Moi ? Malade ? Jamais !
$$Chapitre littéralement deux fois plus long que d'habitude$$
Je n’étais pas retournée en cours pendant une semaine, trop bouleversée de ce qu’il s’était passé avec Tyler. J’avais mis mon téléphone en mode silencieux depuis tout ce temps et ne savais même pas si j’avais reçu des messages. Il m'avait fallu quelques jours pour me faire à l’idée que je n’étais plus une Avengers et qu’il fallait l’accepter. Pendant ces quelques jours, j’étais restée dans ma chambre et je pense que j’en avais bien besoin. Lorsque je suis ressorti, j’avais fait comme si de rien n’était et avait continué de vivre ma vie avec eux. Alternant entraînement sportif, connerie, repas, sieste, séries, connerie, etc.
On fuit la réalité c’est tout.
En une semaine j’avais eu le temps d’assimiler deux faits. Primo, j’avais failli mourir avant l’heure et deuxio, je n’étais plus une Avengers.
Mais j’avais accepté ces deux faits. Celui d’avoir frôlé la mort un peu plus facilement que l’autre qui restait en travers de ma gorge. Putain, je n’étais plus une Avengers et ça, ça me faisait vraiment chier.
Mais bon, Sam redémarra la voiture en me faisant un doigt devant l’entrée du lycée, que je lui rendis. J’étais à l’heure. Enfin presque. Le lycée venait de finir de sonner et je rentrais dedans la dernière mais au moins je n’étais pas en retard.
Le hall du lycée était rempli d’élèves tous plus ou moins fatigués, souriants ou déprimés. Je passai devant un couple en train de se concentrer sur leur activité de bécotage. Dégoutée j’accélérais le pas devant eux. Bon, il y a quelques temps j’avais fait la même chose avec Peter mais… Non, on n’était juste indécis entre amitié et amour et c’était une grosse connerie alors que là, ils allaient rester en couple peut-être toute leurs vies. Bon, tant mieux pour eux. Enfin, j’imagine.
Pourtant, le gars du couple m’interpella et je me retournai pour apercevoir Flash. Depuis l’épisode où il m’avait aidé avec Happy devant le lycée afin que j’aille chez Strange, je ne lui avais plus parler parce que notre relation était basée sur de la pure hypocrisie et qu’il le savait aussi bien que moi. Mais bon, même en étant hypocrite, je ne le détestais plus autant qu’avant et c’était réciproque pour lui. A croire que l’hypocrisie avait du bon dans certaines relations.
Flash délaissa la fille qu’il était en train d’embrasser pour venir vers moi, les mains dans les poches.
- Je te la fais courte mais en gros, quand je suis allée manger un kebab que m’avait payé Alex. Brad m’a parlé de toi et m’a dit que les rumeurs comme quoi tu faisais parti d’Hydra était toujours présente et tu sais très bien qu’il y crois dur comme fer alors il m’a dit qu’il comptait te suivre pour prouver que tu faisais parti d’Hydra. Mais en te suivant, il va découvrir la même chose que moi.
Bien sûr, Flash voulait parler du fait que j’habite avec les Avengers. Il l’avait lui aussi découvert à mon insu en me suivant mais contrairement à ce que comptait faire Brad, Flash ne l’a jamais révélé à quiconque.
- Je voulais juste te dire de faire gaffe. ajouta-t-il d’un ton détaché face à mon silence.
- Merci. Je m’attendais pas à ce que tu m’aides sur ce sujet.
- Je ne tiens tout simplement pas à te mettre dans la merde alors que tu ne le mérites pas.
- C’est vrai que s’il révèle à tout le monde que je suis… enfin que j’habite avec les Avengers, je ne serai plus jamais en paix.
- Surtout face à tous les gens qui sont de plus en plus contre eux. D’ailleurs, sans vouloir te vexer, je pense que tu vivrais plus mal le fait que tu sois avec les Avengers plutôt que tu sois avec Hydra. Parce qu’en ce moment, il y a plus de gens qui sont contre les Avengers que contre Hydra.
- Vraiment ? Et toi t’en penses quoi ?
