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À chaque fois que j'écris Alive je suis en voyage.
Pour le coup, nous revenons d'Agadir vers Marrakech ~

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⚠️ ce chapitre peut heurter la sensibilité des lecteurs.
Sunhee tombe peu à peu dans la folie à cause du décès de son père. ⚠️



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Novembre, 3h34, ???:






La pluie martelait férocement contre les carreaux donnant l'impression qu'elle allait les briser. Dehors, il faisait nuit noir, dans le ciel l'astre nocturne ne brillait que très peu à cause des nuages sombres qui la dissimulaient.
Le tonnerre grondait avant d'éclater tel une bombe autour de la maison, faisant parfois trembler les murs.

Et pourtant, malgré tout ce capharnaüm naturel, plongée dans l'obscurité sous ses grosses couettes, Sunhee n'entendait rien de ce qui pouvait se tramer autour d'elle.
Il se pouvait que des personnes entraient dans la pièce, qu'ils discutaient entre eux ou peut-être avec elle: elle n'y prêtait guère attention.

Parfois, elle se réveillait et il faisait jour, pour se rendormir aussitôt, pour se réveiller en pleine nuit: perdue, le temps semblait se jouer d'elle.

Combien de temps s'était-il écoulé depuis ce jour dans la forêt ? Que s'était-il passé après qu'elle ait perdu connaissance ? Ou encore, qu'elle était cette chambre inconnue où elle se réveillait après chaque cauchemars depuis quelques temps ?

Aucune de ces questions n'avaient frôlé sa conscience, plus rien ne l'importait à vrai dire.
Seul le nom de son père tournait en boucle dans sa tête, elle revoyait sans cesse la pierre tombale en espérant que cela soit qu'un simple et horrible cauchemar.

Boucle infernale, le néant s'était refermé sur elle. Plongée dans un profond sommeil, seul son corps se reposait, son esprit semblait passer sous milles et une tortures mentales: un gouffre sans fin l'attirait un peu plus en son entre chaque fois qu'elle fermait les yeux.
Et chaque fois qu'elle avait l'impression qu'elle allait s'arrêter de tomber, elle se retrouvait devant la tombe à lire le nom de son père.

Choi SeokMin.

Puis elle se réveillait en sursaut, criant après lui. Quelques secondes lui donnaient espoir qu'elle venait simplement de rêver, mais la réalité la frappait toujours un peu plus brutalement. Elle éclatait en sanglot encore et encore avant de replonger sous les couettes et de pleurer jusqu'à l'épuisement.

Une fois endormie, tout recommençait.

Il ne semblait pas y avoir de fin pour ses supplices, l'épuisant un peu plus mentalement et physiquement, elle avait fini par abandonner l'idée de dormir: elle restait éveillée sans pouvoir fermer l'œil.

Les cernes sous ses yeux et son teint pâle témoignaient de son manque cruel de sommeil. Ses joues légèrement creuse, ses lèvres gercées et les mouvements faibles de son corps résultaient du refus de se nourrir. Assise contre la tête du lit, les bras le long du corps et le regard livide, elle était semblable à un cadavre.

Parfois, Marie la forçait à boire de l'eau, ou une gorgée, difficilement.

Dans l'obscurité, assise dans l'un des fauteuils de la chambre, elle observait en silence son amie.
Après de longues heures à tenter de la réconforter et de la calmer, en vain, elle s'était tout de même décidée à rester avec elle.

Combien même cela fut difficile de supporter les pleurs, les crises et les réveils en sursaut, elle était restée auprès de Sunhee.
Parfois, elle s'était mise à pleurer en silence ou avait supplié du regard les maîtres des lieux afin qu'ils fassent quelque chose: en vain. Ils n'avaient rien pu faire: Sunhee les avait rejeté sans même leur jeter un regard.

Marie était persuadé qu'elle n'avait pas remarqué leur présence et leurs allés retours dans la pièce.

Voilà deux heures que Sunhee s'était réveillée sans un mot ni un cri. Elle se contentait de fixer le vide, d'écouter la pluie sans réellement y faire attention. L'état de son corps ne semblait pas réellement l'inquiéter, il était même plutôt certain qu'elle attendait silencieusement son tour.

Un éclair gronda et la foudre éclata.
Marie sursauta dans le petit fauteuil et Sunhee tourna la tête lentement vers elle.

Un léger pincement, infime, sembla la secouer légèrement. Ses prunelles chocolatées se posèrent longuement sur son amie sans qu'elle ne s'en détache, Marie l'observait en retour.
La tristesse et la fatigue peignant son joli visage rond.

Second pincement. Nouvel éclair.

Malgré la fatigue, elle visualisa les bandages qui entouraient la tête de sa meilleure amie, et, alors qu'elle allait faire un geste dans sa direction, les images de la forêt lui revinrent en tête telle un coup de massue.


Marie prisonnière de l'homme.
Le coup sur sa tempe à l'en faire saigner.
Le coup de feu et la balle logée dans son épaule.
Leur course folle sous la pluie.
La tombe encore et toujours .
Choi SeokMin.
La mort.


