Décision et bibliothèque
Puis, Loki sortit de la pièce en refermant la porte derrière lui, comme si de rien n’était. J’avouais que j’étais surprise qu’il décrète ça d’autant plus qu’il n’exigeait rien en retour. On aurait dit qu’il me tendait un piège mais pourtant c’était bien ce qu’il avait dit. Peut-être que ce brusque changement de comportement avait un rapport avec ce qu’il avait vu. Mais alors il devait avoir vu quelque chose d’énorme pour me proposer ça.
Je baissais le regard en direction du sol et constatais l’épée de Heimdall qui gisait toujours sur la moquette à quelques centimètres du grand lit. Mes yeux se baladèrent ensuite sur l’ensemble de la chambre de Frigga : elle était en total bazar. Plus rien n’était à sa place, tous les livres sillonnaient le sol, les robes tombées de leurs cintres, le lit défait, le tableau encore à moitié ouvert sur le perchoir de l’épée, la salle de bain sens dessus dessous, le grand tapis à côté de la cheminé était complètement retourné…
Je soupirais. Je ne pouvais pas laisser la chambre d’une reine défunte et mère de Thor et Loki dans le désordre, même si les gouvernantes s’en occuperont sûrement, elles s’étonneront. Et tout le monde sait très bien que les meilleurs commères sont les domestiques. Et puis quand même, c’était de ma faute si cette chambre était dans cet état en plus, ça me permettra de ne pas m’endormir car même si Loki avait dit qu’il ne me restait que deux années, c’était seulement si je suivais mon traitement à la lettre, or je n’ai aucun médicaments à disposition.
Il me suffirait simplement de retourner sur Midgard, de prévenir Thor, de prendre mes médicaments et de rester sur Terre puisque de toute façon Loki m’a juré qu’il trouverait un antidote pour moi mais…
Est-ce que j’avais réellement envie de partir ? Oui, quelle question, je n’allais quand même pas rester ici ! Si ? Non, on m’offre l’occasion de partir de cet endroit alors autant la saisir ! Mais je pouvais partir quand je le voulais maintenant que je savais où est caché l’épée. A moins que Loki ne me trahisse encore une fois…
Rohh, que faire ?!
Désespérée, je laissais retomber ma tête contre le dossier du fauteuil en velours rouge.
Je me mets ensuite en tête que je réfléchirais pendant que je rangerai. Je commençais par les livres que je replaçais dans la bibliothèque dans n’importe quel ordre puisque je doute qu’il y en ait un. Je fis ensuite le lit, rangeais les robes dans la penderie, remis de l’ordre dans la salle de bain, lissai le tapis et terminai par remettre à sa place l’épée, derrière le tableau que je refermais avec soin.
Je me tournais ensuite vers la grande fenêtre. Le soleil était déjà levé et je n’avais pas fermé l'œil de la nuit, ce qui m’arrangeait même si je n’avais jamais été résistante à la fatigue.
J’avais pris ma décision : je resterai encore un peu sur Asgard, histoire de fuir un peu les Avengers, le lycée et toutes les contraintes. Mais je retournerai sur Terre juste avant que Loki ne se fasse couronner afin d’avertir Thor et d’éviter un duel mortel entre les deux frères. C’était la meilleure solution pour tout le monde… Enfin, peut-être pas pour Loki. Cependant, avec un peu de chance, le demi-dieu aura trouvé une solution à ma maladie avant son couronnement.
Est-ce que je me servais de Loki à ses dépens ? Peut-être. Mais tout dépendait du point de vue.
Je me dirigeais vers la porte de la chambre après m’être enquis qu’il n'y avait aucune troupe de gardes dans le couloir royal. Mais juste avant de sortir de la pièce, j’observais une dernière fois le tableau de la famille Odinson. Si mon stratagème se déroulait comme je le pensais, Asgard serait bien dirigé mais sinon… Je n'ose imaginer les horreurs que Loki fera.
Bon, quand je réfléchis comme ça on dirait que c’est moi l’antagoniste mais c’est censé être Loki. Non ?
