Je sprintais dans le jardin d’herbe humide aussi vite que je le pouvais en direction du complexe sportif. J’y entrai en poussant brutalement les portes et en les fermant à clé. J’attendis quelques secondes derrière les portes vitrées afin de voir si elles m’avaient suivi. 

- Je peux savoir ce que tu fais ? interrogea la voix de Sam dans mon dos. 

A moitié surprise, je me tournai aussitôt vers lui et courus dans sa direction. 

- S’il te plait Sam il faut que tu m’aides ! suppliai-je en joignant deux mains devant moi pour me rendre plus convaincante. 

- T’aider à quoi ? ria-t-il en me voyant dans cet état. 

- Nath’ et Wanda me courent après depuis le début d’après-midi parce qu'elles veulent que je mette une robe ! Et là je n’ai plus le temps de jouer, le rendez-vous c’est dans quelques heures à peine !

- Donc tu voudrais que je t'aide à échapper à de bonnes personnes qui veulent juste mettre toutes les chances de ton côté pour draguer Peter ? 

- T’essayes vraiment de me faire culpabiliser là ? 

Il haussa les épaules d’un air amusé. 

- Je ne changerai pas d’avis. dis-je d'un ton décidé. 

- Très bien… Alors qu’est-ce que tu me proposes ? 

- Comment ça ? 

- Je veux bien t’aider mais qu’est-ce que tu me proposes en échange ? interrogea-t-il. 

Je soupirai d’énervement. Mais bon, c’était déjà exceptionnel qu’il m'aide alors je n’allais pas m’en plaindre. 

- Qu’est-ce que tu voudrais que je te propose ? 

- Tu sais déjà ce que je veux. riposta-t-il.

Je souris. 

- Je te donnerai les clés de son Audi. Mais je pensais que tu les avais déjà ? 

- Oui de la noire mais pas de la rouge. 

- Mais tu es vraiment obsédée par ces voitures alors qu’il y en a plein d’autres. 

- Peut-être mais j’aime bien ce modèle et c’est soit ça, soit je ne t’aides pas et je te renvoie dehors. 

- D’accord très bien tu les auras. Maintenant aide-moi ! lui ordonnais-je lorsque j’entendis les cris des deux femmes se rapprochaient de plus en plus.  

Il me montra, d’un signe de la tête, une pile de tapis dans un coin de la pièce. Sans perdre un instant, je courus me cacher derrière. Au même moment, les portes vitrées de la salle de sport s’ouvrirent. 

- Wilson, où est Ava ? demanda Nath’ d’un ton intimidant. 

- Aucune idée. Je ne l’ai pas vue depuis ce matin. Pourquoi ? 

- Tu sais très bien pourquoi. lui répondit Wanda. 

- Eh on a dit pas de lecture d’esprit sans consentement. répliqua Sam. 

- Mais je n’ai pas utilisé mon pouvoir c’est juste que tu mens très mal. 

- Et pourquoi je vous mentirai ? 

Silence. 

- Je te paye à manger pendant deux mois et je te donne les clés de la voiture de Stark. finit par lâcher la voix de l’espionne. 

Oh non… 

- C’est d’accord. fit la voix de Sam. 

Je détestais Sam. 

Je sortis la tête de ma cachette et vis que Nath' et Sam se serraient la main. Ok, il fallait que je trouve une solution. Je levai la tête et regardai autour de moi afin d’essayer de trouver une solution pour m'échapper d’ici sans me faire voir.

Je remarquai plusieurs genres de barres de fers au plafond qui devaient certainement soutenir le plafond et sol du première étage en verre. Si seulement j’avais un pistolet à grappin j'aurais pu m’en servir pour me réfugier là-haut. En admettant que l’espionne n’en avait pas sur elle étant donné qu’elle se baladait toujours avec un flingue dans sa poche… 

Mais bon je n’ai pas de pistolet à grappin alors trouvons une autre solution et vite !!

Je sentais qu’elles s’approchaient de ma cachette. Ok, aux grands maux les grands remèdes ! 

Je me mis à sprinter en direction opposée des tapis, ne sachant pas vraiment où j’allais. Du moment que je pouvais échapper à leurs foutues robes…

Mais au moment où je pensais avoir l’avantage, mon pied droit ne décolla pas du sol et je m’étalais sur celui-ci  comme une crêpe. Je me retournai vivement pour pouvoir repartir mais je me rendis compte que mes chevilles étaient ficelées ensemble. Désespérée, je me couchai sur le carrelage et ne bougeai plus.

- Allez, on se lève flemmarde ! me lança l’espionne en arrivant à ma hauteur. 

- Non. soupirai-je simplement.

- De toute façon tu n’as pas le choix. C’est le seul moyen pour qu’il tombe immédiatement sous ton charme. insista Wanda.

- Et pour que ta soirée se termine agréablement bien. renchérit Nath' avec un regard rempli de sous entendus. 

Je la fusilla du regard sans me redresser pour autant. 

- De toute façon, je ne bougerai pas d’ici. décidai-je d’un ton têtu. 

- Parce que tu crois que j’ai besoin de ton approbation ? se moqua la rousse. 

