Chapitre 6

Mon père s'affola, attrapant des affaires par-ci par-là. Il avait récupéré l'arme du coffre-fort. Celle qui sortait si rarement de là que je ne l'avais vue que deux fois en dix-sept ans. Il s'était promis de ne plus jamais tirer sur d'autres personnes, mais il avait l'air prêt à le refaire, ce soir-là. Jamais, au grand jamais, je ne l'avais vu dans cet état. Des gouttes de sueur coulaient de son front, et il tremblait cruellement. Dans sa course folle, il était dans un autre monde complètement détaché du nôtre, où l'on existait plus. Ou peut-être qu'on y existait trop.

— Bon sang, Vince, regarde-moi ! enjoignit ma mère.

Il s'arrêta enfin, mais je sentais qu'il voulait déjà repartir à ce qu'il faisait.

L'escalier grinça derrière nous : Mei avait abandonné le plaid que je lui avais prêté pour comprendre avec nous ce qu'il se passait.

— Ils arrivent. L-les s-soldats, la Garde, ils v-viennent p-pour nous tous, bégaya-t-il avant de reprendre son élan vers je-ne-sais-pas-trop-quoi.

— Mais comment ? Comment ils ont su ?! l'interrogea ma mère.

Il était trop concentré dans la recherche de ses mille objets, imperturbable, partant dans tous les sens, de la cuisine à sa chambre, passant par le dressing et prenant soigneusement toutes les économies du coffre-fort. Si même le Général de la Garde avait perdu son sang-froid, qu'est-ce qui allait advenir de nous ?!

— Mei, tu crois que tu peux faire quelque chose pour le soulager ? demandai-je, même si ça devait enfreindre ces règles qu'elle s'était imposée.

— Tant que tu me demandes pas de lire ses pensées, je peux essayer, oui.

Alors qu'il enfouissait le plus possible de nos affaires dans un large sac de voyage, Mei intervint derrière lui, mais dès que ses doigts plein de bagues entrèrent en contact avec ses tempes légèrement ridées, il réagit soudainement. En une fraction de seconde, le corps de mon amie passa au-dessus de celui imposant de mon père, avant de se retrouver immobilisé sur le canapé.

— Vince, calme-toi ! cria ma mère alors que Mei était toujours bloquée par son bras.

Tout à coup, mon père fut propulsé quelques mètres en arrière avant de percuter le mur derrière lui, brisant certains cadres posés dessus. Mei venait d'utiliser ses pouvoirs contre lui ?!

Ma mère s'empressa de rejoindre mon père. Il était secoué par ce qu'il venait de se passer, son dos appuyé sur la façade contre laquelle on l'avait envoyé, des débris de verre de nos photos tout autour de lui.

— Qu'est-ce que t'as fais, Mei ?!

— J-je.. d-désolée, j-j'ai perdu le contrôle une s-seconde, bafouilla-t-elle en panique.

En se relevant, mon père haletait. Il saignait légèrement au milieu des poils de son bras. En ouvrant et fermant sa main à plusieurs reprises, on aurait dit qu'il voulait voir qu'il n'y avait aucun problème. Tout avait l'air bien. Et j'avais l'impression que j'étais celui le plus sonné avec tout ça.

Mei était paralysée sur le canapé, soumise à de nouveaux tremblements.

— C-c'est rien, les pouvoirs ont toujours été instables, défendit-il.

— Mei, ma puce, ça va aller, s'approcha d'elle ma mère.

Elle posa ses mains sur les siennes, pour la rassurer. Etais-je le seul à être inquiet qu'elle n'était pas en pleine connaissance de ses compétences élémentaires ?! Elle était dangereuse, même si elle restait avant tout mon amie. Si elle n'avait pas une maîtrise minimale de ses pouvoirs, on pourrait un jour en payer le prix. Peut-être que je me trompais, que j'étais complètement à côté de la plaque. Après tout, moi, je n'avais rien d'extraordinaire. Et avec ce que je savais sur les élémentaires, je ne crois pas que je voudrais l'être, honnêtement. Pourtant, si ma vie avait été différente et que j'en avais été doté, j'aurais tout fait pour avoir sans cesse le contrôle : je ne pouvais pas risquer de mettre en danger mes proches. Mais tout ça était sûrement au-delà de ce que j'étais capable d'imaginer, et Mei avait probablement déjà ce conflit intérieur en elle, de lutter contre son pouvoir.

