Chapitre 1.02
(Pdv Externe Louis, Paris 9eme Arrondissement, 15h)
À chaque fois qu'il en avait le temps, Louis prenait son ordinateur pour traîner sur internet et regarder ce qu'il pouvait y avoir d'intéressant, la plus part du temps, il s'y rendait afin de pirater les mauvais sites et tous les fakes qu'il pouvait trouver. Étant très bon en informatique, il s'était formé dans le domaine depuis quelques années et depuis, c'était une sorte de jeu pour lui. Démanteler chacun des fils qui reliaient tels réseaux à tels réseaux pour ensuite faire disparaître la source faisait partie de son quotidien. Mais aujourd'hui, c'était différent, car ce qu'il cherchait à faire surpassait tout ce qu'il avait pu déjà accomplir ; il ne s'agissait plus de pirater un pauvre site sans importance ou presque, mais de trouver des informations sur ceux qui avaient emmené de force son père deux mois plutôt. Il s'en souvenait comme si c'était hier, il était dans sa chambre - toujours derrière son écran - lorsqu'il avait entendu sonner à la porte, chose plutôt étrange étant donné qu'habituellement en semaine, personne ne venait chez eux. Son frère était parti à l'étranger pour ses études et ne rentrait que pendant les vacances d'été, et son père travaillait à longueur de journée, mais ce jour là il était présent. Il était alors sorti de la chambre, curieux en entendant des voix qu'il ne connaissait pas, puis il s'était penché sur la rambarde des escaliers pour mieux voir : trois hommes se trouvaient dans le hall face à son père encore vêtu de sa blouse blanche - certainement travaillait-il encore lorsqu'ils étaient venus - et ils lui parlaient de quelque chose dont il ne comprenait pas grand chose. Ils portaient tous des lunettes de soleil et des sortes de masques qui couvraient leurs bouches, semblant modifier leurs voix, l'un d'eux portait une tenue de médecin tandis que les autres étaient vêtus de costumes-cravates noirs : certainement ses gardes du corps. Au bout d'un certain temps, son père entra dans son bureau et en ressorti quelques minutes plus tard, sa valise en main - ne contenant que ses papiers et ses quelques notes de travail - avant d'appeler son fils. L'adolescent l'avait alors rejoint en bas des escaliers, lançant quelques regards furtifs aux individus avant de se tourner définitivement vers son père.
‒ Écoute-moi bien, je vais devoir m'absenter quelques temps, lui annonça alors ce dernier en posant l'une de ses mains sur son épaule, ne voulant pas l'inquiéter. Je ne sais pas pour combien de temps j'en ai, mais ne t'en fais pas pour moi, je reviendrais - si je le peux. Il s'arrêta un instant avant de serrer son fils dans ses bras et de lui murmurer ces quelques mots : prends soin de toi, nous nous reverrons peut-être bientôt.
Louis n'avait rien dit, bien trop préoccupé par la situation et bien trop intimidé par la présence de trois inconnu derrière son père. Pourtant il aurait aimé pouvoir répondre qu'il ne devrait pas s'inquiéter pour lui, qu'il était assez grand pour se gérer tout seul et que tout irait bien, mais aucun son n'était sorti de sa bouche à ce moment là, le silence avait accompagné les dernières paroles de son père avant qu'il ne parte, laissant son fils veiller sur la maison, ne lui donnant aucune autre explication, à part un petit bout de papier qu'il avait glissé discrètement dans la poche de son short sans que les autres ne le voient. Celui qui était vêtu comme un médecin s'était courbé pour saluer le jeune homme avant de quitter la demeure et d'emmener son père dans un gros 4X4 noir qui ne possédait aucune plaque d'immatriculation mais des vitres teintées.
Louis étant impuissant face à ces hommes, s'était contenté - à contre cœur - de regarder son père partir, ne pouvant rien faire d'autre. Il était resté debout sur le seuil de la porte à attendre, attendre quoi ? À vrai dire, pas grand-chose, dans sa tête de millions de questions tourbillonnaient sans cesse depuis que les hommes étaient venus chez lui, mais il se demandait surtout si tout ça n'était pas une plaisanterie : son père venait-il réellement de se faire emmener par des inconnus ? C'était absurde. On se serait cru dans ces films où des mafieux ou trafiquants emmenaient avec eux le héros ou un proche parce qu'il avait des comptes à leur rendre. Mais il connaissait trop bien son père pour savoir qu'il était un honnête homme et que jamais il n'irait traîner dans des affaires pas nettes... Du moins, c'est ce qu'il se força à croire, et puis peut-être qu'ils l'emmenaient pour autre chose ? Était-il malade ? Avait-il quelque chose de grave qui nécessitait un silence de sa part ? Ou peut-être travaillait-il sur quelque chose de top secret ? Le blondinet soupira, la réponse ne lui tomberait pas du ciel comme ça, il devait trouver un moyen de savoir : mais comment ? Peut-être que dans le bureau de son père il y trouverait quelques explications à tout ça ?
