Invitée d'honneurs
Finalement nous nous arrêtâmes devant une gigantesque portes de plusieurs mètres de haut, elle aussi en or avec des fils de pierre verte entrecroisés et des feuilles dorées posées dessus.
Plusieurs gardes repartirent ou se positionnèrent devant les portes alors qu’une quarantaine d’autres restèrent autour de moi sans compter ceux qui me tenaient encore et toujours les bras derrière le dos. J’essayais de ne pas trop porter mon attention sur les lames de leurs armes qui brillaient mais j’avais beau faire tout mon possible pour ne pas regarder, une désagréable sensation s’échappait de mon ventre.
- Bon, on entre ou pas ? demandai-je, voyant que nous n'avancions pas ni n’ouvrions les portes.
En vérité j’étais assez surprise qu’ils ne me ramènent pas en prison. A moins que cette porte y conduise, mais bon, voyant la richesse et la puissance qui en émanait, j’en doute.
Enfin, deux gardes poussèrent les portes devant nous et je pus enfin découvrir les lieux.
Absolument tout était en or. Le sol était luisant d’or et quelques colonnes en or se trouvaient sur les côtés. Le plafond était recouvert d’une peinture semblable à celles qu’on trouve dans les églises. A gauche se trouvait une espèce de fenêtre qui donnait ensuite sur un balcon-jardin inondé de soleil et rempli de plantes exotiques et enfin, en bout de salle, reposait en haut de plusieurs marches, un trône en or.
La salle du trône était emplis de personnes de toutes fonctions qui discutaient, décoraient la salle et préparaient le couronnement. Mais lorsqu’ils me virent, ils se stoppèrent tous et plus aucun bruit ne résonna dans cette grande salle.
Une personne arriva devant nous et je n’eus pas de mal à la reconnaître.
Loki arriva vers les soldats, son imperturbable sourire sournois et amusé collé au visage.
Mais lorsque ses yeux bleu glacial découvrirent les miens, son sourire sembla légèrement flancher et il s’adressa au garde le plus important avec une voix professionnelle et sévère de futur roi.
- De quoi s’agit-il ? J'espère que vous avez une bonne raison pour venir gâcher la préparation de mon couronnement. dit-il légèrement menaçant.
- Le prisonnier neuf-cent quatre-vingt quatorze s’est échappée de sa cellule et a tué au passage une centaine de mes hommes, votre majesté.
Le demi-dieu tourna son regard vers moi et je pus y lire une pointe de surprise.
- Comment ? Comment les a-t-elle tué ? demanda-t-il au garde sans pour autant me lâcher des yeux.
Des yeux où une colère et une surprise immense s'affichaient.
- Aucune idée. D’après les détenus elle aurait fait appelle à de la magie noire.
A ces mots, des soupirs et des “Oh !” de surprise et d’affolement sortirent des bouches de toutes les personnes présentes dans la salle. Ils se mirent bientôt tous à chuchoter entre eux en me regardant d’un œil mauvais.
Ils avaient peur, c’était évident. Leurs expressions sont les mêmes que celles des lycéens. Ou plutôt ils avaient peur de la magie noire.
Loki me regardait à présent lui aussi avec un semblant de crainte.
- C’est pour cela que nous avons jugé préférable de vous avertir avant de la remettre en prison. expliqua le garde.
- Vous avez bien fait et ne la remettez pas en prison.
- Voulez-vous, dans ce cas, que je prépare le bûcher ?
- Le bûcher ? On est plus au vingtième siècle voyons ! Prépare plutôt un couteau, ça ira plus vite.
A ses mots, je reculais d’une terreur certaine mais c’était sans compter les deux gardes qui me remirent immédiatement à ma place.
En voyant mon expression terrifiée, Loki se mit à rire.
- Je plaisante. Vous, là ! fit-il en interppelant une femme de chambre qui vint aussitôt à ses côtés en s’inclinant.
Elle était assez mince et petite et devait avoir seulement quelques années de plus que moi. Ses cheveux roux étaient rassemblés en un chignon et ses yeux d’or semblaient pétiller. Le demi-dieu reprit :
- Emmène cette demoiselle dans une des chambres principales du château. Je te confie la tâche de t’en occuper.
Le temps sembla se suspendre. Plus personne n’osait parler, ni même bouger suite à ce que venait de dire Loki. Tous semblaient profondément surpris que Loki invite une “sorcière qui pratique la magie noire” s’installer dans les appartements royaux. Même la femme à la chevelure de feux fronça légèrement les sourcils. Le garde prit alors la parole.
