18. Soldat
⚠️ Viol
Le lendemain matin, Vincent fut réveillé par Tequila, lui léchant le visage.
« Qu'est-ce qu'il y a mon chien ? Hein ? Qu'est-ce que tu veux ? »
Voyant le brun réveillé, Tequila lui fit la fête, la langue pendante de sa bouche, et les pattes creusant un chemin imaginaire dans les draps.
– On se lève ? Tu viens ?
Le chien blanc lui répondit d'un aboiement.
Vincent se leva, il ignorait l'heure mais de la lumière rentrait déjà par les fenêtres de la maison.
Il versa un bol de croquettes au chien qui se rua dessus, et, à force de recherche parmi les nombreux placards de la cuisine, il réussi à se trouver du pain, sur lequel il s'étala généreusement une bonne dose de beurre.
Il emporta tout son matériel de petit-déjeuner vers la porte d'entrée, qu'il ouvrit, et il continua à manger, assis sur le pas de sa porte, en regardant les gens dehors.
« Tu sais qu'on a une table. »
Il se retourna, prit par surprise par la voix rauque de son père, qui venait de se réveiller.
– Ouais mais je regarde le dehors.
répondit le rapeur, la bouche pleine.
Son père soupira, laissant malgré tout planer un agréable sourire sur ses lèvres.
– Tu travailles pas aujourd'hui ?
demanda Vincent en voyant son paternel prendre tout son temps.
– On est samedi aujourd'hui.
– Et tu ne travailles pas normalement le samedi ?
– Non, plus maintenant...
Quelques heures plus tard, après avoir discuté musique et cinéma, Vincent lui annonça qu'il n'allait pas tarder à partir.
– Déjà, fils ?
– J'ai pleins d'autres personnes à passer voir avant de rentrer à la maison.
Sa maison. Avec Sylvain et Rémi...
Son père n'essaya pas de le retenir mais afficha une mine désapprobatrice.
« Papa ? J'y vais ! »
annonça Vincent un peu plus tard, caressant une dernière fois le doux pelage de Tequila.
Son père s'approcha de lui, et le prit dans ses bras.
Ce geste surprit le rappeur. Ils n'avaient jamais été très tactiles l'un envers l'autre.
– Me reviens pas dans deux ans hein ! Reviens avant cette fois ! Ou appelle, au moins.
– Promis.
Et il repartit, laissant son vieux père et son chien sur le pas de la porte pour continuer son vol.
Il savait d'ailleurs exactement où est-ce qu'il allait.
« Allô ? Nico ? Ouais ça fait un bail. Désolé vieux... T'es toujours sur Nîmes ? Ça te dirait qu'on se voit ? »
Nicolas était son meilleur ami au lycée, ils avaient fait les quatre cent coups ensemble.
C'est avec lui qu'il avait fumé sa première clope, avec lui qu'il s'était mit sa première cuite.
Mais les années passées, ils s'étaient vite perdus de vue, s'échangeant seulement quelques courts messages de temps en temps, pour la nouvelle année ou leurs anniversaires.
« On se retrouve où ? Pas de problème. Tes potes ? Bah non c'est cool mec ! Ouais à toute ! »
Ils s'étaient donnés rendez-vous dans un bar du centre-ville, et son ancien meilleur ami serait accompagné de quelques potes à lui.
En attendant, il restait à Vincent plusieurs heures avant leurs retrouvailles.
Toujours avec son sac à dos sur les épaules, il parcourut les rues de sa familière ville.
Le soir venu, il se rendit au bar. Balayant les tables du regard, il aperçut un grand brun lui faire des signes du bras.
" C'est toujours autant un boulet... "
se dit-il en laissant échapper un petit rire.
« Salut ! »
– Hey ça va ? Depuis le temps !
– Tranquille, et toi ?
– Bien ! Je te présente ma petite bande ?
Nicolas lui présenta ses amis, dont Vincent oublia bien vite les prénoms, trop heureux de pouvoir reparler à son ancien meilleur ami.
Nicolas avait beaucoup changé depuis le lycée, le petit brun timide s'était transformé en grand jeune homme au sourire séducteur encadré d'un menton carré qui était parsemé d'une légère barbe.
