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Il est 14h passé et je suis au parc entrain d'attendre Gilinsky, qui est, d'habitude, rarement en retard. Mais qu'est-ce qu'il fout? Je sors mon téléphone de ma poche de veste et lui envoie un message.

Moi : G, dépêche-toi, j'ai l'air con d'être tout seul dans le parc! Si tu me cherches, je suis vers le lac.

Je m'assois, attendant avec impatience sa venue. Je regarde donc de fond en comble mon téléphone pour m'occuper un peu. Je cherche ensuite dans mes poches si j'ai mes écouteurs et... Non, je ne les ai pas. Merde. Je soupire.

G : J'arrive, j'arrive.

Je jette des coups d'œil à ma montre, me montrant impatient et remarque que vingt minutes se sont déjà écoulés après l'heure fixée du rendez-vous. Je tape du pied, commençant à perdre patience. Allez, grouille ton cul, Gilinsky. J'ai pas que ça à faire. À ce moment-là, je le vois débarquer tranquillement et sans pression, comme si tout allait bien. Il se recoiffe vite fait ses cheveux avec sa main droite. Voici l'arrivée du beau brun qui me sert de meilleur ami. Le Harry Potter dans ma vie et moi, je suis Ron. Le beau-gosse que tout le monde adore et que tout le monde veut pécho. Le gars parfait, sans défaut.

Non, j'exagère quand même.

N'empêche que je suis un peu jaloux de lui mais je fais avec. En même temps, ça fait presque dix-sept que je suis dans cette situation et c'est pas prêt de changer.
Enfin bref.

Je suis actuellement sur les nerfs mais j'essaye de garder mon calme, mon sang-froid. J'inspire, j'expire.

- Salut, désolé de mon... commença-t-il, se frottant la nuque.

- Salut. Oh non, c'est pas grave, t'inquiètes, le coupai-je, d'un ton plus sec que je ne l'aurais voulu. Comment ça va sinon?

J'essaye de changer de sujet pour camoufler ma colère, je ne veux pas l'emmerder. Or je vois qu'il ne fait pas de remarque particulière, comme toujours. Je commence à crever de chaud, je me sens tendu. J'essaye de me calmer. Allez, tu peux y arriver.

- Oh bah ça va, fait-il de son sourire charmeur. Tout va toujours bien avec toi, tu sais. Tu viens, on va un peu traîner.

- Comme d'hab quoi, lui fais-je remarquer d'un air complice.

Il me regarde du même air et rigole de bon cœur puis nous commençons à marcher dans la ville. Les bonnes vieilles habitudes. Il arrive quand même à penser à autre chose, ce con. Il est sacrément doué. Et lui aussi, il veut penser à d'autres choses...

- Et toi, ça va? me demande-t-il.

- Ouaip.

À part le fait que j'ai une folle envie de te trucider mais sinon ça va. L'atmosphère se trouve toujours un peu tendu de mon côté mais j'ai réussi à contenir ma rage. Je devrais être récompensé pour avoir réussi un tel exploit.

- Haha, bah cool alors. Bon, je vais t'expliquer pourquoi on est là.

Je me demande bien ce qu'il va dire.

- Ce week-end, j'ai prévu quelque chose et tu fais partie de ce projet de fin de semaine.

Je tourne vers lui, surpris mais je préfère rester à l'écoute. De plus, ça fait bien des mois qu'il ne m'avait pas proposé quelque chose à faire depuis... sa rupture avec Madi.

- En fait, je pensais que tu avais un peu besoin d'une petite pause en ce moment, poursuit-il dans son élan. Et puis, vu ce que tu m'as raconté avec tes cours ces derniers jours, j'avais compris que tu avais besoin de te changer les idées alors j'ai décidé de t'emmener autre part et ce sera en Californie!

Je le regarde, bouche bée avec des yeux de merlan frit. Je ne comprends pas ce qui est entrain de se passer. Je vais en Californie alors que j'ai rien demandé. Je ne m'y attendais pas. La Californie.

- Wow. Mais... Mais...

Je ne sais pas quoi dire, j'ai perdu mes mots. La Californie, la côte ouest. C'est un mélange d'euphorie, de joie, de gêne et de choc. Ça me fait chaud au cœur. Finalement, il n'est pas si mauvais... Mes pensées de tout à l'heure me paraissent un peu hypocrite et amères. Mais une question me vient tout à coup à l'esprit.

- Mais... comment t'as financé tout ça? Parce que voyager là-bas, ça doit coûter cher! Et on y va comment? Et pour mes parents? Ils vont sûrement t'inquiéter! Et pourquoi tu décides ça au dernier moment! dis-je d'un débit trop rapide que Gilinsky a eu du mal à suivre.

- Eh, eh, eh! Du calme. La question finance n'est pas importante, c'est déjà tout fait, tout payé. Et on y va en bus. Et t'inquiètes pas, tes parents vont te comprendre ; t'es grand maintenant.

C'est vrai. J'ai 21 ans, l'âge où tout est permis. Où j'ai enfin cette liberté de vivre comme je le veux. Enfin j'espère que mes parents le comprendront.

- OK... Mais tu es vraiment sûr de ton coup? demandai-je, encore douteux mais excité.

- Ouais, t'inquiètes, fais-moi confiance."

Je me sens tout content, je n'arrive même pas à décrire ma joie. Je me sens tout soulagé. Il avait comme lu dans mes pensées. D'un coup il me fait une tapette dans le dos et me dit, tout souriant :

"Ne te soucie de rien, c'est le week-end."

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