Triste destin
Le reste de la soirée se poursuit en action ou vérité, enfin, surtout en vérité. Et lorsqu’ils quittèrent la tour pour rentrer chez eux, je reçus presque immédiatement un message de la part de Peter.
Pit :
On se dit le mois prochain ? Je serai trop occupé entre deux.
Je compris immédiatement où il voulait en venir.
Moi :
Je sais pas je te redirai. Promis.
Pit :
Ok, je te fais confiance !
J’étais assise à la table de la cuisine devant mon bol de céréales. Mes yeux refusaient de s’ouvrir malgré le fait que ça faisait déjà plus d’une heure que j’étais levé et prête. J’étais seule jusqu’à ce que des éclats de voix se firent entendre suivis de Steve et Sam qui arrivaient pour prendre le petit déjeuner.
- Du mal à émerger ? se moque Sam en voyant que ma tête allait tomber dans mon bol.
- Mmmh. je me contente de répondre.
- Eh oui, fallait pas faire la fête hier soir. renchérit Steve.
- On a juste travaillé. je murmure.
- C’est ça ouais, on me l’a fait pas à moi.
Les deux garçons s’assirent avec moi autour de la table et, très vite, deux autres personnes nous rejoignent.
- Tiens, c’est rare que vous mangiez ici Pepper. dit Steve en la voyant arriver suivie de Tony.
- C’est vrai, je suis de bonne humeur aujourd’hui. répondit-elle.
Elle et le milliardaire se lancèrent un regard amoureux et Sam se pencha à mon oreilles pour chuchoter :
- On se demande bien ce qu’il s’est passé cette nuit.
J’esquisse un sourire malgré moi et lui répondit :
- C’est bizarre, je n'ai rien entendu.
- Peut être que pour une fois, ils ont été silencieux. nous dit Steve sur le même ton.
Tony nous lança un torchon sur le visage :
- Bon, ça y est vous avez fini ? Non mais sérieux on dirait des gamins.
- Le culot à l’état pur. me chuchote Sam une nouvelle fois.
- Tiens, t’as pas encore déménagé, toi ? lui dit le milliardaire d’un ton moqueur.
- Steve a dit que je pouvais rester.
- Sauf que ce n’est pas Rogers qui paye les factures.
- Et encore heureux. répondit l'intéressé.
- Oui, parce que si t’avais un peu d’argent toi aussi tu ne serais certainement plus là. Sauf qu’en fait je suis le seul ici à avoir de l’argent sur mon compte bancaire. Après vous osez encore me dire que je suis irresponsable.
Sam et moi nous regardons droit dans les yeux avant d’éclater de rire sous le regard noir du milliardaire.
- Bon, nous on va y aller, hein ? dit Sam en courant presque vers la porte avant que Tony ne le mette à la rue.
Je fus obligée de le suivre et quelques instants plus tard, nous somme dans la voiture pour le lycée.
- Je ne savais même pas que tu savais conduire. je lui dis.
Il hausse les épaules :
- Seulement dans l’Audi de Stark.
Je souris et le métisse avait l’air heureux de conduire cette voiture. Je baisse les yeux vers mes gants et me mets à les triturer en repensant à hier soir. Peter m’a vraiment proposé de sortir avec lui ? Mais est ce que c’était dans le but de déconner entre amis ou bien est ce que c’était vraiment sérieux ? Mais pourquoi je me pose toutes ces questions ?
Je ne suis même pas amoureuse de lui alors tout va bien. Mais je ne pouvais m’empêcher de penser à lui. Est-ce que c’était possible de commencer à s'intéresser à une personne juste après un jeu ? Un jeu durant lequel on était tous en maillot de bain ?
Je ne veux pas faire la fille cliché mais il avait vraiment un beau corps. Rahhh mais pourquoi je pense à ça ?! Je ne pensais pas autant à lui il y a deux jours. Enfin je pensais à lui mais uniquement par amitié. Mais là c’est toujours par amitié, hein ?!
- A quoi tu penses ? me demande Sam en me tirant de ma rêverie.
- A rien pourquoi ?
- Pourquoi ? Parce que ça fait littéralement 4 minutes 17 que je suis garé devant le lycée et exactement 6 minutes 43 que tu t’acharnes sur tes gants.
Je relève la tête vers la vitre de l’Audi pour voir le lycée.
- Donc du coup, qu’est-ce qui te tracasse autant ?
- Mais rien, tout va bien.
- Alors, dans ce cas là, est-ce que tu peux sortir de ma voiture ?
- Ta voiture ?
- Oui, ma voiture. Elle sera à moi quand j’aurai modifié ses papiers.
- Mais t’es vraiment un gros psychopathe, toi.
