8. Pas d'Vespa
Le soleil pointait le bout de son nez en travers des stores à moitiés fermés de la chambre de Rémi.
Vincent ouvrit doucement les yeux qu'il se frotta vigoureusement, et prit quelques minutes à sortir complètement du sommeil.
Sa tête était posé sur le torse nu de Rémi, ce dernier, profondément endormi, entourait son dos d'un bras.
L'Alien se dégagea de l'étreinte de son ami, et prit d'une soudaine envie pressante, fila en direction des toilettes.
Ayant finit sa commission matinale, il prit son téléphone, et retourna dans le lit, prenant cette fois-ci, ses distances avec Rémi.
Mais, quelques minutes plus tard, l'endormi l'attrapa dans ses bras comme un doudou, et le serra fort contre son torse.
« Putain » pensa Vincent.
« Je fais comment pour respirer moi maintenant ? »
Il se tortilla, toujours emprisonné dans les bras de Pex, se trouvant une position qui serait plus confortable pour les deux hommes.
Il réussi à attraper son téléphone, et continua de scroller sur Instagram.
Mais, manque de chance, peu de temps après, son portable s'éteignit dans ses mains, à court de batterie.
« Merde... »
D'un lancer habile, il réussit à le jeter sur une chaise où traînait une petite montagne de vêtements sales.
Le rangement et Rémi, ça faisait deux.
Vincent aurait pu se dégager de l'étreinte insistante du bouclé, mais par grosse flemme et compassion pour le sommeil de son hôte, il resta dans ses bras.
...
Ok, peut-être aussi un peu parce qu'il si sentait bien...
Les seuls câlins qu'il recevait étaient de la part des gars.
Aucunes filles avec qui il avait été ne lui avait vraiment fait de câlin.
Elles le prenaient pour un mec sans sentiments, recherchant uniquement le plaisir d'une partie de jambes en l'air...
Ou alors, c'était lui qui choisissait mal ses conquêtes...
En tout cas, les bras de Rémi était chaud, accueillant, protecteur.
Il si sentait comme à la maison.
Bon.
Maison que maintenant il n'avait plus...
Putain de proprio, et putain de drogue...
Mais vous comprenez l'idée.
Logé entre les bras de Rémi, il commença à se poser des questions.
Quand même, son meilleur ami, son frère, son sang de scène, l'avait embrassé, et se posait des questions à propos de sa sexualité.
Vincent lui, savait qu'il n'était absolument pas de ce bord là. Les hommes, ça ne l'avait jamais attiré.
Et ce n'est pas maintenant que ça allait changer...
En pensant à tout ça, l'Alien s'amusait à passer machinalement ses doigts dans les cheveux de Rémi.
Mais, non non non !
C'était juste de l'affection totalement, purement, et simplement fraternelle !
Rien de plus.
À force de s'enfoncer dans ses pensées ses paupières devinrent lourdes, et bercé par la respiration de Rémi, il se rendormit.
Quand il se réveilla, le bouclé habillé, et sortit du lit, essayait de communiquer avec lui. Ou plus précisément, lui criait dessus.
« Bouge-toi feignasse ! Le petit déj' va être froid ! »
Manger ?
Il n'en fallut pas plus à Vincent pour sortir complètement de sa somnolence, et tenter tant bien que mal de se départir de la couette dans laquelle il était entortillé.
Il manqua de tomber par terre, attrapa le premier pull qu'il aperçut, appartenant à Rémi vu la taille, et courut à table. Son ventre gargouillait, impatient.
Rémi arriva avec un sachet en papier contenant des croissants.
« Mec, t'es sérieux ? Ça refroidit pas les croissants trouduc ! »
– T'allais pas te dépêcher sinon p'tit con.
– Tu pouvais manger sans moi.
– Nianiania
répondit Rémi, à court de répartie, ce qui fit éclater de rire Vincent.
Néanmoins, il se fit mentalement la réflexion que Pex était aller leur acheter des croissants pendant son sommeil.
– Nan, allez. J'arrête de t'embêter. Ils sont super bons !
fit-il après avoir pousser un gémissement d'extase exagéré, qui fit rire Pex à son tour.
– On fait quoi aujourd'hui ?
– Je pensais déménager mes affaires de mon appart' à ici.
– Ah ouais donc tu t'incrustes vraiment !
– C'est toi qui m'as invité !
– C'était seulement pour une nuit au départ je te signale !
– C'est trop tard maintenant frérot ! Je reste, tu n'as plus le choix.
Devant l'air faussement ennuyé de Rémi, Vincent continua :
– Et puis regarde comment t'es content que je sois là ! Tu vas même nous acheter des croissants !
fit-il en pinçant doucement la joue du plus grand.
Après un soupir suivit d'un sourire Rémi demanda :
– Je vais venir t'aider à déménager, mais t'es sûr que tu veux le faire aujourd'hui ? T'était quand même malade hier je te rappelle...
– T'inquiètes pas, je sens que ça va mieux.
répondit Alien avec un sourire.