Il s'y était alors rendu afin de trouver des informations qui l'aideraient à comprendre tout ça mais malheureusement, il ne trouva rien de bien intéressant ou de curieux. Son père était médecin-scientifique, et le peu des notes qu'il parvenait à déchiffrer semblaient sans grande importance et n'évoquaient que de simples comptes rendues et d'autres choses dans le genre. Il avait fouillé la pièce de fond en comble mais rien, il n'y avait pas la moindre trace d'explications ou d'indices pouvant la mener à cette drôle d'affaire. Il s'était donc assis sur la chaise à roulette de son père et avait placé ses mains derrière la tête, il semblait s'être calmé, toujours un peu inquiet mais calme. Ley Sidaque n'était pas du genre à nager dans des situations bizarres ou inquiétantes, les seules choses qui l'intéressaient étaient sa famille et son travail, il était d'ailleurs très réputé. Un vrai génie, et il n'était pas le seul de la famille, ses deux fils l'étaient tout autant que lui. Lorsqu'il ne travaillait pas, fabriquait des choses quelques peu « spéciales » ou bien il faisait des recherches et possédait tout le temps un livre de science en main, ou encore son carnet pour prendre des notes : Louis avait tenté un jour de les lire mais en vain, il n'avait pu déchiffrer ce qu'il y était écrit ni même à quoi cela correspondait. Il resta un moment à réfléchir et se rappela alors que son père s'absentait souvent pour réapparaître quelques instants plus tard dans la maison sans qu'il n'ait eu à sortir ou quoique ce soit d'autre, il se trouvait dans le salon et deux minutes plus tard, il n'y était plus. C'était une chose sur laquelle il se posait souvent des questions puis il balayait l'affaire de sa tête sans ne plus y penser, mais là, ça lui paraissait bien plus qu'étrange. Il devait y avoir quelque chose dans la maison qui permettait à son père de se déplacer comme bon lui semblait, et c'était sûrement une chose qu'il avait fabriqué et qu'il ne voyait pas, mais quoi ? Un passage secret ? Dans cette maison ? Et comme par hasard, jamais il n'était tombé dessus ? Il se leva alors et sortit du bureau pour aller fouiller dans la maison, à la recherche d'une porte secrète, peut-être les toilettes ? Alors qu'il montait aux escaliers menant au premier étage, il avait enfoncé ses mains dans ses poches et s'était alors rendu compte du bout de papier que lui avait glissé son père quelques instants plutôt. Il s'était donc arrêté pour le lire et il n'y avait que deux mots d'écrit : ma chaise. Il fronça les sourcils étonné. Que voulait-il dire par « ma chaise » ? Il partait avec des inconnus et tout ce qu'il lui laissait c'était ce bout de papier sans aucune autre explication, surtout ces deux mots, qu'est-ce qu'elle avait sa chaise ? Et qu'elle chaise ? Il tenta de se calmer car la tout de suite, son cœur s'était mis à battre très fort et lui même tremblait presque, il s'était dis que peut-être en ouvrant le morceau de papier il trouverait quelque chose pour aller voir son père, mais il était tombé de haut en le lisant. Il soupira en reprenant ses esprits et revint au bureau de son père pour regarder de plus près sa chaise, il devait y avoir un message codé ou quelque chose de similaire qu'il n'avait pas vu tout à l'heure. Il regarda d'abord sur le dossier, puis en-dessous mais ne trouva rien, ensuite il retourna la chaise pour vérifier entre les roues. Mécontent de ne rien trouver il songea à ouvrir la chaise ou bien de couper le cuir pour regarder à l'intérieur mais Ley ne serait pas tellement content de retrouver sa chaise dans un tel état. Il soupira à nouveau et sortit de la pièce, il en possédait d'autres des chaises et alla voir au salon, là où ils prenaient tous leurs repas ! La pièce était loin d'être minuscule, la table était posée au centre en face de la cheminée tandis que les sofas et la télévision avaient été mis dans un coin, entre l'espace qu'il y avait entre la porte et la fenêtre, il y avait également de nombreux pots de fleurs et une petite bibliothèque qui n'était rien en comparaison avec celle à l'étage, et deux meubles avec comportant plusieurs babioles. Louis resta planté près de la porte et fixa la chaise de son père qui lui donnait le dos, il semblait réfléchir, mais soudainement, comme frappé par la foudre il se dirigea vers elle : il se souvenait que contrairement aux autres, elle n'avait jamais bougé de place et qu'on