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PDV Alexis
Mon cœur ne cesse de se compresser dans ma poitrine. Voilà maintenant plus de trois heures que j'attends devant l'immeuble de travail d'Adam. Mon cœur s'emballe à chaque fois quand je vois quelqu'un sortir de la bâtisse, espérant ne serait-ce qu'apercevoir une partie du visage de l'homme que j'aime. Mais il s'arrête rapidement en voyant qu'il ne s'agit pas d'Adam. Mon cœur est sans doute traitre, mais mon esprit rationnel, lui, ne cesse de me rappeler que c'était une mauvaise idée de le prendre en filature. Mais j'ai laissé mes sentiments et mon envie de revoir la belle gueule d'Adam, l'emporter. Me rappeler que nos retrouvailles sont ce soir n'a que pour effet de faire monter une douce chaleur entre mes cuisses. Je suis impatiente à l'idée qu'il puisse posséder de nouveau mon corps. Me faire de nouveau ressentir cette extase que j'ai connu six ans plus tôt. Je ne tiens plus en place. Le simple fait de savoir que je vais de nouveau entendre sa voix chaude et roque me parler, je suis déjà en extase. Mon dieu que quelqu'un me retienne d'entrer dans ce fichu immeuble, et d'aller dans le bureau d'Adam pour enfin pouvoir goûter à ses douces lèvres. Stop. Il faut que je respire, me contienne, me...
_ Alexis un problème? Me coupe Yohan dans mes pensées pour le moins loin d'être catholique.
_ Oh, euh... oui pourquoi? Je demande accompagné d'un rire nerveux.
_ Tu étais dans la lune, et... débute Yohan en hésitant à continuer sa phrase. Tu as... gémit, assène-t-il gêné.
Ma réaction ne se fait pas attendre, mes yeux s'écarquillent, ma respiration se bloque avant de laisser de nouveau place à mon rire nerveux, qui s'accentue au fil des secondes... La honte putain.
_ Je... euhm... je soupire longuement, le rouge aux joues. Plus gênée tu meurs. C'était rien, j'étais juste perdue dans mes pensées.
_ Elles devaient être agréable alors, se moque-t-il. Je grogne, mécontente qu'il se moque de moi, et qu'il est très bien compris que mes pensées étaient loin d'être saintes.
_ Aucune remarques, je frotte mon bras, s'il-te-plait c'est assez gênant comme ça. Avec sa main, il mime le zip d'une fermeture éclaire sur ses lèvres.
_ Se sera notre petit secret, t'inquiètes pas. Je grogne de nouveau.
_ Connard, je murmure.
_ Connasse, me répond-il en souriant.
Malgré ma mauvaise humeur, je lui rend son sourire. Cela fait maintenant un mois que je connais Yohan, et je m'étonne d'avoir une si grande complicité avec lui en si peu de temps. Plus âgé que moi, j'ai l'impression qu'il est comme un grand frère pour moi. Même si je reste la plus mature des deux. Hier, j'ai du expliquer pourquoi je devais aller à New-York de toute urgence. Je ne lui est pas racontée tout ce qu'Adam et moi avons vécu, mais il connaît le principal de l'histoire. Il était tellement heureux que enfin je puisse revoir mon premier amour, que c'est lui qui a fait nos valises et m'a traîné dans la voiture. Après quelques semaines de cohabitation avec lui, j'ai apprit une chose importante au sujet de Yohan. Malgré sa grande carrure et tempérament de bad boy parfois, c'est un gros nournours. Nounours devenu gay après son divorce pour être plus précise. Quand il m'a fait la confidence de ses préférences sexuelle au début, j'étais très mal a l'aise. Ca se comprend je pense. Je ne suis pas la plus connaisseuse de ce domaine malgré mes vingt-trois ans. Je n'ai eu que deux rapports sexuel dans ma vie. Mais Yohan à su me mettre alaise. Il m'a même demandé si ça me dérangeais qu'il soit attiré par les hommes. Au début je l'ai regardé avec étonnement. Je ne voyais pas pourquoi je trouverais ça embêtant qu'il doit homosexuel. Je veux dire, du moment qu'il est heureux avec la personne qu'il aime c'est le principal. Après ma réponse il avait soupiré de soulagement en m'expliquant qu'une partie de ses amis étant homophobes l'avaient laissé tombé, que c'étaient un des facteurs qui l'avaient poussé à devenir alcoolique en comptant le divorce, et la tromperie de sa femme également. Il m'a également confié qu'il avait peur que je sois également dans le même état d'esprit qu'eux. Mais non. Pour moi, l'amour n'a pas de limites. Qu'on aime un homme ou une femme, quel est la différence? C'est avant tout un être humain qu'on aime. Nous sommes tous de la même espèce, alors pourquoi n'aurions nous pas le droit d'aimer une personne du même sexe que nous? Le principal c'est de voir ou l'amour peut nous mener. On ne choisi pas tellement de qui on tombe amoureux. De nos préférences sexuels. Alors je me demande encore parfois pourquoi certaine personne y porte encore de l'importance. Pourquoi c'est comme un crime pour eux. Si aimer une personne est un crime, alors nous serions tous en prison depuis bien longtemps.