Je poussais la porte de ma chambre afin de la refermer délicatement sans faire le moindre bruit. Je rejoignis ensuite mon lit où je m’affalais d'épuisement. Ça s’annonce compliqué de ne pas m’endormir pendant trois jours mais à l’instant où je fermerai les yeux, je risquerai de ne plus jamais les ouvrir.
A peine ma tête heurta l’oreiller que quelqu’un toqua à la porte.
- Entrez !
Solveig entra de sa démarche délicate et empreinte de grâce.
- Bonjour mademoiselle, avez-vous bien dormi ?
- Je n’ai jamais aussi bien dormi de ma vie. affirmais-je en sortant de mon lit.
Elle s’approcha de moi et me détailla de la tête aux pieds avant de déclarer.
- Avez-vous seulement dormi ?
- Eh bien je… Vous savez garder les secrets ? demandai-je, méfiante.
- Rassurez-vous, je sais que les domestiques sont connus pour être de vrais pipelettes mais si vous m’ordonnez de garder le secret, je vous jure que je ne dirai rien.
- Très bien… Alors, pour faire bref, j’ai eu une discussion avec Loki il n’y a pas si longtemps et il m’a dit que finalement, il me soignerai mais il n’exige rien en échange. Vous pensez qu’il compte me trahir ?
La femme de chambre sembla réfléchir un instant mais finit par décréter :
- Je pense que vous avez bien remarqué que monseigneur Loki est pour le moins traître et je ne pourrai pas vous assurer qu’il tiendra sa promesse cette fois-ci mais peut-être que le fait qu’il n’exige rien en échange est une preuve qu’il compte respecter son engagement.
- C’est le contraire de ce que ferait toute personne logique.
- Exactement mais sa majesté fonctionne peut-être dans ce sens… Avez-vous remarqué que depuis le début de notre rencontre vous passez du tutoiement au vouvoiement sans arrêt ? dit-elle dans un sourire en changeant de conversation.
- Non, je n’avais pas remarqué. Comment voulez-vous que je vous appelle ?
- Oula mademoiselle, ce n’est certainement pas à moi d’en décider.
- Comme tu voudras.
Solveig se dirigea vers le fauteuil couleur crème de ma chambre où était toujours posé la robe noire dégradée de rouge. Elle la prit et alla la déposer dans la salle de bain. Pendant ce temps, je me levais du lit que je venais à peine de regagner pour la rejoindre.
- Je vous en prie, mademoiselle, asseyez-vous. me dit Solveig en désignant une petite chaise sans dossier devant un grand miroir.
Je m’exécutais et Solveig commença à me démêler délicatement les cheveux.
- Son altesse Loki vous a-t-il tenu en conversation aussi longtemps ? me demanda-t-elle en faisant référence à mes cernes.
- Non mais je n’ai pas réussi à fermer l'œil de la nuit.
- J’imagine que vous ne m’en direz pas plus. Quoi qu’il en soit, il va falloir camoufler ces cernes.
Sur ce, elle posa la brosse sur la coiffeuse et saisit plusieurs pots de cosmétique que je n’avais jamais vu auparavant mais qui étaient très ressemblant au maquillage de la Terre.
Presque une heure plus tard, j’admirai mon reflet dans la glace. J’étais vêtu de cette même robe gonflante rouge sur le buste et finissant en noir tout en bas du jupon. De minuscules papillons scintillants parsemaient les manches gonflantes et le haut de la jupe. Le décolleté en fente ne s’arrêtait qu’au milieu de la poitrine mais pourtant, il était tellement fin qu’on ne voyait pratiquement rien.
Solveig m’avait à peine maquillée mais pourtant, plus aucun signe de fatigue n’était visible sur mon visage. De plus, je ne savais pas ce qu’elle avait fait à mes yeux mais ceux-ci paraissaient plus grands, plus envoûtants et plus sombres.
Solveig avait relevé mes cheveux en un chignon serré ce qui me donnait un air beaucoup plus strict. Et même si je n’osais pas le lui dire, je trouvais que ça gâchait un peu tout.
La jeune fille qui me fixait dans le miroir ressemblait plus à une femme. Et je parie que le chignon en était la cause principale.
