Lorsque j’ouvris les yeux, Steve n'était plus là et le soleil inondait la pièce en faisant fondre les morceaux de grêle sur la grande baie vitrée. J’inspire profondément en me frottant les yeux mais les images de mon cauchemar ne voulait pas partir. 

Pour quelles raisons cet agent du Shield est entré il y a maintenant 7 ans ? 

Est ce que le sérum existait déjà et qu’il le cherchait ? 

Ces pensées n’arrêtent pas de tourner en boucle dans ma tête. Il fallait que j’aille vérifier si tout ça avait un rapport avec la fiole. Je me lève, m’habille, rassemble mes cheveux bouclés dans une queue de cheval, mets un manteau sur mes épaules, chausse mes bottes à lacets et sors de ma chambre. 

Je passe rapidement dans la cuisine où l’ensemble des Avengers discutaient sur le sceptre de Loki ou je ne sais pas quoi. 

- Tu vas où ? me demande Tony. 

- Chez Peter. je répondis en attrapant un paquet de gâteau. 

- Tu sais quelle heure il est au moins ? demande Nath’. 

Je tourne ma tête vers la grande horloge : 8h47. 

- Il est matinal. M’attendez pas pour manger. 

- C’est ce qu’on comptait faire. lance Sam. 

- C’est qui Peter au juste ? demande le milliardaire. 

- C’est un ami, t’inquiète pas. 

Ils n’insistèrent pas et retournèrent à leur conversation mais je vis Steve me lancer un regard inquiet juste avant que je ne disparaisse dans la cage d'ascenseur. 

Je sors de la tour et mets ma capuche pour me protéger de la grêle qui recommençait à tomber. 

J’avais un peu perdu mes repères depuis que j’habitais à la tour mais je retrouve vite le chemin. J’essaye un maximum de passer dans les petites rues. On ne sait jamais. 

Je croise des amis d’Hassan que je salue en les checkant. Je continue de marcher sous la grêle qui rebondissait sur les trottoirs. J’arrive bientôt dans ma rue et ensuite devant ma maison. 

J’appuie sur la poignée mais comme je m’y attendais, elle ne s'ouvre pas. Je sors mes anciennes clés mais elles ne passèrent pas dans la serrure, elle devait avoir été changée.

Mon regard dérive vers la fenêtre à ma gauche. Je tourne sur moi même pour m’assurer que personne ne me regardait avant de jeter une pierre dans la vitre. Elle se cassa dans un bruit de verre et je passa ma main à travers pour ouvrir le loquet. J’entre ensuite à l’intérieur et atterrit dans le salon.  

Le mobilier était toujours là et tout était dans le même état que lorsque j’étais parti au lycée. Je tourne ma tête vers la cible accrochée sur le mur où des empreintes de balles avaient trouées le papier peint. Je ne m’attarde pas plus sur les souvenirs de peur de pleurer une nouvelle fois. 

Je traverse la pièce, passe par la cuisine où la vaisselle n'est toujours pas faite. J’avais dit que je la ferais en rentrant du lycée. Sauf que je ne suis jamais rentrée. 

L’orchidée préférée de ma mère attendait toujours qu’on lui donne à boire au centre de la table. Je soupire de tristesse et sort un verre d’un tiroir que je remplis pour en renverser le contenu dans la terre de la plante. Je pose ensuite le verre avec le reste de la vaisselle que je regarde pendant de longues secondes. 

- C’est pas vrai. je dis la voix cassée par le sanglot qui menaçait d’arriver. 

Je remonte mes manches et fit la mini vaisselles en entier avant d’ouvrir mon paquet de gâteau et d’en manger un. Une fois que la vaisselle fut faite, je monte les escaliers qui menaient directement à la chambre de ma mère. Le lit était fait et tout était en ordre. Trop en ordre. La chambre de ma mère était toujours dans un bordel pas possible. 

Je fronce les sourcils et commence à fouiller dans les tiroirs, les placards, l’armoire, je tâte les murs, enlève la couette, soulève le matelas… Rien. Rien d’anormal. Tout ce que j’avais trouvé de suspect c’était le flingue qu’elle cachait dans sa table de nuit. 

- J’ai tout fouillé, tout retourné, y a rien. 

C’était pas normal. Je pose mon regard sur le sol et m’accroupis pour commencer à retirer une à une les lattes du parquet. Soudain, j’aperçois un trou en dessous du parquet. Je continue d’enlever les lattes et tombe sur un petit coffret en bois. L’homme d’il y a sept ans avait dû le rater. 

