Prologue
- Anastasia qu'est-ce que tu fais ? M'appelle Tristan pour la troisième fois.
Toujours sous le choc, je ne réponds pas. Comment le pourrais-je alors que ma vie vient tout d'un coup d'être brutalement bouleversée ?
L'esprit confus, mon regard fait le tour de la pièce sans savoir ce qu'il recherche. Je suis dans la salle de bain, toujours assise sur les toilettes. Dans le coin sur ma droite se trouve la baignoire. En face j'aperçois mon reflet dans le grand miroir mural qui surplombe le lavabo. Je croise mon regard dans la glace et je peux constater le trouble régnant dans mon âme que trahissent mes yeux bleus. Puis, mon regard s'accroche à la fenêtre ouverte qui donne sur les sous bois. Dehors, le soleil brille au milieu d'un ciel sans nuage. C'est une parfaite journée qui s'annonce. J'entends un chardonneret chanter au loin dans les bois. La beauté de sa voix me transporte un instant loin de ma salle de bain et de ce que je viens de découvrir.
Des petits coups agacés me parviennent du panneau en bois de la salle d'eau.
- Ana, bordel on va être en retard ! S'écrit mon Chasseur en s'attaquant à la porte qui me sépare de lui. Tu veux réellement être en retard au mariage de ton meilleur ami ?
Le mariage de mon meilleur ami. C'est vrai, après de longs mois où ils se sont cherchés, Amarok a finalement fait sa demande à Eléonore. Cette dernière, folle de joie, m'a demandé d'être sa demoiselle d'honneur. J'en suis très honorée, mais là tout de suite je ne peux me réjouir de rien.
- Ouvre Ana ! Est-ce que tout va bien ?
Cette fois je perçois de l'inquiétude dans la voix grave de Tristan.
Si je ne réponds pas il va finir par enfoncer la porte. Ce qui serait vraiment dommage car elle est faite d'un beau bois de chêne. J'essaie de desserrer ma gorge et d'une voix que je veux assurée, je réponds au Chasseur :
- Désolée, tout va bien, j'arrive dans deux minutes.
J'entends un soupir de l'autre côté de la porte puis des pas qui s'éloignent.
À mon tour, je pousse un soupir tremblant. Je me lève et la fraîcheur du carrelage blanc semble me réveiller de ma torpeur. Je jette un dernier regard sur le petit objet rectangulaire que je tiens dans la main avant de le faire disparaître avec ma magie.
"Il va falloir lui dire" Me souffle ma conscience.
Oui, mais pas maintenant. Plus tard. Après le mariage d'Amarok.
J'espère simplement qu'il va bien réagir.
Après tout, devenir père à vingt-quatre ans peut faire peur.
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