Hallucination

Je finis de brosser mes cheveux puis je sortis dans le couloir où des éclats de voix se firent entendre. Je descendis les escaliers et me dirigea dans la cuisine. J’eus immédiatement un mouvement de recul en voyant Fury en train de parler calmement avec les autres membres de l’équipe pour trouver un plan. 

Je ne me laissa pas intimidé et allai m’asseoir avec Natasha autour de la table, peut-être que manger me ferait du bien. 

Je savais que Fury m’avait vu mais il préféra faire comme si de rien n’était. Tant mieux, ça m’arrangeait. 

- Ça va, Av’ ? T’as l’air toute pâle. me chuchota Nath’. 

- Oui, oui ça va. 

Je saisis une clémentine et commençai à l’éplucher en écoutant les autres parler. 

- Écoutez, Ultron veut évoluer donc on doit trouver un moyen de l’en empêcher. expliqua le scientifique. 

- Mais on doit aussi aller à Oslo pour l’empêcher de craquer les codes nucléaires. intervint Tony. 

- C'est pour ça qu’on va devoir se séparer. fit Fury. 

- Exact. J’irai en mission de reconnaissance et récupérer son “évolution” avec Clint et Natasha. décida Steve. 

- Dans ce cas, j’irai à Oslo. continua Tony. 

- Et moi je raccompagnerai Banner à la tour. annonça Fury. 

- Si on se débrouille bien, cette mission ne devrait pas être dangereuse. relativisa Natasha. 

- Seulement si on se débrouille bien. j’intervins. 

- Oui, si nous on se débrouille bien, toi tu rentres à la tour aussi. ordonna Steve. 

- Quoi ? Pourquoi ? 

- D’une parce que tu as l’air malade du genre une gastro ou un truc comme ça, deuxio parce que nous n’avons pas besoin de toi et tertio parce que je suis ton père et que je t'ordonne de rester à la tour. intervint le milliardaire. 

Un rire amer s’échappa de mes lèvres et je dit :

- Comme d’habitude, t’es mon père seulement quand ça t'arrange. Je sais que tu penses que je vais vous ralentir mais je vous ai quand même sacrément aidé au Wakanda. 

- En tombant d’un immeuble ? 

- Est-ce qu’un jour on pourrait se parler sans s’engueuler ? Parce que c’est franchement fatiguant. 

- Ce qui est fatiguant c’est que tu n’écoutes jamais rien. s’écria soudainement Steve. 

Je me tournai aussitôt vers lui, surprise qu’il prenne le parti de Tony. Et lorsque je me retournai vers les autres, je me rendis compte qu’ils étaient tous de l’avis du milliardaire et de Steve. Tout le monde pensait que j’étais trop faible pour me battre. Pour être une Avengers. Et peut-être qu’au fond ils avaient raison. 

Je n’osai pas parler et partis dans “ma” chambre. Là, je laissai enfin la toux sortir de ma bouche et je sentis du sang éclabousser aussitôt le sol. J’avais envie de vomir. Je ne me sentais pas bien du tout. Je courus presque dans les toilettes et vomi tout ce qu’il me restait dans mon estomac mais surtout du sang. Je n’en pouvais plus, j’étais fatiguée et la perte de sang n’arrangeait pas les choses.

Lorsque le sang eut fini de couler, je tirai la chasse d’eau et parti me rincer la bouche dans la salle de bain. Je sursautai en voyant une silhouette noire derrière moi, dans le reflet du miroir. Mais je ne pris pas la peine de me retourner, sachant qu’elle ne ferait rien. 

- T’en as pas marre de perdre ton temps avec moi ? 

- J’attends simplement. 

- Et est-ce-que je peux savoir ce que tu attends ? 

La silhouette s’approcha et aussitôt, une peur insoutenable s’empara de moi. Plus elle s’approchait et plus je voulais reculer mais j’étais comme fixée au sol. Mes jambes et tout mon corps refusaient d’obéir à mon instinct de survie. Je ne pouvais voir la silhouette que dans le reflet du miroir. La silhouette arriva près de moi et je la vis dans la glace pencher sa tête vers mon oreille. Elle avait le souffle froid même glacial. Et lorsqu’elle chuchota de sa voix froide, féminine et terrifiante, mon corps se tendit :

- J’attends ton dernier souffle. J’attends que ton âme sorte de cette enveloppe corporelle. J’attends que cette maladie ne t’emporte pour que je te tire avec moi. Mais je pourrai aussi accélérer les choses. 

