Le 4 décembre
L'angoisse. Mon cœur tambourine tellement fort qu'il va sortir de ma poitrine. Je me dirige vers l'aréna, comme Félix me l'avait dit au début de la semaine, sans m'expliquer pourquoi. Tu ne peux pas imaginer le nombre de scénarios que je me suis inventés jusqu'à aujourd'hui. J'ai amené mes patins et mon bâton. Ce n'est pas une période libre, mais une de leurs pratiques, alors je ne sais pas trop à quoi m'attendre.
En entrant dans l'aréna, cette odeur familière me frappe : un mélange unique à toutes les patinoires. Je me dirige vers la glace. L'endroit est vide, et je n'ai jamais vu ça auparavant. J'ouvre la porte...
J'écarquille les yeux, figée face à l'équipe qui m'applaudit en brandissant une grande affiche : Bienvenue dans l'équipe.
Mon cœur s'arrête, puis repart en trombe. Une vague de chaleur monte en moi. Ils m'attendaient... Pour moi.
— Woooow... Je suis touchée, merci, que je dis, encore sous le choc.
— T'es la bienvenue dans l'équipe, si tu le veux. Prends le temps d'y réfléchir, dit le coach. T'inquiète, je ne laisserais pas les gars te marcher dessus.
— C'est elle qui va nous marcher dessus ! lance Oli en riant.
Je souris à pleines dents. Aucun des scénarios que j'avais imaginés ne ressemblait à celui-ci. Je suis vraiment contente.
— Champagne ! crie Félix en me regardant dans les yeux avec son sourire en coin... ADOORABLE!
— Juste des bulles ! corrige le coach. Pas d'alcool, évidemment.
— Bien sûr, que je réponds avec un rire. J'ai jamais vraiment été dans une équipe de hockey, que je lui explique. Aussi, je fais du cirque deux fois par semaine. J'ai vraiment envie de dire oui, mais je vais y penser et en parler à mes parents, que je lui dis.
— Ben oui, bien sûr ! répond-il avec enthousiasme. Je serais vraiment heureux d'être ton premier coach de hockey. Viens chercher les papiers quand tu seras décidée. Tu as une semaine, ajoute-t-il avec un clin d'œil.
— Merci !
— Vas, dit le coach en me désignant la gang de gars qui s'arrosent de mousse de pomme.
Le coach, un homme d'une quarantaine d'années, dégage une énergie rassurante et autoritaire à la fois. Avec sa casquette vissée sur la tête et son sifflet autour du cou, il semble tout droit sorti d'un film sportif. Solide comme une boule, avec de grosses bajoues qui adoucissent son visage, il impose sans intimider. Ses épaules larges et sa posture décontractée trahissent des années passées sur la glace. Mais ce sont ses yeux, perçants et bienveillants, qui retiennent mon attention. Ils semblent dire : "Je crois en toi."
La pratique passe en un éclair. Je découvre les routines, les blagues entre les gars, et l'énergie du coach qui me pousse doucement à m'intégrer. Quand tout le monde enlève ses patins, une bonne fatigue m'envahit. Vers 21 h 30, on quitte l'aréna. Quand je sors dehors, il neige à fond. C'est magnifique ! Je suis frappée par la beauté du spectacle. Il neige à gros flocons, et tout semble silencieux, comme si la ville entière retenait son souffle. Les lampadaires projettent une lumière dorée, faisant scintiller la neige qui s'accumule déjà sur le trottoir. L'air glacé me pique doucement le visage, mais je ne peux m'empêcher de sourire.
Félix m'attend, le menton enfoui dans le col de son manteau, les cheveux pleins de neige. Il me sourit. Mon cœur rate un battement. Pourquoi il doit être aussi mignon ? Je sors mon cellulaire et le prends en photo. Mon geste le surprend.
— Hey, tu m'as pas demandé mon consentement ! me dit-il avec ce sourire... le plus beau sourire au monde.
— Sérieux ? Avec la neige qui tombe et tout, t'étais trop parfait comme décor.
On commence à marcher côte à côte, en direction de chez nous.
— Avec toute cette neige, va falloir que tu pelletes ta trampoline, dit Félix.
— Oui, dis-je. En fait, je vais faire ça en rentrant.
— Je peux t'accompagner ?
— Si tu veux, oui. T'as ta salopette ? (ton pantalon de neige)
— On peut passer chez moi. Je vais aller la chercher et déposer mon stock de hockey, si ça te dérange pas, bien sûr.
— Ben non ! Le détour vaut la peine. Je vais avoir de l'aide pour le déneigement. Et qui sait, Mamie a peut-être cuisiné des biscuits.
— J'ai faim juste à y penser, dit-il en souriant.
Il a tellement un beau sourire... C'est à croquer.
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