Il hausse les épaules avant de me montrer la portière pour me demander de dégager. Mais au lieu de sortir, je me tourne vers lui.
- Est-ce que toi, quand tu étais au lycée, une de tes amies t’as demandé de sortir avec elle ?
- Euh oui. Comment tu sais ?
- C’est pas important. Ce que je veux savoir c’est ce que tu lui a répondu.
- Ah, bah je lui ai dit ok.
- Non mais comment ça s’est passé quoi ?
- Ah euh si je me souviens bien… On a été mangé, on a été au cinéma et après elle m’a ramené chez elle. Et on a couché ensemble. Ça je m’en souviens bien.
Je le regarde sans oser répondre.
- Quoi ? Tu veux les détails ?
- Non, non, non. Ça va aller, c’est bon. je lui dis en sortant précipitamment de la voiture.
- A plus, la morveuse ! me dit-il en démarrant d’un coup brusque pour repartir d’où il était venu.
Je lève les yeux au ciel. Est-ce que j’allais finir par coucher avec Peter ? Non, ce n'est pas possible. Pas déjà. Et puis je n’ai rien fait avec Ned quand on est sorti ensemble.
Je respire un grand coup avant d’entrer dans le hall du lycée juste avant qu'Alex ne ferme les grilles.
- Wouah mais t’es à l’heure aujourd’hui ! T’es malade ? me taquine-t-il.
- Faut croire que je me responsabilise. je lui dis en haussant les épaules.
- Ouais, ouais, parle pas trop vite quand même !
Je rigole et me dépêche d’aller en cours. Par chance, j’arrive à l’heure pour rendre mon exposé qu’on ne devait pas présenter finalement. Ah je déteste les profs comme ça. Ils disent de faire un truc et au dernier moment il ne ramassent pas, ne le note pas ou change de plan. Après, la prof va quand même le noter mais bon…
- Qu’est-ce que tu dessines ? je demande à MJ qui était assise à côté de moi.
MJ n’était pas comme les autres. Elle ne m’évitait pas et ne me jugeait pas. Cette fille avait un don pour voir le véritable fond chez les gens. Et je n'exagère pas.
- Des gens en dépression. me répondit-elle simplement.
- Ok… je dis d’un ton méfiant.
- Mais c’est chiant parce que t’es la seule qui est pas autant déprimée que les autres.
- Je le prends comme un compliment.
Elle me sourit et le cours passe lentement. Jusqu’au moment où je reçois un appel. la prof soupire aussitôt :
- Mademoiselle Benson, votre téléphone.
Je regarde le nom du contact et me rends compte que c’est le docteur.
- Euh excusez moi mais est-ce que je peux répondre ? C’est assez urgent.
- Urgent comme un petit ami qui veut vous inviter au resto ce soir ? me demande-t-elle d’un ton lasse.
- Non plutôt comme une urgence médicale. je lui répondis du tac au tac.
Elle soupira une énième fois avant de me montrer la porte d’un air blasé. Je la remercie et sors précipitamment de la classe en décrochant une fois la porte fermée.
- Allô ? je demande.
- Oui bonjour mademoiselle Benson, je suis désolée de vous déranger mais il faudrait que vous veniez tout de suite à mon cabinet s’il vous plaît.
- Euh ben là…
- Vous ne pouvez pas ?
Je réfléchis en une demi seconde :
- Si, si. J’arrive dans une heure et demie.
- Très bien, à tout de suite alors.
- A tout de suite, madame.
Je raccroche. De toute façon ça m’arrangeait qu’elle m’appelle parce qu’aujourd’hui était vraiment la journée la plus longue et la plus ennuyeuse avec supplément sport.
Je retourne ensuite en cours.
Lorsque la sonnerie retentit, je me dirige directement vers Peter et Ned.
- Faut que vous m’aidiez. je leurs chuchote pendant qu’ils rangent encore leurs affaires.
- A quoi ? demande Peter.
- A sortir d’ici. Quelqu’un m’a appelé et c’est super important je dois sortir.
- Dis plutôt que tu veux rater les cours et le sport en même temps.
- J’avoue et j’assume mais là, il faut vraiment que vous m’aidiez.
- Et comment ? demande Ned.
- Vous allez détourner l’attention du mec qui surveille la porte et comme ça moi, je peux sortir !
- Ça m'a l’air trop simple pour que ça fonctionne. me dit Peter.
- Qui ne tente rien n’a rien. Allez !! Aidez-moi s’il vous plaît !!
Les deux ados lèvent les yeux au ciel mais finissent par capituler. On sort de la salle de cours et au lieu de nous diriger vers notre prochain cours, on descend jusque dans le hall.
Là, un gars lisait son journal sur une chaise avec son café posé sur l’accoudoir.