Elle posa une main pâle sur mon bras tendu et aussitôt tout mon corps se mit à convulser violemment et je tombai par terre en continuant de trembler. 

Je vis la silhouette s’accroupir à côté de moi. 

- Mais je préfère laisser le temps faire les choses à ma place. me dit-elle. 

Et aussitôt, elle disparut et mon corps arrêta de convulser en même temps que la porte de la salle de bain ne s’ouvrit violemment. 

Ma poitrine bougeait rapidement au rythme de ma respiration saccadée et je sentis quelqu’un m’enrouler de ses bras. Je ne cherchais pas à savoir qui c’était et je me blottis contre lui. 

Je devine que c’était une femme et elle me caressait doucement les cheveux pour me calmer. Lorsque j’eus repris mon souffle, je relevai la tête pour voir de qui il s’agissait mais lorsque mon regard croisa celui de ma mère, je me dégagea aussitôt de sa prise et me remit debout. 

- Qu’est-ce que tu fais là ? Tu es censée être morte !

- Mais je reste tout de même ta mère. me dit-elle en se levant à son tour pour s’approcher de moi. 

- T’approches pas de moi, putain !

Je reculai et saisis tout ce qu’il me passait par la main pour le lancer sur elle mais étrangement aucun objet ne la touchait alors que je visais toujours juste. 

- Ne t’approches pas de moi je t’en supplies ! je lui crie en pleurant. 

Au même moment, la porte s’ouvrit une nouvelle fois et, par réflexe, je lançai une bouteille de parfums que la personne esquiva. 

- Je ne pense pas que madame Barton soit heureuse que tu brises son parfum. me dit la voix de Bruce en entrant. 

Je me rendis immédiatement compte que ma mère avait disparu et que tous les objets que j’avais lancé étaient éparpillés et brisés au sol. 

- Oh mon dieu, je suis désolée. Je suis vraiment désolée ! Je ne sais pas ce qu’il m’a pris !

- Chut, chut, chut. C’est bon, c’est rien. Tout va bien maintenant. 

Il s’approcha de moi mais je reculai aussitôt alors il s’arrêta. 

- Qu’est-ce qu’il s’est passé ? me demanda-t-il. 

- Les autres écoutent à la porte ? 

- Probablement. répondit-il en haussant les épaules. 

Alors, je me dirigeai vers le scientifique et le pris dans mes bras. Il me rendit mon étreinte et me caressa la tête. 

- Tout va bien ? me demanda-t-il visiblement inquiet. 

- Oui. 

- La vérité ? 

- Disons qu’il m’arrive d’avoir… des sortes d’hallucinations. 

- Quels genres d’hallucinations ? 

Oh bah écoute je vois la mort en personne qui attend que ma maladie m’emporte de l’autre côté et là je viens de voir ma mère. Mais tout va bien, hein ? Tout va très bien… 

- Rien d’important. Il faudra juste que Tony paye tous les objets brisés. 

- Alors là même pas en rêve ! lança la voix du milliardaire derrière la porte. 

Aussitôt, des “chut !” se firent entendre. Je laissai échapper un petit rire mais le scientifique ne se laissa pas berner et me lâcha pour poser ses mains sur mes épaules et me regarder droit dans les yeux. 

- Dit moi réellement ce qu’il se passe, s’il te plait Ava. 

- Rien. Comme l’a dit Tony j’ai la gastro et là je viens surement de faire une sorte de paralysie du sommeil mais en étant réveillé. Enfin bref, il n’y a vraiment pas de quoi s’inquiéter !

Bruce fronça les sourcils, peu convaincu par mes arguments mais ne dit rien. 

Le lendemain matin, vers 5 heures, le quinjet décolla et Bruce me fit signe de le suivre dans la voiture qui nous ramènera à la tour. Le scientifique monta mais avant que je n’ai pu en faire autant, Fury s'interposa entre moi et la voiture. Alors je lui crachai la première chose qui me vint à l’esprit :

- Vous avez pris du ventre ou bien c’est ce pull qui fait ressortir votre surplus de gras ? 

- Très drôle. Je voulais juste que les choses soient claires entre nous. Je trouve que tu es toujours un danger pour la planète mais je trouve aussi que tu es une personne remarquable et que tu mérites de vivre tant que tu ne détruis pas tout un quartier avec ton pouvoir. 

