Sunhee rangeait tranquillement ses courses dans ses placards ainsi que le frigidaire, chantonnant elle avait hate de revoir Marie.

Voilà un an qu'elle était allée étudier en France pour rester au près de sa mère malade. Elles discutaient régulièrement ensemble mais ces dernier mois ce fut moins. Marie et elle étaient amies depuis le lycée, elles s'étaient rapidement bien entendue et étaient devenues inséparables.
Comprenant ses occupations en France, Sunhee ne lui en voulait guère pour ces mois de silence.

Et puis, elle avait l'habitude. 

Elle s'imaginait déjà leurs conversations à table ce soir, y avait tellement de chose à dire.
Dans une heure, elles pourraient se revoir.

Se hatant à faire un peu de ménage dans l'appartement , elle opta pour lancer une petite machine le temps qu'elle remettait en ordre ses cours. Le concours approchait d'ailleurs à grand pas, et elle n'était toujours pas au point dans toutes ses révisions. Pour ne pas dire pas du tout: elle ne révisait que très rarement, mais la plus part du temps ça entrait d'une oreille et sortait de l'autre.

Trop de pression, peu de temps, trop de choses à apprendre: elle se noyait dans ses cours. Déprime après déprime, il lui était impossible d'ouvrir un cours sans avoir un arrière goût d'amertume. Parfois l'envie de ne pas abandonner de tout donner faisait rage en elle, peu après elle se retrouvait de nouveau à vouloir tout lâcher.

Elle soupira et baleya d'un coup de vents ses pensées sinistres tandis qu'on sonnait à la porte. Elle haussa un sourcil en se demandant bien qui venait lui rendre visite. Un nouvel espoir illumina ses prunelles chocolatés, elle s'attendait à voir son père sur le seuil de sa porte.

« Monsieur Wang ?» Surprise, elle fixa son professeur d’anatomie face à elle.
« J'espère que je ne te dérange pas.» Il lui adressa un sourire confiant tandis qu'un rapide coup d'œil chez elle lui confirmait qu'elle était seule.
« Non non. Je rangeais un peu en attendant de rejoindre Marie. »
« Justement. Je vais la chercher. Tu veux venir avec moi ?»
La demoiselle hocha la tête et partit rapidement se chausser avant de le rejoindre. Qu'elle n'était pas sa déception de le voir à la place de son père, mais elle chassa ses pensées à nouveau.
Ils allaient chercher Marie et cela, rien que cela, lui redonna le sourire.

Caché dans la cage d'escalier, Jeongguk observait en silence les deux individus quitter la résidence. Derrière son masque blanc à l'effigie d'un lapin , il observait chacun de leurs mouvements. Tableau trompeur: on pouvait croire un père et sa fille ensemble, simple famille, normale comme beaucoup d'autres.

Il n'en n'était rien.

"Ici Bunny Killer. La cible s'en va avec Joker. Ils vont à l'aéroport." Il parla dans son oreillette.

"Ici Tiger Gucci. Je vais les suivre discrètement."

"Je vais fouiller l'appartement..." Déclara le lapin avant de bondir de sa place. " Hyung ! Ta putain de bagnole flash !"

Taehyung soupira au bout du fil. Il n'aimait pas qu'on insulte son bébé. S'il pouvait, il foutrait son poing dans la gueule du gamin. Bien plus jeune que lui, il ne ratait jamais une occasion de lui manquer de respect. Un jour il se vengerait.

"J'y vais."

Assise à l'arrière de la voiture de Monsieur Wang, Sunhee observait la ville défiler depuis la fenêtre sans un mot. Jackson au volant, c'était la première fois qu'elle montait avec lui. Manquant parfois ses cours pour raison médicale, il leur arrivait de discuter ensembles concernant l'avancée de ses révisions et du suivit des cours.

Un son populaire se jouait à la radio, elle le fredonna dans sa tête sans réellement connaître les paroles. Jackson terminait son appel et jeta un rapide coup d'œil dans le rétroviseur et observa sa passagère.

«  Je ne t'ai jamais vraiment demandé ce qu'étaient ces rendez-vous médicaux à répétition.» Lâcha t-il de but en blanc.

Sunhee leva la tête vers lui, décontenancée par sa question quelque personnel. Elle tiqua mais se décida tout de même à lui avouer dans les grandes lignes.