Vincent n'avait d'yeux que pour lui ce soir. Il buvait ses paroles, ses récits d'après le bac, son rire.
Il avait complètement oublié l'existence de la bande de pote.
De toute façon, Nicolas ne parlait qu'à lui.
« Parle moi aussi un peu de toi Vincent ! Je ne fais que de parler de moi depuis tout à l'heure ! »
L'Alien sortit de sa contemplation, et comme un coup de fouet en plein cœur, le visage de Rémi fit surface dans son esprit.
– Je fais toujours du rap, j'ai sortie trois ep avec mon groupe.
– Non sérieux ?
fit Nicolas, posant ses coudes sur la table, et appuyant son menton dans ses mains, rapprochant ainsi son visage du plus petit.
– Si je te promet ! Je ne sais pas si tu te souviens, on s'appelle VSO.
– Ah mais oui ! Tu m'en avais parlé quand tu venais de les rencontrer.
Ils discutèrent quelques instants de rap, puis Nicolas demanda :
« Et sinon, les amours ? »
– Rien pour l'instant. Et toi ?
répondit Vincent, luttant contre lui-même pour oublier le foutu regard brun de Rémi dans son esprit.
Pourquoi est-ce qu'il venait le hanter maintenant lui ?!
– Moi ?
Nicolas fit un grand sourire, et posa tranquillement une main détendu sur le genou du plus petit, qui se tendit à ce contact.
– Je suis toujours gay...
Il laissait vraiment sa main comme ça ?
– Ah... Et ça marche bien ?
demanda Vincent, gêné.
– Plutôt pas mal... Tu me manques tu sais...
La main de Nicolas remonta un peu le long de sa cuisse, s'immisçant avec perversité vers l'intérieur.
Ah oui, il savait.
En première, au lycée, Nicolas avait eut le courage de faire son coming-out.
Ils ne se l'étaient jamais vraiment dit, mais ils savaient tous les deux qu'il ressentait des sentiments un peu plus forts que de l'amitié envers Vincent.
Ils ignoraient ses sentiments, restant juste deux potes. C'était beaucoup plus simples.
Mais ils savaient. Aucun des deux n'avaient oubliés toutes les petites attentions, les petits gestes, semblant innocents.
Il y avait eu un baiser. Un seul.
Pendant une soirée, un jeu débile qu'ils auraient préféré oublier.
Et aujourd'hui, Vincent était perdu, confronté à cette main qui remontait trop près. Bientôt beaucoup trop près.
D'une certaine façon, un contact comme celui-ci avec un homme lui rappelait immanquablement Rémi.
– C'est marrant parce que j'ai un ami, il y a pas longtemps, qui a fait son coming-out !
sortit Vincent, nerveux, essayant de faire redescendre l'atmosphère effrayante qui les avait entouré.
– Ah oui ?
fit Nicolas, un sourire espiègle s'étirant des deux côtés de son visage.
– Ouais... Héhé... Il m'a carrément embrasser !
– Et tu as ressenti ça ?
lui glissa le plus grand à l'oreille.
– Ça quoi ?
– Ça.
fit-il en désignant l'érection engoncée dans le pantalon de Vincent.
– Oh euh !...
Le rapeur se dégagea comme il pût de l'emprise de la main de son ancien ami sur sa hanche, très gêné.
– Tu veux prendre l'air quelques minutes Vincent ?
– Ouais, ça me ferait du bien.
– Viens avec moi.
fit Nicolas, le poussant doucement dehors d'une main dans le dos.
Ils sortirent du bar. À l'extérieur il faisait toujours très chaud, mais Vincent pouvait enfin respirer un peu.
– Ça va ?
lui demanda gentiment Nicolas.
– Ouais, ouais.
Ils étaient dans une petite ruelle sombre, de celle qui te font froid dans le dos, de celle où tu ne veux pas t'aventurer seul.
" Mais on est deux alors ça va aller... "
se dit Vincent.
Après un petit silence où le rappeur tentait de se calmer en respirant doucement, le plus grand demanda :
« Ça t'as fait quoi ? »
– Hein ?