- Votre majesté, je pense que vous avez dû mal me comprendre. Cette humaine pratique la magie noire, elle risque de tous nous tuer en un claquement de doigt !
La foule de personnes s'anima soudain, complètement paniquée.
- Je t'ai très bien compris et arrête d’affoler inutilement le palais. C’est ma décision et je me porte garant de cette humaine ! annonça-t-il à l'assemblée.
Le garde serra le poing en me regardant d’un mauvais œil comme d'ailleurs, tout le monde le faisait.
- Dis à tes hommes de la lâcher, Fenrir. Je ne me répéterai pas. ordonna Loki au garde d’une voix froide.
- Bien sûr monseigneur, vos désirs sont des ordres. répondit le dénommé Fenrir d’une voix fausse.
Il fit un geste aux autres soldats qui me lâchèrent aussitôt. Je ramenai mes bras devant moi en les croisant comme pour me protéger du froid. Puis, les gardes partirent tous de la salle sous les ordres de Fenrir. Je me sentais soulagé de ne plus avoir à regarder les lames aux ceintures des soldats.
- Mademoiselle, veuillez me suivre s’il vous plaît.
Je tournai ma tête vers la jeune femme rousse qui venait de légèrement s’incliner devant moi. Et sans un mot, elle partit vers la sortie. Juste avant de la suivre, je me tournais vers Loki et me rendis compte qu’il me regardait toujours. On aurait dit qu’il cherchait à comprendre ou à décoder ce que j’étais. Qu’il cherchait à savoir quel était mon but. Mais je pouvais sans mal sentir de la haine. Malgré ça, il me souria de son même sourire amusé et fourbe d’arnaqueur et de traître.
Je me détournai de lui sans un mot ni une quelconque expression faciale pour suivre la femme rousse qui m’attendait aux portes de la salle.
Nous longeâmes plusieurs couloirs avant d’en entamer un nouveau qui était, cette fois-ci, un peu différent des autres. Ce corridor était plus simple et plusieurs sortes de canapé se trouvaient à côté de grandes vitres entourées de rideaux crème. Les lumières étaient tamisées faisant ressortir une ambiance chaleureuse et conviviale. Je devinais sans mal que nous étions dans le corridor des chambres royales.
La femme s’arrêta enfin devant une porte de taille normal peinte couleur crème avec plusieurs ornements en or qui représentait des grandes fleurs.
Dans ce couloir, il n’y avait que cinq portes servant certainement à chaque membre de la famille royale. Mais ceux-ci étant quatre, la chambre que la rousse déverrouillait était certainement une chambre d’ami.
- Vous logerez dans la chambre d’amis à la cinquième et dernière porte, vous en souviendrez-vous ? me demanda la femme avec une pointe de crainte dans la voix.
- Oui, oui, merci beaucoup madame. laissai-je simplement échapper.
La jeune femme fit une tête surprise et profondément choquée avant de déclarer sous mon étonnement.
- J’ignore les pratiques de votre planète mademoiselle et je ne voudrais pas vous manquez de respect mais ici, nous, dame de compagnie, de chambres, servantes et gouvernantes, on ne nous appelle pas comme ça.
- Oh, pardon. Alors comment dois-je vous appeler ?
- Par mon titre, mademoiselle : femme de chambre ou femme de compagnie.
Je fronçais tout de suite les sourcils et elle s’empressa d’ajouter, soudain terrifiée :
- Ou alors vous pouvez m’appeler de toutes les manières que vous voulez, je ne comptais pas vous donner d’ordres, mademoiselle.
- Non, non, non ce n’est pas ça ! C’est juste que chez nous, quand on ne connais pas trop la personne on dit monsieur ou madame. Mais je pense que nous, on va se revoir alors je t’appellerai par ton nom et toi par le mien, ça te va ?
- Oh, non, non madame ce serait trop d’honneur. Je m’y refuse.
- Dans ce cas, est-ce que moi, je pourrai savoir ton prénom ?
- Solveig, madame.
- Ok, moi je m’appelle Ava ! Alors si l’envie te prends de m’appeler un jour par mon prénom, tu peux totalement !
Elle hocha la tête avant de finalement pousser la porte de ma future chambre. Elle me fit signe d’y entrer ce que je fis, elle derrière moi en refermant la porte.