« J'ai des problèmes de santé depuis que je suis petite. Rien de grave. J'ai l'habitude.»

« Je vois. Tu arrives à reprendre les cours que tu manques ? Je ne sais pas si tu as une prépa.»

La jeune femme secoua la tête. Elle n'avait pas de prépa, c'était un peu bête mais elle refusait de payer des sommes exorbitantes pour étudier.
Elle se débrouillerait seule.

«  J'ai bien les cours, merci. Et puis je n'aime pas les prépa.»

«  Si tu as besoin de quelque chose tu peux venir me voir. Il n'y a pas de souci. »

Proposition à double sens, Sunhee tiqua à nouveau. Elle n'avait besoin de rien, elle n'aimait pas qu'on s'intéresse à ses soucis: pour cela elle mettait rarement les gens au courant de sa situation. Jackson était le père de son amie, elle l'avait vu parfois quand Marie n'était pas encore allée étudier en France. Ce n'était pas pour autant qu'elle souhaitait se confier à lui.
Ses questions n'étaient peut-être pas méchantes ni sans arrière-pensées mais elle préférait ne rien dévoiler.

«  Merci beaucoup. »

Après ce bref échange, le son de la radio fut monté de plusieurs décibels. L'étudiante continua son observation à travers la vitre, perdue dans ses pensées. Malgré sa récente sieste, elle se sentait fatiguer, et évoquer sa santé semblait avoir réveillé ses maux de cœurs.

Grimaçante, elle porta sa main droite au niveau de sa poitrine à gauche et massa l'endroit douloureux: elle avait encore oublié de prendre ses comprimés au matin. Elle oubliait souvent de prendre ses traitements si bien qu'elle finissait par les arrêter sans réellement le vouloir.

Alors qu'elle fermait les yeux, sa tête balança légèrement en avant , la faisant sursauter.
L'espace de quelques secondes - qui lui parurent interminables - une image assez flou s'était dessiné dans ses pensées: pièce aux teintes grises, table froide et dure mais lisse sur laquelle repose un corps inerte d'enfant.

Fronçant les sourcils, elle agrippa sa ceinture et tenta de faire disparaître ses pensées farfelues. Ne s'attardant pas plus sur les images que sa mémoire se jouait à lui montrer parfois, elle oublia quelques temps où elle allait, ce qu'elle faisait, et s'endormie sous le regard curieux mais observateur de Jackson.

19h36:

Une main sur son épaule la secoua légèrement, lentement elle émergea de son sommeil pour reconnaître la silhouette de Marie.
Un grand sourire aux lèvres, la métisse attendait patiemment qu'elle se réveille.
Sa jolie robe vintage blanche à rayure bleue et ses jolies cheveux bouclés brun qui entouraient son visage lui donnaient un air de poupon. Et les étincelles de joie dans ses grands yeux océan la rendait encore plus radieuse, aussi brillantes que son grand sourire.

« Tu viens où je te laisse dormir dans la voiture ? »

Les deux demoiselles rirent avant de se jeter dans les bras l'une de l'autre, s'étraignant longuement.

« Tu m'as manqué.»
«  Bon. Vous venez ?» Jackson claqua le coffre après avoir sortit les valises de sa fille ainsi que les quelques courses qu'ils avaient eu le temps de faire. Coupant court aux retrouvailles, il les attendit dans l'entrée non sans jeter un regard aux alentours.

Sunhee n'avait pas remis les pieds chez les Wang depuis le départ de Marie pour la France. Chic, luxueux et joliment décoré, Jackson Wang semblait avoir exposé toute sa fortune dans son appartement. Elle avait oublié à quel point cet homme était riche et combien elle n'aimait pas tellement cet appartement. Pour une raison inconnue il faisait froid dans le dos.

Elle n'avait aucune raison d'y mettre les pieds de toute manière. Et si ce n'était pas pour son amie qu'elle venait ce soir, elle n'y aurait pas remis les pieds.

Sa discussion avec Monsieur Wang dans la voiture la dérangeait fortement. Elle l'aimait bien en tant que professeur mais en dehors des cours, il lui était impossible de rester avec lui sans se sentir gênée. Il dégageait quelque chose d'étrange à ses yeux, d'ailleurs Marie ne lui ressemblait en rien. Elle avait hérité en tout points des traits de sa mère: cheveux brun bouclés, yeux bleus et peau pêche, elle ne possédait aucun traits asiatiques. Et aucun goût pour le luxe.

