escaliers, mon corps lourd dans ses bras.
- De quoi tu parles ?
- J'aime bien tes cheveux.
Je lui souris mais il me répond par une pichenette sur le front.
- T'es juste bourrée, Davis. Il lâche dans un souffle. Ah Noa, viens m'aider !
Il se précipite vers nous pour attraper mes jambes pendant que Thomas tiens toujours le haut de mon corps.
Ils me trimbalent comme un sac à patates jusqu'au un banc où je suis déposée avec précautions.
- On en fait quoi ?
- Ehh, je suis pas un objet ! Crié-je en ricanant.
Thomas s'assoit sur le banc à côté de moi, il retire son portable de sa poche.
- Davis, c'est quoi le numéro de tes parents ?
- Non ! Je m'écris en me redressant subitement.
N'appelle pas mes parents s'il te plaît Thomas, sinon mon père s'en prendra encore à moi.
J'ai parlé sans réfléchir, sans me rendre compte de ce que mes paroles pourraient entrainer.
- Ok, je vais pas les appeler, mais ferme ta gueule par pitié.
Les deux se massent douloureusement le haut du crâne.
- Mec, appelle un taxi.
- On va pas la laisser dans un taxi toute seule à cette heure. En plus t'as vu son état. Se plaint Noa en croisant les bras.
- On la ramène alors.
Il acquiesce et tape quelque chose sur son téléphone avant de le ramener à son oreille.
- Il fait quoi Noa ? Je demande à Thomas en m'approchant de lui, complètement ivre.
- Il appelle ton carrosse.
- Parce que je suis une princesse ?
- La princesse des emmerdes, ouais.
Mon visage affiche une mine déçue qui le fait sourire brièvement.
Nous sommes tellement proches l'un de l'autre, que nos souffles s'emmêlent et mes lèvres frôlent les siennes.
- Tu m'as déjà embrassé une fois ce soir, ça t'as pas suffit ?
Honteuse, j'éloigne subitement mon visage du sien.
Nos regards s'électrisent sous la lumière blanche de la lune.
Noa réapparaît pour nous prévenir de l'arrivée du taxi.
Une voiture jaune se poste juste devant nous et klaxonne à plusieurs reprises.
Thomas replace ses mains comme tout à l'heure pour me porter jusqu'à la portière.
Il me pose à l'intérieur avant de s'installer à ma gauche, Noa est à ma droite.
- C'est quoi ton adresse déjà ?
- Je veux pas aller chez moi, j'ai peur de mes parents.
Ils soupirent tous dans l'habitacle, exaspérés par mon comportement enfantin.
- Alors on va chez moi. Déclare Thomas en indiquant son adresse au chauffeur.
Durant le trajet, les secousses me bercent, ma tête est si lourde qu'elle finit par se poser sur son épaule.
Je n'arrive pas à m'endormir réellement mais je ferme tout de même les yeux.
- Pourquoi vous prenez soin de moi ? Je murmure tout bas en somnolant.
- Parce qu'on est pas des enfoirés. On allait pas te laisser là bas comme une merde.
- Mais vous finirez par m'abandonner de toute façon, comme tous les autres. Je chuchote avant de m'endormir pour de bon.
***
- Eh Lola, réveilles toi.
J'ouvre difficilement les yeux, nous sommes toujours dans la voiture mais elle a arrêté d'avancer.
Noa me fait sortir de son côté en me tenant la main.
Ils me traitent comme une princesse, c'est amusant.
J'aurais aimé que papa me traite comme ça.
Appuyée sur son épaule, Thomas ouvre la porte de sa maison.
Il nous fait entrer sans perdre plus de temps.
- Emmène la à l'étage.
Noa obéit, me soutenant bras dessus, bras dessous.
Je tombe à plusieurs reprises dans les escaliers, mais on est finalement arrivé en haut.
À peine a-t-il ouvert la porte, mon corps se précipite pour s'écrouler sur le grand lit.
Il possède l'odeur de Thomas.
Je retire mes chaussures et m'enroule dans la couette en soupirant de bonheur.
La chaleur qui m'enveloppe est probablement la chose la plus réconfortante qu'il puisse m'arriver depuis le début de cette journée.
- Non, ça c'est mon lit, toi tu dors sur le matelas. S'emballe Thomas, réticent à l'idée que j'occupe son espace personnel.
- C'est bon, laisse la. Elle dort déjà pratiquement.
- Non ! C'est ma chambre, c'est mon lit !
Thomas se précipite vers moi mais s'arrête net en apercevant mon visage fatigué.
- Bon, t'as qu'à dormir ici. Mais cette fois tu m'en dois vraiment une bouffonne.
Il me tend un grand verre d'eau que je refuse d'un mouvement de tête.
- Bois, c'est pour dessaouler.
Je secoue la tête comme une folle, l'alcool m'ai sérieusement monté au cerveau.
Il attrape brusquement ma mâchoire entre ses doigts et nos regards se mélangent une nouvelle fois.
- Bois ou j'appelle tes parents.
- T'es méchant. Me plains-je en attrapant le verre à contre cœur.
- J'm'en fous, bois et dors.
-Tu veux pas enlever ton blouson par contre ?
- Non ! Je m'écris en rabattant mes bras sur ms poitrine.
- Ok. Crève de chaud durant ton sommeil.
Je préfère encore crever de chaud que d'enlever cette veste.
Ils installent rapidement un matelas sur le sol et enlèvent tous les deux leurs tee shirts pour dormir.
Mes yeux ne peuvent pas s'empêcher de les reluquer avec ardeur.
Thomas a le torse plein de sang, sûrement à cause de Brad.
Ses abdominaux sont parfaitement tracés, finalement je veux bien croire le fait qu'il aille tous les jours à la salle.
Il se tamponne brièvement avant de soupirer et de s'allonger.
Sa grimace me laisse penser que c'est très douloureux.
Noa m'adresse un dernier regard puis éteint la lumière et se couche aussi à ses côtés.
Je ferme alors mes yeux pour me forcer à dormir et ne tarde pas avant de sombrer dans un profond sommeil.
{ La suite dans le prochain chapitre ✨}
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