Cette chambre était tout simplement magnifique. Tout était couleur crème et or. Un lit à baldaquin pouvant contenir au moins cinq personnes se trouvait sur le mur du fond, à gauche de celui-ci régnait une grande bibliothèque remplie de gros livres. Sur le mur de gauche trônait une grande cheminée incrustée dans la pierre où flamboyait déjà un feu. Sur le mur de droite se dressait une grande vitre aux jointures de carreaux dorés. Et juste à droite du lit, dans l’angle du mur, se dressait une nouvelle porte.
Je m’y précipite et y entre tout de suite pour y découvrir une gigantesque baignoire blanche, de grands lavabos aux robinets couleur or et tout l’attirail dont a besoin une salle de bain. En y ressortant je constate une penderie longeant tout le mur de la porte séparant la chambre du couloir. Elle était parsemée de multitudes de robes toutes plus scintillantes de richesses les unes que les autres. La penderie devait contenir au moins cinq cent robes tellement elle était grande. Le seul hic, c’est que ce n’était que des robes.
- Cette chambre vous convient-elle ?
- Oui, elle est sublime mais est-ce qu’il y a autre chose que des robes ?
- Si par là, vous demandez s’il y a des vêtements semblables aux vôtres, non. Ici, les femmes s'habillent toutes en robe. D’ailleur je doute que sa majesté tolère le fait que vous ne vous habillez pas avec nos coutumes.
Je soupire à l’idée de devoir me vêtir comme une princesse.
- Bon très bien, je vais faire un effort. Quelle robe me conseilles-tu ?
- Eh bien, pour aller avec votre teint, vos cheveux bouclés et vos yeux, je vous conseille du vert foncé ou du rouge sombre.
- Je vais prendre rouge. Je n’ai pas envie de ressembler à Loki.
La rousse alla me chercher une robe gonflante et longue rouge et noir. Ses manches gigot rouge sombre étaient décorées de papillon noir scintillant. Le buste de la robe était pourvu d’un décolleté noir en V qui descendait jusqu’au centre de la poitrine. Un dégradé de couleur commençait du noir au haut de la robe pour descendre au rouge tout en bas. La forme bouffante de la robe était le plus impressionnant et sur chaque côté se dessinaient d'autres papillons noirs qui descendaient du haut jusqu’en bas.
- Ça me fait mal de dire ça mais elle est magnifique. dis-je en me dirigeant pour la prendre.
- Mademoiselle, je doute que vous aurez le loisir de l’essayer étant donné que l’heure du dîner approche.
- Déjà ?
- Oui mais si vous le voulez je peux vous la préparer pour demain matin.
J’opine de la tête afin d’approuver.
- Votre repas ne devrait pas tarder à arriver et en attendant je vais vous faire couler un bain.
- Je vais manger ici ?
- Oui, ce sont les ordres de sa majesté.
Puis, Solveig posa la robe sur une chaise qui ressemblait plus à un trône avant de s’en aller dans la salle de bain où je ne tardai pas à entendre de l’eau couler.
Lorsque je ressortie de la salle de bain après un bon bain chaud, j’étais vêtue de ce qu’était pour les Asgardiens un pyjama. Mais pour moi, cela ressemblait plus à une robe de soirée avec la forme évasée de la robe que je portais, sa couleur crème et son tissu léger. Solveig m’avait rassemblé les cheveux en un chignon à l’effet décoiffé avec une mèche de chaque côté du visage.
- Vous êtes très belle mademoiselle. me complimenta Solveig.
Je lui souris et elle me désigna une table où fumait une viande avec ce qui devait être des légumes de chez eux. Il y avait deux assiettes et j’étais heureuse de ne pas manger seule.
Je m'assois avec Solveig et nous mangeons en discutant de nos planètes respectives.
Elle m’apprend comment vit-on sur Asgard et je lui apprend comment l’on vit sur Terre. Nous avons même rit et j’étais heureuse de voir qu’elle ne me craignait plus autant que tout à l'heure.
- Sans vouloir être indiscrète, est-ce vrai que vous ayez utilisé de la magie noire pour vous échapper des prisons du palais ? interrogea Solveig avec une pointe d’appréhension dans la voix.
- Eh bien, déjà, je n’avais rien fait pour aller en prison. C’est Loki qui m’a trahi en m’y envoyant. Et ensuite, c’est vrai que j’ai utilisé ce que vous pouvez appeler une magie mais ce n’est pas vraiment de la magie noire c’est… De la science. J’ai avalé un sérum qui m’a donné ces capacités.
