Chapitre 19

Kacchan

Il commençait à pleurer. Sur le moment, je ne savais pas quoi faire à part le serrer dans mes bras en retour et imiter ma mère dans ce genre de situation.

- Chut... Ça va aller, je suis là maintenant...

Il renforçait son étreinte autour de moi ce qui me fit gémir douloureusement. Deku se redressa en essuyant ses larmes.

- P-pardon, je t'ai fait mal ?

- À ton avis ? Bon, j'ai un petit souci qui...

Je n'eus même pas le temps de finir ma phrase que l'autre taré se pointa en passant sa tête dans l'ouverture que j'avais laissé.

- C'est lui mon souci...

- Tu pars déjà ? À moins que tu n'ais plus envie de te battre, ce que je comprendrais largement vu que...

Son regard se mouva un instant sur Deku puis sur moi. Son sourire s'agrandit avant de me regarder à nouveau.

- Ne me dis pas que tu ne voulais pas que ton ami joue avec nous ?

Il se tourna vers Deku.

- Il est vraiment méchant, tu ne trouves pas ? Je n'ai pas besoin de t'expliquer les règles vu que tu les connais déjà : soit tu vis, soit tu meurs !

Ce rire... On aurait dit Shigaraki en plus mature. Deku devait se dire la même chose car il me regardait avec peur, inquiétude et panique même si ses yeux dissimulaient la détermination et le courage à affronter ce malade. D'un doigt, il me désigna sa cheville gauche qui était un peu surélevé du sol de façon à ce que notre adversaire ne remarque pas qu'il n'était pas en état de se battre.

- Pourquoi il y'a deux choix quand on sait qu'il n'y en a qu'un ? 

Le vilain explosa de rire tout seul.

- Dis donc Bomberman, ton ami ne serait pas un peu con par hasard ?

- Je suis toujours là, vous savez...

- Il est peut être con mais au moins il ne frappe pas comme une fillette, lui.

Cette réplique me valut un coup de pied en pleine mâchoire qui m'envoya valdinguer contre le mur opposé.

- C'est qui la fillette maintenant ?

- Kacchan !

Le vilain ignora les cris de détresse que Deku hurlait tandis qu'il s'approchait de moi avec lenteur, histoire pour lui de faire durer le plaisir.

- On m'a dit que te tuer était optionnel mais je préfère leur prouver qu'ils t'ont surestimé ! Une fois ton tour passé, je m'occuperais de ton ami et crois-moi...

Il s'approcha de mon oreille pour que je sois le seul à entendre ce qu'il disait.

- Sa mort sera encore plus lente et douloureuse que la tienne. Chaque jour, je lui montrerai ton corps sans vie avant de tuer tous ceux qu'il aime. Je n'aurais même pas besoin de me battre avec lui pour le tuer parce qu'il se mettra à genoux pour me supplier de l'achever. Parce que chaque fois qu'il verra ton cadavre, il se sentira coupable de ne pas t'avoir sauvé. J'espère que tu as pu lui dire adieu, ça serait dommage qu'il ait ça sur la conscience...

Je me redressais pour le repousser mais la douleur me plaqua au sol. J'arrivais même pas à bouger, merde !

- Tes dernières paroles ?

Je regardais Deku qui sautait vers moi à cloche-pied.

- DEKU ! VA T'EN !

Il s'arrêta, stupéfait par mes paroles sans doute. Comme il ne bougeait pas, j'insistais.

- S'il te plaît, pars et essaie de trouver quelqu'un.

Les larmes aux yeux, il secouait vivement la tête avant de continuer son chemin vers moi.

- Adieu, héro

Aizawa (je coupe toujours au bon moment)

Les démineurs étaient passés en nous assurant qu'aucune bombe ne restait sur la partie découverte de ce qui était un immeuble. Encore heureux...
D'autres personnes prirent leur place afin de trouver un endroit où percer le sol. D'après Naomasa, il fallait au moins qu'on retrouve leurs corps s'ils n'étaient pas morts. Je restais quand même pessimiste: personne ne peut survivre aussi près d'une bombe ou du moins, pas sans séquelles. All Might était resté à l'écart du chantier tout en essayant de cacher sa peine. Il ne me l'avait pas dit mais je l'avais deviné. Ce n'était pas un hasard s'il était aussi proche de Izuku et qu'ils avaient le même Alter. Le pauvre gamin était appellé à devenir ce qu'était All Might actuellement: le symbole de la paix.

