23. Qu'en dira-t-on ?
« Rémi ? »
Un grognement animal lui répondit.
« J'arrive pas à dormir. »
Un nouveau grognement, la masse somnolente dans le lit, bougea légèrement.
« Je peux dormir avec toi ? »
– Non.
Vincent, petite bouille triste, retourna dans son lit.
Mais le sommeil ne venait pas.
Depuis qu'ils étaient à Marseille, Rémi lui refusait catégoriquement qu'ils puissent dormir ensemble, et il ignorait pourquoi.
Ce manque et cette solitude lui coupait le sommeil.
Le petit brun décida de se lever de son lit, et d'aller jusqu'à la chambre de Sylvain, espérant que ce dernier soit encore réveillé.
« Hey, Renardo ! »
– Vincent ? Qu'est-ce qu'il y a ?
demanda la voix peu réveillé de Vinsi.
– J'arrive pas à dormir, je peux rester avec toi ?
– Oui, bien sûr frère.
Vincent se glissa sous les draps de son meilleur ami, restant à une distance raisonnable de lui.
« Vincent, il y a truc qui m'énerve, et j'ai vraiment besoin de te le demander. »
fit Sylvain après un petit silence.
– Oui, quoi ?
– Tu ?... enfin je veux dire... Raaaah ! Je sais vraiment pas comment te demander ça... C'est délicat.
– T'inquiètes, vas-y cash.
– Bon... On tient tous beaucoup à toi, je tiens beaucoup à toi, Vincent. Et, si tu ne veux pas me le dire, je comprendrais, mais... J'aimerais vraiment savoir ce qui s'est passé le soir où je t'ai retrouvé dans la ruelle.
– Je...
– Non, attends. Tu sais, te confier ça te permettrait peut-être de t'aider, et de nous aider à te comprendre. Tu refuses de nous en parler, tu disais que ce n'était rien de grave, qu'on devait arrêter d'y penser. Mais je ne crois pas que tu as arrêté d'y penser. Si je savais ce qui t'étais arrivé, je pourrais t'aider Vincent. Si tu n'es pas prêt, on attendra...
– Non, je... je crois que je suis prêt.
Ils se redressèrent un peu, Sylvain couvant son ami d'un regard bienveillant.
« Le jour où je suis parti, je suis d'abord allé chez mon père. Je crois que ça m'a fait du bien, ça faisait longtemps que je ne l'avais pas vu. Je m'en voulais un peu...
Ça m'a fait ressortir pleins de souvenirs de revoir ma maison, et Tequila aussi ! Mon chien.
J'y ai passé une nuit.
Et puis, le lendemain, j'ai décidé de retrouver un... ancien ami de lycée.
On... on s'est retrouvé dans un bar, et...on avait rien bu.
On est sortie prendre l'air, dans cette ruelle. Je me souviens pas de tout, mais je sais que... il... il a commencé à me toucher. »
Vincent ne pleurait même pas, il semblait juste inerte. Regardant dans le vide, et récitant son histoire d'une voix presque automatique, bien que triste.
« Il... Je l'ai supplié d'arrêter. Mais il a continué. Mais je crois que le pire... »
Vincent ne pût finir sa phrase, il éclata en sanglot.
– C'était quoi le pire Vincent ?
– Le pire c'est que... au... au début j'aimais. Je lui criais d'arrêter mais il ne me prenait pas au sérieux. Parce qu'au début j'avais aimé. Enfin je veux dire... mon corps aimait. Et je me déteste pour ça, parce que j'étais... j'étais... j'avais peur. J'étais terrorisé... Et... et... et...
Sylvain le prit dans ses bras.
– D'accord c'est bon, arrêtes.
Ils se serraient forts l'un contre l'autre, Vinsi essayant du mieux qu'il pouvait de soutenir son meilleur ami.
– Merci Syl'
– Si tu as besoin d'en parler, ou que tu as le moindre problème, viens me voir.
– D'accord.
– Il... Il est au courant Rémi ?