- Merci ça me touche énormément venant du pirate qui a voulut me tuer il y a quelques mois. lançai-je ironiquement. 

- Je t’en prie. Maintenant entre dans cette voiture parce que ce n’est pas tous les jours que je vous sers de chauffeur. 

Je m'assis sur la banquette arrière sans faire d’histoire et Fury s’assit sur le siège conducteur à côté de Bruce. La voiture démarra et je passai ma main par la vitre pour dire au revoir à Laura et aux enfants qui s’étaient réveillés spécialement pour nous dire au revoir. 

Quelques heures plus tard, l'ascenseur se rouvrit sur la pièce à vivre et aussitôt deux petites boules de poils se jetèrent sur moi. Je m’accroupis pour caresser Everest et Milou (oui Thor a insisté pour appeler le chien de Brad comme ça). 

Bruce était reparti dans son labo pour préparer l'arrivée des autres ou je ne sais pas trop quoi. 

- Désolée les toutous mais votre tata doit aller prendre ses médicaments. 

Je montai dans ma chambre suivis des deux chiens et partis dans la salle de bain pour prendre les boîtes de médicaments cachées derrière le miroir. J’avalai tout ceux que j’avais raté et une fois que ce fut fait je me regardai dans la glace. Évidemment je ne m’attendais pas à des résultats immédiats mais le fait de les avoir pris avait au moins eu l’avantage de recolorer un peu ma peau. 

Je retournai ensuite dans ma chambre avec les deux petits chiens. Je pris un livre et me suis calé dans mon lit. Cela faisait longtemps que je n’avais pas ouvert de bouquins. 

Cependant, une pensée me triturait l’esprit. Et si les autres s’étaient blessés en mission. Ou même pire. Je stressais beaucoup de nature mais pourtant je savais au plus profond de moi qu’ils allaient revenir. Parce qu' à chaque fois, il y a toujours cette voix au fond de nous qui nous dit : “Non, ce n’est pas possible, ça ne peut pas nous arriver”. Le déni. 

Pourtant, lorsque l’on était dans ma situation, on se laissait un peu moins attendrir par cette petite voix. 

Je caressais encore et encore les deux chiens et je relisais encore et encore la même phrase du livre posé sur mes cuisses. 

Mais si jamais il se passait quelque chose ? Quelque chose d’horrible. Je ne voulais pas avoir à subir un nouvel enterrement. 

Si je continue comme ça, je saurai bientôt la phrase par coeur. Et peut-être même tout le paragraphe d’ailleurs. J’arrêtai de caresser Everest et Milou en voyant qu’une multitude de poils s’étaient posés sur le drap de mon lit. 

- Désolée. Le but c’était pas de vous arracher des touffes de poils. je leurs dit. 

Les deux boules de poils se blottissent contre les coussins à côté de moi en baillant. J’essayai de me reconcentrer sur mon livre mais je tournais les pages sans comprendre l’histoire. 

Soudain, un énorme bruit suivis de secousses qui faisaient trembler toute la pièce me sortit de mes pensées. Je me levai immédiatement et descendis les escaliers en courant. 

Le quinjet était posé sur la place d'atterrissage et Clint en sortait. L’archer était en train de porter ou plutôt de traîner une lourde caisse derrière lui. Je courus aussitôt à sa rencontre et ne lui laissai pas le temps de parler. 

- Où sont les autres ? 

- Moi aussi je suis content de te revoir. me répondit-il ironiquement. 

- Clint, sérieusement. 

- Rogers s’occupe de faire fuir Ultron et peut-être de l’arrêter par la même occasion. Quant à Stark, il est sûrement déjà rentré. 

- Et Natasha ? 

- Elle euh… Elle s’est faite attraper. dit-il d’un ton hésitant. 

- Quoi ? Mais par qui ? 

- Ultron. Qui veux-tu que ce soit d’autres ? 

- J’en sais rien mais on a des tas d’ennemis ! Et si elle s’est faite attraper alors pourquoi t’es ici ?!

- Il fallait que je ramène le caisson. dit-il en continuant de traîner lentement le caisson derrière lui. 

- Donc tu l’as abandonné ?!

Je commençais à monter le ton mais je ne pouvais pas m’en empêcher. 