Je marchais sur le trottoir vêtue d’une robe verte coupée juste au niveau des genoux. Elle était moulante et enroulait ma poitrine sans trop la montrer mais juste assez pour que l’on distingue sa taille. Le reste de la robe était simple et descendait jusqu’aux genoux en effaçant la courbe de mon bas dos et en cachant mon ventre. J’avais laissé mes cheveux détachés et ces deux énergumènes m’avaient mis du mascara, du gloss, du fard à paupière, du blush et j’en passe. Heureusement que j’avais ma veste avec moi.

On s’était donné rendez-vous devant un genre de marchand de glace du quartier de Peter. Voyant que le lycéen n’était pas encore là, je me dépêchai d’y entrer et m’enfermai aux toilettes avant de regarder l'état de mon visage dans le miroir. 

En un mot j’étais beaucoup trop maquillée. Je me pressai d’enlever le surplus de maquillage avant de ressortir dans le magasin de glace. Maintenant, il fallait que je trouve un moyen de me débarrasser de cette robe. Je savais déjà comment faire et j’avais même pris des affaires à moi dans l’une des grandes poches de ma longue veste. 

Il ne me restait plus qu’à trouver un alibi ou plutôt une personne me servant d’alibi. Et soudain je le vis, un serveur ayant entre vingt et trente ans, brun, un grand sourire sur le visage et le plus important, il tenait un plateau sur lequel reposaient des verres remplis à ras bord. 

Je pouvais très bien me passer de rejeter la faute sur quelqu’un mais si je n’avais pas d’alibi, j’allais sûrement vexer l’espionne et Wanda.

Alors, je me déplaçai vers le serveur en faisant mine de regarder ailleurs et bousculais son plateau de verres qui renversèrent leurs contenus sur ma robe. Aussitôt, le serveur se retourna vers moi, l’air paniqué.

- Oh mon dieu, je suis vraiment désolé mademoiselle !

- Non, non, ne vous inquiétez pas, c’est entièrement ma faute, je n’ai pas regardé où j’allais. le rassurai-je dans un sourire franc.

- Mais votre robe est tachée, je ne peux pas vous laisser repartir comme ça ! Je vais vous la rembourser. décida-t-il en sortant de sa poche son portefeuille. 

- Non, non, non surtout pas… Henri. lui dis-je en lisant son nom sur son badge.

Il s’arrêta de chercher de l’argent dans son portefeuille pour baisser le regard sur son badge. 

- Oh ce n’est pas mon badge. Je viens juste de décrocher ce job ici, en fait je m’appelle Scott Lang. Et je ne veux surtout pas perdre le seul travail qui peut me permettre de vivre. Alors laissez-moi rembourser votre robe.

Je soupirai et finit par poser mes mains sur ses épaules afin d’avoir toute son attention. 

- Écoute Scott, je vais te dire la vérité. Je déteste cette robe alors ça m’arrange énormément de ne pas avoir à la porter. 

- Donc… Ça veut dire que je t'ai rendu service… en renversant un verre sur ta robe ? me demanda-t-il, n'étant pas sûr d’avoir réellement compris. 

- Tout à fait ! Alors maintenant, si ça ne t’embête pas, j’ai un rendez-vous important.

Puis, je courus presque en direction des toilettes, m’y enfermant, me changeant avec un pantalon large et un joli haut vert qui faisait quand même un peu habillé. Je ressortis des toilettes et ensuite du magasin de glace en me stoppant devant.

Je sortis mon téléphone pour envoyer un message à Peter en lui demandant où est-ce qu'il était. Mais à peine commençais-je à lui écrire que je le vis arriver du coin de l'œil. Il était habillé normalement alors je me remercie d’avoir eu l’immense intelligence de m’être changé. 

- Heureusement que tu t'es habillée normalement parce que j’avais peur de déteindre à côté de toi. dit-il en arrivant avec un grand sourire.

- Ouais heureusement. Mais ce n'était pas l’avis de tout le monde à la tour. M’enfin bref, où est-ce qu’on va ? 

- Dans un endroit qui va certainement te plaire.

On se tenait tous les deux devant l’entrée d’une grande fête foraine et je devais bien avouer que cet endroit était parfait. J’étais bien heureuse qu’il m’emmène ici et pas dans un resto. Parce qu’avant tout, Peter était mon ami alors je ne me voyais pas dîner face à face avec lui sans rien d’autre à faire que de trouver un sujet de conversation et d’attendre le serveur. 

Nous passons les grilles de la fête foraine et aussitôt, des dizaines de stands et d’attractions en tout genre se dessinèrent sur les côtés du chemin principal. 

- Alors, par où on commence ? me demanda Peter.

Sans prendre la peine de lui répondre, je lui attrapai le bras et l'emmena en courant avec moi vers un grand huit. 

- Oh non pitié Ava, pas ça ! se lamenta-t-il alors que nous nous placions dans la file d’attente.

- Pourquoi ? T’as peur ? lui lançai-je avec un sourire moqueur.

- Non mais c’est juste que je n’affectionne pas ce genre d’attraction, c’est tout. 

- Mouais. De toute façon, que tu aies peur ou pas, je t’y aurais emmené de force. 