– Non.
– D'accord. Tu aurais dû m'en parler avant.
– J'aurais dû t'en parler avant ? Mais quand tu m'as retrouvé à moitié à poil sur le trottoir tu croyais qu'on m'avait fait quoi ?
S'emporta alors soudainement Vincent.
– Je croyais que tu t'étais fait agressé, frappé. J'en savais rien. Je voulais pas...
– Mais t'es con ou quoi Sylvain ? Je... Je suis fatigué... Tu sais pas comment j'ai eu mal... Ce soir là, et les jours qui ont suivi... Mal, autant mentalement que physiquement.
– Je suis désolé.
répondit tristement Sylvain en le serrant dans ses bras.
Il se sentait si impuissant face à Vincent. Il ne savait pas comment effacer sa peine et ses pleurs.
Ils se séparèrent dans les bras l'un de l'autre, puis s'écartant un peu, ils s'endormirent rapidement.
———
... voilà... »
Rémi le fixait, détaillant son visage.
Ils avaient des larmes aux creux de leurs yeux.
– Désolé.
– Pourquoi tu t'excuses Rémi ? T'y est pour rien.
– ... J'aurais pas dû te laisser partir.
fit le bouclé en baissant la tête.
– Non, ça change rien.
– ... Je vais aller le tuer.
– T'es sérieux là ?
– T'as son adresse ? Son numéro ?
– Non mais Rémi, stop ! Je veux pas que t'ai de problème.
– ... Putain de merde Vincent ! Quand je pense que tu nous souriais tout les jours en nous répétant que tu allais bien...
– Mais t'aurais fait quoi à ma place ?
– Je...
– Ferme là ! T'en sais rien putain ! J'avais honte ! J'en pouvais plus...
Quelques larmes s'échappèrent des yeux de Vincent.
– ...Vincent ? Pardonnes-moi, je suis qu'un con.
s'excusa Rémi, en ouvrant légèrement les bras.
L'Alien s'y réfugia doucement.
Dans les bras l'un de l'autre, tout paraissait plus simple, plus doux, juste mieux.
Rémi le berçait lentement, lui murmurant des mots doux. Ça leur rappelait toutes ces soirées qu'ils avaient passé ensemble. L'un contre l'autre.
Alors, il ne savait pourquoi, Vincent releva lentement la tête, caressant inconsciemment le menton du plus grand de son nez.
Rémi le regardait.
Et alors que leurs regards déviaient innocemment sur les lèvres l'un de l'autre, leurs visages se rapprochèrent, et leurs lèvres se rencontrèrent.
Commençant par un simple, mais si excitant, effleurement, ils continuèrent, mouvant l'un contre l'autre.
Soudain, alors que Rémi passait une main dans le cou de Vincent, celui-ci se retira vivement, paniqué.
« Désolé, je... »
Des flashs lui revenait, de ce gars, de cette ruelle, et de sa terreur.
« Je ne peux pas... »
Alors qu'il allait sortir de la chambre, Rémi le rattrapa.
– Attends !
Vincent se retourna vers lui.
– Vincent, on est quoi ?
Le petit brun lui jeta un regard, un regard si intense...
– Je ne sais pas Rémi.
– On pourrait peut-être... Si tu veux bien, être ensemble ?
Vincent baissa la tête, trop de pensées remuaient dans son esprit.
Oui, ça ne faisait plus aucun doute qu'il aimait Rémi, qu'il en était follement tombé amoureux.
Mais était-il prêt à se mettre en couple avec lui ?
Il releva les yeux vers le bouclé, ce dernier prit avec tendresse ses mains dans les siennes.
– Je veux bien essayer.
Un sourire vint orner leurs visages, dans cette petite chambre chaude d'une agréable villa de Marseille.
Ils étaient enfin ensemble.
Nemmo
Comment ça va vous ?
Wow j'ai eu du mal à écrire ce chapitre...
Comme dab dites moi ce que vous en avez pensé :)
Bref bref
B- !
♥️
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