« Est-ce que tu restes dormir ici cette nuit ?» Questionna Marie en entamant son assiette.

« Hm, oui pourquoi pas ? On pourra discuter comme ça. »

« C'est bien si tu restes, ça empêchera que tu sois seule. Et s'il t'arrive quelque chose concernant ta santé, on sera là pour t'aider.» Ajouta Jackson d'un ton calme mais sur.

Sunhee hocha la tête tandis que Marie lui affirmait qu'elle ne l'aurait pas laissée partir.
Mais la jeune étudiante n'écoutait plus tellement, elle savait ce qui était dérangeant chez Monsieur Wang. Il avait cette manie de toujours l'observer avec insistance comme s'il la scannait au peigne fin. Que ce fut en cours, lorsqu'ils discutaient à la fin de l'heure où lorsqu'ils se croisaient par hasard sur le parking de la résidence. Où dans le rétroviseur. Son regard posé sur elle lui faisait froid dans le dos.

Et elle fit tilt concernait l'inconfort qui courrait ses veines lorsqu'elle mettait les pieds chez lui: les portraits accrochés au mur donnaient l'impression de tous l'observer. Telle des caméras, leurs yeux étaient réellement braqués sur les convives à table de la salle à manger.
Des milliers de frissons lui parcoururent l'échines tandis qu'elle serrait doucement sa fourchette dans sa main.

« C'était comment en France ?» Changea t-elle subitement de sujet.« J'aimerais tant y aller.»

« Hm... il y a tellement de chose à dire que je ne sais pas par quoi commencer. » Marie sembla réfléchir à voix haute avant de pointer son amie de sa fourchette. « Je sais. Tu n'as pas cours demain. Allons chez toi pour en discuter. »

« Oh. J'aime bien l'idée. Confirma l'étudiante. Et comme ça, on évite de vous embêter avec nos bavardages Monsieur Wang.»

Marie jeta un coup d'œil en direction de son père qui les regardait tour à tour. Il hocha la tête mais pris une mine sérieuse.

« S'il y a le moindre problème vous m'appelez.»
« On est dans le bâtiment d'à côté papa. Tout ira bien.»
« On ne sait jamais.»
Marie leva les yeux au ciel tandis que Sunhee remerciait Dieu intérieurement. Elle préférait dix mille fois cette idée que de passer la nuit sous le même toit que cet étrange personnage.

Le repas passé, les deux demoiselles quittèrent rapidement les lieux pour se rendre dans la résidence voisine. Il s'agissait d'un simple appartement, assez spacieux pour y vivre à deux: Monsieur Kim avait insisté pour que sa fille n'habite pas une cage à poule. Il n'y avait rien de coûteux sur les murs ni dans les meubles, seulement de nombreux livres s'entassaient sur les étagères et quelques plantes par ci par là dans les quelques pièces qu'il y avait. Trop flemmarde pour acheter une grosse bibliothèque, Sunhee calait ses livres un peu n'importe où en faisant bien attention à ce qu'ils ne soient pas abîmés.

« Toujours aussi mordue de lecture hein.» Commenta Marie en entrant dans le salon.
« Je ne fais que ça d'acheter des livres... pour ne pas les lire tout de suite. » Se moqua d'elle même Sunhee avant de soupirer. Ça m'empêche d'être seule.»
« Désolée. J'aurais dû te donner des nouvelles plutôt. »

Marie afficha un air des plus sérieux sur son visage, elle avait tellement de chose à dire de son séjour en France. Sunhee arqua un sourcil et l'observa, curieuse.

« À ce propos. On doit parler. »

~

"Je peux savoir où t'es ?!" Pesta Taehyung en appuie sur sa voiture tandis qu'il se gelait les miches à attendre son collègue dehors. "Je caille putain !
« La ferme Hyung. Je suis sur une discussion de la plus haute importance.»
"Mais t'es où ?! Je t'attends bordel."
« Et tu veux aller où ?! On doit la ramener avec nous.»
Caché sur le balcon du voisin, Jeongguk observait deux individus se disputer sur le parking de la résidence tandis que Tae continuait de crier dans son oreille. De l'autre, il écoutait les deux amies discuter. Enfin, de sa main il textotait.