Flash haussa les épaules avant de répondre :
- Bah j’ai toujours eu un faible pour Black Widow et puis les Avengers, c’est les Avengers. Ils ont sauvé la Sokovie alors pourquoi les gens les détestent ? Pff, je m’en fiche un peu de tout ça moi. Je préfère laisser passer.
- Pour une fois que je suis entièrement d’accord avec toi. En tout cas, c'est gentil de m’avoir prévenu.
- T’inquiète. fit-il en haussant les épaules avant de retourner voir sa “copine”.
Quant à moi, je me détourne pour emprunter les escaliers afin de rejoindre le gymnase pour mon cours de sport.
Je ne savais pas qu’autant de gens détestaient les Avengers et je ne pensais pas que les gens pourraient plus me détester parce que je vis avec les Avengers plutôt que je fasse partie d’Hydra. On marche sur la tête ou quoi ? C’est vraiment le monde à l’envers.
Je pénétrai à l’intérieur du gymnase où se trouvait déjà le prof de sport qui expliquait l’activité du jour aux élèves, assis par terre.
Lorsqu’il me vit, il s’arrêta de parler pour me regarder d’un air blasé et lasse.
- Encore en retard ?
- Oui mais cette fois-ci, je suis entré à l’heure dans le lycée, j'arrive juste en retard dans votre cours.
- Arrêtez de parler, vous me fatiguez.
- C’est justement pour cette raison que je parle tout le temps.
- Ça, je l’avais bien remarqué. Allez vous asseoir maintenant au lieu de faire votre intéressante.
Je souris d’un air espiègle et insolent avant de rejoindre Peter et Ned, assis eux aussi par terre.
- Je déteste les cours de sport. se lamenta Ned.
- T’es pas le seul. répondîmes Peter et moi à l’unisson.
- Non mais sérieusement le sport fait plus baisser ma moyenne que la physique chimie. insista Ned.
- T’es mauvais, t’es mauvais, c’est tout cherche pas. je lui répondis.
- Au moins ça a le mérite d’être clair.
- Te plains pas, ta moyenne est déjà basse alors que la mienne est haute alors le sport ça fait mal quand t’obtiens un cinq. fit Peter.
- Excusez nous monsieur Parker mais Ned et moi sommes nuls comme des cacas de vaches.
- Mais vous voulez tous me faire pleurer ? s’exclama Ned.
- On appelle ça des bouses, Ava.
Je fis un doigt à Peter qui me le rendit et pile à ce moment-là, le prof de sport se tourna vers nous.
- Tiens, tiens, tiens, monsieur Parker est d’humeur bavarde aujourd’hui alors je pense que ça ne vous fera pas de mal de nous faire une roue suivie d’un salto avant et d’une vrille arrière ?
- Bah…
- Ce n’était pas une question, allez courage.
Peter nous regarda, Ned et moi à tour de rôles d’un air désespéré et perdu avant de se lever et de rejoindre le prof sur les tapis de gym.
Je regardai Ned et nous pouffâmes de rire aussi silencieusement que possible face à l’air non rassuré de Peter.
Le prof s’écarta du lycéen afin de lui laisser de la place sur les tapis. Je fis un pouce levé à Peter pour l’encourager d’un air un peu moqueur.
Ce dernier esquissa une grimace mais il se mit en position et sous nos yeux ébahi il fit exactement ce que le prof de sport lui avait demandé.
- Pff, frimeur. fit Ned.
Je souris. Je m’attendais à ce que Peter réussisse puisqu’après tout, il était Spider-Man alors faire ça, pour lui, c’était un jeu d’enfant. Soudain, la classe se mit à applaudir et je fis de même sous le regard ébahi de notre professeur de sport.
- Bon, eh bien… Ce n’était pas mal monsieur Parker. Retournez vous asseoir à présent.
Peter nous rejoignit et je lui demandai aussitôt :
- Pourquoi t’as fait cette tête là quand il t’as interrogé alors que tu savais très bien que tu allais réussir ?
- Je ne savais pas encore si je voulais faire exprès de me rater ou pas. m’avoua-t-il.
Je levais les yeux au ciel et Ned prit la parole.