La femme qui me fixait ne me ressemblait pas, ce n’était pas Ava. Et pendant une fraction de seconde, je crus voir ma mère dans le miroir.
Voyant que je restais interdite, Solveig prit la parole.
- Ça ne vous plait pas, mademoiselle ?
J’étais assurément belle mais ce n’était pourtant pas moi. Pourtant, ne voulant pas lui faire de peine je lui répondis dans un sourire.
- Si, c’est magnifique.
- Contente que ça vous plaise.
Puis, Solveig quitta la pièce. Ne voulant pas rester seule, je la suivis aussitôt.
- Où est-ce que vous allez ? je la questionne en la voyant mettre une main sur la poignée prête à sortir.
- Eh bien, je retourne à mes affaires, mademoiselle. me répondit-elle simplement, comme si c’était la chose la plus logique du monde.
- Mais… Vous comptez bientôt revenir ?
- D’ici ce soir afin de vous préparer un bain et de vous tenir compagnie pour le dîner. D’ailleurs le petit déjeuner se trouve sur la table à côté de la cheminée.
- Et qu’est-ce que je vais faire, moi, pendant la journée ?
- Vous avez l’embarras du choix, voyons. Vous pouvez lire, visiter le palais, vous promener dans le jardin, rendre visite aux animaux dans leurs écuris, vous rendre dans les salles de loisirs où les gens de la cour passent leur temps et bien d’autres encore. Faites-moi confiance, vous ne risquez pas de vous ennuyer.
Puis, dans un sourire, elle referma la porte derrière elle, me laissant seule dans ma chambre.
Je tournais ma tête vers la petite table où étaient disposées plusieurs bonnes choses à manger qui m’étaient inconnues.
Je soupirais déjà d'ennui mais me résignais quand même à aller manger. Pendant que je goûtais un peu à tout, je réfléchissais à ce que je pouvais faire. J’aimais bien lire mais je n’allais certainement pas rester enfermé dans cette pièce alors que j’ai tout le palais d’Asgard à découvrir. Cependant, je ne voulais pas que l’on me dévisage comme la veille parce que tout le monde pensait que je pratiquais la magie noire. Mais bon, quitte à choisir je préférais encore que l’on me juge.
Alors, une fois mon petit déjeuner, qui ressemblait plus à un dîner, fini je sortis de ma chambre. Je me retrouvai dans le couloir royal identique à la veille mais cette fois-ci, je partis en direction de la grande porte en or et quittai le couloir richement décoré pour arriver dans un nouveau corridor aux murs et aux décorations faites presque uniquement en or.
Bon, qu’est-ce que je fais maintenant ? Je n’allais pas errer indéfiniment dans les couloirs. Bon, je suppose qu’il ne me restait plus qu’à ouvrir chaque porte en espérant que je ne dérange personne.
Je commençais à déambuler entre les statues d’or et les tapisseries et il ne me fallut pas longtemps avant de remarquer que toutes les portes étaient jonchées d’un écriteau en or lui aussi où était écrit le nom des salles.
Les portes se succédèrent mais je n’arrivais pas à me décider à en franchir. J’étais beaucoup trop timide et avait peut-être un peu peur de faire face à un peuple inconnu toute seule.
Comme à leurs habitudes, les domestiques et les gens de la cour que je croisais me toisait d’un sale œil. Je fis de mon mieux pour ne pas leur prêter d’importance mais c’était aussi difficile qu’au lycée. A la différence qu’ici, je n’avais aucun ami.
Il fallait que je trouve une salle vide au plus vite afin de ne pas avoir à supporter leurs regards insistants et leurs chuchotements moqueurs sinon je sentais que j’allais fondre en larme face à une telle pression.
Enfin, après quelques minutes, je tombais nez à nez devant une grande porte en or à double battants. L’inscription marquée sur l’écriteau était clair : bibliothéque.
Parfait, si les bibliothèques asgardiennes étaient semblables à celles de la Terre, il n’y aurait pas grand monde à l’intérieur. Ce que je n’ai jamais compris soit dit au passage car j’adorais traîner dans les bibliothèques.