À: Jin Hyung
De: Bunny Killer
[Elle squatte avec la fille à Joker. Je pense qu'on va apprendre des choses intéressantes. Cette nuit.] 21h53

De: Jin Hyung
À: Bunny Killer
[Surveillez les bien. Notez tout ce qu'ils disent et faites gaffe à Joker.] 21h53

Jeongguk observa son écran, souriant en coin.
Il aimait quand ça allait dans son sens. Il ricana en voyant le second message s'afficher sur son téléphone.

[Dis à T d'arrêter de m'appeler toutes les 5 minutes ou je lui confisque sa bagnole moche.] 21h55

« Je suis sur le balcon du voisin. Je te transmets en direct tout.»
"Mais il caille ! On devait la ramener ce soir !"
« Jin hyung va te confisquer ta caisse si tu lui obéis pas. Au pire on kidnappe les 2 demain. Si on à la fille Joker, on pourra lui soutirer des infos facilement. »
"Vous lui voulez quoi à ma voiture ? La vie de Jin que si je lui creve pas ses pneux je suis pas un homme !" Répondit Tae s'enfichant totalement du plan qu'il proposait.

Jeongguk haussa un sourcil , se retenant de rire. Il aimerait bien voir ça, les pneux crevés de Jin. Après tout, sa bagnole était aussi ringarde que celle de son coéquipier: tout entièrement vernie de rose. Il la detestait.

Seul le noir méritait d'être porté pour un mafieu.

~

00h34 , apparemment de Sunhee:

Seule la lampe de chevet éclairait la petite chambre donnant un aspect tamisée de par sa couleur orangée. Dans un coin de la pièce des sachets de marques françaises trainaient tandis que les boites avaient été déposées sur le bureau, s'empilant les une sur les autres.
Des snacks éparpillés sur le lit, et un film diffusé en fond sur l'ordinateur , les deux demoiselles ne le regardaient pas. L'une allongée dos plat , bras croisés derrière la tête tandis que l'autre en tailleur, coinçait un coussin entre ses bras et se balançait de droite à gauche: elles discutaient.

« C'est vrai que je suis allée en France pour étudier. L'éducation n'a rien avoir avec ici, c'était plutôt cool et moins oppressant.» Marie semblait fixer un point invisible tandis que ses souvenirs se dessinaient un à un dans sa tête. « Mais il y avait autre chose.»

« Concernant ta mère je suppose.» Sunhee parla d'une voix calme, presque chuchotée.

La française hocha la tête, fronçant les sourcils. Un frisson désagréable lui traversa l'échine. Elle releva la tête vers son amie, toujours cette mine grave sur le visage.

« Tu dois me croire Sunhee. Ce que j'ai vue de mes propres yeux est la réalité. Il faut que tu me crois.»
La demoiselle se redressa assise sur son lit, les battements de son cœur s'accéleraient peu à peu. Le silence régnant dans la pièce n'avait rien d'agréable, il était pesant, lourd.
« Ma mère a été transféré en France dans un grand hôpital il y a 5 ans, je lui téléphonais presque tous les jours. Je prenais souvent de ses nouvelles et je voyais que sa santé se dégradait toujours un peu plus.» Elle fit une pause, la tristesse se lisant sur son visage. L'étudiante posa sa main sur la sienne et la serra. « Je suis allée la voir durant tout le temps de mon année scolaire là-bas. Il n'y avait pas de grand hôpital. J'ai trouvé tout ça si étrange...»

Sa voix sembla se briser au fur et à mesure qu'elle parlait. Retenant encore un peu plus ses larmes, elle serra la main de Sunhee dans la sienne. Les images d'horreurs se bousculaient dans sa tête tandis que l'immense tableau se peignait dans son esprit.

Tableau sombre, peint de mensonges.

« Qu'est ce que tu as trouvé...?» Murmura Sunhee en se penchant vers elle, gardant sa main au chaud dans la sienne.

Un sanglot , puis un autre. Marie pleura pour la première fois devant la jeune femme et laissa tout couler. Durant de longues minutes. Sunhee lui aurait bien laissé des heures , le cœur brisé de voir son amie dans un tel état. Elle passa les bras autour de ses épaules pour la tirer doucement contre elle.