- Donc vous n’avez pas de mauvaises intentions à notre égard ?
- Bien sûr que non. Je veux simplement faire revenir Thor pour qu’il reprenne les commandes d’Asgard.
- Je ne devrais pas donner mon avis mais il est vrai que je préfère monseigneur Thor à monseigneur Loki.
- Je suis d’accord c’est pour cela que je veux détrôner Loki. Je sais où se trouve Thor mais pour le ramener j’aurai besoin de… Est-ce que tu sais où se trouve l’épée de Heimdall ?
Solveig sembla réfléchir avant de déclarer.
- Personne ne sait où sa majesté l’a caché mais entre nous, il y a des rumeurs qui disent qu’il l’aurait mise…
Elle hésita à poursuivre.
- Ne t’inquiètes pas, je ne dirai à personne ce que tu comptes me dire. je la rassure.
- Vous me le promettez ? demanda-t-elle avec incertitude et crainte.
- Je te le promets sur la tête de Tony Stark.
Elle fronça les sourcils avant d’esquisser un sourire et de répondre.
- Il y a des rumeurs qui disent qu’il l’aurait mise dans la chambre de notre défunte reine. Mais personne n’a le droit d’y entrer depuis qu’elle est décédée, sa majesté est très à cheval sur cette règle.
- Peu importe, j’irai quand même.
- Non, vous ne comprenez pas, c’est l’une des règles les plus importantes. Si vous désobéissez, vous risquez la mort.
- Il ne me tuera pas. Il n’en est pas capable.
- Qu’est-ce qui vous fait dire ça ?
- Je ne suis rien pour Loki. S’il voulait se débarrasser de moi, il l'aurait fait bien avant.
- Si vous le dites mademoiselle.
- Quel moment de la journée est le plus sûr pour pénétrer dans la chambre ?
- La nuit sans aucun doute mais si vous comptez vraiment le faire je vous en conjure faites le avant le couronnement de sa majesté.
- Pourquoi ça ?
- Parce que pour le moment, le véritable roi c’est encore sa majesté Thor mais au moment où monseigneur Loki sera couronné il sera le nouveau roi et pour que monseigneur Thor reprenne le contrôle d’Asgard, il devra tuer son frère.
Je fis mine de réfléchir. Je ne pouvais pas, en plus d’avoir trahi Thor devoir l’obliger à tuer son frère. Je savais que ça le briserait de le faire. Enfin, du moins s’il le fait. Parce que s’il n’en est pas capable alors Loki restera le roi.
- Dans combien de temps se déroulera le couronnement ? demandai-je.
- Aucune date n’a encore été placée mais au vu de la vitesse des préparations je dirai dans à peine trois jours. Quatre au mieux.
Très bien. Alors autant agir cette nuit. C’est simple, je m’infiltre dans la chambre de la mère de Loki, je trouve l’épée, je ressors de la chambre, je trouve l’observatoire sur le pont du Bifrost, j’ouvre le Bifrost sur la Terre et je ramène Thor. Qu’est-ce qui pourrait mal tourner ?
Alors que je réfléchissais plus en profondeur sur ma stratégie inébranlable, une nouvelle quinte de toux me secoua soudain violemment. Je saisis en vitesse une serviette de table en tissu pour la coller contre ma bouche. Je sentis le sang s’imbiber sur le tissu alors que je toussais sans réussir à m’arrêter.
- Tout va bien mademoiselle ? m’interrogea précipitamment Solveig en voyant que je ne réussissais pas à me calmer.
Elle avait dû voir le sang s’imbiber sur la serviette car elle écarquilla aussitôt les yeux avant de sortir de table et de s’engouffrer aussitôt dans la salle de bain.
Je toussais tellement que j’avais de plus en plus de mal à reprendre ma respiration. Mes poumons me brûlaient et je sentais que le trop plein de sang les obstruait et qu’ils avaient du mal à fonctionner. Quelle ironie, j’étais en train de m’étouffer avec mon propre sang.
Il fallait que je crache le surplus de sang de mes poumons si je voulais réussir à reprendre ma respiration.
Solveig réapparut avec un flacon de liquide transparent. Elle en renversa un peu sur un linge et me força à lâcher la serviette de table qui ne servait plus à rien tellement elle était imprégnée de sang. Elle me mit le linge devant le nez et les rares fois où je réussissais à reprendre un peu d’air, j'inspirais le parfum fort et âcre qui arrivait à me calmer.
