J’étais seule dans le doux vent du printemps. Le bruit des voitures était un peu effacé grâce aux arbres qui tordaient leurs branches de jeunes feuilles et de fleurs blanches sous le souffle du vent. Dans d’autres circonstances j’aurai trouvé cette ambiance reposante mais lorsque l’on se trouvait face à la tombe de sa mère, ça l’était moins. 

J’étais occupé à planter de nouveaux pieds de fleurs dans la terre autour de la tombe. Je voulais que toute la pierre soit entourée de fleurs blanches. Évidemment, si le corps de ma mère s’y trouvait, ça me motiverait plus. Alors que là, j’avais seulement l’impression de m'occuper d’un gros cailloux. Mais je me devais de le faire. 

La dernière que j’étais venue ici, c’était avec Peter dans l’unique but de l’aider à fuguer le lycée. Ce jour-là il y avait eu un braquage dans l’épicerie de la rue et lorsque Peter s’en était aperçu, à l’occasion de la récré, il m’a directement demandé de l’aide pour quitter le lycée.

Sachant qu’il m’avait déjà aidé précédemment, je n’avais fait que lui rendre la pareil, de plus j'étais la seule à savoir qu’il était Spider Man donc je savais pourquoi il tenait tant à y aller. Pour s’y rendre plus vite sans se faire remarquer, on était passé par le cimetière et c’était à cette occasion qu’il m’avait gentiment fait comprendre que la tombe de ma mère n’était pas très soignée. 

Quand j’y repense, ça ne faisait que deux semaines. 

Lorsque j’eus fini de planter les fleurs, je me redressai et admirai le résultat. Ce n’était pas trop mal. 

- Et voilà, c’est tout propre. dis-je, fière de moi. 

Je me baissai à nouveau afin d’enlever la terre qui s’était déposée sur la pierre tombale. 

- Bon je vais quand même te parler même si tu n’es pas enterré à cet endroit mais je parie que tu n’es pas loin. 

Je prie une grande inspiration et fini par débiter :

- Je t’en veux toujours autant d’être responsable de ma mort. Et je tenais à ce que tu saches que je ne te pardonne pas. Jamais je ne pourrai te pardonner pour ce que tu as fait. Mais tu reste ma mère malgré tout alors je suis obligé de penser à toi. A vrai dire parfois je pleure encore en pensant à toi et je me demande comment c’est possible que tu ais essayé de me tuer alors que tout ce qu’il me reste de toi ce sont des bons souvenirs. Enfin presque. terminai-je dans une grimace. 

Le souvenir douloureux du jour où elle m'avait violemment frappé suite à l’alcool ou encore celui où elle m’avait obligé à savoir tirer avec un pistolet, me revenait en tête. 

- Tu te rappelles quand je t’ai parlé de la bataille de la Sokovie il y a deux mois ? Eh ben on a déménagé depuis. Maintenant on est à l’écart de New York dans un genre de campus. C’est pas trop mal, d’autant plus que l’on a un énorme jardin tout autour alors c’est beaucoup mieux pour Everest et Milou. La seule différence avec la tour c’est que tout est en largeur et plus en hauteur. Sinon tout est exactement pareil, la pièce de vie, les labos, les chambres, la salle de sport, la bibliothèque… Tout est pareil, fidèle à l’originale ! 

Soudain je baissai les yeux en me rappelant un détail crucial. 

- Et nous n’avons toujours pas retrouvé Bruce. On l’a un peu cherché mais on pense surtout qu’il reviendra par lui-même sauf que ça fait deux mois maintenant. C’est comme s’il n’avait jamais existé. Personne n’en parle jamais au QG. En plus on dirait qu’il s’est volatilisé ou un truc dans le genre. Enfin bref. Clint aussi est partie rejoindre sa famille depuis deux mois, Thor est retourné sur Asgard et Steve s’est mis en tête d'entraîner ses “stagiaires” : Rhodes, Sam, Vision et Wanda pour qu’il deviennent des Avengers accomplis comme il dirait. Quant à Nath’ et Tony, eux, ils vivent leurs vies habituelles. 

D’ailleurs je n’avais toujours pas eu le courage d’avouer à Wanda que j’avais… tué son frère. 