En fait, je n'en savais rien. Parce que j'avais tout découvert à peine deux heures avant.

— J-je suis v-vraiment désolée...

— C'est pas grave, ma puce, c'est pas grave, rassura ma mère en revenant vers elle, posant une main dans ses cheveux bouclés.

Je ne savais pas quoi faire.

Entre mon père et ses alertes qu'on ne comprenait pas, ma mère et ses révélations du soir, Mei et ses pouvoirs incontrôlables, j'avais l'impression d'être une pièce en trop sur l'échiquier. Et le silence qui s'était installé sous les pleurs de mon amie me torturait.

— Papa, tu peux nous expliquer ce qui se passe ?

Il s'approcha du sac de voyage qu'il avait rempli frénétiquement quelques instants plus tôt, et j'avais peur qu'il ne reparte dans son sprint inarrêtable. Mais en se penchant de gestes lents pour continuer à rembourrer nos affaires, il toussa deux trois fois, de quoi s'éclaircir la gorge.

— J'ai emmené les fugitifs dans un endroit sûr, comme prévu. Une planque que tous les membres de l'ODE connaissent.

Mei se racla la gorge, comme pour indiquer qu'elle, elle n'en savait rien.

— Puis en arrivant à l'hôpital pour déposer les membres de la Garde, quelque chose n'allait pas... Je les sentais, si nombreux, ces regards qui se posaient sur moi comme on dévisagerait une cible. Les gardes, là-bas, c'est moi qu'ils voulaient. J'étais leur unique objectif.

Il prit une pause, continuant à fixer son bagage désordonné, comme pour se remettre de tout ce qui venait de se passer. Et il se remémorait de tout, d'une précision tellement impressionnante. Personne, dans la Garde, ne pouvait remettre en question ses aptitudes. Et ce n'était pas pour rien qu'il était leur Général.

— C'est moi qui les ai formés. Je connais leurs tactiques, leur manière de penser, et peut-être leur matricule à chacun. Et là, ils parlaient entre eux dans leur radio, et j'ai su en les voyant m'éviter du regard que j'étais en danger. Et vous avec moi. Alors j'ai repris le volant aussi vite que possible, et on en est là, maintenant.

Un calme impénétrable était retombé sur la pièce, tandis que les bras de mon père se contractaient sous la nervosité, l'un toujours taché d'un peu de sang. Ses veines avaient l'air prêtes à exploser dès qu'il relâcherait la pression. Là, c'était sûr : je ne l'avais pas vu un seul jour dans un état pareil.

— On va s'en sortir, murmura ma mère, alors que le doute se lisait dans ses propres yeux.

— C-c'est trop tard. Ils.. ils sont là, soupira Mei en portant sa main à son oreille.

Et tout à coup, j'avais l'impression de revivre la même scène que plusieurs heures auparavant : des phares vinrent briser l'obscurité en nous illuminant, projetant les plumes brodées sur nos rideaux tout droit sur les murs.

— C'est trop tard pour reculer, maintenant, se résigna mon père.

Il rattrapa son pistolet aussitôt, et ma mère se jeta sur son sac à main pour en attraper un autre, plus petit. Elle qui prônait tellement son pacifisme et sa bienveillance, depuis quand elle en avait un, elle aussi ?! Tout allait trop vite. Mes proches étaient tous des agents d'une organisation secrète... C'était une blague, c'est ça ?! Je ne m'étais pas réveillé d'un énième cauchemar ? Dites-moi que ce n'était que ça, parce que j'étais largué. Complètement.

— Mei, tu crois que tu pourrais les repousser avec nous ? interrogea mon père dans un ultime espoir.

Elle hocha la tête, mais pas du sens qu'on l'aurait espéré. L'expression épuisée sur son visage, Mei avait rarement été aussi exténuée. Et j'avais peur d'en être en partie responsable. Non, non, non. Elle m'avait menti, c'était elle, et elle-seule, la fautive.

