Chapitre 30

On a tous nos secrets...

PDV Kylie :

Il les a vues.

Il ne devait pas les voir.

Pourquoi a-t-il fait ça ?

Je ne le sais pas et je ne veux pas le savoir. Il n'avait pas le droit. Il devait me laisser, je devais me débattre. Mais je n'ai plus la force. Autant avouer maintenant qu'il a vu.

Assise sur le comptoir de la cuisine, je mange mes tomates cerises tranquillement en le détaillant. Ses cheveux sont décoiffés comme d'habitude, le vert de ses yeux ressort avec les rayons du soleil couchant, et son jeans noir lui va très bien, d'ailleurs j'aime beaucoup son tee-shirt gris avec une ancre noir en haut, et entre nous, je crois bien qu'en-dessous il y a quelques abdos... Il regarde par la fenêtre et son profil est très agréable à regarder, on ne va pas se mentir. Ses légères tâches de rousseurs sont à peine visibles, et son sourire en coin apparaît.

Grillée.

-Alors comme ça, on mate, mais on ne s'explique pas ? Dit-il en souriant.

Je vais lui faire avaler son sourire... Enfin, si c'est possible bien sûr. Je crois pas, mais je peux toujours essayer, non ?

-De un, je ne te regardais pas. De deux je m'explique si je veux.

-De un, mensonge Kylie... De deux, tu vas t'expliquer parce-que je compte pas te laisser sortir de cette cuisine dans le cas contraire !

-Eh ! Du calme le têtu. Je fais ce que je veux, je suis chez moi.

-Mais t'es pas possible comme fille... Vraiment, dit-il en levant les yeux au ciel.

-Ce que tu as vu, ce sont des cicatrices, rien de plus !

-Rien de plus ?! Et ce sont des cicatrices de quoi exactement ?!

-Des cicatrices ! C'est tout ! Criai-je

-Mais je veux juste savoir pour pouvoir t'aider ! Tu as besoin d'aide !

-Alors là non. Je peux très bien me débrouiller seule !

-Ah oui ?! T'es sûre ?

-Euh, non. Pas trop en fait... Dis-je en faisant une moue de chien battu.

-Tu me fatigues putain.

Il se retourne et monte les escaliers. Génial. Je me retrouve plantée comme une conne, assise sur un comptoir avec des tomates cerises... Je descends et reprends mon bol, puis je monte dans ma chambre où je le vois allongé sur mon lit. Tranquille, la vie est belle.

-Elles ont différentes raisons.

Il se redresse et fronce ses sourcils.

-Ça, dis-je en relevant mon tee-shirt.

Il se pince les lèvres et les détaillent, j'ai l'impression que ses regards me brûlent la peau mais je ne baisse pas mon tee-shirt, je dois en parler si je ne veux pas couler...

-Ça a commencé quand John et sa bande on commencé à me frapper-

-Tu n'es pas obligée de tout me raconter tu sais... Dit-il en me coupant.

-Si. J'en ai besoin...

Il hoche la tête et je continue :

-Ils me frappaient accidentellement d'abord, enfin, accidentellement est un joli mot... Puis ils ont commencés à me frapper plus violemment, dont la fois où tu m'as apportée à l'infirmerie. Certaines sont dûes aux coups que j'ai reçues, mais d'autres sont volontaires. Tu sais, la mutilation ne se fait pas que sur les bras, c'est trop voyant, trop petit comme espace... Alors je l'ai fais en-dessous de ma poitrine, puis je suis descendue, jusqu'à mon ventre. Ça fait mal tu sais, mais quand je le faisais, je ne pensais pas à ça. Oh non je n'y pensais plus dans ces moments-là... Plus le temps passe et plus c'est profond, d'abord au compas, puis ensuite, j'ai trouvée un cuter, je te laisse imaginer la suite. Ça ne se voyait pas, mes hauts étant assez amples, mes bandes étaient invisibles. Une fois, quand John m'a frappée, ça c'est réouvert, je n'ai rien dis. Je suis allée aux toilettes et j'ai désinfectée, puis je suis retournée en cours. Normalement. Au début, elles étaient roses et boursouflées, douloureuses. Mais maintenant ça va mieux, c'est juste des lignes blanches ou roses, indolores. Parfois, j'ai tellement mal ici, je pointe ma tête, que ça, ne me fait pas mal. Mais tu sais quoi ? Ça fait une semaine que je ne l'ai pas fait. Et ça fait une semaine que je suis retournée au lycée, mais une semaine que tu es avec moi, que je ne suis plus aussi seule qu'avant. Tu veux m'aider, mais tu m'aides déjà énormément, sans toi j'aurai probablement sautée ce matin... Tu n'as pas besoin de faire plus, tu fais déjà beaucoup... Voilà, maintenant tu sais tout. Absolument tout.

Des gouttes salées avaient dévalées sur mes joues mais ça m'était égale. Il savait désormais. Et j'ai l'impression d'être soulagée d'un poids. Je souffle un grand coup et il me dit :

-Je ne sais pas quoi dire...

-Alors ne dis rien.

Il sourit et me prend dans ses bras encore une fois.

-Tu es la fille la plus forte que je connaisse, et je t'admire beaucoup, dit-il en déposant un baiser sur mon front.

Mais de temps en temps, nous devons en dévoiler une petite partie pour ne pas devenir fou.

_____________________________________

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top