Traumatisée de l'orage
Laura et les enfants étaient restés encore quelques jours avant de partir et ces quelques jours avaient été les plus fatigants de ma vie. Quelques jours où je n’ai fait que céder aux caprices de Cooper et Lila.
Je revenais d’un entraînements de tir avec Steve et Nath’ quand Sam nous interpella dans le salon :
- Cette nuit, il y aura de l’orage.
- Et depuis quand tu t'intéresses à la météo ? demande Steve.
- Depuis que j’ai appris que le somnambulisme avait un rapport avec le temps.
- C’est vrai ?
- Non, pas du tout.
- Ça va ? me demande Nath’ en voyant que j’étais devenu pâle.
Je semble sursauter et me retourne vers elle.
- Oui, oui. Tout va bien.
- T’es sûr ? interroge Steve.
- Mais oui, oh la la. Ne commence pas à te faire du souci pour rien. je le rassure en montant dans ma chambre pour aller me laver.
Steve fronça les sourcils mais ne dit rien de plus.
Je m’enferme dans la salle de bain. S’il y avait bien une chose que je détestais, c’était l’orage. Je ne savais pas pourquoi mais j’étais effrayé par le tonnerre et les éclairs. Enfin, si je savais pourquoi mais je ne voulais pas y repenser.
Je respire profondément avant de me déshabiller et d’entrer dans la douche. Je laisse l’eau chaude couler sur mon corps en essayant de repousser les souvenirs qui voulaient absolument se frayer un chemin jusque dans ma tête. Je sors de la douche et avant de me résoudre à aller dormir, je vérifie que le sérum se trouve toujours à l’intérieur du livre. Une fois que je fus sûr qu’il y était, je me glisse à contre-cœur sous la couette.
Ces derniers jours, je repensais de plus en plus à l'accident et à qui avait pu tuer ma mère. Je ne voulais pas me résoudre à ce que ce soit le Shield même si toutes les preuves pointent dans sa direction. Mais si c’était le Shield qui avait tué ma mère afin de pouvoir récupérer le sérum alors ça voudrait dire que les Avengers y étaient mêlés aussi, d’une quelconque manière que ce soit.
Mais je ne pouvais pas me résoudre à ça. Est ce que je me voilais la face ? Peut être. Mais j’avais toujours été comme ça. A préféré éviter la dure réalité de la vie et à me plonger dans mes rêves en faisant comme si tout allait bien alors que je savais très bien à l’intérieur de moi même que c’était faux.
Un grondement se fit entendre au loin. Le tonnerre a commencé. Je me réfugie un peu plus sous ma couette en faisant de mon mieux pour me convaincre encore une fois que tout allait bien.
Un éclair déchira le ciel suivi du grondement terrible du tonnerre. Je n’avais pas peur de l’orage, j’avais peur de cet homme. C’est un agent du Shield, j’en suis sûr. Il retournait tous les tiroirs et les placards, déchirait le papier peint et les lattes du parquet, enlevait les coussins du canapé et les couettes de lits.
Ça faisait une demi-heure que j’étais caché dans l’armoire,le pistolet de ma mère dans les mains. Elle m’avait déjà montré comment tirer. Et je m’entrainais souvent à le faire sur la cible accrochée au mur du salon. Hassan disait toujours que je n’avais pas à tenir une arme entre mes mains mais ma mère lui répétait sans cesse que le jour où quelqu’un entrerait dans la maison, parce que ça allait forcément arriver, je devais savoir tirer.
Sauf que ça faisait une éternité que je l’avais entendu entrer et que je m’étais précipité dans l’armoire, l’arme avec moi. Ma mère disait toujours qu’il ne fallait jamais hésiter et qu’il fallait tuer sans réfléchir. Mais je ne pouvais pas. Je n’y arrivais pas. Je ne pouvais pas me résoudre à pointer le pistolet entre la fente de l’armoire, à appuyer sur la détente et à enlever la vie à ce pauvre homme. Même s’il l’avait mérité, d’après ma mère.
Un autre éclair se dessina dans le ciel et à ce moment précis, l’homme tourna son regard vers l’armoire où il vit le pistolet braqué sur lui. Il croisa mon regard et leva prudemment les mains vers le ciel. Je n’avais pas l’intention de tirer.
Il s’approcha de moi parmi le bazar qu’il avait fait. Il s’approcha de plus en plus et baissa une de ses mains vers sa ceinture où était accroché ses propres armes. Alors, dans un réflexe que je n’aurai jamais dû avoir, je tira. La détonation me fit sursauter. Je savais viser depuis le temps que je m’entrainais dans le salon.
La balle créa une auréole de plus en plus grande sur sa poitrine et il tomba d’abord à genoux, le regard toujours planté dans le mien. Et au moment où il tomba sur le ventre dans une éclaboussure de sang, le tonnerre retentit.