- Avant, je pouvais me rassurer en me disant que même l’intello de la classe avait un point faible mais maintenant je me sens vraiment…
- Nul ? je devine, moqueuse.
- Moque toi, de toute façon, moi au moins j’ai une moyenne supérieure à quatorze.
- Quatorze ? Mais t’es pas nul du tout alors.
- Mouais mais si je veux entrer ensuite au MIT il va falloir qu’elle soit à dix-sept minimum.
- Bah, quatorze, dix-sept, c’est la même chose. je relativise en m’allongeant sur le sol du gymnase.
- Et toi ? T’as combien ? me questionna Peter.
- Elle doit être aux alentours de sept ou peut-être même huit dans le meilleure des cas.
- Attends mais ce lycée est super prestigieux, ils acceptent d’avoir une élève comme toi ?
- Merci Peter, vraiment.
Ned ria avec Peter et le prof annonça soudain de nous mettre deux par deux par tapis pour faire des abdos. La classe soupira exagérément mais obéit à contre-cœur. Comme à leurs habitudes, Ned et Peter se mirent ensemble et je me mis à côté d’eux avec MJ.
- On fait comme d’habitude ? me demanda-t-elle d’un air complice.
- Évidemment.
MJ était encore moins sportive que moi alors à chaque cours de sport, on mettait discrètement un petit tremplin à ressort sous le tapis pour que nos efforts soient considérablement réduits.
Une fois mit, je commence les “abdos”, MJ me tenant les jambes comme le faisaient tous le monde. Alors qu’avec notre stratagème ingénieux nous n’avions pas besoin de nous donner cette peine mais bon, il fallait bien frauder.
MJ lisait son livre tout en étant assise sur mes pieds et à côté de nous, Peter faisait les abdos avec Ned qui lui tenait les jambes.
Soudain, Flash passa devant nous en s’adressant à MJ :
- T’as mis un nouveau pull aujourd’hui ? Ça te va très bien, beauté.
MJ leva les yeux de son livre en haussant un sourcil avant de se tourner vers Flash en soupirant et lui dit, dans un sourire forcé :
- Si par ce gros mensonge tu sous-entends “Est-ce que Michelle Jones tu veux bien sortir avec moi s’il te plaît”, la réponse est non comme hier, comme demain et comme tous les autres jours de la semaine.
Flash haussa les épaules et se tourna vers moi avant d’ouvrir la bouche mais je l'arrêtai immédiatement.
- Même pas en rêve.
- Ok, comme vous voulez mais vous ratez votre chance mesdemoiselles.
Puis, il partit vers une autre fille pour sûrement lui demander exactement la même chose avec un autre compliment à la con.
- Ce gars est vraiment en manque d’affection, c’est fou. dit MJ.
- Ça, c’est sûr, s’il continue à se prendre des râteaux, il se tournera bientôt vers Ned. plaisanta Peter.
- Ah. s’exclama Ned d’un ton dégoûté.
Nous rions tous les quatres.
Soudain, tous les élèves se mirent à applaudir et à crier d’un ton enjoué. Nous nous retournâmes aussitôt et j'aperçus Alex. Alors, nous aussi, nous nous mettâmes à applaudir comme des fous Alex qui leva les yeux au ciel face à notre réaction exagérée.
- Ouais Alex je t’aime, embrasse moi ! cria un gars à travers le gymnase.
Un coup de sifflet déchira soudain nos tympans et tout le monde se stoppa aussi vite qu’il avait commencé. Le prof de sport se détourna du surveillant qui en profita pour lui tirer la langue comme un gamin alors que le professeur nous regarda sévèrement en enlevant le sifflet de sa bouche.
- Non mais oh !! Vous vous croyez où ?! On dirait des animaux, c’est pas croyable !
Le prof se tourna soudain vers Alex qui changea aussitôt de tête pour nous regarder en approuvant ce que disait l’homme.
Je levai les yeux au ciel d’un air amusé.
- Bon alors, qu’est-ce que vous vouliez dire, vous ? interrogea le prof au surveillant d’un ton aigre.
- Je viens simplement chercher Ava.