Sans attendre, je poussais le battant droit en or avant de le refermer derrière moi. Sitôt que la porte eut claqué, plus aucun bruit ne me parvint. Tous les chuchotements furent coupés sec et je soufflais enfin devant la tranquillité qui régnait.
Je détaillai à présent la pièce du regard. Cette bibliothèque n’avait rien à voir avec celle du QG qui était plutôt moderne. Celle qui se dressait devant mes yeux était juste splendide. Les étagères de livres mesuraient plusieurs mètres de haut et étaient toutes en bois jonchées de livres multicolores. Deux escaliers de chaque côté de la pièce en bois foncés eux aussi, menaient à un étage où je pouvais distinguer derrière la rambarde en bois, d’autres étagères de livres.
Des lanternes jaunes illuminaient la pièce même si à cette heure-ci, le soleil s’en chargeait pas mal. Et pour rendre le décor encore plus somptueux, des plantes et des fleurs de diverses couleurs descendaient du plafond jusqu’au sol. Et comme prévu, personne ne se trouvait dans ce lieu absolument magnifique.
- Woahhhh. je laisse échapper.
Bon, moi qui n'avais pas envie de lire, cette envie revint soudainement.
Pendant plusieurs minutes je sillonne les allées de livres et en prends quelques uns. Puis, lorsque mes bras furent chargés à bloc, je me mis en quête d’une table ou d’une chaise pour pouvoir lire. Étant donné qu’il n’y en avait pas, je décidais de monter à l’étage. La pile de romans que je tenais m'empêchait de voir clairement où j’allais. Pourtant, aussi étonnant que celà puisse paraître, j’arrivais à arriver en haut des escaliers sans tomber une seule fois.
Là, encore une fois, je me promenais dans les allées d’étagères jusqu’à ce que je trouve enfin une table.
- Qui êtes-v… Ah c’est toi.
La voix du demi-dieu de la malice me fit légèrement sursauter et je posais ma pile afin de voir où il se trouvait.
Loki était assis au bout de l’immense table en bois, un livre ouvert devant lui et des dizaines d’autres en tas à côté. Certains étaient ouverts à une page spécifique, d’autres étaient remplis de marque-pages.
N'ayant pas d’autre chose à faire et devant lui parler, je m’approchai de lui, ma pile de livres avec moi. Une fois arrivé à sa hauteur, je posai la pile dans un gros bruit sourd à ses côtés. Loki ne leva même pas les yeux de son bouquin et continua à lire comme si de rien n’était.
- Je ne t’avais pas reconnu avec cet accoutrement. marmonna-t-il, toujours concentré sur sa lecture.
- Ça ne m’étonne pas, le chignon est beaucoup trop serré.
Joignant les gestes à la parole, je le défait en tirant sur l’élastique de toutes mes forces mais ça n’eut pour effet que de m’emmêler les cheveux.
- C’est Solveig qui t’as accoutré ?
- Oui… je répondis d’une voix distraite en tirant comme une forcené sur l’élastique.
- Je le savais : elle sait rendre les gens… Plus appréciable à regarder.
- Je ne sais pas vraiment comment je dois le prendre. fis-je en enlevant enfin l'élastique qui laissa retomber mes boucles dans mon dos.
A mes mots, il esquissa un sourire franc au-dessus de son livre.
- Eh, eh, eh, c’était quoi ça ?! fis-je soudain dans un rire.
- Quoi ? m’interrogea-t-il surpris en relevant enfin ses yeux vers moi.
- Tu viens de sourire et presque de rire, je t’ai vu !
- Je souris tout le temps. m’assura-t-il sur la défensive.
- Peut-être mais à chaque fois ce n’est jamais vrai. C’est soit pour te moquer ou pour être sarcastique… Ça me rappelle quelqu’un, tiens. terminais-je pour moi-même.
- C’est absurde. Ce que tu dis n’a aucun sens. fit-il d’un ton bourru en reprenant sa lecture.
Je le regardais un instant avant de prendre une chaise à ses côtés pour m’asseoir. Il y a à peine quelques jours, me retrouver seule avec Loki m’aurait un peu fait peur mais maintenant, depuis qu’il a lu dans mes souvenirs j’avais l’impression qu’il était… plus doux enfin moins méchant quoi. Disons tout simplement qu’il me faisait nettement moins peur.