- C’est bien parce que c’est toi, hein. me chuchote Ned.
- C’est la première et la dernière fois. me dit Peter sur le même ton.
- Promis.
Les deux lycéens se dirigent vers le gars et commencent à lui parler. Je n’entendais pas leurs conversations mais au bout d’un moment, Peter me fit un signe discret derrière son dos. Comprenant aussitôt, je me dépêche de sortir dehors, mon sac au dos et mon manteau fermé jusqu’au menton.
Une fois que je fus sortie, je leur fis un rapide signe pour leur dire merci avant de me dépêcher de partir dans la rue.
Je marche pendant un petit moment avant d’arriver devant le cabinet du docteure. J’y entre et m'assois dans la salle d’attente. Lorsque mon tour est venu, je me lève et entre dans son bureau avant de m'asseoir sur un des sièges en face d’elle.
- Bonjour ! je lui lance.
- Bonjour mademoiselle Benson.
Contrairement à la dernière fois, elle ne souriait pas.
- Mauvaise journée ? je demande en essayant de détendre l’atmosphère.
- Pas pour moi. me répondit-elle simplement.
Je fronce les sourcils mais ne pose pas de question avant de demander :
- Donc du coup, pourquoi m’avez-vous demandé de venir ?
- Vous étiez en cours ? demande-t-elle en regardant mon sac à dos que je venais de déposer sur le sol.
- Oui mais c’est pas grave. Ça m'arrange en fait.
Elle me fit un sourire pincé avant de finalement se lever pour aller chercher un minuscule flacon qu’elle posa devant moi. Du sang se trouvait à l’intérieur.
- C’est votre prise de sang. m’expliqua-t-elle.
- Ah, les résultats sont arrivés ? je devine voyant qu’elle ne parlait pas beaucoup.
- Oui mais d’abord, vous ne remarquez rien ?
- Euh… Vous vous êtes coupé les cheveux ? Parce que cette coupe vous va super bien.
- Merci mais je parlais de la prise de sang.
- Ah oui pardon.
Je tourne mon regard vers la fiole remplie de sang. Si elle ne m’avait pas dit que c’était mon sang je ne l’aurai pas deviné car…
- Mon sang est super foncé, non ? je demande en comprenant où elle voulait en venir.
- Oui effectivement. Il est même presque noir. Ce qui n’est donc pas normal.
- Oui, je suis d’accord avec vous. Et donc qu’est-ce que les résultats disent ? je demande en commençant à perdre patience.
- Ils disent que votre sang est contaminé par un virus inconnu. Ce qui explique la teinte qu’il prend. Ce virus semble se propager lentement dans tout votre corps et malheureusement il finira par toucher un organe vital. Et… qui dit maladie inconnue, dit remède inconnue… Je suis désolée.
Je reste interdite un moment en essayant de comprendre la situation.
- Donc… Je vais mourir ?
- Malheureusement il n’existe aucune solution. Pour le moment je peux juste vous prescrire quelques médicaments pour arrêter la toux sanglante, éviter les vertiges, les malaises et ralentir un maximum la progression du virus. Mais gardez en tête que ça ne vous guérira pas.
Étrangement, je restai très calme et lui demanda :
- Il me reste combien de temps ?
- Eh bien ça peut très bien arriver demain comme dans plusieurs années mais si vous suivez le traitement et que la maladie se propage à un rythme régulier, ça devrait arriver dans… sept ans. Grand maximum.
- Ouais… Je vais sûrement crever avant.
Elle ne répondit pas ce qui confirmait ce que je venais de dire.
- Il va falloir que vous appeliez vos parents mademoiselle.
- Pourquoi ?
- Vous êtes encore mineure et je dois donc parler de votre maladie à vos parents. Vous ne pouvez pas prendre de décision toute seule.
- Non madame, s’il vous plaît ! Écoutez… Ma mère est décédée et mon père est… Enfin ce n’est pas vraiment mon père mais je n’ai pas envie que les gens avec qui j’habite soient au courant de ça.
- Et je peux vous demander pourquoi ?
- Parce qu’ils n’arrêteront pas de me regarder avec de la peine et de la pitié. A chaque fois que je tousserai, ils s'inquièteront et puis après… Ce ne sera plus jamais pareil. Ils ne me considèreront plus comme avant et je n’ai pas envie qu’ils me prennent en pitié ou qu’ils me surprotègent. Et si jamais ils s’inquiètent… Ils n’arriveront plus à dormir, ils se crieront dessus… Non, s’il vous plaît. Je ne veux pas que ça soit le dernier souvenir qu’ils aient de moi et que moi j’ai d’eux. Vous pouvez le comprendre, non ?