— J-je suis désolée.. souffla-t-elle d'une voix à peine audible. Je n'arrive plus à bouger le moindre objet.. Peut-être que si je n'avais pas paniqué, j'aurais-...

— ...On va se débrouiller sans ! Ne t'en fais pas, ma puce, ce n'est pas ta faute.

Je m'élançais vers les rideaux pour les fermer, mais mon père me retint par le poignet.

— Ne t'approche pas de la vitre !.. s'écria-t-il. À l'étage, vite !

Cachés dans ma chambre, Mei derrière ma mère, camouflées par mes chemises et mes sweats, et mon père et moi, dans l'autre partie de mon dressing, où mes bas nous dissimulaient un minimum. Mes parents étaient à peine visibles, visant ma porte sans broncher, leur arme se fondant eux-mêmes entre mes vêtements.

Une boule s'était formée dans mon estomac. Espéraient-ils vraiment faire face à la puissance de la Garde, armée jusqu'aux dents et déterminée à nous capturer ? Mon père l'avait bien dit : c'est lui qui leur avait tout appris. S'ils étaient aussi performants que lui, on n'avait pas la moindre chance. Et garder espoir était dérisoire.

Un gigantesque Boum fit trembler les façades de la maison, et un second s'ensuivit : on aurait dit que la porte d'entrée venait de s'écraser violemment au milieu du salon. Les meubles semblaient être poussés dans tous les sens, les bruits de pas se propageaient dans chaque recoin, et les marches de l'escalier commencèrent à grincer sous le poids des soldats : ils arrivaient. C'était terminé. Il n'y avait plus d'issue. L'épine dans mon cœur revint, en même temps qu'une immense oppression qui me contracta le reste du torse, alors qu'ils se rapprochaient de plus en plus.

Soudain, la porte fut brusquement ouverte par deux soldats de la Garde, et les murs se remirent à vaciller. Chacun d'entre nous retint son souffle, priant pour qu'on ne nous découvre pas. L'un des assaillants lança un regard acéré autour de la pièce, scrutant rapidement tous les détails observables.

— Généraaal... cria-t-il d'une voix provocante. Vous êtes là, on le sait. Sortez, qu'on discute.

— Leçon numéro 17, intervint l'autre homme, lorsqu'il faut passer inaperçu, cachez tout indice qui mène à vous. Votre voiture, monsieur, et ces éclats de verre dans le salon, vous n'écoutez pas vos propres conseils, ria-t-il de mon père.

— Vous savez, on n'est pas les seuls à vous vouloir mort. Le Sénat parle sur vous, le sous-général Ovylon aussi, et plein d'autres encore. En travaillant avec les élémentaires, vous avez signé votre arrêt de mort, et celui de tous ceux que vous aimez. Félicitations, traître.

Le silence sans fin semblait suffir à se défaire de ces deux hommes : ils avaient l'air prêt à s'en aller, insatisfaits de ne pas avoir déniché ceux qu'ils cherchaient. Mais alors qu'ils allaient franchir la porte, je n'entendais plus que les pas de l'un d'entre eux, comme si le second s'était arrêté d'un coup.

Non, ils étaient toujours là. À nouveau dans mon champ de vision limité, ils pointaient leur arme droit vers le dressing où étaient cachées Mei et ma mère, fixant à la fois le sol et le meuble vers lequel ils s'approchaient. La sueur coulait du front de mon père, qui s'agitait à chaque pas plus près de sa femme.

Deux coups de feu.

Et.. et ils étaient morts. Morts, au milieu de ma chambre. Morts. Ils étaient morts.

— Et leçon numéro 1 : ne jamais baisser sa garde, bande d'enfoirés, rétorqua mon père avant de claquer la porte.

Mais aussitôt il prononça ces mots que sa capacité à respirer se mit à défaillir.

Et Mei fixait les gardes, horrifiée.

Quant à moi, je n'osais plus bouger, bouche bée devant ce massacre. Mes jambes ne frémissaient plus, et mon cœur battait lentement. Trop lentement. J'étais paralysé. La mort était juste devant moi, aussi poignante que Mei l'écrivait, aussi violente que mon père le disait. Ils étaient morts. Morts juste devant moi. Devant moi. Morts.