Je sors le coffret de sa cachette et l’ouvre. Un carnet. Je le retire et commence à le feuilleter. C’était principalement des notes, des calculs, des théories, des schémas et tout un bazar mathématique. Je ne comprends pas un seul mot, tout était dans un langage scientifique que je ne parviens pas à traduire.

Mais ce que je parvenais à comprendre, en revanche, c’était que ce carnet retranscrit tous les essais de ma mère pour fabriquer le sérum qu’elle m’a donné. Elle avait essayé et tout recommencer au moins une vingtaine de fois avant de réussir puisqu’à la fin, il y a écrit qu’elle avait réussi. Mais encore une fois, il n’y avait aucune indication de ce qu’était ce sérum ni à quoi il servait. 

Je referme le carnet quand des bruits de voix me parvinrent. Les voix provenaient d’en bas mais des pas me firent comprendre que ces gens montaient les escaliers. Alors, sans réfléchir, je me précipite dans l’armoire que je referme de façon à ce que je puisse les voir sans qu’ils ne me voient. 

Trois hommes arrivèrent en trombe dans la chambre. Ils portaient tous l’uniforme du Shield et j’avais avec moi le flingue de ma mère et le carnet. On dirait bien que l’histoire se répète et à mon plus grand désespoir. Je les observe par la fente des deux portes du placard :

- Pitié, dis moi que t’as pas rangé, quand t’es revenu, la dernière fois. demande le plus grand. 

- Bah si justement, j’avais tout rangé, comme à chaque fois. répondit le plus petit. 

- Ça veut dire que quelqu’un est entré ici. dit l’autre. 

Un agent tourna la tête vers le tiroir de la table de nuit qui était ouvert. 

- Et on dirait bien que notre intrus à voler le flingue. 

- Et qu’il a trouvé ce que Fury cherchait. dit un agent en montrant le coffret en bois qui était vide, lui aussi. 

Le plus grand prit son talki-walki :

- Mr Fury, nous sommes actuellement dans la chambre de l’ancienne agent d’Hydra mais elle est sans dessus dessous, le pistolet de la table de nuit à disparu et il semblerait que l’intrus ait trouvé ce que nous cherchions. 

- Alors dépêchons nous, revenez et on s’en va. répondit la voix de Fury à travers le talki-walki. 

- Bien reçu, on arrive. 

Le plus petit agent du Shield reprit la parole une fois que le plus grand eut raccroché. 

- Je t’avais bien dit de prendre le flingue, la dernière fois. 

- Oui bah maintenant il est trop tard. On retourne à la base et ensuite on revient à la tour Avengers pour récupérer le sérum. 

- Alors on laisse tout en bazar ?

- Ouais, de toute façon cette maison appartient maintenant au Shield. Allez, on dégage. 

Les trois agents repartirent de la chambre. 

Toutes les informations que je venais d’apprendre se bousculaient dans ma tête. Mais pour le moment je devais retourner à la tour au plus vite pour reprendre le sérum avant que le Shield ne le trouve. 

Je sors de l’armoire, cache le flingue dans ma ceinture et glisse le carnet dans mon manteau. J’attends d’être sûr que les agents du Shield soient partis pour pouvoir descendre et sortir de la maison. 

Une fois que je fus dehors, je mis ma capuche sur la tête pour me protéger de la grêle et me mets à courir aussi vite que je le pouvais. Je bouscule les passants, traverse sans regarder la route et manque de me faire écraser plusieurs fois. Je ne pouvais pas laisser les ennemis de ma mère s’emparer du dernier souvenir qu’il me reste d’elle. Maman m’a confié ce sérum et il est hors de question qu’il atterrisse dans les mains des personnes qu’elle a combattu toute sa vie. 

Je continue de courir à en perdre haleine sur les trottoirs remplis de billes de glace. Je renverse quelque chose mais n’y fait pas attention et poursuis ma course. Il fallait que j’y arrive avant eux. Il le fallait à tout prix. 

Je repasse devant les potes de mon frère et me stoppe devant eux :

- J’ai besoin de vous emprunter une de vos motos. je dis en désignant la dizaine d'engins à deux roues qui étaient garés à côté d’eux. 

- T’es folle ou quoi ? Jamais on te passe nos motos, tu ne sais même pas conduire ! me répondit un des gars. 