- T’es toujours aussi grognon ?
- Je ne suis pas grognon, j’aime le silence et la tranquillité c’est tout. Or tu l'as rompu au moment même où tu es entrée dans cette pièce.
Je me mis à le fixer en plissant les yeux jusqu’à ce qu’il le remarque et qu’il me dise d’un ton lasse :
- Quoi, encore ? soupira-t-il en me regardant finalement.
- Hmm… Tu mens.
- A propos de quoi ?
- Que tu n’aimes pas parler. Je parie que tu adores parler puisque c’est Thor qui me l’a dit.
- Thor t’as dit que j’aimais bien parler ?
- Ben parfois il nous parle de toi. Enfin, il ME parle de toi parce que depuis ce qu’il s’est passé à New York les autres ne veulent plus entendre parler de toi.
Loki sembla hésiter mais il finit par demander :
- Et… Qu’est-ce qu’il te dis à mon propos ?
- Il raconte tout et n’importe quoi. Mais il parle surtout de votre enfance quand vous jouiez ensemble et à chaque fois il me dit toujours qu’avant tu n’étais pas comme ça. Mais en tout cas, vu comment il me parle de toi, il doit bien t’aimer.
- Eh bien, ce n’est certainement plus le cas à présent.
Puis, il se replongea une énième fois dans son bouquin.
Je levai les yeux au ciel face à son attitude. Mon regard se dirigea vers la pile de livres que j’avais posée à quelques centimètres de moi. Je n’avais pas vraiment envie de lire alors je me suis mis à détailler les ouvrages ouverts devant le demi-dieu.
Leurs pages jaunies et légèrement abimées portaient à croire qu’ils étaient tous anciens. Je me penchai davantage et remarquai qu’ils étaient tous écrits dans un dialecte incompréhensible et que je n'avais jamais vu. Parfois, il y avait quelques illustrations qui représentaient des créatures ou des genres de phénomènes magiques bizarres, d’autre fois je pouvais apercevoir dans les livres laissés ouverts des images représentant des genres d’objets atypiques.
- C’est quoi tout ça ?
- Oh, tu ne t’arrêtes donc jamais ?!
- Je sais que t’aimes bien parler. Du coup, c’est quoi ?
- C’est pour toi. Je suis en train d’étudier tout ce qui pourrait avoir un rapport avec… Toi.
- Mais est-ce qu’il ne vaudrait pas mieux me faire faire des contrôles médicaux ou des trucs dans le genre ?
- J’y ai pensé mais je ne pense pas que ce que tu appelles ta “maladie” en soit véritablement une. Je pense plutôt que c’est une sorte de malédiction, un pouvoir maléfique ou un genre d’envoûtement.
- Ma mère n’a pas fait appel à la magie pour faire le sérum.
- Peut-être mais ça n’empêche pas… Ta mère ? s’étonna-t-il en tournant son regard dans ma direction.
Je me sens soudainement un peu gênée, je n’avais pas l’intention de dire ça mais c’était sortit tout seul. Il faut dire que j’avais tellement l’habitude d’en parler à tout va au QG car ils étaient tous au courant que maintenant je n’y faisais plus attention. Loki me regardait à présent avec attention.
- Je t’écoute.
- Je croyais que tu n’aimais pas discuter ?
- C’est juste qu’à cause de mon frère tu me connais plus que ce que je voudrais et moi, je ne sais rien de toi à part le fait que tu es malade. Enfin, “malade”.
- Je… Je n’ai pas vraiment envie d’en parler. Ma mère était tout le contraire de la tienne.
- De quoi as-tu peur ? Il n’y a que toi et moi ici.
- J’ai peur de fondre littéralement en larme devant le dieu de la malice qui va, accessoirement, devenir roi d’Asgard et donc, gardiens des neuf royaumes.
- Eh bien… oublions nos titres respectifs. Faisons comme si j’étais un humain comme un autre et que toi, tu n’avais pas de pouvoirs surnaturels. D’accord ?