— Vince, reprends-toi ! Pour moi, pour les enfants, il faut que tu reviennes à toi !

Le bruit assourdissant des pas désordonnés qui grouillaient autour de nous me déstabilisait, alors qu'une plus grande menace arrivait. Mes pieds baignaient dans le sang. La nausée montait jusqu'à ma gorge, et d'une seconde à l'autre, j'étais prêt à vomir tout ce qui pouvait l'être.

Mon père, pris de vertiges, marcha hasardement vers mon bureau, qu'il traînait à la force de ses bras dans la flaque rouge carmin qu'il avait créée à coups de balles, avant de le plaquer contre la porte. Puis, sur mon lit, il attrapa mes draps, ma couette, mon plaid, mes coussins, et il balança tout par ma fenêtre. Ils trempèrent dans le sang des soldats morts. Mes poufs n'y échappèrent pas, et ma mère était même prête à jeter mes habits, et pourquoi ? Je ne savais pas. Impossible de prédire ce que mon père faisait. Il venait de tuer deux personnes, comme ça, alors comment j'étais censé deviner ce qu'il était encore capable de faire ?

— Kyon, Mei... Vous allez devoir sauter.

J'étais trop sous le choc pour répondre, et réaliser.

De toute évidence, je n'étais pas fait pour le combat. Si on me parlait de sang-froid, j'aurais répondu câlin, aussi bêtement que ça pouvait paraître. Le calme, je l'avais — plus ou moins —, mais le courage, on en était loin. Des fois, je regrettais le faux pacifisme que m'avait transmis ma mère : pour tout ça, j'étais faible.

— Allez-y, on sera juste derrière vous ! souligna ma mère.

Pardon, quoi..? Le saut depuis ma fenêtre, ce n'était pas une blague ?!

— Comme on n'a pas de porte arrière, ils auront bouclé uniquement l'entrée. Il ne devrait y avoir personne, dans la ruelle, indiqua mon père en continuant de cibler la porte de ma chambre.

— Et vous ?! On peut pas vous laisser là ! rétorqua Mei alors que j'avais l'impression d'être déphasé tellement tout paraissait irréel.

— Naia vous l'a dit, on vous rattrapera !

Le regard de Mei alternait entre mes parents, la fenêtre et moi. Elle était aussi dépassée que moi, visiblement. Et le temps manquait : les secondes s'écoulaient et l'artillerie lourde s'annonçait à l'intérieur de chez nous. Mes parents avaient raison, on devait s'en aller.

La poignée de ma porte était agitée dans tous les sens. Les gardes étaient là, et notre unique et dernière issue devenait de plus en plus claire : c'était soit la fenêtre, soit la mort.

— CHARGEZ ! cria un garde de l'autre côté.

— Kyon, on doit filer !

Elle avait raison. Mais s'ils nous suivaient pas ? Qu'arriverait-il à mes parents s'ils ne parvenaient pas à rester derrière nous ? Est-ce qu'ils en étaient conscients ? La main moite de Mei se joignit à la mienne alors qu'on s'éloignait d'eux, de plus en plus proche d'un saut du haut du premier étage.

Ma porte fut soudain propulsée alors que mon amie m'attira dans sa chute. Je sentis l'adrénaline s'écouler de bas en haut dans tout mon corps, alors qu'un craquement vint nous recevoir dans la ruelle. En tentant de me redresser, je me relevai vers le sol.

— Hé, ça va ?! se pressa Mei vers moi.

Ma cheville. Je ne sentais pas la douleur, mais elle était là. Le craquement, c'est de là qu'il venait. C'était sûr.

— Allez, Kyon... On doit continuer !

Elle plaça mon bras autour de son cou, comme des soldats soutiendraient des blessés sur le front pour retourner en sécurité, mais mon regard ne voulait pas quitter l'endroit par lequel nous nous étions échappés. Ils étaient toujours coincés, et on les avait quittés à un moment critique. Il fallait qu'ils aillent bien. J'avais besoin de les savoir en vie, même sous le bruit des coups de feu.