Tous les regards convergèrent alors aussitôt vers moi. Je soupirai en sachant très bien que j’allais me faire disputer par le CPE ou par un membre du lycée parce que mes notes sont trop basses, parce que je suis insolente et patati et patata.
- Tu veux pas m’emmener avec toi ? J’en ai assez de rester en sport. me murmura Ned.
Je souris avant de me lever à contre-coeur pour aller rejoindre le surveillant.
- Euh prends tes affaires parce que je ne sais pas si tu reviendras. me dit Alex lorsque j’arrive à sa hauteur.
Je fronçai les sourcils d’incompréhension. Je m’étais souvent fait rembarrer mais jamais on ne m’avait demandé de prendre mes affaires. La classe, aussi curieuse qu’à son habitude, se mit immédiatement à chuchoter entre eux.
Quant à moi, je me retournai pour aller prendre mes affaires et croisa le regard interrogatif de Peter. Je lui répondis en haussant les épaules pour lui faire comprendre que je ne savais pas plus que lui ce qui allait suivre. Une fois mes affaires prises, je retournai au côté du surveillant et nous partîmes en dehors du gymnase, dans les couloirs.
- Qu’est-ce qu’il se passe ? je lui demande.
- Aucune idée, moi on m’a seulement demandé de venir te chercher pour t’emmener chez la principale.
- La principale ? Je ne suis encore jamais allée chez elle.
Alex pinça les lèvres avant de me demander :
- T’aurais pas fait une connerie par hasard ?
- Non, je te jure.
Nous ne tardons pas à arriver devant la porte fermée du bureau de la directrice.
- Bon. Bah bonne chance. annonça Alex.
- Ouais tu parles.
Le surveillant repartit d’où il était venu et je me retrouvai seule face à la porte. J’étais un peu nerveuse mais je n’avais pas peur et je pris une grande inspiration avant de toquer.
La voix de la directrice me répondit d’entrer ce que je fis en refermant la porte derrière moi.
Je n’avais rien contre cette femme, elle était d’ailleurs beaucoup mieux que l’ancien principal qui était un dictateur.
La directrice devait avoir une cinquantaine d'années et elle avait tout d’une gentille grand-mère qui cuisinait des gâteaux au chocolat pour ses petits-enfants. Les cheveux blonds très clairs, les yeux sombres et chaleureux, un sourire dur mais joviale à la fois, on ne dirait pas que cette femme avait déjà renvoyé cinq élèves depuis le début de l’année scolaire.
- Bonjour Ava, assieds-toi je t’en prie. me dit-elle d’un ton cordial mais qui laissait transparaître la fatigue du surplus de travail.
Je m’assis sans faire d’histoire et elle s’arrêta de pianoter pour me regarder par-dessus ses petites lunettes.
- Tu sais pourquoi tu es ici ?
- Ben, je vous avoue que je n’ai pas fait de bêtise dernièrement mais… Non, je n’en ai aucune idée.
Elle pinça les lèvres et croisa les mains devant elle sur le bureau.
- Eh bien je vais t’éclaircir un peu. Tu n’es pas sans savoir que tes notes sont extrêmement basses et que tu as la moyenne la plus faible de tout l’établissement.
- Je savais que j’étais mauvaise mais pas à ce point.
Elle dressa soudain son doigt devant elle d’un air sévère avant de déclarer :
- Je n’ai jamais dit ça et tu ne devrais pas le dire non plus. On ne se dévalorise sous aucun prétexte. Je n’ai jamais dit que tu étais mauvaise et je ne me le permettrai pas. Tu as beaucoup de volonté et la preuve !
La directrice tourna son écran d’ordinateur dans ma direction où s’affichaient mes bilans périodiques de l’année. Puis elle cliqua sur un onglet déjà ouvert qui présentait maintenant une courbe verte.
- Ce graphique représente tes notes au fur et à mesure de l’année et tu peux bien évidemment en déduire que celle-ci a baissé.
Effectivement la ligne verte commençait au chiffre seize et est restée stable pendant tout un trimestre mais redescend immédiatement à partir du deuxième trimestre avec un cinq.
