Chapitre 2.01
(Pdv Externe Gloria, Paris, 4eme Arrondissement, 22h)
Installé au comptoir, Arthur ne quittait pas des yeux celle qui se trouvait au fond de la salle de sport, ses prunelles dorées suivaient chacun de ses mouvements. Rien ne lui échappait, direct du droit en plein centre du punching-ball, suivit d'un deuxième coup de poing et pour terminer, un retourné sur elle même en donnant un coup de pied de toute ses forces dans le sac, ce qui provoqua une pluie de coups secs et sourds. La jeune femme recommença plusieurs fois la même opération sans se douter que son entraîneur la regardait, jusqu'à ce que son attention soit attiré par le téléphone qui sonnait. Celui-ci répondit tout en passant l'une de ses main dans sa longue chevelure brune.
‒ Arthur à l'appareil, j'écoute ! Hm... ?
Ses yeux retombèrent sur la demoiselle alors qu'il hochait la tête.
‒ Oui, elle est là. Je vous la passe ? O.K. Gloria ! Appela t-il en passant la main sur le combiné. Ton père au téléphone !
‒ D'accord, j'arrive !
Dix minutes plus tard, celle-ci quittait la salle d'entraînement, les cheveux encore mouillés de sa douche rapide qu'elle tentait d'attacher en queue de cheval alors qu'elle courait dans la rue, son sac de sport sur le dos. Sans perdre de temps, elle emprunta chaque raccourcis qu'elle connaissait qui pouvaient la mener en quelques minutes, là où son paternel l'attendait.
Une fois arrivée au pied de la Eden's Corporation, une entreprise renommée, on la laissa entrer et deux hommes vêtus de smokings noir la conduisirent au dernier étage où deux autres hommes similaires aux de premiers gardaient la porte. Lorsqu'elle entra, son père l'attendait, assis dans un fauteuil de cuir tandis qu'un second homme, sans doute le PDG des lieux, était adossé à son bureau, bras croisés.
‒ Veuillez-nous laissez s'il vous plaît, ordonna t-il à ses hommes qui obéirent sans protester.
Gloria prit alors place dans le fauteuil en face de son père tout en se demandant ce qu'elle faisait ici, elle n'avait jamais eu l'occasion de mettre les pieds à son travail - du moins le nouveau- étant donné que les lieux étaient si bien gardés. Ses yeux se baladèrent un peu partout dans la pièce, elle put constater que même si la décoration restait simple, il y avait quelque chose d'attirant dans cette salle, était-ce les armoiries qui la composaient - un bureau, une vitrine, deux meubles qui se faisaient faces ainsi qu'un petit salon au centre et des plantes aux quatre coins- ou bien l'odeur parfumée à la cannelle qui régnait dans l'air ? Elle ne savait pas, mais cela la mettait tout de même à l'aise et la rassurait un temps soit peu contrairement à la présence de l'homme qui lui versait une tasse de thé au moment où elle finissait son inspection des lieux.
Tout comme son bureau, il dégageait une sorte d'aura puissante, de supériorité qui lui faisait froid dans le dos. Il devait être âgé de la quarantaine comme son père, même si il ne les faisait pas.
‒ Merci d'être venue et d'avoir fait aussi vite, lui souffla t-il en lui adressant un regard.
Celle-ci hocha la tête en guise de réponse, les yeux bleus aciers qu'il venait de poser sur elle la firent frissonner d'avantage, bien qu'il paraissait calme, cet homme était impressionnant.
Il prit place en face de la jeune fille aux cotés de son père avant de reprendre la parole.
‒ Sais-tu pourquoi je t'ai fais venir ici ?
‒ Non.
‒ As-tu une idée alors ?
‒ Si nous étions au poste de police, j'aurais dit que ça aurait un rapport avec ce qu'il se passe dernièrement. Mais je pense plutôt que ça concerne mon père.
Eden lui adressa un sourire avant de reprendre son sérieux.
‒ Je vois que tu te tiens au courant. Mais, il n'y a pas que la police pour se charger des affaires loufoques, souffla t-il un sourire en coin.
À ce moment précis, une étrange lueur brilla dans ses yeux.
