Chapitre 1
Diane
J'écrase brutalement mon réveil du plat de ma main.
Je déteste les lundis.
Je déteste les matins.
Je déteste me lever.
Et plus que tout, je déteste le lycée.
Sans rire je ne comprends pas pourquoi papa m'oblige à y aller, c'est tellement ennuyeux ! Quand j'y pense c'est vraiment injuste, lui n'avait pas à aller en cours tous les matins. Non, papa quand il avait mon âge, avait des cours particuliers le matin et suivait la formation de Chasseur l'après-midi. Sa vie devait être bien plus excitante que la mienne.
Tout en râlant, je pousse mes pieds hors de mon grand lit à baldaquin et sans aucune grâce me laisse tomber à terre. Oui je suis bien trop paresseuse pour me lever tout simplement. Tel un mollusque, je me traîne jusque dans ma salle de bain privée.
Une fois parvenue à destination, je me place devant ma glace et pose mes mains de part et d'autre de mon lavabo. Je fixe ensuite l'image que réfléchie mon miroir.
J'y vois une jeune fille de dix-sept ans, les cheveux noirs ébouriffés. De petite taille et le visage fin, seuls ses yeux atypiques lui permettent de sortir du lot des filles banales. Effectivement, elle possède des yeux vairons : l'un est d'un bleu très clair et l'autre est aussi noir que le charbon. Et malgré sa naissance dans une famille de sorcière très ancienne et des plus respectée, elle ne paraît que très peu sûre d'elle.
Je secoue la tête face à mon regard hésitant, puis entreprends d'enlever le t-shirt large qui me sert de pyjama. Une petite tâche vert foncé sur mon épaule attire mon attention. Je passe doucement mes doigts sur mon tatouage de sorcière. Je retrace les courbes qui relient les trois piliers de notre race : l'aïeule, la mère et la fille.
Comme toujours un sentiment de mal être et de honte me serre la gorge. Mon tatouage est quelque peu différent de celui des autres sorcières. Il est plus petit, moins flagrant et au lieu d'être d'un vert verdoyant il est d'un vert foncé proche du noir.
Et pire encore il n'est apparut qu'à mes onze ans quand il s'est révélé à toutes mes amies lors de leur huitième anniversaire.
Et quand je me suis rendue compte que mes pouvoirs, qui se sont éveillés quelques jours après, étaient extrêmement faibles, j'ai commencé à développer un gros complexe.
Ma mère est de loin la meilleure sorcière de Benevento et sa fille n'est même pas capable d'exécuter correctement un sort de lévitation ! Quelle honte !
Je ferme les yeux un instant, essayant de faire disparaître ce sentiment d'infériorité qui ravage mon être. J'essaie d'oublier les moqueries suscitées par mon manque de pouvoirs et surtout la déception que ma mère doit éprouver en me regardant.
Et voilà cette bouffée d'angoisse qui me reprend, qui me tord le ventre.
J'ai l'impression d'être en décalage avec mon propre monde, de ne pas être à ma place. Et comme la faible que je suis, je sens des larmes s'échapper malgré moi de mes paupières closes. Mon souffle se bloque dans ma poitrine et j'ai soudainement très chaud, j'ai du mal à respirer.
Pourquoi faut-il que je fasse des crises d'angoisse comme cela ? J'en ai tellement marre ! J'en ai marre de devoir sans cesse prouver que je suis bien une sorcière, que j'ai une place à Benevento.
J'ouvre les yeux et fixe de nouveau mon visage dans la glace. Il est rouge et mouillé de larmes, comme d'habitude.
Mais lorsque je rencontre mes propres yeux au travers du miroir, j'y trouve une chose surprenante. Une chose que je n'avais encore jamais vu auparavant.
Au lieu de lire du désespoir et de la faiblesse au fond de mes yeux vairons, j'y rencontre un regard dans lequel j'aperçois une lueur farouche.
Le temps d'une seconde j'ai l'impression de voir une autre personne, une battante. Puis cette illusion disparaît pour laisser place à l'image d'une pauvre fille paumée.
Comme toujours, je me mets à compter mes respiration pour me calmer. C'est la seule chose qui m'aide à stopper mes crises d'angoisse.
Ces derniers temps elles se sont multipliées, et je ne connais toujours pas la raison de ces crises.
Maman dit que c'est parce que je suis trop dure envers moi même. Mais c'est plutôt comme si mon corps se rebellait, qu'il essayait de me dire que quelque chose n'allait pas.
Une fois ma respiration de nouveau normale, je m'empresse de prendre une douche froide. Ensuite, je prends le temps de masquer mon moment de faiblesse en appliquant un peu de maquillage. Je camoufle mes paupières rouges et gonflées par du fond de teint. Mais comme je déteste attirer l'attention, je ne mets ni rouge à lèvres, ni fard à paupières. Quand à mes yeux, il sont suffisamment bizarres, pas besoin de les embellir et d'attirer les autres regards.
Une fois prête, j'attrape mon sac de cours et descends quatre à quatre l'escalier en bois du manoir que j'habite avec mes parents. Je rentre dans la cuisine où j'attrape une pomme avant de sauter dans ma voiture direction l'enfer...
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Voilà le premier chapitre de Chasseuse dans l'âme où vous avez fait connaissance de l'héroïne de l'histoire : Diane !
Laissez des commentaires pour me dire ce que vous pensez de ce nouveau personnage.
Et désolée si il y a des fautes d'orthographe 😁
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