– Quand je t'ai fait ça.
Nicolas vint violemment plaquer Vincent contre le mur de la ruelle, et sa main commença à explorer ses hanches sans douceur.
L'Alien, tendu comme un piquet, se liquéfia face aux gestes de son ancien ami.
– Arrête ! Nicolas ?! Qu'est-ce que tu fous bordel ?!
– Je bas le fer tant qu'il est encore chaud. Allez, détends-toi bébé.
Il soufflait des chuchotements contre son oreille. Vincent, comprenant soudainement la situation, commença à essayer de se débattre. Mais dominé par la taille du plus grand, il ne pouvait qu'afficher une mine terrifiée.
– Calme toi un peu Vincent, tout va bien se passer.
Non, non ! Rien ne se passait bien, la peur lui bloquait le corps, que le main dégoûtante de ce salaud, caressait sans vergogne.
Vincent se sentait honteux de ne pas arriver à se défendre, de ne pas pouvoir réagir, ne pas pouvoir donner un coup de genoux dans l'entrejambe de ce taré et courir loin de cette ruelle, froide, étroite et sombre.
Son cœur tambourinait en Boum Boum incessants à lui en défoncer la poitrine, ses yeux fixés sur ce gars qu'il l'agressait, son voisin de casier, son duo d'SVT, ce gars qui aujourd'hui, lui agressait l'âme.
Effraction forcée de son corps désarmé, battue contre le mur de ce bar derrière lequel résonnait la musique et les discussions, toutes joyeuses de cette soirée.
Que lui restait-il ?
À part peut-être sa voix.
S'il ne pouvait pas se débattre, il pouvait au moins crier.
Ses cordes vocales nouées avec soliditées, se décoincèrent, et des sons en sortirent.
Malheureusement pour lui, cela ressemblait plus à des gémissements de plaisir, qu'à des appels à l'aide, tout ça sous le sourire pervers de Nicolas.
Quand enfin, il sortit un vrai cri digne de ce nom.
« Je vais t'en donner moi une bonne raison de crier !
fit le plus grand en lui empoignant l'entrejambe d'un coup sec.
Vincent vrilla, malgré la terreur coulant à flot dans ses veines, il ne pouvait s'empêcher d'aimer ça.
Il se dégoûtait lui-même. Comment son corps pouvait-il, une demi-seconde, apprécier les gestes de cet homme ?
– Ah ! J'ai encore réussi à réveiller ton petit soldat !
fit Nicolas d'un air carnassier.
Maman, maman aide-moi.
N'importe qui, Papa, Sylvain, Rémi, Anli, Max, Martin !
Aidez-moi
pensait Vincent.
Tétanisé par son agresseur, l'Alien se sentait défaillir. C'était la première fois qu'il se sentait aussi mal, aussi vide.
Il n'eut soudainement plus la force de se battre.
Alors que Nicolas les déshabillaient, il se sentait comme une de ces vulgaires poupées gonflables...
« Hé t'as vu je suis galant, j'ai mis un préservatif, c'est bien parce que c'est toi ! »
Juste avant que Nicolas ne puisse rentrer en lui, il soupira une dernière supplique :
« S'il te plaît, arrête. Je ne veux pa... »
Il ne put finir sa phrase.
C'était fait.
Ses yeux se noyèrent en larmes de douleur, alors qu'il voyait sa vie défiler devant ses yeux.
Ses petits cris malheureux étaient coupés de supplications que Nicolas ignorait.
« Arrête... J'ai mal... S'il te plaît... »
Nemmo
...
Ne me tuez pas !
Sinon vous n'aurez jamais la suite !
Ayant la chance de ne jamais avoir vécu une chose pareille, j'espère quand même en avoir bien retranscrit l'atrocité.
:(
instant pub :
(pire chapitre pour se faire de la pub 😅)
J'ai commencé un recueil de one-shots sur VSO qui contiendra beaucoup d'Aliex.
Vous pouvez le retrouver sur mon profil, il s'appelle "Wheelin!"
Bisous
Désolé
Doucle ciao
Et à bientôt ! ♥️
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