- Mais vous êtes mineure et je n’ai pas le droit de… commence-t-elle.
- S’il vous plaît, gardez le secret et n’en parlez à personne. C’est… Voyez ça comme ma dernière volonté avant de mourir.
Elle sembla hésiter, la main au-dessus du combiné téléphonique, prête à appeler ma “famille”.
- Je suis sûr que vous pouvez faire une exception.
Elle soupira mais finit par enlever sa main.
- Merci, je vous en suis reconnaissante.
- Je veux bien garder le secret mais vous devez prendre tous vos médicaments à la lettre. Et ne jamais arrêter de suivre le traitement. Je sais que ça ne vous guérira pas mais ça ralentit au moins votre euh…
- Décès. Vous pouvez le dire.
Elle me sourit tristement avant de pianoter sur son ordinateur. Au bout d’un petit moment, elle s’arrêta pour me regarder.
- Si je peux me permettre, vous n’avez pas l’air plus touché que ça par cette nouvelle.
- Je sais bien me voiler la face, cacher mes émotions ou tout simplement me dire que tout va bien.
J’hésite à continuer de lui parler mais il fallait que je me livre sinon, je sentais que j’allais exploser.
- Quand ma mère est décédée, j'aurais donné n’importe quoi pour aller la retrouver… J’ai même essayé en fait mais on m’en a empêché. Mais quand on est si près de la mort sans vraiment savoir quand est-ce qu’elle nous emportera… Ce n'est pas la même chose. Ça fait peur. Même si jamais personne ne sait exactement le moment où il va mourir c’est… angoissant. Peut être qu’un jour je dirai “à demain” à mes amis mais en fait… Peut être qu’un jour quand j’irai me coucher et que je fermerai la porte… Elle ne s’ouvrira plus jamais. Peut être que je devrais leur dire en fait… Je sais pas, je sais pas !
- C’est normal d’avoir peur, d’accord ? N’importe qui serait dans la même situation que vous. Je ne dirai rien à personne mais si vous voulez leur dire, dites le leur. Si vous avez besoin d’aide, si vous ne vous sentez pas bien alors appelez moi. Je vous donne mon numéro personnel. D’accord ? me dit-elle d’une voix rassurante presque maternelle qui me brisa un peu plus le cœur.
Elle me tendit un bout de papier sur lequel était écrit son numéro de téléphone puis elle me donna l’ordonnance avec à peu près cinq médicaments différents à prendre.
Juste avant de partir, je me retourne vers elle.
- Est-ce que je pourrai savoir votre nom s’il vous plaît ?
- Olivia Johnson. Pourquoi ?
- Je ne sais pas. Je trouve que c’est important de se souvenir des prénoms des gens. Comme ça ils sont ancrés dans notre mémoire d’une certaine façon. On s’en souvient plus facilement… Enfin j’imagine. Wouah je n’avais jamais réfléchis comme ça avant.
Elle me sourit d’un air un peu peiné et je vis dans son regard ce que je ne voulais jamais voir dans le regard des autres : de la peine, de la pitié, de l’inquiétude, de la tristesse peut-être aussi.
Je lui souris d’un air heureux avant de repartir du cabinet tandis qu’elle appelait son prochain patient.
Je sors dans l’air frais de New York. Il pleuvait un peu et je mis ma capuche sur ma tête. Le vent voulait la retirer pour faire voler mes cheveux mais je la tiens. Je reste un petit moment devant le cabinet ne sachant pas quoi faire. Est-ce que je devais le dire à Hassan ? Non. Il s’inquièterait beaucoup trop et je ne veux pas qu’il sache à l’avance que je vais le laisser seul. Mais il m’en voudrai que je ne lui dise rien. Je soupire et finit par prendre mon téléphone pour lui envoyer un message.
Moi :
Slt on doit se parler au plus vite. C’est pas important mais ça ne peut pas attendre.
Ça ne pouvait pas attendre parce qu’à partir de maintenant je risquais de mourir à chaque seconde. Enfin, on risque tous de mourir à chaque seconde, pas vrai ? Certains ont juste plus de risques que d’autres. Et j’en fais partie maintenant. On se dit que ça ne peut arriver qu’aux autres et que ça ne nous arrivera jamais. Mais je vous jure que c’est faux.
Hassan :
Tout de suite ?
Moi :
Le plus tôt sera le mieux comme disait mamie.
Hassan :
Ok, ok on se retrouve au bar de la dernière fois ?
Moi :
Ça marche à toute !!
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Coucou mes artichaut à la mayonnaise des voisins ! J'espère que vous avez aimé ce chapitre et même si ce n'est pas le cas, laissez une étoile et dîtes moi ce que vous en avez pensé !
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