2.Une femme de ménage étrange
Chapitre : point de vue narrateur
Les semaines qui suivirent furent toutes les mêmes . Léon était tout simplement interdit de parler aux autres sans que ses parents soient avertis. On voyait donc souvent Léon qui marchait d'un air monotone dans la cour. Quand les professeurs l'interrogeaient , il n'écoutait jamais. La seule personne pour qui il jetait parfois un regard en coin , c'était Alice.
Il en avait vraiment marre de sa vie , d'être seul et ne pouvoir rien faire. Il songea longuement aux possibilités qu'il avait. Elsa l'avait prévenu avant que ses parents étaient dans l'illégalité. Mais comment pouvait -il prévenir des autres personnes? Pourtant , il décida d'aller parler à ses amis tout de même.
Ils purent se parler tous ensemble , le jour de la grève , comme les professeurs restants ne pouvaient pas regarder partout. Elsa était outrée, Matthieu lui , très émotif qu'il est, se mit à pleurer et Alice ne put réprimer son mécontentement général. Ensuite , ils se donnèrent tous une date pour un rendez-vous plus privé. C'était très risqué d'essayer de sortir sans personne pour le surveiller comme le voulaient ses parents , mais Léon était plus déterminé que jamais.
Bien que Léon ait tout fait pour le cacher aux autres, ils voyaient bien qu'il paraissait plus heureux en attendant cette date. C'est alors que le jour ou sa mère avait elle-même un rendez-vous avec le maire , Léon demanda à son père s'il pouvait aller prendre des cailloux en prétextant qu'il peindrait dessus en cours d'Arts Plastiques. Son père le regardait du coin de la fenêtre. Il rejoignit donc ses amis au coin d'une rue, en prenant soin que son père puissent voir sa jambe dépasser. Ils parlèrent alors des parents de Léon. Léon ne s'attendait pas à la remarque d'Alice ; elle avait les mêmes parents.. Léon apprit aussi que les parents d'Alice ne laissaient plus parler Alice.. "T'as jamais pensé à partir pour de bon souffler un peu?" demanda alors Alice. Léon ne répondit pas sur le moment.
Il y eut un bruit de branche et une femme surgit devant eux. La mine sévère et le regard de cette femme plutôt âgé firent peur à Léon qui sursauta et bondi en arrière. Tant pis pour la diversion. Alice , elle , n'avait pas l'air effrayée. "Tu devrais être à la maison!"s'écrie la femme. Confuse , Alice répondit que oui et qu'elle discutait du devoir de français et disait un dernier mot à Léon. La dame partit alors lentement en jetant des coups d'œil derrière elle. "C'est notre nouvelle femme de ménage" nous murmura Alice "Je devrais plutôt dire ma gouvernante en réalité. Elle fouille partout. Ce n'est pas bon signe si elle nous a vus. On se dit à Jeudi ?" Léon acquiesça d'un signe de tête. Alice partit avec Matthieu et Elsa et Léon fit de même. Cependant quand il arriva à la maison... Il fut figé de stupeur en voyant... La voiture de sa mère ! "Si jamais elle savait que je suis sorti" pensa-t-il. "Si jamais elle m'a vu bondir au coin de la rue..." Il ouvrit la porte lentement. Voyant que son père n'était plus là, il courut dans sa chambre. C'est alors qu'il entendit les pas de sa mère sortant de la cuisine. Mais il y avait deux sons de pas différents . Il reconnut alors la voix de la femme de ménage d'Alice. Léon se demanda ce qu'elle faisait ici alors qu'elle devait attendre Alice chez elle.
Il entendit des bribes de leur conversation : "Je vous remercie bien , Violette. Vous serez payée comme il se doit." "Merci Madame , et bien... Bonne fin de journée , puis Violette ajouta , en fait pourquoi je devais les surveiller ?" "Il ne faut pas qu'ils se rapprochent , et cette Alice est dérangeante...Bref ça ne vous regarde pas vraiment en réalité" A l'évidence , Violette voulait en savoir plus. Ou alors elle attendait quelque chose. Violette sortit après quelques minutes de la maison. Elle était énervée. Léon comprit , sa mère ne l'avait pas payée. Sa mère approchait de sa chambre. Il l'entendait. Il sortit alors de sous son lit ce qu'il avait préparé pour le lendemain. Quand avait-il préparé tout ceci ?Pendant les longues journées d'apparences ennuyeuses. Cela n''avait pas été une tâche facile. Jeudi signifiait qu'ils partaient le plus tôt et qu'ils devaient être préparés.
Quand sa mère fut devant la porte , il attendit. Léon resta quelques secondes devant le corps de sa mère , inerte mais sans sang. Mais qu'avait-il fait!? Léon prit ses affaires et marcha par dessus le corps et les débris de la bouteille. Il se dirigea vers la cuisine. Par chance son père n'était pas là-bas. Il prit de l'argent en dessous de l'évier , qui était la cachette de sa mère.
Il sortit alors de la maison au pas de course. Il se dirigea vers la maison d'Alice. Et même s'il savait qu'il avait toutes les chances de son côté et qu'il n'aura plus à faire de mal au gens , il avait une sérieuse boule au ventre et les larmes coulèrent sur ses joues.
Il vit la maison des Alverti au coin de la rue. Il voyait Alice à une fenêtre à côté de l'entrée , visiblement dans sa chambre. Elle le vit et regarda par la fenêtre. Mais à côté d'elle , une silhouette arriva.
Alice se déplaça et ouvrit la porte d'entrée. C'était Violette qui était avec elle. Mais Léon était au contraire joyeux , il n'eut qu'à lui tendre sa bourse pour qu' un sourire apparaisse sur ses lèvres. Elle les laissa partir. Elle les aida même en leur confiant encore plus de nourriture ainsi qu'une mini tente. Bien que cupide , cette femme était tout de même très étrange. Mais Léon était trop occupé pour penser à elle.
Rejoignant la forêt vingt minutes plus tard, il pensa qu'il était définitivement fou. Il avait assommé sa mère , donné de l'argent à cette Violette et il s'enfuyait dans la forêt. Mais Léon ne ressentait pas de peur , ni même de remords , il était enfin libre. Matthieu et Elsa ne pouvaient malheureusement pas venir... Mais ce n'était pas très grave. Ils s'arrêtèrent à côté d'un cours d'eau. Le monde disparaissait , tandis que Léon fermait les yeux , allongé dans l'herbe douce du printemps. Après l'hiver vient le printemps. Après la pluie vient le beau temps. Comme le coucher de soleil était beau. Comme la liberté émettait le meilleur des sentiments. Le sentiment de pouvoir choisir de faire ce que l'on souhaite.
Casting :
Violette
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