Gloria fronça les sourcils, si ce n'était pas la police qui s'occupait seule de cette affaire alors qui d'autre le pouvait ? Ce n'était certainement pas une entreprise de commerce qui allait se charger d'arrêter les meurtres en série ainsi que les disparitions qui avaient débutés en début du mois.
‒ Et pourtant si, répondit-il comme si il venait de lire dans ses pensées. Cela t'étonne ? Je ne m'occupe pas d'une simple entreprise commerciale, il ne s'agit que d'une façade pour tromper les gens et cacher ma véritable ambition ainsi que mes vrais projets.
‒ Vos vrais projets ? Comment ça ?
Eden resta un moment silencieux, fixant la jeune femme d'un air pensif puis il se redressa.
‒ Je t'expliquerais tout ça un autre jour, mais pour l'instant il y a plus urgent. Comme tu as pu le voir dernièrement, il y a eu plusieurs meurtres et enlèvement en ville, et seulement la nuit, en même pas deux semaines nous sommes déjà à trois meurtres et cinq disparitions. C'est la première fois que nous sommes face à une telle affaire dans ce coin. La police a beau chercher, elle ne trouve ni les coupables ni les personnes disparues. C'est pourquoi nous devons agir.
‒ Nous ? Vous voulez dire que parmi vos employés il y a des personnes comme la police ? Et qui pourraient retrouver les meurtriers ?
L'homme hocha la tête avant de la regarder avec insistance puis se fut autour du père de la demoiselle de parler.
‒ C'est pour cela que nous t'avons appelé. Tu vas nous aider dans cette opération mais rassure toi tu ne seras pas seule, ou du moins tu seras aidée.
Gloria ouvra de gros yeux, comment était-elle sensé les aider dans une affaire comme celle-ci ? Elle effectuait des études supérieurs et la seule chose qui pourrait peut-être servir était le fait que depuis toute petite elle pratiquait les sports de combats. Son père l'ayant lui même entraîné étant un ancien champion. Mais face à des assassins loufoques et dangereux, qui plus est kidnappeurs, ça ne lui serait d'aucune utilité !
‒ Moi ? Je ne vois pas en quoi je pourrais vous aider. Je sais juste me battre, rien de plus, je ne sais même pas manier une arme à feu et il est hors de question que j'y touche.
‒ Justement, c'est parce que tu sais te battre que nous t'avons choisi. Tu vas pouvoir te perfectionner avec des entraînements spéciaux ici, ainsi tu pourras expérimenter tout ce que tu as appris sur le terrain. Et puis, tu auras des gadgets spéciaux ne t'en fais pas.
‒ Mais c'est interdit ! Nous n'avons pas le droit d'utiliser les sports de combats dans la rue.
‒ Parce que tu crois qu'ils ont le droit de tuer ? Écoute, contre ce genre d'adversaires tu peux et puis il s'agit vraiment de quelque chose de grave.
‒ Joshua a raison, reprit Eden. Et tu n'auras pas seulement à te battre, la rassura t-il.
Génial, pensa cette dernière, à tous les coups ils vont me demander de tuer ! Vivre avec une mort sur la conscience ce n'est pas quelque chose de plaisant !
‒ Je veux que tu fasses partie de mes espions.
En même temps qu'il disait ces mots, on frappait à la porte. Joshua s'en alla ouvrir et Arthur entra suivit d'un jeune homme ressemblant énormément à l'adolescente. Ce dernier était couvert de sueur, et semblait essoufflé.
‒ On vient de signaler une mort et un enlèvement directeur, annonça t-il d'une voix grave. Deux policiers des unité cinq et douze. Ils étaient en civil et rentraient chez eux.
Eden se leva et alluma immédiatement l'écran de télévision qui était posé sur l'un des meubles, en effet toutes les chaînes d'informations ne parlaient plus que de la mort des deux officiers, il s'agissait bel et bien des mêmes assassins et des mêmes kidnappeurs que pour les précédentes victimes, une mort indéchiffrable et un étrange kidnapping.
‒ Cette fois, ils s'en prennent à la police, grogna ce dernier. Il faut qu'on trouve qui se cache derrière tout cela et vite, avant que ça ne dégénère trop.