- Eraserhead ! On a réussi à percer !

Génial... À moi de jouer maintenant.

Izuku

Le vilain se dirigeait vers Kacchan et je le suivais avec peine.

Pourquoi fallait-il que je sois le seul impuissant même avec un Alter ? Je sentais les larmes qui continuaient à couler sur mes joues tandis que les paroles de Kacchan retentissaient dans ma tête. Fuir ? Et puis quoi encore ? Pas question que je parte sans Kacchan.

J'activais mon Alter avec difficulté, la douleur m'empêchait de le maintenir à 5 % de ma force et mes émotions se mêlaient avec mes actions. Je ne contrôlais pas mon Alter qui se déchaînait. Un fragment de souvenir se débloqua. C'était comme ça que j'avais fini empalé à l'entraînement. Et j'étais en train de répéter la même erreur. Il fallait que je me maîtrise. Petit à petit, j'arrivais à bouger chaque partie de mon corps qui était resté paralysé. Le vilain me regardait à présent tout comme Kacchan, la bouche ouverte.

- Deku, arrête ! Tu vas finir comme...

- Non, pas si j'arrive à utiliser ma force ! Pour une fois dans ta vie, Kacchan, je te demande de me faire confiance.

- Hé, les tourtereaux, je veux pas vous déranger mais vous ne faites que retarder votre mort.

Il prit un petit bâton dans sa poche qui s'agrandit avant de devenir un sabre gigantesque.

- J'ai été sympa avec vous les gars mais maintenant que l'autre passe à la vitesse supérieure, j'ai envie de faire pareil.

Il s'approcha de moi à petits pas avant de courir, le sabre pointé sur moi.

- J'aurais dû te tuer depuis le début au lieu de m'occuper de ce branquignol !

Je tendis mon poing vers l'arrière et un reflet de ma main apparut en plus grand en entourant mon poing comme une extension. C'était ce double poing qui frappa le vilain avec violence. Il était presque encastré dans le mur alors que je n'avais pas frappé si fort que ça... Kacchan me regardait, toujours aussi stupéfait par mon geste.

- Ça te surprend tant que ça ?

- All Might n'a jamais fait ce genre de trucs...

Maintenant qu'il le disait... J'avais fait évoluer le One For All ? Je souris inconsciemment, fier de mon action. L'aura d'éclairs verts qui m'entourait disparut et je tombais à genoux en soufflant. Le contrecoup était beaucoup moins contraignant que ceux que j'avais pendant mes débuts avec mon Alter. Je me relevais en me forçant pour aller voir Kacchan.

- Tu penses que tu peux te lever ?

- J'arrive même pas à me redresser alors compte là-dessus !

- Il t'a broyé les côtes... Tu as de la chance qu'il n'y en ait pas une qui ait perforé tes poumons.

- T'es médecin maintenant ?

- J'aurais pu le devenir.

Un blanc s'installa entre nous avant que je ne l'attrape par la taille et que je le pose sur mes épaules.

- Wow, wow, wow ! Je peux savoir ce que tu fais ?

- Je le fuis. Il va se réveiller à un moment et ça va pas être beau à voir...

Sous l'adrénaline, la douleur de ma cheville avait presque disparu mais quand je posais mon pied à terre, il se tordait avant que je m'effondre au sol.

- Merde !

- C'est pas possible d'être aussi con ! La prochaine fois que tu veux m'achever, tu préviens !

Je ne l'écoutais qu'à moitié. J'avais vu un truc remuer dans les débris du mur.

- Kacchan... Faut qu'on s'en aille.

- Tu écoute ce que je-

- IL FAUT QU'ON Y AILLE !

Il se retourna enfin et vit que le vilain que je venais de frapper était debout, le visage à moitié arraché, le regard fou.

- Sales gamins de mes deux... Je vais vous tuer un par un en broyant tous vos os !

Si jusqu'à présent il avait eu un soupçon de selfcontrol, celui-ci avait disparu. Il nous voulait morts et quelque chose me disait que je ne pourrais pas nous défendre cette fois-ci.

