Chapitre 3 :


Les applaudissements sourds de la foule la rassure. Plus d'un an a passé. Un an de doute et de peur, où il a fallu reconstruire une république à son image et mettre à jour la constitution, sans que personne ne se doute de quoi que ce soit. Le peuple affaiblit par une guerre inexistante a cédé et lui a donné tous les droits sans supposer la réalité de la chose, là encore, il reste aveuglé par un écran de fumé. Le peuple ne sait rien de ce qu'il c'est passé et pourtant, il a du sang innocent sur les mains.

Elle avance sur l'avenue des Champs-Élysées, forte et sans peur. La population agite des drapeaux français dans tous les sens, la guerre est finie, ils peuvent désormais souffler. Tous on retrouvé un travail et du pouvoir d'achat. En mois d'un an, elle a accomplie ce qu'on tentait de résoudre tout les politiciens depuis vingt ans.

Elle avance devant les troupes. Les hommes et les femmes qui ont fait partie de la mission Kommando. Ils ont le regard vide, sans expression. Ils sont dénoués de toute émotion, ils ne sentent pas la peur, ils n'ont plus de libre abrite, ce ne sont que des robots. Un cerveau dépourvu d'humanité, enfermé dans une enveloppe de soldat. Ils ne sont rien à part des Numéros. Personne ne voit rien. Ce sont des soldats, en représentation militaire, c'est une démonstration, pourquoi devraient-ils sourire ?

Savent-ils encore ce que c'est ? Connaissent-ils encore le bonheur ? L'insouciance ? La paix ? Car ils sont jeunes, et si une minorité arrive à exprimer sa joie, la majeur partie d'entre eux est triste. Morte. Ils n'ont plus d'âme. Plus d'avis politique propre, plus d'envie, plus de peur. Plus de vie. Ceux qui sourient ont accepté dès le départ ce qui allait se passer, les autres ont été forcé, dépourvus d'humanité afin d'être utilisés tel des drones.

Leur personnalité n'est plus. Ils ne sont plus rien. Ils sont tout juste bon à se tenir debout et à tenir une arme. Ils ont lutté pourtant. Ils ont dit non. Mais on ne les a pas écouté. Non. C'est ce qu'ils ont essayé de dire pendant des semaines. Non. Ils n'ont pas pu résister. Ils ont été choisi pour ça. Ils étaient trop fragiles psychologiquement pour se battre. Ils ont dû subir. Ce n'est plus de l'acceptation car leur identité a laissé la place à un numéro et une section. Ils ne sont plus.

Elle passe devant eux. Souriante et fière que ces jeunes qui ont fait la sale besogne. Ils sont maigres. Mais fort physiquement. Ils ont les cernes creusées, ils sont fatigués, ils sont à bout. Ils ne peuvent plus supporter les visions d'horreurs. Ce qui faisait d'eux des humains n'est plus.

Elle passe devant le premier rang et prend le temps de serrer la main à chaque. Ceux qui ne sont plus que des numéros peinent à tendre la main pour la serrer à celle qu'ils ont détesté quand ils étaient encore humains. Veux qui sourient savourent ce moment, de rencontrer celle qui les a rendu ainsi. Ils l'a félicitent et la remercient. Elle passe devant une jeune fille.

Le regard perdu, comme un chien qui aurait perdu son maître, les épaules basses, la maltraitance ne faisaient que émaner de ce corps fragiles et faible. Madame Tauziet lui tend la main. La jeune fille ne réagit pas, elle essaie de tenir sur ses deux pattes. Lorsqu'elle voit cette main tendu, elle relèvent les yeux, pleins de larmes. Elle voit les traits parfait de cette femme qu'elle a un temps haïe.

Elle se souvient. Elle se souvient qu'elle n'est pas qu'un numéro. Elle est Jade. Jade. Elle n'est pas morte contrairement à ce que pensaient ses instructeurs. Elle est encore vivante dans le fond. Une petite étincelles survient. Elle se rappelle de tout. Elle a tout vu. Elle a tout vécu. Elle a participé à contrecœur. Elle ne voulait pas. Elle a dit non. Ils l'ont battu. Un enchainement d'évènements douloureux en ont suivis.

Elle. Cette femme. Elle la hait et elle s'en souvient. Elle tremble, c'est de la rage et de l'incompréhension. Elle qui était pleine de vie et humaniste... Ils ont détruite.... Ils l'ont tué. C'est cette femme qui l'a transformé en bête. En bête féroce qui tué de l'intérieur a exécuté les pires choses abominables... Elle ne se doutait pas lorsqu'elle vivait encore que des atrocités pareil étaient possible. Il fut un temps où elle espérait, et croyait en un monde meilleur. C'est ce qui l'a faisait vivre. Et cette femme en costume à tout effacé. Tout. Sa vie. Sa vie n'est plus à cause d'elle.

Devant les caméras qu'elle ne voit pas, elle lui demande :

-Pourquoi ? Pourquoi avez-vous fais ça ?

-Il le fallait.

Son âme est tuée. La petite flamme qui se ravivait vient d'être soufflé. Elle soupire, et redevient un animal sans âme. Elle baisse les yeux et redevient un patin. Elle tend la main. Elle ne la serre pas, elle se laisse faire.

C'est comme si cette femme venait de la violer. Elle l'a tué une deuxième fois.

Madame avance. Vers l'Arc de Triomphe. Cette fois c'est bon. C'est fini. Elle a gagné. Elle a réussi. Ce pays n'a plus besoin d'elle. On se souviendra d'elle. Elle a sauvé la France. Elle est acclamée. Elle est le pouvoir. Elle est la peur. Elle ne sera jamais dénoncé. Au lieu de cela, les plus grosses fortunes se rapprocheront d'elle, se moquant royalement des dommages collatéraux. Se moquant de la France et de son peuple.

Se moquant de la moral.
De l'humanité.

Mais... si elle a sauvé de la noyade une partie de la France, elle en a coulé une autre plus importante. Elle a souillé la devise et les valeurs des français. Personne ne le sait. Cette odieuse vision d'acclamation à son égard tue les pions de la mission Kommando.

Certains se regardent les mains. Elles sont tachés de sang. Ils ne bougent pas. Ils décident de se tenir les mains en signe de résistance. Ceux qui sont à bout ne les donnent pas. Ils annoncent leur mort prochaine.

Si pour certains c'est la fin, pour d'autres, ce n'est que le début.

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