Ma mère m’avait félicitée en rentrant du travail. Hassan s’était fâché contre elle. Je n’ai jamais su ce que l’agent du Shield était venu chercher. J’avais huit ans. Et je suis encore traumatisée.
Je me réveille dans un sursaut, en poussant un cri apeuré. Ma poitrine se soulevait rapidement au rythme de ma respiration. J’étais essoufflé et je voyais flou. Un éclair déchira une nouvelle fois le ciel en même temps qu’un grondement, un autre cris m’échappa face à la lumière blanche du ciel. Je posa mes mains sur ma bouche pour m’empêcher de crier de peur alors que des larmes dévalèrent bientôt mes joues et qu’un sanglot me secoua le corps. J’avais trop peur, mon cœur était compressé et chaque respiration me faisait mal.
- Jarvis… al… allume la… lumière… s’il te plait…
Une faible lumière éclaira ma chambre et je m'empresse aussitôt de me lever de mon lit.
- Quelque chose ne va pas ? demande la voix calme de Jarvis.
- Non, non… tout va bien…
J’ouvre la porte de la salle de bain et me précipite devant la cuvette des toilettes pour renvoyer mes repas de la journée.
- Votre tension est élevée, voulez-vous que j’appelle Mr Stark ?
- Non… Ça va aller… Tout va bien…
Je vomi le reste de mon repas et me laisse ensuite glisser contre le mur en me prenant la tête entre les mains.
- Non, vous n’allez pas bien.
- J’ai juste fait un cauchemar… un putain de cauchemar… je dis en tremblant de tout mon corps.
- Vous devriez aller boire.
- Hhh… Ouais…Hhh…
Je m’accroche au mur pour ne pas tomber et me redresse face au miroir. J’étais plus pâle qu’un fantôme. Je me passe de l’eau sur le visage et bois une gorgée. Un grondement de tonnerre épouvantable se fit entendre et un autre cri s’échappa de mes lèvres.
Ça devait être le cri de trop car des pas précipités se firent entendre dans le couloir avant de se stopper devant ma porte.
- Ça va, Ava ? demande la voix de Steve à travers la porte fermée.
J’hésite à répondre. J’avais tellement envie de lui dire que non mais comme d’habitude je me voile la face.
- Oui, oui… ça va…
- C’est toi qui a crié non ?
- Non… Enfin, si mais c’est rien… J’ai fait un cauchemar…
- Et t’es sûr que ça va ? Je peux entrer ?
Un éclair blanc éclaira brusquement la salle de bain et un petit cri se fraya un chemin hors de mes mains que j’avais plaqué sur ma bouche. J’entendis Steve soupirer avant de déclarer :
- C’est l’orage ?
- …
- Je peux entrer ?
- … Oui… je finis par céder en tirant la chasse d’eau pour faire disparaître le vomi.
Steve me rejoint dans la salle de bain alors que je tenais toujours le lavabo pour ne pas tomber. D’abord aucun de nous deux n’osa parler mais Steve déclara :
- Qu’est ce qui ce passe ?
- Je crois que… Hhh… J’ai peur… De l’orage… Hhh…
- Et est ce que je peux savoir pourquoi ?
Sa voix se voulait rassurante mais je savais qu’il était inquiet.
- Je… C’est…
Mais je me souviens maintenant qu’il ne savait pas que ma mère faisait partie d’Hydra et s’il savait en plus que Tony était au courant ça se terminerait mal.
- Je peux pas…Hhh… te le dire.
- D’accord…
Le tonnerre reprit de plus belle. J’étais paralysée et mes membres tremblaient. Steve le remarqua et s’approcha de moi pour me prendre dans ses bras. J’étais morte de peur. Je n’osais même plus bouger.
- T’inquiètes pas, je ne sais pas ce que tu peux nous cacher mais ça va aller, ne t’inquiètes pas…
Les souvenirs revinrent et je me mis à pleurer sur son épaule tandis qu’il fit de son mieux pour me réconforter.
- J’ai peur…
- Je sais.
- Est ce que… tu peux rester là cette nuit ?
- Si tu veux.
- Merci…
Je retourne me coucher et Steve se glisse à mes côtés. Je me tourna vers lui et il me prit dans ses bras. Sa présence me rassurait et son contact me faisait me sentir en sécurité. Je me calme petit à petit même si je sursautais à chaque coup de foudre ou de tonnerre. J’avais l’impression que Steve me protégeait de mes souvenirs même si personne ne pouvait me protéger de ça…
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Coucou mes petits artichauts à la cannelle de la Réunion ! J'espère que vous avez aimé ce chapitre et même si ce n'est pas le cas, laissez une étoile et dîtes moi ce que vous en avez pensé !
PS : les prochains chapitres risquent d'être plus qu'intéressant... ;)
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