_ Tu penses qu'il va venir ce soir? Me demande soudainement Yohan, me faisant sortir de mes pensées.
_ Je l'espère en tout cas... je répond en m'enfonçant dans le siège en cuir de la voiture.
_ T'as pas à t'en faire, je suis sûre qu'il va venir, il me sourit. Sourire que je lui rend sans hésitation.
_ Tu vas faire quoi ce soir? Je demande, curieuse.
_ Je pense allé en boîte. Rencontrer le grand amour de ma vie pourquoi pas. Il marque une pause avant de rire et de continuer. Ou juste ma partie de baise pour la soirée. Au moins je serais sur de rentrer le lendemain et de te laissé profiter de ton Adam.
Malgré mon tempérament de femme dure et froide, Yohan arrive toujours à me mettre mal à l'aise avec ses propos parfois salaces. Mes rougeurs font rire Yohan, et je tourne ma tête en direction de l'entrée du bâtiment alors qu'il continu de se moquer de moi. Et alors que Yohan est prit dans un fou rire, je le vois. Juste là sous mes yeux. Habillé d'un costume bleu marine faisant ressortir parfaitement sa grande carrure. Il a prit du muscle. Il a grandit également. Je vois de loin une légère barbe de trois jours qui a poussé, et je m'étonne a le trouver plus sexy que quand nous nous sommes rencontrés. Mon cœur loupe un nombre incalculable de battements, et je n'entend plus le rire de Yohan. Mon corps est figé, mon regard cloué sur Adam. Je sens les parois de mon sexe se serrer lorsque je repense à nos deux et unique nuits passées ensemble. Ces nuits où je me suis offerte à lui. Qui ont marqué le début, et la fin de notre relation. Me donner à lui une dernière fois avant de partir était inévitable pour moi. Je voulais qu'il comprenne à travers ce geste que jamais je ne l'oublierai. Qu'il resterait inscrit dans ma peau, dans mon cœur. Peut-être que c'était mal de partir comme une voleuse. J'aurais pu lui expliquer la situation, l'embrasser une dernière fois. Mais j'avais tellement peur. Quand je me suis réveillée dans les bras d'Adam, je me sentais à ma place. Je m'étais même encore plus blottis contre son corps, décidée à attendre son réveil avant de partir. Mais le bruit d'une porte d'entrée qui claque m'avait ramené à la réalité. En sortant des bras d'Adam, je m'étais empressée de m'habiller d'un de ces t-shirt pour cacher ma nudité. C'était avec mon 9mm que j'étais descendue pour voir qui était entré dans la maison. C'est quand je suis tombée sur le père d'Adam que j'avais baissé mon arme. Je savais qu'il était de mèche avec mon père. Je savais qu'il travaillait pour lui. Et pourtant, j'ai conversé avec lui. Roderick m'a expliqué qu'il fallait que je parte maintenant. Qu'il valait mieux que je disparaisse de la vie d'Adam, sans lui dire au revoir. Pour qu'il soit moins boulversé en me voyant partir sous ses yeux. Son père aurait pu dire au mien où je me trouvais. Il aurait pu me ramener de force à celui qui est pour moi aujourd'hui un monstre sans cœur. Et pourtant il n'en a rien fait. Il voulait seulement protéger sa famille. Il ne voulait pas que j'attire des problèmes à Adam. Alors j'ai fait ce qu'il m'a demandé. J'ai écrit une lettre d'adieu à Adam et je suis partie. Quand j'y repense, je me dis que j'ai été idiote d'écouter Roderick. J'aurais dû laissé le choix à Adam. Lui proposer de m'accompagner dans ma fuite, ou tout arrêter à la seconde où j'aurais franchi les portes de sa maison. En repensant à tout ça, une larme coule le long de ma joue en voyant qu'Adam n'est plus dans mon champs de vision. Je pensais que j'étais forte aujourd'hui. Que je pouvais passer au dessus de tout ces problèmes qui m'entoure pour rejoindre Adam, mais j'ai peur. Peur de le faire à nouveau rentrer dans une affaire dangereuse. Que mon père se serve de lui comme moyen de pression sur moi. J'ai tellement envie de le revoir, lui parler, le toucher. Mais j'ai tellement peur qu'il lui arrive quelque chose à cause de moi. Je sais qu'on doit tous prendre des risques. Mais quand tu sais que sa vie peut être mise en jeu, je n'ai pas envie de prendre ses risques. Chamboulée, je tourne ma tête vers Yohan qui a attrapé ma main dans la sienne. Il m'offre un petit sourire compatissant, avant qu'un son sorte d'entre ses lèvres.
_ C'était lui? Je ne fais qu'hocher affirmativement de la tête, ayant perdue la parole. J'entends Yohan soupirer avant de me sourire. Même si je sais que c'est sûrement pas le moment, laisses moi te dire que c'est un beau morceau, est que si tu n'étais pas mon amie, j'en ferais bien mon quatre heure.
