Chapitre 43


Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas ressenti ce genre d'émotion. Je peux dire que je me suis fait ma place ici et que désormais j'appartiens à ce monde.

Quand l'attroupement s'est dissipé, je me dirige vers mes amis les yeux pleins de larmes.

-Merci pour tous, dis-je dans un murmure.

-C'est normal Eliza, commence Mathis, nous tenons tous beaucoup à toi et tant de choses se sont passées depuis ton arrivé ce qui te rend comme une légende, notre légende vivante que nous nous devons de protéger coûte que coûte.

-Et puis, enchaine Lucas un sourire aux lèvres, on t'aime beaucoup !

Antoine qui n'avait rien dit jusque-là s'approche de moi et m'enlace de ses deux bras puissants. Je ne peux m'empêcher de lui rendre son étreinte tout en observant les deux autres jeunes hommes qui se lancent des regards complices.

Mathis est très réservé, enfin de ce que l'on m'a dit, mais en ma présence je n'en ai pas l'impression. Si j'ai bien compris, avant, il ne parlait pas à Antoine ou Lucas mais maintenant tout a changé. Ils se parlent et à les voir ainsi on dirait qu'ils se connaissent depuis très longtemps et ça c'est un peu grâce à moi.

Mathis avait belle et bien raison, tant de choses ont changé depuis mon arrivée. J'ai en quelque sorte changé le monde.

Je ne suis pas un héros, je ne le serais jamais mais ici le monde a changé et j'ai rien fait pour. Je n'ai pas cherché à changer ce monde, j'ai surtout cherché à m'y intégrer or je ne suis pas passée inaperçue.

Le fait de penser que je peux peut-être apporté ne serait-ce qu'une once de bonheur aux habitants du Manoir fait que mon sourire ne cesse de s'agrandir.

-J'ai encore besoin d'un peu de repos et bien j'aimerais me changer aussi, dis-je en montrant les vêtements de l'infirmerie que je porte encore.

-Bon alors on va te laisser, répondit Lucas.

Le petit groupe de garçon repartit bien qu'hésitant au début. J'avais aussi besoin de me retrouver dans des lieux familier et SEULE.

Mes vêtements sentaient l'hôpital, je me dirigeai vers mon placard où je sortis un simple jogging ainsi qu'un t-shirt.

Je voulais reprendre très rapidement l'entrainement et pourquoi pas partir en mission si cela me permettait de venir en aide à d'autres jeunes ?

Mes blessures étaient complétement guérit et désormais, je récupérais toutes les forces que j'avais pu perdre.

La pratique aux cours m'a été certes interdite mais je vais y retourner et pourquoi pas tenter de pratiquer seule dans mon coin à l'abri des regards ?

Un cours de méditation va bientôt débuter et malgré que j'aie pu dire à mes camarades que j'avais envie de me reposer, je ne le pense pas du tout ! J'ai besoin de m'entrainer, de m'améliorer pour ne plus être retenu une nouvelle fois en « captivité », j'ai besoin de pratiquer car je veux retrouver mon potentiel rapidement et que j'aimerais fortement me rendre utile.

L'impression de ne servir à rien est horrible, l'impression d'être un boulet l'est tout autant. Si je suis ici ce n'est pas pour regarder le temps passer mais pour aider les autres.

Avant de partir je prends le temps de manger et de boire car mon corps le réclame tout le temps.

Les cours de méditations sont les seuls que je peux réellement pratiquer bien que je doute que Mathis m'autorise à faire tout ce que je veux.

Sur le chemin, tout le monde me jette un coup d'œil : tantôt inquiet, tantôt fier. Je n'ai que pour seule envie que celle de crier à tout le monde que je suis guérie, que je vais bien et que je n'ai pas besoin que l'on s'inquiète pour moi, que je peux reprendre une vie normale. Pourtant je ne fais rien et je continue d'avancer, de me diriger vers la salle de méditation.

J'arrive quelques minutes en avance et me retrouve seule dans la salle avec Mathis qui ne m'a pas encore remarqué. Je me dirige droit sur lui à pas de loup puis je lui saute sur le dos.

Seulement je n'avais pas pensé que ses sens étaient presque autant aiguisé que les miens et qu'il avait entendu ma respiration.

Au dernier moment, il se retourne et me plaque au sol. Nos souffles sont proches et presque synchronisés, un sourire s'étire sur mon visage tandis que je me débats gentiment essayant de le retirer de moi. Cette proximité m'est inhabituelle et presque gênante pourtant je ne ressens pas la moindre gêne quand je suis avec lui. Je suis bien, je me sens en sécurité et enveloppée dans une bulle protectrice et chaleureuse. Je crois que les sensations que j'éprouve se trouvent partagées par mon camarade car son regard et tout aussi illuminé que le mien. Ses yeux verts sont d'une beauté à couper le souffle et tandis que je le regarde droit dans les yeux, son œil gauche change de couleur et devient bleu. Bleu comme lorsqu'il se transforme.

C'est alors moi qui brise le silence qui régnait entre nous :

-Tu vas te transformer ?

-Euh... Non pourquoi ?

-L'un de tes yeux devient bleu, comme lorsque tu t'étais transformé dans la forêt l'une des premières fois que je t'avais vu.

-C'est bizarre... non je ne vais pas me transformer.

Son regard, son sourire, rien ne changea durant les minutes qui suivirent. Nous ne bougeons pas, nous restons là, l'un sur l'autre sans rien échanger à part des regards complices. Seulement d'autres personnes commençaient à arriver et des raclements de gorges se font retentir dans la pièce.

Mathis décide de rompre ce contact et m'aide ensuite à me relever. Les regards étaient braqués sur nous, les deux seules personnes au centre de la pièce.

-Fais attention à toi pendant les exercices Eliza, chuchota-t-il, et tu m'appelles au moindre souci ok ?

Pour toute réponse, j'hochai la tête de haut en bas et partis me mêler aux autres élèves.

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N'y aurait-il pas un petit rapprochement entre Mathis et Eliza? Et qu'est-ce que ce dernier peut-il bien signifier?

J'espère que ce chapitre vous aura plu :) !!

LCSkull

28/06/2017


Chapitre réécris le 04/08/2017

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