Nouveau grondement de tonnerre et elle porta ses mains à sa tête tandis que les images tournaient en boucle dans sa tête.


L'accident refit surface également sans qu'elle ne le demande. Toujours les mêmes images.
Sa mère, Beomgyu.
Les coups de feux.
Son père qui cris.
Les crissement de pneus.
Les virages.
La voiture qui leur fonce dessus sans pitié.
Les cris, l'explosion, l'horreur peinte sous ses yeux innocents d'enfant de dix ans.
Le néant. Peut-être la mort ?
Le réveil a l'hôpital.
Solitude éphémère. Son père frôle la mort.
Plus de Beomgyu, plus de maman.

Puis la tombe et Choi SoekMin.

« Ç-ça.. s-su..su..ffit..! »
« S-Sunhee ! »

Alors qu'elle secouait la tête pour chasser ses tourments, la voix de Marie parvint à la sortir de ses torpeurs.

Mais la folie l'emporte.

À peine son regard eut il croisé celui de Marie qu'une réalité - aussi fausse soit elle - la frappa.
Son visage se decomposa tandis que nombreuses idées monstrueuses prirent le contrôle de son esprit, de sa conscience. Dévorante, la folie se joue d'elle jusqu'au plus profond de son âme.

Sa gorge lui fait mal à force de crier, d'avoir la voix enrouée et d'avoir peu bu.
Marie vint poser ses mains sur ses épaules afin qu'elle se calme et qu'elle se concentre sur sa voix mais rien n'y fait, les larmes coulent à flots sur leurs joues.

« M-Marie... »
« Je suis là..je suis Là Sunhee... »
« M-mon père.. m-mon.. père.. il.. dans l'accident il y a 10 ans..»
Reniflant pour essayer de donner un peu de compréhension à ses explications, Sunhee secoua la tête comme pour tenir le contraire face à ce qu'elle s'apprêtait à dire.

« J-je suis folle.. c'est.. c'est.. ça..? M-Mon père est mort..avec ma mère.. et mon frère.. j'ai tout inventé hein..? I-il est pas mort.. y a quelque jours.. c'est ça..? Je.. me suis inventée une vie.. »

Marie fronça les sourcils sans comprendre avant de lentement réaliser ses propos. Elle s'empressa de secouer la tête et de presser légèrement les épaules de sa meilleure amie pour la réveiller de sa folie.

« Non non ! Tu n'as rien inventé Sunhee ! Je t'en prie ne te laisse pas sombrer »

L'éclair qui passa dans les prunelles de l'orpheline ne lui signala rien de bon, et alors qu'elle tentait de la résonner, Sunhee s'emprisonnait dans d'autres réalisés fausses emplies de folie les unes que les autres.

« T-Toi aussi.. mon esprit m'a inventé une.. une amie..?» Sunhee éclata à nouveau en sanglot avant d'attraper faiblement les mains de Marie. « Je t'en supplie.. dis moi que c'est faux..  tu existe hein ? Le.. le lycée.. l'université.. la France.. et ton retour.. tout ça.. ? Marie s'il te plaît.. je n'ai pas inventé.. je refuse.. je refuse !! »

Marie secoua davantage la tête et tenta de ravaler ses larmes, elle devait résister encore un peu et ne pas lâcher. Ne rien lâcher.

Le corps tremblant de Sunhee dans ses bras semblait si faible qu'elle avait l'impression qu'elle pouvait la briser de son étreinte. De gestes maladroits mais sincères elle lui caressa le dos et tenta de la réconforter de mots doux et rassurant.

Seulement...

La folie ne laissait aucun répit.

« Marie... est-ce que.. je suis morte..?»

Tel un coup de poignard, ces mots furent la goutte de trop. La métisse lâcha un sanglot avant de relacher doucement sa meilleure amie en proie à la folie. Elle la repoussa doucement avant de s'éloigner d'elle.

Sans un regard en arrière, elle passa la porte en tentant d'ignorer les cris d'agonie et déchirant derrière elle.

Les larmes lui brouillant la vue, elle courru dans le couloir faiblement éclairé par la lune revenue, elle devala les escaliers à toute vitesse en ayant remarqué de la lumière au rez-de-chaussée.

Arrivée en bas, elle glissa sur les deux dernières marches et tomba à genoux au sol avant de se mettre en boule et de laisser ses pleurs couvrir tout l'étage.

Des pas précipités vinrent dans sa direction et une grande main se posa dans son dos.

« Hey... qu'est ce qu'il se passe ? »
L'individu recula légèrement, sursautant en voyant la demoiselle se relever précipitamment et s'accrocher à son haut. Il fut peiné en voyant son visage ravagé par les larmes.

« Il faut faire quelque chose... s'il te plaît... »

Il haussa un sourcil avant de lever la tête vers le haut de l'escalier en voyant que Taehyung l'appelait. Il semblait mécontent du grabuge que faisaient les deux amies. Après avoir tendu l'oreille, il pu effectivement entendre les pleurs de la secondes à l'étage.