- Ok.
- Alors vas-y, je t’écoute.
Je pris une grande inspiration. Il ne fallait surtout pas que je pleure pour une femme qui se dit être ma génitrice alors qu’elle voulait me sacrifier pour servir Hydra.
- Très bien, alors pour la faire courte, ma mère s’est faite tuée par le Shield et juste avant de mourir, elle m’a donné une fiole avec un sérum à l’intérieur qu’elle avait fabriquée pour Hydra. Sauf que lorsque j’ai appris que le Shield était avec les Avengers et que ces derniers avaient été complices de la mort de ma mère, j’ai avalé le sérum. Je l’ai avalé parce que tout le monde se le disputé et honnêtement, je pensais que ça ne me ferait rien à part me rendre un peu malade… Sauf qu’en fait à cause du sérum que ma mère comptait me faire avaler, j’ai maintenant un genre de pouvoir destructeur et qui va me faire mourir au passage. Donc en gros ma mère m’a tué. Sauf qu’au lieu de rejoindre Hydra comme elle le voulait, j’ai choisi mon camp.
- Les Avengers. Je ne suis pas sûr que tu ais fait le bon choix.
- Eh bien figure toi que je me fiche totalement de ce que tu penses.
- Pour être tout à fait honnête avec toi, tout ce que tu viens de me dire, je le savais déjà. Thor te parle peut-être de moi mais il me parle aussi de toi.
- Alors pourquoi voulais-tu que je te raconte quand même ?
- Pour être sûr que Thor ne m’ait pas menti.
- Donc tu n’as vraiment confiance en personne.
- Lorsque tu commences à faire confiance, c’est foutu. La confiance mène à la destruction de soi.
- Il faut simplement faire confiance aux bonnes personnes. Ohhh, c’est ça ! m’exclamais-je soudain.
- Quoi ?
- En fait, tu as peur de faire confiance. Tu as peur que l’on te trahisse et c’est pour ça que tu fais tout pour ne pas être proche de ta famille ou de Thor.
Loki lève les yeux au ciel avant de déclarer :
- C’est totalement ridicule.
- Et c’est exactement ce que tu dis quand tu n’as plus d’argument ce qui prouve que tu as tort ! Haha tort, Thor, t’as compris ? J’ai même pas fait exprès en plus !
Le demi-dieu soupira bruyamment avant de déclarer d’un ton exaspéré :
- Et pourquoi n’es-tu toujours pas partie ? A cette heure-ci tu devrais déjà être loin.
- Je sais pas. Mais puisque tu te donnes la peine de chercher un moyen de me soigner, je trouve simplement plus juste de ne pas partir tout de suite.
- Pourtant ne voulais-tu pas “sauver Asgard avant que je ne devienne roi”, comme tu as dit ?
- Je n’aurais pas besoin de sauver Asgard si tu es un bon roi. D’ailleurs, il fallait vraiment que je te parle de tous ces gens que vous délaissez dans la pauvreté et dans la misère. Vous les avez conquis mais pourtant, vous ne vous en occupez pas. Vous les laissez moisir dans leurs coins mais ça vous est bien égal, à vous les riches, parce que du moment que vous avez un nouveau territoire, c’est bon. Alors s’il te plait, occupe toi aussi de ceux qui ne font pas partis de ta cour et je parie que tout le monde t’appréciera vraiment après ça.
- Sauf que si je commence à délaisser tous ces riches orgueilleux pour m’occuper des autres Asgardiens, je me ferai des ennemis. Et des ennemis dangereux.
- Peut-être pas. Si tu continues de loger les riches et que tu leur donnes autant d’argent qu’à ceux qui vivent dans la misère, les riches ne t’en voudront pas puisqu’ils seront toujours logés au palais.
- Ce n’est pas aussi simple que ça en à l’air.
- Mais ce n’est peut-être pas aussi compliqué. Si tu promets que tu égaliseras les revenus ou je ne sais pas trop quoi, tout ton peuple t’adoreras. fis-je enjouée.
- Qui te dit que je cherche à me faire apprécier ?
Mon entrain redescendit d’un coup.