- Ah oui et j’ai oublié de te dire que j’avais un rendez-vous avec Peter demain. C’est le seul avec Wanda à être au courant que je suis malade. Et pourtant il veut quand même essayer d’être avec moi. fis-je en haussant les épaules. 

Puis, je sortis mon téléphone de ma poche afin de regarder l’heure : 16h54. 

- Bon ça fait du bien de parler dans le vide mais faut que j’y aille, moi. A plus !

Je pris le chemin inverse, slalomai entre les tombes et fini par sortir du cimetière. 

Je marchai quelques instants avant de traverser la route et d’entrer dans une berline noire du côté du siège passager. 

- Ça a été ? me demanda Natasha en mettant le contact dès que je fus à l’intérieur de la voiture. 

- Pas bavarde. répondis-je simplement. 

Elle eut un sourire et la voiture sortit de la place de parking avant de s’engouffrer sur la route. 

- Tu sais ce que tu vas mettre demain ? questionna l’espionne. 

- Je sais pas, peut-être un jean large avec un pull. Enfin normal, quoi. 

La voiture s’arrêta soudainement et je partis violemment en avant, retenue par la ceinture. 

- Mais t’es malade ou quoi ?! Pourquoi t’as freiné ?!

- Tu comptes vraiment y aller “comme d’habitude” ? insista Nath’. 

- T’as freiné juste pour ça ? lui demandai-je en espérant qu’il y avait une autre raison pour qu’elle freine en plein milieu de la route. 

- Oui pour que tu te remettes les idées en place. Tu ne peux pas aller à ton premier rendez-vous dans une tenue dégueulasse !

- Merci Nath’. Mais est-ce qu’on pourrait discuter de ça en avançant ? interrogeai-je en entendant les voitures derrière klaxonner en voyant que nous étions stoppées en pleine route. 

La berline redémarra et nous avançons sur la route. 

- Tu dois mettre un truc qui le fera craquer dès qu’il te verra ! 

- Mais tu sais, je parie qu’il sera aussi habillé comme d’habitude donc je ne vois pas pourquoi je devrais changer de vêtements. 

- Lui, c’est son problème s’il veut avoir l’air d’un clochard à côté de toi. 

- Nath’ ! la réprimandai-je. 

- Tu vas voir je vais te relooker ! Tu seras parfaite ! Il tombera d’émerveillement en te voyant ! continua-t-elle en ignorant ma remarque. 

- Je ne te reconnais plus, Natasha Romanoff. 

- Ne t’inquiète pas tu seras à couper le souffle. dit-elle d’une voix surexcitée. 

Je soupirai en comprenant que çe ne servait plus à rien d’essayer de la raisonner. Lorsque nous arrivâmes au campus des Avengers et que l’espionne gara la voiture dans le garage, je me dépêchai d’en sortir afin de ne plus avoir à écouter la liste de robes qu’elle comptait me faire essayer. 

Je courus jusqu’à une énième voiture de luxe et me cachais derrière celle-ci en espérant que l’espionne ne remarquerait pas mon absence. Je sortis la tête de ma cachette et vis que Nath’ continuait de parler toute seule en sortant du garage. Je ne savais pas si elle avait remarqué que je n’étais plus là mais qu’elle continuait quand même de parler ou l’inverse. 

Lorsque je fus sûr qu’elle était partie, je sortis de ma cachette avant de courir en direction de la sortie du garage. Je me retrouvai sur la pelouse verte du jardin où s'entraînaient les quatres stagiaires de Steve. Je rejoignis ce dernier pour regarder les autres courir. 

- Tu devrais peut-être aller courir avec eux, non ? proposai-je. 

- Non, l'entraîneur ne joue jamais sur le terrain. 

- Wouah, c’était profond mais ça n’a aucun sens dans cette situation. 

- Tu ne viens jamais en général parce que t’as peur que je ne t’oblige à courir alors la seule raison pour laquelle tu es là est sûrement parce que Romanoff veut te relooker pour demain ? 

- Oui ! Elle n’arrête pas de m’en parler depuis que je le lui ai dit ! Comme si je n’étais pas déjà assez stressée… 

- Néanmoins, nous sommes bien d’accord que c’est juste un rendez-vous ? Vous allez juste… Manger ensemble et discuter ? Ça n’ira pas plus loin ? 

- Pourquoi tu me demandes ça ? 