- Comme tu peux le constater, tes notes ont radicalement changé entre le premier et le deuxième trimestre soit entre le mois de décembre et celui de la rentrée fin janvier.
J’ouvris la bouche afin qu’elle ne parle pas de ce que je redoutais même elle le fit avant.
- Je sais que ça a un rapport avec le décès de ta mère mais ça fait maintenant plus de cinq mois. Je sais que ce n’est pas facile mais le pire est que tu ne fournis plus aucun effort. Avant tu avais au moins le mérite d’essayer et de faire la majorité de tes devoirs mais maintenant… Maintenant tu rends copie blanche à chaque évaluation et tu ne rends aucun devoirs. En plus de ça, tu réponds aux professeurs et tu es insolente…
Elle continua de déblatérer son monologue alors que j’avais cessé de l’écouter. Non par manque de respect mais tout simplement parce que je me retenais de ne pas pleurer ou de ne pas crier.
Je ne regrettais plus la mort de ma mère depuis que j’avais appris qu’elle comptait se servir de moi en étant prête à sacrifier ma vie avec le sérum.
D’accord, il m’arrivait d’encore pleurer dans ma chambre le soir parce que je me rappelais les bons souvenirs avec elle mais à ce moment-là, je ne voulais absolument pas me les remémorer et me concentrer juste sur les mauvais souvenirs en sa présence.
- Ava ?
Je relevai brusquement ma tête que j’avais baissée sans m’en rendre compte.
- Ava, écoute-moi s’il te plaît. Nous parlons de ton avenir et je ne permettrai pas que tu le gâche parce que ta mère n’est plus là.
- Madame, je ne veux pas vous manquer de respect mais vous ne comprenez pas.
Elle s’arrêta en m’écoutant attentivement.
- Je n’ai pas d’avenir.
- Alors ça, c’est bien la seule chose que je ne voulais pas entendre. Tous les élèves que je convoque ici me disent la même chose que toi mais c’est faux ! Ils se plaignent et sont persuadés qu’ils n’y arriveront pas parce qu’ils ont de mauvaises notes. Mais ce ne sont que des excuses. Une manière de se donner bonne conscience et de se conforter dans l’idée que ça ne sert à rien de travailler puisque de toute façon, ils n’y arriveront pas ! C’est ce qu’ils pensent tous et c’est aussi ton cas mais il n’est jamais trop tard pour rebondir. Ne t'arrête pas de travailler juste parce que tu te dis que tu n’y arriveras pas.
Elle ne comprenait vraiment pas ce que je voulais dire et j’essayais de garder mon calme pour ne pas la couper brusquement. Les souvenirs de la véritable raison pour laquelle je ne travaillais pas me nouaient le ventre de stress et de colère.
- Non, madame, ça n’a rien à voir. Je n’ai veritablement pas d’avenir et je ne dis pas ça pour me donner une excuse de ne pas travailler mais une raison. Quand des élèves vous disent ça, vous pensez directement que ce n’est que de la mauvaise volonté et c’est ce que tout le monde croirait, moi y compris, à l’époque. Mais maintenant que je suis dans la même situation qu’eux, probablement, certains d’entre eux, je comprends mieux.
La directrice leva un sourcil interrogateur et laissait sous-entendre qu’elle était persuadée que je racontais n’importe quoi.
- Vous ne savez pas ce qu’il se passe dans la tête des gens, vous ne savez pas ce qu’ils ressentent ou ce qu’ils pensent mais peut-être que Clément qui est allé dernièrement vous voir et qui vous a dit ça laissait sous entendre qu’il comptait se suicider le soir-même. Peut-être que Lisa vous a dit ça parce qu’elle venait de recevoir une nouvelle terrible qui allait changer le cours de sa vie. Peut-être que Marcus a dit ça parce qu’il se fait harceler en ce moment-même ! Peut-être que April à dit ça sous le coup de la fatigue du travail parce qu’elle ne fait que ça ou alors que Brooklyn l’a dit par manque de volonté comme vous dîtes mais qu’elle se fait abuser chez elle ! Ou alors peut-être que moi, je vous le dis parce que j’ai une maladie mortelle et que je n’aurais littéralement pas d’avenir parce que je crèverai avant !!