« Sunhee... c'est horrible. Jai rien pu faire... on m'a interdit d'en parler...» Elle renifla et leva son visage larmoyant vers elle. « Il faut que tu m'aides... je t'en supplie.»
« Je ferais de mon mieux promis.. mais dis moi. Qu'est ce qu'il s'est passé ??»
Prête à accompagner son amie dans ses pleures, elle la serra un peu plus fort contre elle tandis que Marie éclatait à nouveau en sanglot.

« E-Elle... ma mère est victime de trafique d'être humain... »

La révélation fut comme un coup de poignard dans le dos. Sunhee écarquilla les yeux face à cette réalité loin de celle qu'elle s'était imaginée. Marie continua de parler, reniflant et tentant de calmer ses pleures. Du revers de la main elle essuya ses larmes.

« Mon père est également derrière tout ça. J'ai fait mes recherches. Ça aurait été suspect que je revienne pas... mais je voulais te prévenir. Il me trace sur tous mes réseaux, surveille mes moindre faits et gestes mais avec un ami là-bas j'ai pu avoir des informations.»
« J'ai remarqué. Les caméras dans son appartement... son comportement si étrange...»
« Sunhee. Tu es toi aussi en danger.»

La concernée fronça les sourcils et fixa la demoiselle dans ses bras. Son cœur battait un peu plus vite encore, réveillant une douleure légère. Marie se redressa, l'expression de son visage plus sérieux que jamais.

« Choi Sarang ça te dit quelque chose ?»

Bien sûr que ça lui disait quelque chose. Ça lui parlait même très bien. D'une main légèrement tramblante, Sunhee deplia sa jambe et souleva le pant de son survêtement.

Choi Sarang
7 juillet 2000

En petite lettre script et l'encre noir était destiné le tatouage sur son mollet droit.
Il cachait une petite cicatrice légèrement visible.

« Ton nom figure dans leur base de données ainsi que celui de ma mère et d'autres. Mais ce n'est pas tout... il y aussi ta date de naissance, ta photo, celle de ton père aussi à côté et... ta date de décès. »

Serrant les draps de ses phalanges tramblantes, Sunhee - ou Sarang - tentait de digérer ces nouvelles informations. L'air lui manquait mais elle tenta de faire fit et de se concentrer sur le présent. Sa conscience lui criait que son père pouvait être en danger lui aussi.
La main de Marie dans la sienne la ramena à la réalité.

« Q-Quelle date...?» Demanda t-elle, le regard légèrement tramblant.
« Le 11 septembre 2010... murmura Marie.»
« La date de mon accident... »

Le silence régna dans la chambre où les deux amies se regardèrent avec insistance. La peur et la colère coulant dans leurs veines.
Soudainement, les secondes semblèrent s'accelerer, tel un sablier s'écoulant à vitesse grand V.

D'un accord commun, d'une complicité sans nom, leurs regards parlaient pour eux. En silence, elles discutaient sans un mot: elles se comprenaient.

« Il faut qu'on se sauve.»
« Et qu'on sauve également ta mère. »
« Mais qu'on trouve de l'aide aussi. Ceux qui sont derrière tout ça sont dangereux...»
« On doit.. faire attention à ton père.»

Marie hocha lentement la tête tandis que Sunhee réfléchissait longuement. Elle leva subitement la tête et fit un bon de son lit, manquant de tomber par terre.

Elle ouvrit un premier tiroir de sa commode et le vida entièrement sous le regard curieux de Marie. Puis elle prit sa chaise de bureau et la poussa contre la bibliothèque de sa chambre - seule qu'elle possédait - et monta dessus.
Elle prit un fin livre parmi tant d'autres, et en sortit une fine clé des pages et soupira de soulagement de ne pas l'avoir égarée.

« J'ai l'adresse de mon père. De son lieu de travail. Il m'a dit de venir qu'en cas d'extrême urgence. C'est un lieu qui ne figure sur aucune carte de la ville.»

Elle ouvrit le fond du tiroir pour en sortir un carnet, un cahier de brouillon datant de 2016, un peu cornu. Elle tourna rapidement les pages et un papier plié tomba à ses pieds. Elle se pencha pour le ramasser et se mit à sourire.
Quelques mots étaient griffonnés sur le papier chiffonné.

[ Derrière le temple de Samgaksan Geumsunsan. Centre 4 , Han Jiwa.]

« On y va demain. »

À suivre~

X X X

Voilà pour ce second chapitre ~
J'ai aimé l'écrire ! J'espère qu'il vous plaira ~

À bientôt ~

Cam ♡