3.La forêt

                                                                             Point de vue narrateur


Lorsque Léon se réveilla , il eut d'abord peur et sursauta en se voyant allongé sur une mousse avec des petits gendarmes à côté de lui. Se ressaisissant , il regarda autour de lui  ; des arbres s'étendaient à perte de vue. Il sortit de son sac des provisions pour le petit déjeuner. Il se dit qu'il ne fallait pas réveiller Alice , donc il se décida à aller voir  plus loin. 

Il entendait le chant des oiseaux à chaque pas qu'il faisait. Il voyait tous ces arbres fleuris qui avaient tous des couleurs différentes. Le moment était choisi pour mettre sa playlist favorite. Il se mit à courir et à danser. Tous les dix mètres se trouvaient de nouvelles découvertes , un couple de lièvres avec des petits levreaux , des marguerites et des ancolies et bientôt même des lavandes aussi odorantes que mauves. Léon n'avait plus de batterie et n'avait plus aucune idée de l'heure qu'il était. Mais il se dit qu'il fallait mieux revenir en arrière.

Le temps pour revenir lui parut très long. Il ne savait même plus s'il prenait le même chemin qu'avant. Mais il finit par  retrouver la couleur verte émeraude de la tente dans laquelle avait dormi Alice. Elle n'avait toujours pas l'air réveillée. Il se dit qu'il fallait la réveiller , mais il n'eut même pas besoin de le faire. Elle sortait lentement de la tente , à l'évidence elle n'avait pas bien dormi.

Ils mangèrent ensuite de bon appétit les gâteaux secs et les madeleines de Violette. Après avoir tout rangé , ils se remirent en route. Ils furent bientôt accompagnés d'un petit écureuil affamé. Alice lui donna à manger. Après quelques minutes Alice murmura en tremblant Je suis anxieuse" Après tout nous sommes partis sur un coup de tête...Non ?" Cela ne ressemblait vraiment pas à Alice. Elle qui était toujours aventurière et qui faisait toujours les choses les moins raisonnables. Léon répondit calmement qu'avec tout le mal que ses parents lui avaient fait , il ne pouvait pas revenir. Il lui dit qu'elle pouvait repartir , mais qu'elle devait être prête à recevoir toutes les interrogations agressives de ses parents et des parents de Léon. Alice resta silencieuse un moment.  Il était clair que ses parents n'avaient pas du être autant agressifs avec elle. Elle répliqua qu'elle restait avec plus de confiance.  Ils se demandèrent par la suite ce qu'ils feraient. Léon semblait certain que ses parents enverraient des gens les chercher ; ou plutôt le chercher lui. Il ne voulait pas vivre dans la forêt , plutôt trouver un nouvel endroit ou une nouvelle maison définitive où il vivrait enfin en paix. Il était convaincu que s'il allait dans une famille d'accueil ou dans un endroit spécialisé , ses parents le retrouveraient rapidement.

 La journée qui suivi fut épuisante : ils avaient marché toute la journée.  Enfin un soupçon de bonheur se présentait , à moins qu'il ne s'agisse d'un mirage. Au détour d'un chemin , ils aperçurent une petite chaumine dans une prairie de fleurs de toutes les couleurs. Léon et Alice étouffèrent une exclamation en voyant la longueur de la prairie remplie de fleurs. Ils prirent leur temps pour admirer les fleurs. Ils espéraient surtout que les gens qui habitaient ici pourraient les aider. Ils étaient coupés du monde. Léon toqua faiblement sur la porte en bois. Il n'y eu rien pendant quelques secondes puis Alice toqua de toutes ses forces. Une femme apparut. Des cheveux bruns lui tombaient jusque dans le dos et elle était vêtue d'un grand tablier bleu qui couvrait une robe d'un jaune vif à motifs de tournesols. Elle fut d'abord étonnée , il était évident qu'elle n'était pas habitué à voir des adolescents si loin de la ville. Léon expliqua rapidement , tout en cachant certains détails, notamment qu'il avait assommé sa mère, qu'ils avaient besoin d'aide et qu'ils n'avaient plus de parents. C'était à moitié vrai , mais Léon et Alice ne savaient pas comment expliquer à cette dame la situation. La femme les fit entrer dans la maison. Elle leur proposa de rester pour le reste de la journée et d'ensuite les amener à la prochaine ville. Décidément , ils avaient beaucoup de chance. 

