21:29
- Tu te souviens de la fois où je t'ai giflé ?
- Je ne vois pas de quoi tu parles, répondit Drago.
Elle sourit bêtement.
- Et toi, tu te souviens de la fois où Ronald vomissait des limaces ? Tu aurais dû lui faire revivre ce moment.
- Tu n'étais qu'un con, répliqua-t-elle.
Il fronça les sourcils, surpris par le vocabulaire de la jeune fille. Elle plongea ses yeux brillants dans les siens, grimaçant. Il l'interrogea du regard.
- Tu m'avais traitée de Sang de bourbe, dit-elle.
Il ferma les yeux, serrant la mâchoire, puis redirigea son attention vers les étoiles.
- Mon père m'a élevé dans la haine des personnes n'ayant pas le sang-pur. Je n'étais qu'un petit con, effectivement.
- Arrêtes de te trouver des excuses, dit-elle. Tu pouvais penser cela de moi sans le dire, et cela n'empêche que tu m'as humiliée devant ton équipe, devant d'autres élèves, et à plusieurs reprises.
Il prit une grande inspiration :
- Je sais.
Elle le dévisagea :
- Tu n'as que ça à me dire ?
- Te présenter mes excuses ne servirait à rien, te dire que je regrette aussi. Je sais que je me suis comporté comme le pire des cons avec toi, mais je n'avais pas le choix.
Elle rit nerveusement :
- On a toujours le choix.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé toi, quand tu es rentrée pour la première fois après ton premier trimestre à Poudlard ?
Elle fronça les sourcils, ne comprenant pas la demande du blond. Il se redressa, se plaçant face à elle.
- Tu veux savoir ce qu'il s'est passé moi ? Je suis rentré, heureux d'avoir réussi mon premier trimestre, de m'être fait des amis. Cool hein ? Jusqu'à ce que mon père me cogne pour ne pas avoir été le premier élève, qu'il me tape parce qu'une fille qui n'avait pas un sang-pur était meilleure élève que moi. Et devine quoi, c'était la même chose à chaque vacance. Toutes les années, c'était le même scénario. Je rentrais, heureux d'être de retour, et finissais dans mon lit à ne plus pouvoir bouger pendant des heures tellement la douleur me donnait l'impression de mourir. Le plus douloureux dans tout ça n'étaient pas les bleus ou les coupures, non, c'était les blessures à l'âme.
Hermione se figea, fixant le garçon qui se noyait dans le ciel étoilé. Elle examina longuement son regard ; elle put voir ses yeux s'humidifier petit à petit, jusqu'à laisser une petite larme couler. Drago Malefoy pleurait. Sa mâchoire se contractait, ses lèvres se crispaient, sous le regard désolé de la brune qui le contemplait.
- J'ai essayé d'être meilleur que toi, mais je n'ai jamais réussi à te dépasser. Je faisais la honte de ma famille.
- De ton père, le reprit-elle. Je suis sûre que ta mère était fière de toi.
Il haussa les épaules, signe qu'il n'en savait rien.
- Le pire dans tout ça, Granger, c'est que je t'ai admirée. Sincèrement.
- Qu'est-ce que tu racontes ?
- Tu es une personne épatante, toujours plongée dans tes livres, le cerveau rempli de toutes sortes de choses. Peu importe la question que je te poserais, tu saurais répondre.
Elle sourit :
- Il y a plein de questions auxquelles je n'ai pas de réponses, Malefoy.
Un long silence glacial s'installa entre eux. Hermione, pensive, fixa la lune. C'était dingue, comme une simple présence pouvait vous faire oublier des milliers de maux.
- Je te connais vraiment mal, dit-elle alors. Je veux dire, j'ai cette image du Drago qui me malmenait, pas celle que j'ai devant moi.
- Et laquelle tu préfères ?
Elle fronça les sourcils :
- Est-ce une vraie question ?
Il haussa les épaules :
- Pourquoi pas ? Tu n'aimes peut-être pas l'être fragile qui se cache sous cette carapace froide.
Elle secoua la tête :
- J'aime bien celui qui est avec moi.
- Je préfère aussi celle que je vois là.
Elle le regarda un instant, attendant qu'il continue.
- J'avais cette image de la Gryffondor fière d'elle, et je me rends finalement compte que sous tes airs de Miss-Je-Sais-Tout se cache une personne douce et qui n'a pas confiance en elle.
Elle rigola :
- Tu me cernes bien vite, dit-elle.
Il haussa les épaules, souriant à son tour. Il essuya ses joues à l'aide de la manche de son costume.
- C'est étrange de se retrouver là, après toutes ces années, non ?
- C'est vrai que je ne pensais pas recroiser Hermione Jean Granger avec un verre de whisky à la main.
Elle lui adressa une grimace, ce qui le fit rire.
- Tu penses que ça guérit, un cœur ? Demanda-t-elle.
- Tous les maux finissent par guérir.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top