Une fois leur petit-déjeuner terminé, ils partirent à pied en direction de l'appartement, passant au passage, dans un fast-food, prendre un repas à emporter pour le midi.
Une fois arrivés devant sa porte, le plus petit tourna la clé dans la serrure, se rendant soudainement compte que c'était sûrement la dernière fois qu'il ouvrait cette porte, et ils entrèrent.
Rémi avait à peine posé un pied dans l'appartement, qu'il s'écria :
– Putain Vinc' on est con ! On n'a ni voiture, ni camion ! Comment on va faire pour transporter les meubles ?!
– Merde... On fait quoi du coup ?
– Je sais pas... On pourrait laisser les trop gros meubles impossibles à transporter sur le trottoir.
proposa Rémi en haussant les épaules.
– Mec t'es fou ! C'est justement les "trop gros meubles impossibles à transporter" qui coûtent le plus cher !
Ils réfléchirent un peu, quand une idée vint illuminer leurs esprits.
– On pourrait appeler Vinsi ! C'est le seul à avoir son permis, et sa bagnole est assez grande !
– Je l'appelle.
Vincent fouilla dans sa poche, mais une vision très clair de lui, balançant son téléphone rendu H-S par le manque de batterie, sur une pile de vêtements dans la chambre de Pex, s'imposa dans son esprit.
– J'ai laissé mon portable chez toi.
– Putain...
marmonna Rémi en cherchant Sylvain dans ses contacts.
Une première sonnerie retentit, puis une deuxième, les deux garçons étaient nerveusement penchés devant l'écran.
Quand soudain, miraculeusement, la voix de Vinsi leur demanda :
– Allô ?
– Ouais allô mec ! On aurait vraiment besoin de toi, là, maintenant, tout de suite !
– Euh... ça risque d'être légèrement compliqué... Pourquoi ?
– Vincent déménage et on aurait besoin de ta caisse ! Et de toi aussi.
Sylvain souffla.
– Les gars... Vous vous souvenez pas ?
– Quoi ?
– Je suis en Espagne avec ma meuf là.
– Quoi ?! Mais ! Tu nous l'avais pas dit !
s'écrièrent les deux hommes, se regardant stupéfait.
– Mais bien sûr que si ! C'est justement pour ça qu'on avait fait le concours de shots la semaine dernière chez moi, juste avant que je parte. C'était même vous qui aviez insistez parce que vous répétiez que j'allais « sois-disant » vous manquer !
Les deux rappeurs se regardèrent, complètement paumés.
– Aucun souvenir...
fit Pex
– Ah mais c'est pour ça que ça fait une semaine qu'on a pas de nouvelle de toi !
réalisa Alien.
– Vous me fatiguez des fois... Allez je vous laisse. Bonne chance !
répondit Sylvain, avec un fond de sourire dans la voix.
– Merci quand même vieux. Bye !
Ils raccrochèrent, et Vincent s'affala dans son canapé.
« Tu te souviens de ce concours de shots ? »
– Absolument pas, et toi ?
– Moi non plus.
Rémi se laissa lui aussi tomber sur le canapé, à côté de son ami.
Ils soupirèrent.
« T'as pas le permis, j'ai pas le permis, Anli a pas le permis, Sylvain est loin... Et Max ? »
– Il est à Paris.
– Fait chier...
Ils restèrent assis là, las, les regards plongés dans le pas encore vide, appartement de Vincent.
« T'aurais pas un voisin à qui t'as pas encore menacé de casser la gueule et qui aurait un camion ?
Ou une grosse voiture ?
Ou même une petite voiture...
Ou un scooter...
Oh t'imagines, nous avec des tas de carton en Vespa ? »
demanda Rémi.
– Oh mais Rém' ! T'es... ! T'es un génie !
s'écria soudainement le plus petit en venant déposer un petit baiser dans le cou du bouclé.
– Non mais je déconnais complètement pour la Vespa hein...
fit Rémi, dont quelques légères rougeurs vinrent colorer les joues.
– Mais pas ça ! Le voisin ! Il y a un vieux au premier étage, c'est un ancien déménageur !
répondit Vincent, tout sourire, qui commençait déjà à sortir de l'appartement.
– Hé ! Attend ! Et alors ?
– Il a volé un camion quand il est partie à la retraite !
cria le plus petit qui dévalait déjà les escaliers de l'immeuble.
Rémi, soupira, prit les clés, referma la porte derrière lui, et commença la descente des marches.
Il détestait les escaliers de l'appartement de Vincent. Ils étaient tout l'inverse des siens.
Ici, tout était gris béton, et seule une simple loupiote venait à peine éclairer vos pas.
La cage d'escalier était étroite, et les marches épaisses et drues.
Un seul pas de travers, et ses genoux pourraient restés écorchés à vie.
Ses escaliers étaient sombres.
Et inconsciemment, Rémi avait hâte que Vincent vienne le rejoindre dans son immeuble clair et lumineux.
Nemmo
ça vous plaît toujours ? ^^
♥️
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