Cette petite maison était très belle , avec ses reliefs de bois et de pierres. Ils virent alors une jeune fille de leur âge sur une chaise de la cuisine. Elle  avait hérité des cheveux de sa mère , mais elle avait des yeux bleus grisâtres fascinants. Elle était visiblement occupée à dessiner sur la table. Lorsqu'elle vit Léon et Alice , elle fit semblant de rester concentrée sur sa feuille. Leur hôte (dénommée Charlène) leur présenta sa fille, Enola, et proposa à Léon et Alice de s'installer et de dessiner avec elle.  Léon était comme à son habitude très timide. Il faut dire qu'être éloigné des autres enfants ne l'avait pas rendu plus sociable qu'auparavant. Il décida donc de ne rien  dire et de plutôt observer la jeune fille. Elle ne dessinait pas vraiment en réalité , elle coloriait une figure géométrique. Mais Léon ne regardait pas le dessin , il la regardait elle : comme elle était belle , avec ses longs cheveux bruns et son air détaché. Enola finit par lui demander pourquoi il la dévisageait. Il fallait admettre que ce n'était pas très poli  et ils mirent vite à s'amuser tous les trois. Ils commencèrent à faire connaissance. Enola vivait avec sa mère dans cette chaumine depuis que son père était mort quand Enola était toute petite. Elle n'était pour autant pas triste et elle était ravie de se faire de nouveaux amis. Elle disait que l'école à la maison était ennuyeux , mais sa mère ne voulait pas qu'elle aille à l'école la plus proche. Ils firent ensuite le tour de la maison avec Enola , celle-ci présentant certaines photos accrochées au murs ; des photos d'un petit lapin , des recettes de cuisines accrochées aux murs et la photo de mariage de son père et de sa mère. La maison était plus grande qu'on ne pourrait le croire,  avec la chambre de Charlène , celle d'Enola , un bureau ancien , une cuisine , une salle de bain et une autre petite chambre ou dormiraient cette nuit Alice et Léon , finalement bientôt rejoints d'Enola qui aimait leur compagnie et voulait passer plus de temps avec eux. Léon n'avait plus peur d'être cherché. Il était heureux de s'être posé dans cette petite maison et d'avoir rencontré cette jeune fille , qui commençait à recouvrir tous les pensées concernant les événements des jours passés.

                                                                         Point de vue Alice 

  «Léon a toujours été aveugle. Je le vois maintenant avec cette nouvelle , qu'il ne connaît pas. Je vois comment il la regarde. Ca me dégoute. Il ne comprend jamais , même si j'ai beau lui déballer sous les yeux des indices. Ou alors il fait exprès de ne pas comprendre et c'est encore pire. Si je suis venue , c'est pour être avec lui. Et c'est à peine s'il m'a parlé depuis que nous sommes partis. Je lui devais toute ma joie pour son aide , mais maintenant je ne ressens que de la haine. Il se fait manipuler par cette fille, c'est évident. Pourtant , je sais que si je lui disais , il ne me croirait pas , et peut-être que ça serait encore pire. Je trouverai un moyen de lui ouvrir les yeux , de lui faire comprendre ce que je ressens pour lui, en attendant je dois cesser mes pleurs et chercher quelque chose. Quelque chose qui le sauvera ou qui me sauvera »

 Mais apparemment je n'avais plus le temps de chercher une solution, il avait réussi à obtenir d'Enola et de Charlène de rester ici plus longtemps. Et si c'était déjà trop tard? Et s'il voulait rester ici , avec elle? Et s'il ne m'aimerait jamais ?

Il finira par comprendre qu'il faut partir , et là je lui briserai son espoir d'amour avec une fille de campagne. Après tout , une fille de ce rang ne devrait même pas pouvoir le voir ...

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