Ma seule réaction est de lui offrir un petit sourire, avant d'essuyer mes larmes et de reprendre le masque de la femme froide que j'ai apprit à devenir ces six dernières années. Avec un regard pour le moins autoritaire et sérieux, j'encre mon regard dans celui de mon ami.
_ Roule. Je dois allée rendre visite à une vieille amie.
Yohan ne fait qu'hocher affirmativement de la tête avant de faire vrombir le moteur de notre Chevrolet camaro noir, et de suivre les indications que je lui donne. Tout ça dans le silence. Même si je ne devrais pas, je suis déterminée. Déterminée à revoir ma meilleure amie plus tôt que prévu.
PDV Sarah
Terminant de préparer la purée de carotte à ma fille, je sens les mains de Bryan se poser sur mon ventre rond, et sa tête se nicher dans mon cou. Je rigole quand je sens mon cou être recouvert de baisers, et je me retourne pour mettre mes bras autour de son cou. Avec un sourire, il me picore les lèvres avant de me donner un baiser langoureux.
_ Je croyais que tu ne rentrerais pas avant vingt heures... je murmure entre deux baisers.
_ Mon rendez-vous a été annulé, et j'ai eu envie de rentrer manger à la maison puisque j'ai le temps. Je le regarde avec des yeux rieurs.
_ Dans ce cas tu m'aides à mettre la table? Il grogne un peu avant d'hocher affirmativement de la tête.
Je ris, sachant très bien que Bryan n'aime pas mettre la table. D'humeur joueuse, je lui donne une petit tape sur les fesses qui le fait sourire. Quand à moi, je retourne aux fourneaux. Les minutes passent, et on entend quelqu'un frapper à la porte. J'entends les petits pas de Méline se diriger vers celle-ci, adorant ouvrir la porte.
_ Maman c'est pour toi! Hurle Méline de l'autre côté de l'appartement.
En fronçant des sourcils, je baisse le niveau du feu de la gaziniere et essuie mes mains sur mon tablier. Je traverse l'appartement et arrive au niveau de la porte, une main sur le ventre comme j'en ai prit l'habitude. J'aperçois la haute carrure de mon mari, immobile devant l'entrée, alors que ma fille saute dans tout les sens en venant dans ma direction.
_ Maman il y a une jolie dame dans l'entrée.
Tout en fronçant des sourcils, je me dirige avec rapidité dans l'entrée. Ma fille juste derrière moi. Et lorsque je la vois, mon cœur loupe un battement. Elle a changé. C'était inévitable. Lorsque je la regarde dans les yeux, je ne vois plus cette petite étincelle de joie qui autrefois était présente à chaque instants, même dans les situations les plus dangereuses. Son visage n'est plus que froideur et autorité. Je déglutis, j'ai comme l'impression que ses yeux glaciales m'étouffe. Mais je reste toujours sous le choque. En regardant derrière elle, je vois un jeune homme qui l'accompagne. Quand je le vois, je fronce automatiquement des sourcils. Il est beau. Mais est-il son petit ami? Mon dieu, a-t-elle fait attendre Adam pour rien? Lui qui c'était promis de ne plus toucher à aucune femme tant qu'il ne la reverrait pas? Ma main me démange. J'ai envie de lui mettre une claque. Moi. À ma meilleure amie. J'ai envie de la frapper pour m'avoir laissé seule pendant tout ce temps. De revenir comme ça du jour au lendemain. De ne pas avoir été là quand j'ai accouché de Méline. De ne pas avoir été là à son baptême alors qu'elle est sa marraine. Alors que ma respiration commence à s'accélérer, je la vois qui entre dans l'appartement, suivit de l'homme au cheveux bruns et bouclés. Je sens la petite main de ma fille qui s'attache à ma jambe, puis celle de Bryan qui se loge dans le creux de mes reins. Je n'avais même pas remarqué les larmes qui se déversaient sur mes joues. Mais ce ne sont pas des larmes de tristesse. Non. Ce sont des larmes de rage. Avec rapidité, je m'échappe de la prise des deux êtres les plus importants à mes yeux aujourd'hui, et m'approche d'Alexis. Ma main part toute seule. Rencontrant avec violence sa joue. La tête de ma meilleure amie tourne sur le côté, dans le même sens que ma main. Je vois l'homme se rapprocher, mais Alexis grogne avant de le stopper d'une main. Son regard bleu saphir remonte dans le mien. Toujours aussi froid. Sans émotions.
_ Moi aussi je suis ravie de te revoir Sarah. Dit-elle avec nonchalance.
Toujours les yeux et les joues inondés par les larmes, je l'attrape dans mes bras, et la serre aussi fort que je le peux malgré mon ventre qui l'empêche d'être trop proche.
_ Ne repars plus jamais comme ça, idiote.
Je l'entends lâcher un petit rire. Et sa me réchauffe le cœur de savoir qu'elle sait encore rire malgré la barrière sombre et froide qui semble aujourd'hui l'entourer. Maintenant je sais que ce n'est plus un rêve. Mais c'est bien une réalité. Alexis Belikov est de retour dans nos vies.
À suivre...
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