ne pouvait pas la bouger de place, elle était clouée au sol ! Sans attendre, il se précipita vers le meuble et la tata de toute part pour trouver quelque chose, il devait sûrement y avoir un mécanisme puisque son père aimait bricoler et fabriquer des choses farfelues ! Il remarqua alors que la chaise se dévissait du haut et il y trouva un petit bouton, lorsqu'il appuya dessus, un mécanisme se déclencha : la table et les autres chaises se mirent à bouger tandis que le sol s'ouvrait sur un petit escalier menant sous la maison. Il cligna plusieurs fois des yeux, il ne rêvait pas, il avait vu juste. Il descendit donc et tout se remit en place après son passage, mais une porte blindée l'empêcha d'aller plus loin. Elle n'avait pas de poignée, seulement un cadre noir en haut et des lumières incrustées dans le mur tout autour pour éclairé l'espace, il fronça les sourcils en se demandant comment il ferait pour entrer à l'intérieur. Il ne tarda pas à trouver le défaut dans le mur - quelqu'un de normal n'aurait pu le voir - mais ses yeux à lui étaient habitués aux moindres détails ou toutes choses louches, il passa sa main sur la brique à un cheveux près similaire aux autres et elle laissa apparaître un boîtier magnétique. Il posa également sa main dessus et une voix robotique se mit à parler, le faisant sursauter.
‒ Empruntes en cours d'analyse.
Tandis qu'un rayon sortait du cadre noir sur la porte pour l'examiner de la tête aux pieds, il avait reculé, surpris. La procédure ne dura que cinq secondes puis la porte s'ouvrit.
‒ Louis Sidaque. Entrée autorisée.
Sans perdre de temps, il entra et la porte se referma derrière lui, la salle s'illumina donnant vue sur une gigantesque table au milieu, un peu étrange, mais ce n'était pas le seul meuble de la pièce, il y avait également un grand bureau tout au fond avec trois écrans d'ordinateurs insérés dans le mur juste au-dessus, plusieurs files les reliaient chacun à leur claviers et tours. Il y avait également d'autres meubles dans lesquels de nombreux dossiers étaient entassés les uns sur les autres et une autre pièce-bureau. Il se dirigea vers les écrans et les alluma un à un, trois questions s'affichèrent alors auxquelles il devait répondre.
. Quel était le jeu favori de Sarina enfant ?
. Quelle a longtemps était mon surnom à cause de mon nom de famille ?
. Qu'est-ce qui t'a permis de venir ici ?
Louis haussa un sourcil, il connaissait les réponses et savait que personne d'autre ne les avait - du moins, à part lui et son frère. Il hésita un instant pensant que c'était un piège mais puisque tout ceci était l'oeuvre de son père, il n'avait rien à craindre. Il répondit :
. « Sit down please ». Sarina étant sa mère - défunte - leur avait appris ce jeu alors qu'ils était tout petit tellement elle l'avait aimé, un jeu simple mais amusant et tout le monde y avait déjà joué, notamment en classe lorsque l'enseignante alignait des chaises et qu'elle invité un nombre supérieur d'élève à celui des chaises, chacun courrait autour et quand elle donnait le signal, il fallait s'y asseoir le plus vite possible pour avoir une place, l'élève restant avait perdu.
. « Sadique. »
Pour la dernière question, il prit le papier entre ses doigts et se demanda si il devait écrire « le bout de papier que tu as mis dans ma poche » ou « ma chaise ». Après mûre réflexion, il pencha pour la deuxième option.
. « Ma chaise. »
Les réponses avaient été accepté et les trois écrans avaient affiché trois messages différents.
« Si tu es ici, c'est qu'ils sont venus me chercher et que tu as trouvé mon petit jardin secret. Tout ce que tu vois, je l'ai construit petit à petit, seule ta mère a été mise au courant. Je ne pouvais pas prendre le risque de t'en parler plutôt mais j'ai assez confiance en toi pour savoir que tu me retrouveras. Louis, sois très prudent, ils pourraient t'avoir toi aussi, fais très attention lorsque tu viens ici à ne pas être repéré. Allume la caméra, elle te montrera tout l'ensemble de la maison et ses alentours.
Dans cet ordinateur, tu trouveras ce sur quoi j'ai travaillé depuis le début. »
En lisant le message, Louis entendait son cœur battre si fort qu'il avait l'impression qu'il résonnait dans toute la pièce. Son père n'était pas parti sans lui donner d'explications, il avait tout prévu pour qu'ils ne tombent pas dessus. Cela lui arracha un petit sourire aux lèvres et il se hâta de lire la suite.