- Est-ce qu'au lieu de me faire des reproches tu pourrais m’aider à porter le caisson jusqu’au labo ?

Je soupirai d’agacement mais pris l’autre bout du caisson et nous le soulevons pour pouvoir l’amener dans l’ascenseur. 

- J’y crois pas. T’as pas pu abandonner Nath’. Pas toi. C’est Tony qui t’as dit de le faire, hein ? 

- Non, c’est Steve. 

- Steve ? Mais le but d’une équipe ce n’est pas de s’entraider et de travailler ensemble ? 

- Ava, il y avait des priorités !

- Plus importante que Nath’ ? 

- Eh bien oui !

Je me tus et n’osai plus reprendre la conversation. Comment pouvait-on abandonner un membre de l’équipe avec laquelle on est censé réussir. Lorsqu’on travaille en équipe on est censé opérer ensemble, perdre ensemble et gagner ensemble comme l’a dit Steve la dernière fois. Mais là…

Nous apportons le caisson au labo où se trouvaient Tony et Bruce. 

- Ah ça y est vous l'avez enfin. déclara le milliardaire en se précipitant vers la caisse. 

- Oui mais Natasha est retenue par Ultron et impossible de la joindre. 

- Trouvez un moyen de la joindre sans connexion. proposa Bruce en faisant claquer ses doigts contre la table. 

L’archer sembla comprendre et se précipita d’aller dans le labo du dessous. 

Les bras croisés, je me tournai vers les deux scientifiques. 

- Et maintenant ? Qu’est-ce que vous comptez faire du caisson ? 

- Le détruire bien évidemment. répondit aussitôt Bruce. 

- Ou pas. On pourrait continuer de faire ce que Ultron voulait et alors, nous nous retrouverions avec un être supérieur qui pourrait tous nous aider. Pas aussi performant que le bouclier mais il faut que je trouve un moyen de mettre Jarvis dans ce corps. 

- Jarvis mais il est… commença le scientifique. 

Le milliardaire le coupa. 

- Non, Jarvis est toujours là. Il s’est simplement fait oublier et a effacé ses protocoles. C’était lui qui nous a aidé à Oslo avec les codes nucléaires. 

- Admettons que nous arrivions à mettre Jarvis dans ce corps, il ne sera jamais assez puissant pour pouvoir protéger la Terre entière. 

- Mais assez puissant pour pouvoir battre Ultron. Ce sera comme si nous avions un double d’Ultron mais… en plus gentil. essaya de le convaincre le milliardaire. 

- Vous êtes au courant que je suis toujours là ? lançai-je au bout d’un moment. 

Les deux scientifiques semblèrent se rappeler de mon existence lorsqu’ils tournèrent la tête vers moi. 

- Vous êtes au courant que ce que vous vous apprêtez à faire c’est une grosse connerie ? 

- Peut-être mais on n’a plus le choix. Il faut qu’on trouve un moyen d’arrêter Ultron et le plus vite possible. me répondit Tony. 

Je passai mes mains sur mon visage d’un air lasse. 

- Vous n’allez quand même pas recommencer ?

- Si et de toute façon je n’ai pas besoin de ton accord pour bricoler. 

Je soupirai d’un air fatigué et retournai vers les escaliers. Et alors que je commençais à les monter, je lâchai dans un murmure :

- On va tous mourir. 

Je remontai dans la cuisine en essayant de chasser les sombres pensées qui se frayaient un chemin jusqu’à mon cerveau sur le compte de Nath’ et de Steve. 

Il ne leur arriveraient rien. Tout allait bien se passer. J'avais besoin de caféine. Je sortis une tasse et remplissais la cafetière de café avant de mettre ma tasse dessous. Je fis couler le café puis le repris entre mes mains afin de laisser la chaleur du liquide calmer mes pensées. 

Et Thor ? La dernière fois que je l’avais vu, c'était chez les Barton. 

- C’est n’importe quoi. soupirai-je en buvant une gorgée de mon café. 

- Totalement d’accord avec toi. 

Je sursautai violemment à l’entente de cette voix et me rendis compte que c’était celle de Pietro qui se tenait dos contre le meuble et les bras croisés à me regarder. 

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Coucou mes clémentines au sucre de framboise ! J'espère que vous avez aimé ce chapitre et même si ce n'est pas le cas, laissez une étoile et dîtes moi ce que vous en avez pensé !

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