Chapitre 15
Parfois nous croyons connaître très bien une certaine chose.
Ils l'avaient emmenée, elle avait disparue derrière cette grande porte bleue claire. On m'avait dit de rester assis ici, en attendant qu'un docteur arrive. J'avais peur, très peur... J'avais prévenu mes parents et ma mère m'avait dit qu'elle viendrait vers midi.
Il était 10h56, ça faisait une heure que je tournais comme un lion en cage dans cette salle d'attente. Un médecin arriva et je bondis de ma chaise en lui posant milles et une question, il ne me répondit pas et souria, je m'arrêtai net et le fixait.
-Calmez-vous monsieur ! Écoutez moi, votre amie va plus ou moins bien-
-Comment ça ? M'empressai-je de demander.
-Et bien, elle a plusieurs côtes cassées, un léger traumatisme crânien et elle a du mal à respirer.
Merde.
-Pour l'instant elle dort, mais vous pouvez aller la voir quand même si vous voulez.
-Quelle chambre ?
-214, 2ème étage.
Je montais rapidement les escaliers et arriva en haut en moins de 5 minutes, j'avançais dans le couloir mais plus je m'approchais de sa chambre et plus j'avais peur, peur de ne pas me contrôler, peur de voir son état, peur de sa réaction...
Le temps que je me pose ces questions, j'arrivais devant la porte 214. Je pris une grande respiration et toqua, geste inutile puisqu'elle dort. J'entrais donc dans la chambre et la vis, couchée sur un lit, une canule dans le nez, une perfusion dans le bras, et une robe de chambre immonde. Elle était reliée à une sorte d'écran qui émettait un bip régulier ainsi qu'une ligne qui bougeait à rythme régulier elle aussi.
Je pris la chaise qui se trouvait à l'autre bout de la chambre et la plaça à côté de son lit, je pris sa main dans la mienne. Même dans ce lit elle était belle, enfin, je la trouvais belle, elle avait de magnifiques cheveux blonds, des lèvres bien dessinées et un nez fin, mais elle était pâle, avait d'énormes cernes et elle avait également les joues creuses. Je fus alerté quand je vis qu'elle fronçais les sourcils, puis elle serra ma main d'elle-même, ouvrit complètement les yeux et me laissa les observés, ils étaient entre le bleu et le vert, elle avait même une petite tâche marron dans son œil droit, puis elle me regarda un moment avant de me demander :
-Et le lycée ? Comment je vais faire ?
Je resta éberlué un instant puis je craqua :
-Mais putain Kylie ! Ils t'ont frappés, insultés de tous les noms, t'ont rabaissés plus bas que terre, et toi tu demandes comment tu vas rattraper les cours ? Mais réveille toi ! Tu vas mal, pense à toi pour une fois. S'il te plaît...
Elle me regarda et me dit tout naturellement :
-Mais je pense à moi Jack. Je sais que je vais mal, je viens de m'en rendre compte. Si je te demande comment je vais faire, ce n'est pas pour le lycée, c'est pour moi. Comment je vais faire pour réussir à surmonter ça ? Qu'est ce que j'ai, pourquoi je suis ici. Et je suppose que si tu es présent c'est que ce n'est pas rien et d'ailleurs où sont mes parents ?
J'étais perdu, je ne pouvais pas répondre à toutes ces questions mais je lui dis sans réfléchir :
-T'inquiète pas pour les cours, je te les amèneraient, ensuite tu as des côtes cassées et un léger traumatisme crânien. Tes parents arrivent se soir, ils n'étaient pas disponible. Tu vas y arriver, tu es plus forte que ce que tu penses, et aussi, je suis là si tu as besoin...
Mes paroles m'étonnaient moi-même et je regarda l'heure, je vis qu'il était déjà 11h53 et quelqu'un toqua, Kylie cria que la personne pouvait entrer et ma mère fit son apparition avec deux chocolat chaud, elle les posa sur la table, fis un bisou sur la joue de Kylie et celle-ci avait l'air gênée. Ensuite ma mère me fit signe de la suivre et nous nous sommes retrouvés dans le couloir de l'hôpital, ma mère assise sur une chaise et moi assis parterre en tailleur. Ma mère avait l'air inquiète et me demanda :
-Qu'est ce qu'il c'est passé ?
-C'est compliqué maman...
-Écoute moi bien mon garçon, je te retrouve dans une chambre d'hôpital, la voisine est alitée, elle a des perfusions, des bandages et j'en passe, alors que vous êtes censés être en cours. Alors tu vas me raconter car même si c'est compliqué et complètement loufoque, je veux savoir.
-D'accord, mais je ne connais pas toute l'histoire
Je raconta donc à ma mère tout ce que je savais, de notre première rencontre au lycée où je l'avais trouvé très maigre, puis tous les jours jusqu'à notre arrivée à l'hôpital. Je lui racontais tous les détails, sans oublié les noms évidemment. Ma mère avait l'air abasourdie et c'était grandement envisageable car Kylie avait l'air d'une jeune fille totalement heureuse et il faut dire qu'elle cachait très bien son quotidien. Puis ma mère, les yeux brillants de larmes me demanda :
-Et depuis combien de temps cette mascarade persiste ?
-Justement, je ne le sais pas... Dis-je, la tête basse.
Ma mère se leva de sa chaise et me demanda de rester là, puis elle toqua et après avoir entendue le "oui" de Kylie, elle pénétra dans la chambre et à partir de ce moment, je n'entendis plus rien, alors je resta assis parterre, à attendre. J'attendais comme j'attendais ce matin que quelqu'un me dise qu'elle allait bien.
Puis on se trompe complètement. Et en général, nous ne voulons pas y croire...
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