25. Et j'y repense
La soirée se déroulait tranquillement.
Tout le monde parlait, alors que Vincent commençait à s'endormir confortablement avachi sur le canapé, et que Rémi jouait du synté dans un coin en parlant à Martin.
Souvent ils se lançaient des petits regards.
Rémi vérifiait si le petit brun s'était endormi ou non, et ce dernier regardait les doigts du bouclé courant sur le clavier.
Il ferma les yeux quelques secondes.
Quelques secondes ?
Quand il les rouvrit, la pièce était beaucoup plus calme. La copine de Rémi lui tapotait le bras.
« Ha ! T'es enfin réveillé ! Tu veux que je te ramène chez toi Vincent ? »
Le brun jeta un coup d'œil autour de lui. Sylvain et sa meuf étaient déjà partis.
Rémi était introuvable dans la pièce, seuls restaient Martin et son copain, qui rangeaient leur appartement.
– Hein ?
– Je vais rentrer, je suis en voiture, je sais que t'habites pas loin de chez nous, tu veux que je te raccompagnes ?
– Et Rémi ?
– Il va passer à votre studio, il dit qu'il vient de trouver des super notes qu'il va oublier s'il attend demain.
répondit-elle en riant un peu.
– Ah.
– Ou alors tu préfères rentrer avec lui ? C'est comme tu veux Vincent, mais avec Martin ça nous embête de te laisser rentrer chez toi comme ça...
– J'ai rien bu !
– Oui, je sais ! fit-elle avec un sourire.
Mais t'as l'air exténué.
On entendit la chasse d'eau des toilettes.
– T'inquiètes pas pour moi. Je vais rentrer avec Rémi.
– Cool.
Et justement, le bouclé arriva dans la pièce à ce moment là.
« Désolé j'étais au toilette. Tu t'es endormi la moitié de la soirée. »
Vincent échappa un petit rire.
Alors comme ça le petit Pex l'avait surveillé !
– Bon.
fit Caroline.
Elle rassembla ses affaires, enfila son manteau, et avant de partir, elle déposa un petit baiser sur la bouche de Rémi.
– Au revoir tout le monde ! Et Rémi, demain matin je veux que tu sois rentré à mon réveil !
– Oui madame !
La jeune femme quitta l'appartement.
« Vincent ? Tu restes ici ? Tu rentres chez toi ? »
– Je comptais venir avec toi au studio.
– Oh ! Tant mieux ! Tu viens alors ? On y va ?
fit Rémi dont le sourire s'agrandit aussitôt.
– Ouep !
Il lui rendit son manteau, et enfila le sien.
Après avoir salué Martin et son copain, il se mirent en route vers leur villa.
Installés au chaud devant un synthé.
Dehors, il pleuvait.
Le bouclé rejoua les notes qu'il avait trouvé chez Martin.
« Rémi... Oh ça tue. »
– Merci.
Ils se sourirent.
– J'ai écrit un truc y'a pas longtemps, ça irait hyper bien avec. Ça fait genre...
Yeah tout ça c'est un casse-tête
Quand j'aurai les poches pleines, tu auras des baskets neuves.
Rémi lui lança un regard.
– On tient un truc. Je recommence à jouer et tu chantes en même temps ?
– Ok.
fit Vincent en sortant une feuille griffonnée pliée en huit, de sa poche, les paroles écrites sous ses yeux.
« Hey, tout ça c'est un casse-tête
Quand j'aurai les poches pleines, tu auras des baskets neuves
Je peux tout rater par flemme
J'm'en fou qu'elles me harcèlent nanananana
Y a que toi qui est parfaite
J't'offrirai des baskets neuves »
Rémi le regardait, des petites étincelles scintillant aux fond de ses prunelles brunes.
– On recommence ?
– Attends. Ok.
« Hey, tout ça c'est un casse-tête
Quand j'aurai les poches pleines, tu auras des baskets neuves
Je peux tout rater par flemme
J'm'en fou qu'elles me harcèlent
J'leur donnerai pas ce qu'elles veulent
Ya que toi qui est parfaite
Na-na-na-na na-na
J't'offrirai des baskets neuves »
La pluie battait son plein dehors, alors que les deux hommes écrivaient des paroles.