On s'éloignait, encore et encore, au milieu du froid de la nuit. Mais c'était trop simple. Notre échappatoire ne présentait quasi pas de difficulté, si on omettait ma cheville. On ne pouvait pas avoir autant de chance. Et pour une fois, j'avais raison de le penser : les soldats avaient changé de tactique, contrairement à ce que pensait mon père, et ils avaient aussi bouclé la minuscule allée qu'on utilisait pour nous enfuir. Les fusils pointés vers nous, c'était fini. Mei n'avait plus d'énergie, et j'étais blessé — qu'aurais-je bien pu faire, de toute façon ? On était fichus.

— Dommage qu'une si jolie jeune fille soit une méchante élémentaire, s'approcha l'un des cinq gardes en portant sa main gantée vers la joue de mon amie.

— Ne la touche pas ! m'enrageai-je.

En m'élançant vers lui pour l'en empêcher, la seule chose que j'obtins fut un aller direct vers le sol glacial. Avec mon articulation dézinguée, tenter ne serait-ce qu'un pas, c'était de la folie. L'un s'abaissa à moi, et écrasa son mégot qu'il venait de terminer à quelques millimètres de mon visage, laissant la fumée qui en dégageait m'obstruer les narines. D'un sourire provocateur, il confirmait ce que je savais déjà : j'étais impuissant. Peu importe face à qui, je n'avais aucun pouvoir, aucune opportunité de remporter. Si seulement j'avais été plus...-

Un coup de pied dans l'abdomen, et du sang s'éjecta de ma bouche, alors que je voyais du coin de l'œil Mei être plaquée contre un mur, se débattant du mieux qu'elle pouvait. J'étais la victime d'un seul d'entre eux, et elle devait affronter les quatre autres. Elle essayait de se battre, de les frapper pour les repousser. En vain. Elle était dépendante de son pouvoir, et moi de mes parents.

— Sales rats, vous allez nous rapporter gros au Siège de la Garde, se satisfit un autre soldat en posant sa main sur le visage de Mei.

— LÂCHEZ-MOI, s'écria-t-elle d'une voix brisant la nuit.

— Dégagez vos pattes d'elle, bande d'enfoirés !

Un autre coup dans mon corps.

J'avais l'impression que c'était la fin, que nos combats s'achevaient là, sous la cruauté du système que mon père s'était efforcé d'améliorer de par son rang. Mais ça n'avait servi à rien, à en juger là où nous en étions.

Le garde qui s'acharnait sur moi s'apprêtait à m'en envoyer un ultime. Le coup de grâce, que de tuer le fils d'un général qui ne promouvait pas les mêmes valeurs que sa patrie. Et pourtant, rien. Les yeux fermés, cet énième supplice ne venait pas me percuter. Et en rouvrant les yeux, deux hommes en costard, dont l'un tendait sa main vers les quatre attaquants de Mei, le mien ayant déjà disparu. D'une seconde à l'autre, ils se retrouvèrent aspirés par le sol, comme s'ils étaient attirés par un trou noir sous leurs pieds, expulsés à jamais dans un vide intersidéral. Qui étaient ces gens ?!

— Agent Quinn, se présenta l'homme qui était resté stoïque sans rien faire, et voici l'Agent Karson. Suivez-nous, si vous tenez à la vie.

— Attendez ! Mes parents, avec vos pouvoirs, vous pourriez les..-

Une explosion surgit derrière nous. Tout droit venant de ma maison.

Non.

Non, non, non.

NON.

— PAPA, MAMAN ! criai-je, au sol, alors que tout ce que je connaissais disparaissait sous les flammes qui m'avaient aussi volé mes parents.

— Je suis vraiment désolé, petit, mais il faut partir ! me traîna le prénommé Quinn.

Pitié, il fallait que ce soit un cauchemar.

Je devais halluciner, ça ne pouvait pas être vrai. Elian, mes parents, ma maison. Tout partait en fumée. Comment tout ce qui se passait pouvait s'avérer réel ?!

Les vitres teintées de la voiture noire dans laquelle ils m'avaient forcé d'aller me séparaient de tout ce qui faisait ma vie. Puis des dizaines de mètres, et des centaines, avant que plus rien ne subsiste de toute mon histoire.

Black-out.

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