Chapitre 55
Diane
Je sens Théo tressaillir contre moi. Je stresse, j'ai peur qu'il ne ressente pas la même chose. Il desserre son étreinte autour de moi et se recule de quelques centimètres. Pendant une seconde, je crois qu'il va me rejeter. Mais au contraire, il se penche vers moi tout en posant délicatement sa main sur ma joue. Il m'attire vers lui et dépose ses lèvres sur les miennes. Je ferme les yeux, savourant son contact et réponds à son baiser.
Je passe mes bras autour de ses épaules et me colle à lui. Nous nous embrassons avec avidité. Chaque parcelle de mon corps se tend vers lui, recherchant ses caresses. Je deviens ivre de son baiser. J'aime le sentir contre moi, j'aime quand il me touche, j'aime quand il m'embrasse, je l'aime.
Mais très vite, je veux plus. Il m'a tellement manqué, je veux le sentir au plus profond de moi, je veux ne faire qu'un avec lui. Je tire sur ses cheveux pour approfondir notre baiser. Théophile ne semble pas mécontent puisqu'il vient titiller ma langue de la sienne. Je gémis faiblement, des vagues de plaisir faisant trembler mon corps. C'est la première fois que j'embrasse quelqu'un et je dois avouer que ça a tout pour me plaire.
Une chaleur inconnue se propage dans tout mon corps, j'ai l'impression d'être en feu. Je détache mes lèvres des siennes pour l'embrasser sur la mâchoire. Je l'entends haleter alors qu'il cherche à reprendre son souffle. Ses mains ne sont pas en reste, il caresse tout mon corps, partant à sa découverte. Des sentiments que je n'avais jusque là jamais ressentis m'envahissent. Un mélange de bonheur, de plaisir et d'excitation. Je glisse une main sur son torse, voulant le toucher à mon tour. Mais tous ces tissus me gênent et m'exaspèrent. J'attrape alors le bout de son t-shirt et le soulève doucement. Il se recule un peu et me regarde droit dans les yeux. Je deviens tout à coup timide et je rougis. Et si il ne voulait pas ?
Je garde mes doigts crispés sur son t-shirt sans oser rien faire. Je suis fortement soulagée quand il attrape le col de son t-shirt et le fait basculer autour de sa tête. Mon cœur bat à la chamade alors que je contemple le torse nu du Chasseur. Je pose la main sur son cœur et la descends la long de sa poitrine. Sa peau est brûlante, Théo frisonne sous ma paume, ses yeux sont luisants de désir. Je souris de le voir ainsi. Il est tellement craquant, il me rend folle d'impatience ! Mon cœur bat à tout rompre alors que je l'embrasse à nouveau et le dirige vers mon lit. Je le pousse dessus et me cale contre lui. Notre désir augmente la température de la chambre de plusieurs degrés. Bien vite, nos couches de vêtements rejoignent le sol. A califourchon sur lui, nous nous offrons l'un à l'autre, parcourant et embrassant chaque partie de nos corps.
***
- Moi aussi je t'aime.
Je regarde Théophile droit dans les yeux. J'y lis son amour et son bonheur d'être là avec moi. Je rougis sous son regard de braise et l'embrasse encore une fois, ravie d'entendre sa confession.
Les derniers rayons de soleil caressent paresseusement mon dos nu. Comblée, je me presse contre mon amant. Celui-ci resserre son étreinte autour de mes reins, entremêlant encore plus nos corps essoufflés. Je lève un doigt pour le passer sur sa petite barbe. Ça lui va plutôt bien, elle le grandi et lui donne un côté sexy. Je remonte mon doigt sur ses lèvres et il l'embrasse tendrement. J'avance ainsi sur son visage jusqu'à arriver sur son front. Mon doigt effleure sa cicatrice sur la partie gauche de son front. Je me souviens m'être demandée d'où elle venait quand nous étions sur la plage.
- Comment tu te l'es faite ?