Il éteignit la télévision et regarda une à une les personnes présentes dans son bureau, chacun affichait une expression différente.
‒ Il est temps d'agir, Valentin, tes affaires sont prêtes ?
‒ Oui. Je pars dans une demie-heure.
‒ Bien.
Gloria se retourna vers son frère qui tout comme elle avait les cheveux châtains clairs mais courts et des yeux similaires.
‒ Où est-ce que tu t'en vas ? Demanda t-elle inquiète.
Ce dernier posa une main sur son épaule en souriant.
‒ Je n'étais revenu que pour quelques trucs, je repars en mission. Tu es toujours avec ton copain ? Tu devrais le larguer, je ne l'aime pas beaucoup et puis, je ne lui fais pas du tout confiance. Par contre, je connais quelqu'un que tu devrais apprécier, mais avant colle lui une raclée, il s'y croit trop.
Puis il salua son père avant de partir, ne laissant pas à sa petite sœur le temps de répliquer.
Arthur se tourna également vers elle, souriant, tout en affichant un air sérieux. D'ailleurs, elle se demandait se qu'il faisait ici, n'était-il pas sensé être à la salle de sport ? Elle jeta un coup d'œil à sa montre et constata qu'il était déjà vingt trois heures trente.
‒ Je t'attends dans le hall demain à sept heures quarante cinq pour ton nouvel entraînement, lui déclara t-il toujours en gardant le sourire aux lèvres. C'est moi qui m'occuperais de toi avec deux autres personnes.
‒ À bon... Je n'ai pas le choix alors, ricana t-elle amèrement tandis que le jeune homme secouait la tête.
‒ Ton nom de code sera Lys, lui annonça alors Eden en le soulignant sur sa fiche. C'est ainsi que tu devras te présenter si on te le demande.
Après quelques minutes à discuter sur les formalités et les conditions des entraînements, elle put quitter la Eden's Corporation. Heureusement pour elle, elle ne ferait pas la route toute seule, bien que son père était resté avec Eden, on l'attendait. À quelques pas non loin de la salle de sport - ou elle avait fixé le point de rendez-vous, un blondinet, svelte et mince, marchait avec allure dans sa direction puis, une fois à sa hauteur, il la tira à lui par la taille, ses magnifiques yeux bleus éclatants se posèrent sur elle tandis qu'elle lui adressait un sourire tendre bien que les traits de son visage montraient à quel point elle était fatiguée.
‒ Léon, souffla t-elle alors qu'il déposait un baiser sur son front. Tu m'as attendu longtemps ?
‒ Non, je viens de terminer mon service.
Après un baiser échangé, ils commencèrent à marcher, sans parler, juste calme l'un et l'autre. Tous semblait calme aux alentours, personne ne se baladait dehors, pas même un chat, seulement une voiture de temps en temps. Avec les dernières affaires, il était évidant de rester chez soi à cette heure-ci. Seul le sifflement de Léon planait dans l'air à cet instant, le jeune homme chantonnait joyeusement. Alors qu'ils traverser pour rejoindre le trottoir d'en face, il fit tomber l'objet métallique avec lequel il jouait et tenait dans sa main par terre. Celui-ci raisonna d'un petit tintement sonore avant de rouler au pied de Gloria. Cette dernière s'abaissa pour le ramasser mais ce fut à ce moment précis que quelqu'un d'assez étrange déboula depuis la ruelle sombre qui se trouvait à quelques pas d'eux, puis se jeta sur la jeune femme qui heurta brutalement le sol tandis que deux individus surgissaient brusquement de nul part, atterrissant là où elle se tenait quelques secondes plutôt.
La voix de son compagnon qui l'appelait se fit de plus en plus lointaine pendant qu'elle sombrait dans l'inconscience, la seule chose qu'elle remarqua ce fut ces deux grands yeux émeraudes qui la fixaient et ce grognement si étrange qu'il produisait, tel une bête sauvage enragée.
à suivre ~
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Voilà pour ce chapitre ! J'espère qu'il vous a plu, n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé en commentaire ! ;)
à plus !
Cam
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