« Hyung fait les taire ou je m'en charge ! Elles cassent les oreilles et je peux pas dormir !»
« Tae ferme-là.» Il soupira en tapotant le dos de Marie pour tenter de la calmer.
« Nan je la ferme pas ! Ça fait trois jours qu'elle pleure non stop l'autre ! Ça va on a compris que son père était mort ! C'est pas la mer à boire putain ! Est ce qu'on en fait tout un plat ?! Et celle-là  qui -

SPAF

Le claque résonna de manière sourde, la tête du beau parleur venait de tourner de 90 ° sans qu'il ne l'ait vu venir. Marie venait de grimper les escaliers deux à deux marches et l'avait stoppé dans son monologue sans coeur.

Taehyung porta une main à sa joue, des picotements lui arrachèrent un rale avant qu'il ne tourne la tête vers la demoiselle. Il n'eut pas le temps de répliquer qu'elle explosa.

« Ferme ta putain de gueule ! Qu'est ce que tu sais d'elle ?! Et de moi ?! Qu'est ce que tu compares le malheur des gens et surtout , qu'est ce que tu as fait depuis que nous sommes arrivés ?!» Hurla Marie, le regard meurtrié. « Ferme ta gueule ou je te tue !! Tu n'es même pas venue ne serait-ce qu'une seule fois pour tenter de la réconforter ou de l'aider et tu oses parler ?! Tu n'as absolument rien à dire espèce de sale connard !! »

Il cligna des yeux, surpris de tant de ténacité à son égard, puis, voyant que la jeune femme ne plaisantait guère, il afficha un rictus aux lèvres.

« Elle est rigolote celle-ci. Tu trouves pas Hoseok hyung ? »

Il continua de rire, un air de folie dans le regard, il fixa la demoiselle d'un air moqueur et méprisant. Son regard dédaigneux le poussa à rire un peu plus fort avant de secouer la tête et de s'en aller.

« Connard !! »

Marie voulu se jeter sur lui mais Hoseok l'arrêta de justesse en la maintenant contre lui. Il n'eut aucun mal à la tenir, mesurant au moins deux bonnes têtes de plus qu'elle.

« lâche-moi !! Je vais le tuer !! »

La brune se débattu de manière violante pour se défaire de son emprise , malheureusement, la seule chose qu'elle recolta fut une descente en roulade dans les escaliers accompagnée du mafieu.

Ils dégringolèrent les escaliers en s'aggripant l'un à l'autre, espérant que tout s'arrête rapidement. Une fois en bas, ils restèrent au sol, l'un contre l'autre à agoniser, lâchant plainte et râle tout en insultant Taehyung dans leur tête.

« Putain.. je vais me le faire ce connard.» Râla Marie en se redressant. Elle jeta un regard noir en direction de Hoseok et le frappa d'un coup dans l'épaule. « Et toi !! Pourquoi tu m'as arrêté ?! »
« Aïe aïe ! Calme toi !»
« Ne me dis pas de me calmer !! »

Elle empoigna le mafieu par le col et le secoua tandis qu'il tentait de se défaire de sa poigne, priant pour qu'elle arrête.

« Mais lâche-moi ! J'ai rien fait de mal ! À l'aide elle m'attaque ! »

Il pleura faussement, pas le moindre embêté par les coups de la demoiselle tandis que la porte d'entrée s'ouvrait dans un grincement strident.

Ils tournèrent la tête à l'unisson avant d'apercevoir les deux grandes silhouettes noirs se découpant dans la nuit.
Hoseok leva la main pour les saluer tandis qu'un premier homme entrait dans la maison.

Il les jugea de son regard noir et froid avant d'ôter son long manteau noir trempé.
Le second entra et imita le premier avant de passer sa main dans ses cheveux noirs de jais, il haussa un sourcil en voyant la scène sous ses yeux.

« Qu'est ce que vous foutez tout les deux ? »

Hoseok se releva après s'être dégagé de l'emprise de Marie et épousseta son short. Il se racla la gorge avant de se diriger vers les deux nouveaux arrivés. Il pointa du doigt la jeune femme derrière qui observait la scène avec appréhension.

«Va falloir régler quelques truc. C'est pas trop la joie ici. »

Il y eut silence, plutôt gênant, Marie ne su pas vraiment où se mettre en sentant les trois paires de yeux sur elle.

La pluie recommença à marteler de plus belle tandis qu'à l'étage plus aucun pleure n'était entendu.

« Merde. J'espère que Taehyung n'a pas touché à la petite. On l'entend plus pleurer. »

Aux mots d'Hoseok, Marie délaissa les trois hommes en bas de l'escalier pour courir à la chambre, affolée. Son coeur tembourinait dans sa poitrine au rythme de sa course.

« Si c'est le cas, je vais le tuer ! »





À suivre ~

X X X

Alala. Vilain Kim Taehyung.
Sans coeur n'est ce pas ?

On rencontre doucement les membres du groupe petit à petit ~

Je pense que vous avez deviné qui sont les deux hommes à la fin !

Ce chapitre n'a pas été simple à écrire et la suite est tout autant diffcile 😩
Mais je prends plaisir à l'écrire ~

En espérant que ça vous ai plu,
A bientôt !


Cam ♡

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