Et au bout de quelques minutes, je ne toussais plus du tout. Je peinais à reprendre ma respiration et Solveig retira le linge humide du liquide guérissable de sous mon nez.
La serviette de table gisait à mes côtés détrempée de sang. Je baissais le regard vers ma robe et me rendis compte que le buste était, lui aussi, tâché de ce même liquide rouge.
- Je suis désolée, ça va vous faire une lessive de plus à faire. dis-je dans un sourire en peinant à articuler.
- Oh mon dieu mademoiselle vous allez bien ?
- Ça, tu vois, c’est le prix à payer pour avoir cette magie noire comme vous dîtes… J’aimerais bien m’en débarrasser… Loki m’a fait la promesse qu’il m’aiderait à me guérir… Avant de m’enfermer dans la prison d’Asgard.
Solveig ne savait que dire mais elle finit par déclarer :
- Donc vous voulez vous débarrasser de cette magie noire car sinon elle vous tuera ?
- Exactement.
Et je compris dans ses yeux qu’elle avait à présent la preuve que je n’étais pas leur ennemie.
La situation était plus critique que prévu. Non seulement il fallait que j’agisse vite pour faire revenir Thor avant qu’il ne soit trop tard mais en plus, si je tardais trop, je n’allais pas tenir encore longtemps sans médicaments.
Je me levai de ma chaise en prétendant être épuisé à cause de la toux, ce qui n’était pas complètement faux, pour aller me coucher.
Solveig se chargea de débarrasser la table avant de me souhaiter la bonne nuit et de fermer la porte de la chambre derrière elle en me laissant seule.
Point de vue externe :
- Alors ?
Solveig sursauta légèrement à l’entente de la voix froide du futur roi. Loki était avachi sur l’un des grands canapés devant les fenêtres.
La femme de chambre venait juste de sortir de la chambre d’ami où logeait Ava et en voyant le demi-dieu, elle s’inclina aussitôt.
Puis, lorsqu’elle se redressa, elle le regarda, incompréhensive en attendant qu’il continue.
- Comment se porte notre invitée ?
- Elle se porte pour le mieux, monseigneur.
Fallait-il qu’elle lui parle de la violente toux d’Ava ?
- Mais ? devina Loki.
- Mais elle a été prise d’une violente quinte de toux au cours du repas.
- C’est-à-dire ?
- Elle en a craché du sang, monsieur.
Le demi-dieu resta inébranlable à cette révélation, ce qui indigna Solveig même si elle fit mine de ne rien laisser paraître.
- Tu peux disposer.
Solveig s’inclina une dernière fois avant de repartir du couloir des chambres royales en claquant la grande porte en or.
Loki laissa reposer sa tête sur le dossier de la banquette, complètement exténué. Il se frotta les yeux d’une main. Toutes les lumières tamisées du couloir étaient maintenant allumées et il y régnait une agréable et chaleureuse ambiance.
Loki laissa ses pensées divaguer et son regard fatigué se fit vide alors qu’il regarda dans le vague.
Il fut un temps où, dans ce même couloir, avaient couru Thor et Loki en jouant à des jeux d’enfants alors qu’ils étaient jeunes.
Loki se revit, plusieurs années plus tôt, à sillonner ce couloir avec son frère en discutant de choses banales et en débattant sur les filles qu’ils avaient rencontrées la veille à une des fêtes.
Il se revit à parler avec sa mère, à se disputer avec elle et à l’étreindre.
Il se revit à discuter avec ses compagnons de combat sur la bataille qu’ils venaient d’effectuer et à en rire.
Les souvenirs défilaient devant ses pupilles. Et maintenant, il était encore là, dans ce couloir. Mais il y était seul.
Il avait enfin réussi à accéder au trône. Mais il était seul et avait dû trahir tous ses proches.
Sa mère n’était plus, son père ne l’avait jamais aimé, ses amis lui avaient tourné le dos et son frère devait le haïr profondément.
Loki soupira en laissant reposer sa tête dans le creux de ses mains. Il sentait les larmes arriver mais il ne devait pas pleurer. Un roi ne pleurait pas. Et un traître ne regrettait jamais ses actes. Jamais.
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Salut mes gateaux au chocolat et au persil ! J'espère que vous avez aimé ce chapitre et même si ce n'est pas le cas, laissez une étoile et dîtes moi ce que vous en avez pensé !
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