- Avec ta petite taille ? 

- Ça, c’est pas gentil. Mais comment c’est possible que tu aies peur d’une petite attraction à sensation alors que tu es capable de sauter de toit en toit à plusieurs mètres du sol ? 

- C’est pas pareil. Quand je suis Spiderman, je sais où je vais atterrir et quels mouvements je vais faire alors que là…

- Arrête de te trouver des excuses et assume ta vraie nature, c’est pas grave si t’es un froussard !

Je me rendis compte que c’était à notre tour d’embarquer dans l’un des wagons du grand huit. Je le traînai pratiquement avec moi et le forçai à entrer dedans. 

- Tu vas voir ça va être génial ! m’exclamai-je folle de joie.

- Si je meurs, je viendrai te hanter jusqu’à la fin de tes jours. me menaça-t-il d’une voix très sérieuse.

- Ok ça me va. répondis-je simplement en repensant à la silhouette noire qui s’était révélée être la mort. 

A vrai dire, je n’avais jamais fait d’attractions à sensations et lorsque la barrière de sécurité s’abaissa sur ma poitrine, je devais bien avouer que je n’étais pas très sereine. Mais bon, je ne pouvais pas me dégonfler face à Peter. Et puis j’avais très envie d’essayer cette attraction au moins une fois dans ma vie. 

Toutes les barrières de sécurité baissées, le wagon commença à monter lentement les rails qui devaient sûrement former un angle droit avec le quai. 

- Tu regrettes ton choix ? me demanda d’un ton moqueur le lycéen. 

Il avait certainement dû remarquer mon teint se blanchir au fur et à mesure que le wagon s’éloignait du sol pour monter toujours plus haut. 

- On verra bien lequel de nous deux s'évanouira le premier. lançais-je sur un ton de défi. 

- J’ai l’habitude des loopings, moi. 

Et moi, j’ai l’habitude de frôler la mort. Mais bon, ce n’est pas une compétition. 

Le wagon arriva en haut de la colonne de rails et se stoppa momentanément. Et c’est à cet instant que je sentis la main de Peter se frayer un chemin dans la mienne. Nos doigts s’entrecroisèrent aussi naturellement que si ce geste arrivait souvent. Je n’eus cependant pas le loisir de réfléchir à cet acte que le wagon descendit à toute allure le long des rails. 

Mes cris se mêlaient à ceux de Peter et je serrais sa main dans la mienne. Ma tête tournait dans tous les sens allant du haut vers le bas et de la gauche vers la droite. Même si cela avait pour effet de me faire hurler de terreur, c’était assez amusant de ne pas savoir les sensations qui allaient suivre chaque virages. Mais ce n’était certainement pas l’avis de tous vu la tête que tirait Peter. Je ne l’avais jamais vu aussi paniqué qu’à cet instant. 

Il me cria quelque chose mais je n'entendis rien avec les cris des autres gens et le vent du soir qui me fouettait le visage. Alors je me contentais de rire face à sa tête. 

Dès l’instant où le wagon finit enfin par ralentir pour complètement se stopper au quai, Peter s’empressa de sortir en me lâchant la main ce qui me déplu un peu. Il zigzagua entre les gens à toute vitesse et je devais presque courir pour le suivre. 

- Qu’est-ce qu’il se passe ? le questionnai-je un peu inquiète. 

Il ne me répondit pas et entra dans des toilettes mixtes avant de s’enfermer dans un cabinet. La seconde d’après, je l’entendis déverser le contenu de son estomac dans la cuvette. Je grimaça à l'entente de ce bruit et me retournai face au miroir pour me recoiffer assez vite. Lorsque je n’entendis plus rien je demandai à haute voix, toujours face au miroir :

- Ça va, Peter ? 

- C’est moi qui décide de la prochaine attraction. répondit-il d’une voix faible et malade. 

La porte du cabinet se rouvrit et il vint à mes côtés pour se rincer la bouche au lavabo. 

- Mais en même temps ce n’est pas logique que tu arrives à faire des acrobaties dans le ciel mais que tu ne supportes pas de faire un grand huit. 

- Tu ne peux pas simplement t’excuser ? 

- Non, ce serait contre-nature. Mais je peux toujours te demander si tu vas bien ? 

- A ton avis ? m’interrogea-t-il de sa même voix malade. 

- Mmmh je dirai que oui, t’es en train de reprendre des couleurs. Allez, on y va ! je m’exclamai en lui attrapant le bras et en le traînant à la lumière des guirlandes lumineuses de la fête foraine. 

Je l’entendis soupirer bruyamment derrière moi et il me rejoignit à mes côtés avant d’entrelacer nos doigts. A ce geste, je souris malgré moi.  

Et la soirée se passa ainsi. Entre maison hantée, chaise volante, retour aux toilettes de Peter, grande roue, palais des glaces, tasses rotatives, bateau à bascule, Peter qui retourne aux toilettes… 

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Coucou mes petits bonbons d'Halloween ! J'espère que vous avez aimé ce chapitre et même si ce n'est pas le cas, laissez une étoile et dîtes moi ce que vous en avez pensé !