- Je veux simplement m’assurer que ce n’est pas le genre de mec qui veut juste te mettre le plus vite possible dans son lit. 

- Hein ? Non, Peter n’est pas du tout comme ça. C’est un gars bien. 

- J’espère que tu as raison. Et surtout, que je ne le voie pas demain matin au QG. 

- Mais non on va juste manger comme tu dis. 

Alors que nous continuâmes de parler, Sam vint vers nous, à bout de souffle. 

- C’est bon ? Ça fait trente minutes qu’on court sans s’arrêter. 

- C’est tout ? Je parie que vous pouvez faire mieux. lui répondit simplement Steve. 

- Non, on ne peut pas faire mieux ! Vision vole au lieu de courir, Wanda s’est arrêté sept fois, oui j’ai compté, et Rhodey court tous les jours à l’armée !

- Et toi tu ferais mieux de m’accompagner courir tous les matins. répliqua Steve du tac au tac. 

Sam me lança un regard dépité et je lui souris d’un air goguenard. Il me fit un doigt mais le super-soldat lui claqua l’arrière de la tête en lui intimant de retourner courir ce que le métisse fit.

- Bon, je vais rentrer mais ne les fait pas courir jusqu’à la mort non plus. lançai-je au blond en m’éloignant. 

- On verra bien. 

Je repartis vers le bâtiment principal du QG qui regroupait les différents appartements des membres des Avengers. Je passai devant les coureurs et eut un regard noir de la part de Sam alors que j’évitai celui de Wanda. 

Ce n’était pas que je n'appréciais pas la Sokovienne mais je me voyais mal aller sympathiser avec elle juste pour me faire pardonner le fait d’avoir tué son jumeau. Même si elle n’était toujours pas au courant.

Pourtant, elle, elle essayait tant bien que mal de se rapprocher de moi. Peut-être parce qu’elle ne se sentait pas à sa place avec tous ses vieux adultes. Sauf que je ne voulais pas avoir à lui parler. Je ne pouvais tout simplement pas la regarder après ce qu’il c’était passé.

Soit dit en passant, elle et Vision avait créé un lien. En réalité, ils avaient tous deux réussi à s’incruster dans l’équipe mais la seule personne avec qui Wanda ne souhaitait pas sympathiser était Tony. Après tout, je ne pouvais pas lui en vouloir. 

J’entrai dans le QG et pris l'ascenseur qui m’emmena un étage plus haut que l’accueil où partaient les derniers employés. Les portes s’ouvrirent sur la pièce de vie où Nath’ finissait de mettre la table. C’était bien la dernière personne que je souhaitais voir. 

- Ah ! Te revoilà ! s'exclama-t-elle en me voyant entrer dans la cuisine. 

- Pitié, je suis déjà assez stressée comme ça !

- Pas de problème, on verra ça à table. 

- Tu ne comptes quand même pas en parler devant tout le monde ? 

- Ce n’est plus un secret depuis le temps que tu nous en parles. dit-elle dans un haussement d’épaule. 

Je soupirai mais n’eut pas la patience d’en négocier davantage. Je montai les escaliers pour me rendre dans ma chambre afin de me doucher. Je me dirigeai vers la salle de bain et pris mes médicaments qui étaient cachés derrière le miroir avant de les avaler. Puis, je me déshabillai, me lavai et me mis en pilou-pilou licorne. 

Je n'arrêtais pas de penser à demain. Il m’avait dit qu’il m'emmènerait manger un morceau mais il ne m’a pas dit où. Et puis après, qu’est-ce qu’on allait faire ? 

Rah je détestais penser à ça. Alors, je saisis un livre au hasard et me jettai sur mon lit pour le lire afin d’essayer de ne plus penser à la journée de demain. 

Mais évidemment, quelques instants plus tard la voix de Vision vint troubler ma tranquillité en me faisant sursauter. 

- Romanoff appelle tout le monde à se mettre à table. me fit-il sursauter en passant par le mur. 

- Oh putain Vision ! Je t’ai déjà dit cent fois que si tu veux entrer dans un endroit c’est par la porte et seulement après avoir toqué ! Tu ne peux pas rentrer comme ça chez les gens !

- Excuse-moi, ça fait déjà deux mois que je suis vivant mais je ne me rappelle jamais la notion d’entrer après avoir frappé. me répondit-il de son habituelle ton calme presque sans émotion à part peut-être le doute de bien faire. 