Aizawa (ou Shota)

J'étais descendu dans une sorte de tunnel souterrain pour quadriller la zone. Un plan à la main, je me baladais dans ce dédale pour trouver la pièce où était positionné la bombe, histoire de voir s'ils avaient survécu. Sans surprise, il ne restait plus rien du cagibi à part un cadavre sous les pierres. Le plus étonnant, c'est que leur corps aurait dû se trouver à proximité du type... Soit ils étaient plus loin, soit ils étaient en cavale dans le souterrain. Un hurlement ne fit que confirmer mes doutes. Je me lançais vers l'origine du son que j'avais entendu en allant assez vite avec des bouts de mon écharpe qui s'accrochait à des bouts de tuyaux. Les cris s'amplifiaient à vitesse grand V et ils n'étaient pas vraiment très rassurants.

- REVENEZ, SALES MIOCHES QUE JE VOUS DÉCOUPE EN MORCEAUX !

- SANS FAÇON ! DEKU ! PLUS VITE !

- ESSAIE DE COURIR À CLOCHE-PIED !

J'allais pas m'ennuyer moi...
J'atterris juste devant Katsuki qui s'arrêta, une main tendue vers moi et l'autre crispé de douleur autour de sa taille.

- Le vioc ? 

- Heureux de te revoir aussi...

- Professeur Aizawa !

Ça, c'était Izuku. Lui, boitait en sautillant. Ils étaient tous les deux dans un sale état et les cris que j'avais entendu avant me disait qu'il n'était pas entièrement dû à l'explosion. Le regard qu'Izuku me lança ne me rassura pas plus que ça.

- Monsieur, on s'est fait attaquer. La bombe n'était qu'une diversion pour mettre le plan de Shigaraki à exécution.

- En gros, on failli se faire tuer par un malade mental qui a un ego aussi grand que sa gueule. J'ai précisé qu'il était juste derrière nous ?

C'est maintenant qu'il le dit ? En effet une silhouette se détachait dans l'obscurité. L'éclat d'un sabre apparut pendant un instant suivit d'un rire digne d'un psychopathe.

- Ne partez pas si vite, j'en ai pas fini avec vous ! 

- Je crois bien que si, le vilain. Désolé de te décevoir mais tu n'iras pas plus loin.

- Ah ! Parce que tu crois que tu vas m'arrêter ?

- Je peux au moins essayer.

Il redressa son visage à moitié arraché vers moi, les yeux rieurs.

- Si tu ne fais qu'essayer, ça risque pas de marcher.

- C'est ce que tu penses.

- Alors on va voir si ce que je pense se confirme !

Il brassa l'air de son sabre mais je n'étais déjà plus à cet endroit.

- Trop lent...

Il frappait n'importe où, en fait. Pour esquiver, c'était simple. Je donnais des instructions à mes deux élèves tandis que je sautais de murs en murs pour faire tourner mon adversaire en rond.

- Continuez tout droit et normalement, il y a une passerelle. Allez-y et je vous rejoindrais après ! 

- Ne jamais tourner le dos à son adversaire !

Son sabre allait s'abattre sur ma nuque quand un poing géant vert le propulsa à l'autre bout du couloir. Le poing rejoigna son propriétaire essoufflé par son attaque.

- Cause...Toujours.

Il souriait faiblement avant de s'appuyer contre un mur et vomir dans un coin. Quand il eut fini, on put se diriger vers la passerelle dont je parlais avant pour remonter à la surface.

Kacchan

Vu la force de frappe de Deku, le vilain n'allait pas revenir de sitôt ! Le gnocchi nous guida vers la sortie. Enfin, j'allais retrouver la terre ferme ! C'est pas que je n'aime pas le souterrains mais je préfère être sur un sol qui ne menace pas de s'effondrer. Deku regardait en arrière, de peur de le voir réapparaître à chaque instant. Il croisait mon regard, rougissait un peu avant de regarder devant lui. C'était stressant, presque nerveux. La passerelle orange fluorescent apparut devant nous et notre prof monta le premier. Deku me laissa passer le premier et monta en dernier.

Izuku

Je faisais semblant de m'inquiéter pour rien.

Je le sentais, il était tout proche.

Je laissais Kacchan monter avant moi par précaution et au moment où je sentis mon pied être happé et entraîné vers le bas, je me bénissais moi et mes bonnes intuitions. Quoique ça voulait dire que j'allais me retrouver avec ce taré.

- Kacchan !

Il effleurait ma main sans la rattraper et je chutais de la passerelle.

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2045 mots environ au lieu de 1000 ! Petit cadeau (enfin ça je ne sais pas) pour les mille vues sur cette fiction !
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