19. K.O.



Le corps à moitié nu de Vincent tremblait encore contre le sol froid de la ruelle.
Personne n'y passait, personne ne pouvait le voir.

Il gisait là, une âme en peine, un peu morte. Ses sanglots s'étaient éteints depuis quelques heures déjà.
Oui, parce qu'il était resté tellement de temps recroquevillé là, que le soleil se levait.

Enfin, il décida de bouger, il se redressa, tout son corps le brûlait, surtout son bassin. Il avait saigné.

Il attrapa son téléphone, le peu de batterie qui lui restait lui servit à appeler Sylvain.

« Viens me chercher. »

– Vincent ? Tu es où là ?

Il entendit la voix de Rémi derrière, qui avait dû être réveillé par la sonnerie.

– Viens me chercher.
redemanda t-il en sanglotant.

Une vingtaine de minutes plus tard, la voiture de Vinsi s'arrêta devant la ruelle, et il en sortit se précipitant sur le petit brun.

– Vincent ?!

– J'en peux plus... J'en ai marre, je veux juste rentrer à la maison.

– Viens, tu peux te lever ?

Avec l'aide de Sylvain, il se leva et rentra dans la voiture, le lion lui attacha sa ceinture de sécurité, et voyant ses yeux mornes, lui caressa doucement le dessus de la tête, essayant de le réconforter.

« Tu veux m'en parler ? »

Vincent secoua la tête négativement.

– Pas de problème Vinc', tu veux en parler à quelqu'un d'autre ?

– Non.
fit-il d'une voix cassée.

Vinsi le regarda tendrement.
Qu'est-ce qui avait bien pu lui arriver pour qu'il l'appelle à 5 heure du matin, un jour à peine après son départ, lui demandant de venir le chercher à l'autre bout de Nîmes ?

– Bon.

– Ramène moi juste à la maison Sylvain. S'il te plaît.

L'Alien regarda son ami, des larmes menaçaient de couler le long de ses joues.
Sylvain ouvrit grand les bras, dans lesquels Vincent se réfugia.
Ils finirent par se séparer et le lion alluma le moteur, roulant jusqu'à leur maison.

Assis sur le seuil de la porte, les attendait Rémi. À peine réveillé et encore le torse nu, il avait au moins mit un pantalon, il se triturait les doigts nerveusement.
Dès qu'il aperçut Vincent sortant de la voiture, il accouru vers lui, et le prit dans ses bras.

« Rémi ? »

Le bouclé restait silencieux.
Vincent passa ses bras dans le dos nu de son ami, et il se pressa un peu plus contre ce torse chaud et rassurant qui sentait la maison.
Il enfonça plus son visage dans le grand cou de Rémi, cachant ses pleurs, et son visage si honteux.

– Quand t'as appelé, j'ai eu tellement peur Vincent. Qu'est-ce qui c'est passé ? Quelqu'un t'as fait du mal ?
lui demanda le plus grand dans un murmure.

– Tout va bien.

Rémi se redressa un peu pour pouvoir voir le visage de Vincent, mais ce dernier restait collé à lui comme une sangsue, lui tombant dessus, épuisé.

– On va retourner dormir, ok ?

L'Alien hocha positivement de la tête, cette dernière profondément encrée dans le cou du bouclé qui le prit contre lui, et à pas lent, l'emmena dans la maison.
Sylvain, épuisé, était déjà retourné se coucher.

Alors que Rémi emmenait Vincent vers sa chambre, ce dernier le coupa :
– Je peux dormir avec toi ce soir ? Je ne pourrais pas m'endormir seul.

Rémi le regarda avec douceur, et l'accompagna jusqu'à sa chambre.
Ils se couchèrent côte à côte dans le petit lit, Vincent serrant avec possessivité, le bouclé contre lui.

Après un long moment, la respiration chaotique, et les pleurs de l'Alien finirent par se tarirent.
Tranquillement bercé par les battements du cœur de Rémi, il eut soudainement l'envie de se confier :

« Je sais que tu dors Rém', c'est justement pour ça que je vais te parler. »

Il ignorait que Pex était encore réveillé, veillant sur lui silencieusement, le bouclé continua de faire semblant de dormir.

« J'ai peur. Ce qui m'est arrivé je ne sais pas si je pourrais t'en parler, je ne sais même pas si je pourrais en parler à quelqu'un. J'ai du mal à me l'avouer moi même.
J'ai peur. Je me sens dégueulasse, mais j'ai surtout honte.
Je croyais que ça arrivait qu'aux femmes. Apparemment non.
Je ne veux pas que quelqu'un le sache. J'ai honte Rémi. »

Il fit une petite pause, respirant difficilement.

« Tu ne le sais pas, mais j'ai pensé à toi à un moment. Je me disais, que si je pensais à une personne que j'aime beaucoup, ça irait mieux. »

Rémi se retenu de justesse de s'étouffer.

« Putain... Qu'est-ce que je raconte... »

Vincent soupira.

« Je ne sais pas ce qui se passe dans ma tête Rém'... J'ai honte.
Parce que putain j'ai aimé ce qu'il m'a fait ce connard... J'étais dégoûté mais je bandais en même temps...
Je ne comprend pas ce qui se passe, je ne contrôle plus rien et ça m'effraie.
Mes propres sentiments m'effraient.
T'y crois ça ? »

Il fit une petite pause.

« J'ai toujours été barge ou c'est le monde qui part en couille ?
Rémi, j'ai peur, j'ai honte, de mon corps, de ses frissons, ses érections.
Et les frictions de ce mec contre moi... »

Rémi se retenait du mieux qu'il pouvait de ne pas serrer plus fort Vincent contre lui.

« Je ne veux pas que vous partiez. Je ne survivrais pas tout seul.
Je me sens vide à cause de ce gars, j'ai une impression, comme s'il m'avait volé une partie de moi, comme s'il avait gravé sur ma peau une brûlure indélébile, et que tout le monde pouvait la voir. Comme si tout le monde pouvait savoir. »

Il soupira.

« Je ne sais pas pourquoi je te dis tout ça. Je ne sais pas si je pourrais de nouveau m'éloigner de vous, de toi. Je me sens vide Rémi. Je ne veux plus le revoir. »

Il resserra son emprise autour du torse nu de Pex.

« Je ne sais pas si je pourrais dormir cette nuit, ou les autres nuits, après. Je vais essayer, sinon vous seriez triste, mais je ne te promet rien mon Rémi. »

Il cala sa petite bouille triste contre la clavicule du plus grand.

« Je sens qu'on est comme lié par un truc, par la musique peut-être, je ne sais pas... T'es mon meilleur ami. »

Il respira son odeur, la trouva si douce, si envoûtante.

« Bonne nuit Rémi. »

Bonne nuit Vincent.
pensa le plus grand.


Nemmo

Chapitre plutôt court, j'espère qu'il vous a quand même plu !

Mucho love ♥️

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