- Et par la porte. insistai-je. 

- Et par la porte. approuva-t-il. 

Puis, il fit mine de partir comme il était venu par le mur mais je l’interpellai depuis mon lit. 

- Vision, la porte. 

- Ah oui c’est vrai. 

Il se dirigea vers la porte, l’ouvrit, sortit et la referma tandis que je ne pus m’empêcher de réprimer un sourire. 

Je reposai mon livre sur la couette et me levai en m’étirant avant d’enfiler mes chaussons licorne que j’avais obligé Tony à m’acheter. Suite à ça, je descendis dans le salon et tournais dans la cuisine où les autres membres de l'équipe parlaient déjà entre eux autour de la table. Je me frayais une place sur la banquette blanche en poussant d’un coup de coude, Sam et Rhodes. 

- T’es grosse tu prends toute la place ! se plaignit Sam en se décalant comme il pouvait vers Steve. 

- Non c’est mon pilou-pilou qui prend toute la place. me défendai-je. 

- A d'autres. lâcha Tony en toussant dans son coude. 

- Si Steve n’était pas là, je t’aurai fait un doigt avant de te balancer mon verre d’eau à la figure ! lançai-je d’une voix menaçante au milliardaire. 

- Wouah, j’ai peur ! Heureusement que Rogers est là pour me protéger. me répondit-il sarcastiquement. 

Je l'imitai dans une grimace mais Nath’ stoppa notre dispute. 

- Arrêtez vos enfantillages, nous avons plus important à parler. dit-elle en me fixant. 

- Ah, il faut que j’aille aux toilettes ! mentais-je en me levant aussi vite que possible. 

Cependant, Rhodes me retint par le bras et je dus me rasseoir. 

- Pas si vite, jeune fille. fit-il. 

- Alors, je vous expose les faits, Ava a décidé d’aller à son rendez-vous galant en tenue “de tous les jours”. expliqua l’espionne au reste de la table. 

Tous les membres de l’équipe soupirèrent en râlant contre moi. 

- Et alors ? Il est où le problème ? demanda Steve. 

- Le problème c’est que lorsque tu vas à un date, tu t’habilles bien pour que l’autre personne tombe direct sous ton charme. lui expliqua Sam en faisant un schéma avec ses mains. 

- Le but de ces rendez-vous c’est que ça se termine en une partie de jambes en l’air, quoi. continua Tony. 

A ces mots, je devins toute rouge tandis que Steve rappliquait :

- Non mais ça ne va pas elle n’a que quinze ans !

- En fait j’ai 16 ans, presque 17. le contredis-je dans un murmure. 

- Et alors ? Ce n'est pas une raison ! 

- Peu importe, il faut quand même faire bonne impression. insista Nath'.

- Et donc qu’est-ce que tu proposes ? questionna Wanda.

- Une partie shopping. répliqua l’espionne en croisant les bras sur sa poitrine.

Tout le monde soupira mais cette fois d’exaspération contre Natasha. 

- Oh non ! cria presque Rhodes.

- Encore ?! renchérit Tony.

- Oui encore et cette fois on en fera deux fois plus. assura Natasha. 

- Mais elle en a déjà de la dernière fois. se plaignit Sam. 

- De toute façon, même sous la menace je ne mettrai pas de robe. la contredis-je. 

- Pour une fois que tu es d’accord avec moi. me dit Steve, admiratif. 

- Ne t’y habitues pas trop. 

- Sinon ce que vous pouvez faire c’est que vous lui mettez une robe qu’elle a déjà et comme ça on n’a pas à aller faire du shopping. proposa Tony. 

- Ah retire ce mot de ta bouche ! répondit Rhodes, dégoûté. 

Je me retournai immédiatement en direction du milliardaire :

- Donc tu ne m’aides pas ? T’es vraiment égoïste !

- Ce n’est pas une nouveauté pourtant. fit Steve. 

- De toute façon, je vous l’ai déjà dit, je ne mettrai pas de robe. insistai-je en croisant les bras sur ma poitrine d’un air boudeur. 

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Salut mes petits spaghetti à la courgette et au persil ! J'espère que vous avez aimé ce chapitre et même si ce n'est pas le cas, laissez une étoile et dîtes moi ce que vous en avez pensé !