« Tu dois savoir qu'être médecin-scientifique n'a pas été ma seule profession, j'ai aussi été espion et avec mon groupe nous avons tenté de traquer l'Organisation qui nous poursuis toujours, seulement, nous avons échoué, nous ne possédons que quelques indices et il y a quelques jours nous avons perdu Aaron. Qui sera le prochain ? Peut-être moi. Je sais qu'ils viendront me chercher et m'en ont menacé. Je te laisse les clefs en mains, lorsque tu connaîtras tout de cet endroit, rends-toi chez Eden il t'aidera. Je sais qu'en deux mois pour toi, ce sera fait. Dans celui-ci tu trouveras tous les indices ainsi que d'autres dans les dossiers. »
Peut-être moi. Cette phrase lui fit l'effet d'un poignard lorsqu'il la lu et elle semblait résonner dans sa tête comme étant la seule écrite sur l'écran. Il secoua la tête et lu le dernier message. Court par rapports aux autres.
« Ici tu trouveras l'autre mission sur laquelle j'ai travaillé, je te la confie. Elle te mènera certainement bien plus au danger que la première, j'en ai conscience mais aujourd'hui c'est à vous de prendre la suite.
Crois-moi mon fils que je suis désolé de te mêler à tout ça mais je n'ai pas le choix et c'est pour le bien de tous, j'espère que tu pourras me pardonner.
Puissions nous retrouver.
Ton père qui t'aime. »
Après cela il s'était assis, relisant les messages sans vraiment les lire, dans sa tête c'était le vide complet ! Il réfléchissait à toute cette histoire et toutes ces révélations. Jamais il n'aurait pensé que son père était mêlé à une telle affaire et qu'il risquait peut-être de perdre la vie. Les battements de son cœur s'étaient amplifiés et la sueur perlait de son front à grosses gouttes, sa chaleur corporelle, elle, s'était intensifié si bien qu'il aurait juré qu'il y avait un four dans la pièce. Ce qui le surprenait le plus était ce à quoi on l'exposait, les seules choses qu'il savait faire s'était de passer des heures derrière son écran, de résoudre des équations en quelques secondes sans avoir besoin de calculatrice ou de lire plus vite que son ombre. Devoir jouer les Totally Spies ne lui avait jamais effleurer l'esprit, il ne savait pas non plus se battre - même si il était doué dans certains sports - mais il apprenait vite. Seulement, tout cela n'avait rien d'un jeu, ce n'était pas quelque chose que l'on apprenait pour un casting ou jouer dans un film, c'était tout bonnement la réalité ! Il allait s'exposer au danger au péril de sa vie, pour retrouver son père certes, mais tout de même ! Et, devait-il tuer ? Rien qu'en y pensant, il était devenu tout pâle. Et puis, comment allait-il faire tout ça ? Il secoua la tête, Eden l'aiderait.
Mais pour cette fois, s'en était trop, il éteignit tout, vérifia que personne ne le surveilla et quitta les sous-sol pour monter à sa chambre et dormir, il n'avait pas eu la tête à faire quoique ce soit d'autre ce jour-là.
Il s'y était rendu toute la semaine pour commencer à fouiller et à explorer chaque chose mais il avait été interrompu lorsque des hommes avaient fait irruption chez lui. Heureusement qu'il pouvait surveiller toute la maison à l'aide des caméras. Une chose l'inquiétait : qu'ils trouvent le passage ! Il était resté derrière les écran - un peu paniqué - et il ne pouvait pas voir leurs visages, ils portaient tous des masques et des lunettes.
‒ Le gamin ne semble pas là. Fouillez-tout.
‒ Et si il rentre ?
‒ Nous le tuerons. Nous n'en n'avons pas besoin.
‒ Super, avait marmonné le blond. Manquait plus que ça.
Ils étaient revenus plusieurs fois sans rien trouver, même l'idée de dévisser la chaise ne les avait pas traversé. Louis ne s'était pas montré et durant deux mois - comme l'avais deviné son père - il était resté au sous-sol afin d'étudier tout ce qui lui avait été confié, il était même arrivé d'y rester plusieurs jours sans en sortir, munie de quelques provisions. Maintenant qu'il avait terminé, sa décision était prise.
Sans perdre une minute de plus, il prit ses clefs et sa voiture et il s'en alla. Il avait besoin d'alliés.
à suivre ~
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Voilà pour ce chapitre, j'ai cru que je n'en verrais jamais le bout alors qu'il n'est pas si long ! XD
Qu'en avez-vous pensé ?? Dites-moi tout en commentaire ;)
On se retrouve au prochain chapitre ! Kiss.
Cam.
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