- Alors conduisez moi là où je vous le demande mais j’ai absolument de retourner chez moi et le plus vite possible ! 

Ils se consultèrent du regard et Kilian finit par prendre la parole :

- Vas-y je t’emmène. Mais c’est bien parce que c’est toi, hein. 

- Ok merci beaucoup, je te revaudrai ça. 

- T’inquiète. 

Il enfourche sa moto avant de me jeter son casque que je mets sur ma tête. Je m'assois derrière lui en passant mes bras autour de son ventre, puis il démarre d’un coup brusque et nous partons sur la route. 

- Je t’emmène où en fait ?

- Chez moi. 

- Et c’est où chez toi ? 

- Je te dirai, tourne à droite !!

Il tourne d’un coup brusque et nous manquons de nous prendre le mur. 

- Putain, préviens moi à l’avance quand faut tourner.

- Désolé mais tu peux pas rouler un peu plus vite ? 

- J’aimerai bien mais il y a d’autres voitures et il me reste pas beaucoup de points sur mon permis.   

Je soupire et il reprit :

- Et est ce que je peux te demander pourquoi t’es aussi presser ? 

- Euh… Non. A gauche !

Le métisse prend la direction indiquée. 

- S’te plait accélère, là. 

- C'est pas toi qui va perdre ton permis après !

Il soupire mais double plusieurs voitures avant d’accélérer le plus possible. 

- C’est bon, arrête toi là. je lui dis en montrant une épicerie qui se trouvait non loin de la tour. 

Je préfère qu’il ne sache pas l’endroit où j’habite sinon après ça créerait des rumeurs et je n’ai pas besoin de ça en plus. Kilian se gare devant l’épicerie et je saute de la moto en lui rendant son casque. 

- Merci Kilian, tu gères ! 

Il hausse les épaules et repart aussitôt alors que je me remets à courir pour aller au bout de la rue où se trouvait la tour. J’entre à l’intérieur et bouscule le personnel pour entrer dans l’ascenseur. 

Une fois que l’ascenseur ouvrit à nouveau ses portes, je me dépêcha de monter les escaliers pour entrer dans ma chambre. La pièce à vivre était déserte. Lorsque j’arrive dans ma chambre, je cours vers ma bibliothèque et en retire le livre. Je l’ouvre et prends le minuscule flacon qui se trouve à l’intérieur. Je soupire de soulagement en voyant qu’il y est toujours et le glisse dans ma poche avant de redescendre. 

Aucune trace du Shield ni des Avengers. Soudain, des coups de feu venant de dehors se mirent à pleuvoir dans la pièce. Les balles trouaient l’immense baie vitrée et se précipitaient sur moi. Dans un réflexe, je me jette au sol et rampe jusque derrière la table de la cuisine où je me redresse assise en voyant que les balles ne passaient pas. Le bruit est insupportable et les coups de feu ne cessent pas. Les balles trouaient tous les meubles et brisaient absolument tous les objets. Je porte mes mains à mes oreilles et ferme les yeux pour me protéger de cet enfer. 

D’un seul coup, les coups de feu cessent et je rouvre mes yeux avant d’enlever les mains de mes oreilles. Ma respiration était saccadée et je m’étonnais moi-même d’être encore en vie pour pouvoir l’entendre. 

Je me redresse lentement au milieu de l'immense bordel qu’avait créé les coups de feu. Je tourne sur moi même pour pouvoir contempler les dégâts. Tout était sens dessus dessous et très peu d’objets avaient survécu. 

Des bruits de pas précipités se firent entendre et la seconde d’après, des dizaines et des dizaines d’agents du Shield sortirent par l’ascenseur et l’escalier. Ils m’encerclèrent aussitôt et pointèrent tous leurs armes sur moi. J'étais pétrifié au milieu de toutes ces personnes prêtes à tirer. 

- Eh les gars, on peut discuter vous savez ? On est pas obligé d’en venir à une solution aussi… radical !

Fury fit soudain son apparition, avança dans le cercle d'agent d'un pas solennel et se plaça devant moi. Il mit ses mains derrière son dos et me regarda d’un air grave. 

- Donne-moi le sérum, Ava. 

- Je…

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Coucou mes petites noisettes au miel de montagne ! J'espère que vous avez aimé ce chapitre et même si ce n'est pas le cas laissez une étoile et dîtes moi ce que vous en avez pensé !