Je ne m’étais pas rendu compte que j’avais lâché ma rage dans ces paroles et que la principale me regardait à présent sans rien dire, les yeux grand ouvert et réfléchissant à tout ce que je venais de déclarer.
Et soudain, je me rendis compte de ce que je venais de faire. Je venais de crier sur la directrice et je risquais sûrement de me faire exclure mais ce n’était pas le plus grave de l’histoire. Le plus grave était sans aucun doute que je venais de révéler que j’étais malade.
Ce n’est que quand la principale reprit la parole après que je me sois lâché que je me rendis compte que je m’étais levé sous l’effet de la colère. Je ne pris pas la peine de me rasseoir sachant très bien ce qu’elle allait dire.
- Es-tu vraiment malade ? me demanda-t-elle, suspicieuse.
- Non, bien sûr que non ! Je ne suis pas malade c’était juste comme tout le reste, pour… Donner un exemple.
Elle me regarda en plissant les yeux d’un air peu convaincu et tout de même soucieux.
- En es-tu sûr ?
- Oui, évidemment ! Tout va très bien ! dis-je d’un ton faux.
Roh pourquoi j'ai rajouté ça ?! Maintenant elle sait très bien que je mens !
- Ava, pourquoi essaies-tu de me cacher ça ? Ta famille n’est pas au courant ? m’interrogea-t-elle doucement.
Comment faisait-elle pour lire aussi facilement au fin fond de mon âme ?
- Non ils ne sont pas, enfin si mais non puisque je ne suis pas, puisque tout va bien !
Sans m’en rendre compte, j’avais reculé de plus en plus de son bureau afin de me rapprocher de la porte.
- Ava…
- Non ! Tout va très, très bien ! C’est parfait, c’est merveilleux ! m’exclamais-je d’une façon peu convaincante.
La directrice se leva de son fauteuil avec un regard préoccupé à mon égard mais aussitôt, je me détourne à toute vitesse et sortis du bureau avant de me précipiter vers la porte de sortie du lycée.
Je dévalai les escaliers quatres à quatres et, comme par miracle, aucun surveillant ne se trouvai devant les grandes portes vitrées. Alors, je me dépêchai d’enfoncer la poignée et une fois dehors, je continuai de courir sous le soleil du printemps.
Je courais comme pour fuir la directrice, comme si courir était la solution à l’énorme boulette que je venais de faire. Parce que maintenant qu’elle était informée et qu’elle avait de gros doutes par rapport au fait que ma “famille” soit au courant, elle allait certainement les appeler. Et je ne voulais en aucun cas que ça arrive.
Je continuais de courir dans les rues et bientôt, sans m’en rendre compte, je me retrouvais dans un parc ombragé. Je remarquai un banc pas très loin et m'affaissai aussitôt dessus, la respiration lourde et saccadée. Mon ventre se soulevant rapidement au rythme de mon souffle, je basculai la tête entre mes mains afin de mieux réfléchir à mon problème.
Bon, premièrement, deux options s’ouvraient à moi. Soit la directrice allait appeler les Avengers soit elle n’allait rien faire du tout. Si elle choisissait la dernière option, tant mieux, mais sinon elle n’allait certainement pas les appeler tout de suite. Non, elle allait d’abord rechercher mon nom dans les dossiers, trouver le numéros de téléphone de ma docteure et l’appeler. La doctoresse allait certainement tout lui révéler et ensuite, elle appellerait les Avengers.
Je sortis mon téléphone de ma poche afin de regarder l’heure. Admettons que j’étais parti du lycée, il y a dix minutes, il fallait donc que j’arrive au QG dans dix minutes afin de décrocher le téléphone au moment où la directrice appellerait et je la ferais passer pour un faux numéro.
Voilà c’est ça ! Mon plan est infaillible ! Heureusement que Brad était toujours en cours parce qu’autrement, il m’aurait suivi.
Je me levai du banc et repris ma course en direction du QG.
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Coucou mes poulets à la sauce curry ! J'espère que vous avez aimé ce chapitre et même si ce n'est pas le cas laissez une étoile et dîtes moi ce que vous en avez pensé !
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