- C'est ma toute première cicatrice, je l'ai eu à sept ans , lors de mon premier entraînement. A peine trois minutes après le début, je me suis retrouvé à terre en sang. J'ai ensuite passé une semaine entière à l'infirmerie. J'ai pris beaucoup de retard sur mes camarades à cause de ça. J'étais vraiment nul à l'époque, le dernier des jeunes Chasseurs. J'étais tout maigrichon et n'avais aucune force. Mais je me suis entraîné encore plus que les autres, j'allais dans la salle d'entraînement la nuit pour me mettre au niveau. Finalement mes efforts ont payé ! A chaque fois que je vois cette cicatrice je me dis que si je suis assez déterminé, je pourrai tout réussir. Elle me donne du courage.
Je l'écoute attentivement. Est-ce que moi aussi, plus tard quand je regarderai les taillades sur mon front je verrai cela comme un signe de force ? Pourrai-je un jour les voir comme le symbole de ma survie, au lieu d'un symbole de honte ?
- C'est bientôt l'heure du dîner, on devrait se préparer, me glisse le Chasseur.
Théophile m'embrasse sur le front avant de se lever. J'admire ses fesses rebondies avant qu'elles ne disparaissent dans son caleçon. Je me change à mon tour et le suis dans les couloirs du château jusqu'à la salle-à-manger.
Lorsque nous arrivons, Héloïse est déjà attablée devant une grosse portion de lasagne. Nous la rejoignons et nous nous étreignons avec force.
- Tu m'as manqué ma belle !
Je rigole devant son air dramatique et nous nous asseyons. Je vois ensuite Lucas entrer à son tour dans la salle-à-manger. Quand il me voit, il me fait un sourire hésitant mais ne vient pas vers nous, il s'attable avec d'autres Chasseurs. Je hausse un sourcil interrogateur.
- Théo ne lui a pas pardonné de s'être enfuit sans nous sur la plage, me chuchote Héloïse, et je dois avouer que je lui en veux aussi, les Chasseurs sont censés être solidaires, mais lui, il a fuit comme un lâche en vous abandonnant.
Je ne fais pas de commentaire, je les comprends. Durant le repas nous parlons de tout et de rien. Je suis heureuse d'être en compagnie de personnes qui parlent d'autres choses que des événements tragiques, ça change.
A la fin du repas, Théo m'informe qu'il veut me montrer quelque chose. Nous nous éclipsons donc et sortons du château. La température reste agréable malgré l'absence de soleil. Je lui prends la main, voulant retrouver son contact. Sa paume est caleuse et chaude. Je me sens immédiatement mieux.
Nous marchons en silence une bonne dizaine de minutes. Je n'ai aucune idée de l'endroit où nous allons. Il m'entraîne dans la forêt puis nous débouchons dans une petite prairie que je n'avais jamais vue. Il s'agit en réalité d'un cimetière, accueillant une centaine de tombes. Théo zigzague entre les pierres tombales et s'arrête devant deux fraîchement creusées. Sur le première, j'y lis l'inscription : "Antoine Kontez", et sur la seconde "Cloé Angharad".
Je m'accroupie devant les tombes, la gorge nouée par le chagrin. Des fleurs les décorent et égayent un peu ce cimetière lugubre. Leur doux parfum me monte au nez. D'un doigt tremblant, Théo suit le tracé des lettres dans la pierre. Je l'entoure de mes bras et il niche sa tête dans mon cou.
- Cloé et moi sommes sortis ensemble avant qu'elle ne sorte avec Antoine, murmure-t-il, ce n'était pas du tout sérieux entre nous, ça n'a même pas duré un mois ! Je me souviens de la tête d'Antoine quand il m'a avoué être amoureux d'elle, il était tout gêné le pauvre ! Et puis quand je lui ai dit que je n'avais aucun problème avec ça, il a sauté de joie. Ils s'aimaient tellement tous les deux ! Ils formaient le plus beau couple de Chasseurs, je les enviais un peu.
Je l'écoute en silence raconter ses souvenirs de ses amis. Nous restons ainsi un moment, enlacés en face des tombes. Une larme coule de ses yeux et je l'essuie avec mon pouce. Je lui fait un bisous sur la joue pour le consoler. Il me sourit tristement avant de m'embrasser. Ses lèvres sont salées à causes de ses larmes mais son baiser est d'une tendresse infinie.
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