- Ben, c’est ce que tout le monde voudrait. Ne me fais pas croire que tu t’en fiche. Tu n’as pas envie que les gens t’idolâtre ? Qu’ils crient ton nom, qu’ils t’acclament ? L’égalité financière enchanterait tout le monde !
Loki me fixa un instant sans rien dire comme s’il réfléchissait, ce qu’il était certainement en train de faire. Puis, il déclara de son même ton sans émotion :
- Très bien. Je vais y réfléchir mais je pense que ce sera possible.
- Sérieusement ?!
- Oui. Ce n’est pas ce que tu voulais ?
- Si mais, enfin je ne pensais pas que tu m’écouterais réellement.
- Ce qui m’étonne c’est que tu te donnes autant de peine pour un peuple qui te méprise.
Je haussais les épaules :
- Souvent, les gens s’arrêtent à la première impression, ils se fient à ce qu’ils entendent mais ne se font pas vraiment d’opinion. Et puis, qui sait ? Peut-être que leurs opinions à mon égard changeront.
Il esquissa un petit rictus avant d’annoncer :
- J’approuve ta requête et je commencerai à égaliser les finances dès que je serais sorti de cette pièce.
Je fronce les sourcils.
- On ne dirait pas que tu as attaqué New York il y a quatre ans. Je croyais que tu voulais la Terre mais en fait tu préfères Asgard ? J’avoue que je suis perdue.
- Mon père m’a élevé avec la certitude que j’étais le roi légitime d’Asgard mais il a préféré léguer le royaume à mon cher frère.
- Pourquoi as-tu constamment besoin de diriger quelque chose ?
- Pourquoi poses-tu des questions sans cesse ?
- Et pourquoi tu les esquives à chaque fois ?
Il me regardait fixement en plissant les yeux et je faisais de même. Vu comme ça, on dirait plutôt deux ennemis jurés qui se défiaient du regard, attendant que l’un d’entre eux ne baissent les yeux.
- Est-ce que si tu esquives mes questions, c’est parce que tu ne sais tout simplement pas y répondre ? Ou alors parce que tu as… peur d’admettre ta réponse ?
- Je n’ai peur de rien. répliqua-t-il aussitôt.
J’esquissais un petit sourire, fier de ma ruse : je savais qu’il allait réagir au mot “peur”.
- Alors pourquoi as-tu ce besoin de diriger quelque chose ?
Il soupira légèrement et on aurait dit qu’il s'obligeait à répondre :
- Je ne sais pas vraiment. Peut-être que c’est uniquement parce que c’est ce que je suis destiné à faire. Comme je suis destiné à mentir et à faire des coups bas à chaque fois.
Le demi-dieu était un peu gêné en disant ces mots et je compris qu’il n’avait certainement pas l’habitude de se confier.
- Ce n’est pas toi qui ai destiné à gouverner. C’est ce que ton père t’as destiné. Il t’as élevé dans l’unique but que tu gouvernes Asgard. Alors maintenant, tu te crois obligé d’honorer la volonté de ton père. Mais tu fais ce que tu veux. Tu ne peux pas vivre sous ce que voudrait ton père.
- Je ne vis pas pour mon père, c’est ridicule, je vis uniquement pour moi. Je n’ai besoin de personne. fit-il d’un ton déterminé.
- Parce que tu es le dieu de la malice ? Parce que tu es Loki ? C’est complètement con de vivre sur… ces préjugés !
- Tu ne comprends pas. s’agaça Loki.
- Au contraire, c’est toi qui ne comprend pas.
- A ta guise.
Loki se replongea dans sa lecture qui m’était destinée alors que je me renfrognai dans ma chaise en croisant les bras sur ma poitrine. J’étais agacée et je ne savais même pas vraiment pourquoi. C’était sûrement parce que cet énergumène était trop bourru et fier pour admettre ses faiblesses et ça, ça m'énervait : j’avais l’impression de me retrouver devant Tony.
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Coucou mes p'tites flancs au caramel ! J'espère que vous avez aimé ce chapitre et même si ce n'est pas le cas, laissez une étoile et dîtes moi ce que vous en avez pensé !
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