– Y'a que toi qu'est parfaite.
chantonna Vincent.
– Y'a que toi qu'est parfait.
fit Rémi en le regardant.
Il se figèrent un instant.
Comme si c'était une évidence, la main de Rémi effleura d'une douce caresse la joue du petit brun. Il ferma les yeux.
– Rémi, on devrait pas.
Les doigts du bouclé continuèrent leur chemin vers son menton, puis descendirent lentement vers son cou.
Vincent frissonnait sous ses gestes.
– Je...
Rémi était comme hypnotisé.
Il ne pouvait détacher un seul instant son regard du visage de son supposé meilleur ami.
Il le trouvait magnifique.
Et encore plus sous ses petites caresses.
Il se rapprocha de lui.
Vincent assis sur le canapé, et Rémi, à quelques centimètres de lui, le dominant de sa taille.
« Tu me manques. »
– Toi aussi...
Vincent se pencha lentement, se laissant petit à petit aller contre le torse du bouclé.
Rémi, continua ses caresses, passant doucement ses doigts dans les courtes mèches brunes contre lui.
Cela faisait bien longtemps qu'ils n'avaient plus été aussi proches.
Et se retrouver leur faisait un bien fou.
Comme un retour.
Un retour à la maison.
Ici, dans le studio tévéri, dans ce petit canapé. Ils câlinaient leurs âmes.
Rémi s'installât plus confortablement, s'allongeant un peu plus.
Vincent se laissait totalement faire, étendu torse contre torse, ses jambes entourées de celle du plus grand, il entendait son cœur battre, et sa légère respiration devenir de plus en plus régulière.
Comment en étaient-ils encore arrivés là ?
Alors que la pluie dehors continuait de tomber, que l'orage continuait de gronder leur remémorant de nombreuses nuits dans les bras l'un de l'autre, la neige fondu sur le palier, les fenêtres fermées, les radiateurs allumés, leurs chaussures trempées posées à l'entrée, et leurs chauds manteaux laissés abandonnés sur une chaise du salon.
La villa était fermée à clé. Et eux, seuls dans une pièce, la porte ouverte, les stores baissés. Ils s'aimaient.
Le réveil du lendemain matin se fit dans un sursaut commun.
Ils se regardèrent, éberlués.
« On s'est endormi ? »
– Faut croire ouais...
Ils se redressèrent, confus.
« Bon. »
Vincent avait les cheveux qui partait dans tous les sens, comme si un pétard lui avait explosé sur la tête, Rémi le vit, le trouvant beau. Il passa une main dans ses mèches brunes, les remettant un peu en place.
– Tu veux un petit-déjeuner Al' ?
– Ouais !
Ils se levèrent, se plaignant de douleurs aux dos à cause de leurs positions peu confortables pour dormir.
Rémi fouilla dans les placard de la cuisine, il finit par trouver un paquet de céréales à moitié entamé et des œufs pour faire deux omelettes.
« Caroline va pas t'en vouloir de pas être rentré cette nuit ? »
demanda Vincent en savourant son omelette.
– T'inquiètes elle sait que je suis avec toi. Et puis elle, elle m'a déjà fait le coup...
répondit le bouclé la bouche pleine.
– Comment ça ?
– Pleins de fois, quand elle va chez des amies pour la soirée, elle ne rentre que le lendemain matin. Elle pourra bien accepter que je fasse pareil une seule fois !
– Mhm. Ça va si elle est pas jalouse.
– Elle est un peu possessive, mais quand même pas jalouse.
– C'est pas la même chose ?
– Je croyais aussi... Mais c'est comme ça qu'elle se décrit alors doit y avoir une nuance.
fit Rémi en haussant les épaules.
« Et on s'est dit
Qu'on s'aimait pas
Mais c'est faux et à vrai dire
On s'voyait l'soir
C'était beau
Et on s'est dit
Qu'on céderait jamais
Mais c'est faux
Quelle bêtise
J'repense à toi dans tous mes flows »
Nemmo
♥️
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