16. Va bene


« Entre. Regarde les. »

– Ow...

– Chut, faudrait pas les réveiller nos deux tourtereaux.
fit Sylvain faisant sortir Maxence de la chambre et refermant la porte.

– Je peux juste prendre une photo ?

– Oh ouais ouais ! Vas-y !

Le chanteur ré-ouvrit délicatement la porte, prit une photo des deux rappeurs endormis ensembles, et ressortit aussitôt de la chambre.

———

C'est Rémi qui ouvrit les yeux le premier, les gouttes d'eaux sur sa fenêtre avaient séchés, et un petit Alien dormait, pelotonné confortablement contre son torse.

Le plus grand observa son ami, son beau visage adorable.
Il passa une main dans ses cheveux bruns, lui caressant doucement.

Une vingtaine de minutes plus tard, ce fut au tour de Vincent d'ouvrir les paupières. Ses cils papillonnèrent un instant, alors qu'il poussait un grognement, et enfonçait, sans s'en rendre compte, son visage dans le confortable torse de Rémi.

« Hey. »

Un nouveau grognement répondit à Pex.

– T'es sympa toi au réveil !
continua le bouclé, descendant ses papouilles des cheveux de Vincent à son cou.

– Continue ça.

– À vos ordres.

Rémi continua ses papouilles, heureux de sentir le plus petit presser son nez contre lui, affectueux, on aurait dit un petit chat.

" Si seulement je pouvais avoir un réveil comme ça tout les matins. "
pensait Vincent.

Il était loin de se douter que de son côté, Rémi avait pensé exactement la même chose.

Le plus grand, voulant tester un peu son ami, continua de descendre peu à peu sa main, arrivant à la lisière du col du t-shirt de Vincent.
Avec beaucoup de délicatesse, il le souleva précautionneusement, et continua ses papouilles dans le haut du dos de l'Alien.

Ce dernier se rendit soudainement compte de leur proximité, et il releva la tête, bougeant un peu.
Rémi, comprenant immédiatement le message, retira sa main baladeuse.

Ils restèrent un moment comme ça, l'un sur l'autre, sans pour autant parler, ni se regarder.
Mais ce n'était pas gênant, ils ressentaient juste la chaleur de l'autre et en profitaient autant qu'ils le pouvaient.
Les seuls bruits provenaient des oiseaux chantant dans les arbres dehors.

Un gargouillis un peu plus fort que les autres les firent rigoler stupidement.
Il s'agissait du ventre de Vincent qui manifestait sa faim.

– Go manger ?

– Ouais !

Vincent, toujours sur Rémi, s'étira, lâchant un long gémissement qui fit sourire le plus grand.

– Pourquoi tu souris ?

Le dénommé Pex ne répondit rien, se contentant de le regarder avec un air malicieux, continuant de sourire.

– Rémi, tu me fais peur...
fit Vincent en se redressant, s'asseyant sur le bord du lit.

C'est alors qu'une étincelle de folie brilla au cœur des yeux de Rémi, qui, sans prévenir, plaqua Vincent contre le lit, finissant au dessus de lui, les mains sur ses hanches.

Commença alors une bataille chevronnée, entre coup bas et chatouilles.
Grands enfants qu'ils étaient restés, il leur arrivait souvent de se battre comme ça, sans raison particulière.

Vincent prit soudainement l'avantage, au dessus du bouclé, il lui coinça les jambes dans les siennes.
Rémi n'avait pas dit son dernier mot, alors il fit un habile roulé-boulé tout en restant sur le lit, plaquant le plus petit en dessous.

Les mains de Vincent, voulant chatouiller son adversaire, se dirigèrent vers ses côtes. Mais Rémi, ayant anticipé l'attaque, plaqua les mains de L'Alien des deux côtés de sa tête brune, l'ayant vaincu.

Vincent tenta de se débattre, mais Rémi restait immobile, visiblement plus fort que le docteur Folamour.
C'est alors que Vincent, arrêta de se débattre, et releva la tête, tombant face à yeux de Pex, l'observant fixement.

Le corps de Rémi pesait sur le sien.
Il était impressionnant sans être lourd, ni même gênant.
Étrangement, Vincent ne se sentait pas en danger, là, plaqué sur un lit par son meilleur ami bisexuel. Rémi avait une sorte d'aura protectrice qu'il savait inoffensive.

Ils laissèrent aller leurs frissons, et le visage du plus grand se pencha peu à peu.
Ils y étaient presque, ils n'étaient à rien de toucher les lèvres de l'autre.
C'est alors que la porte de la chambre s'ouvrit sur Sylvain.

– Le petit déj' est prêt...

Le lion referma la porte aussi vite qu'il l'avait ouverte.

– Désolé les gars ! La prochaine fois mettez un panneau, ou un truc sur la porte, qu'on puisse savoir !

Entre temps, sous la surprise, le torse de Pex s'était vivement redressé, mais il était toujours assis à califourchon sur L'Alien, ce dernier allongé contre le matelas, le visage rouge tomate.

Rémi sortit aussitôt du lit, tendant une main à Vincent pour qu'il se redresse.

« Je... j'y vais... Tu nous rejoins pour le petit déjeuner ? »
demanda le bouclé.

– Ouais, j'arrive.

Rémi sortit de sa chambre, laissant Vincent seul.

Putain de merde...
À quel moment leur relation avait-elle dérapé comme ça ?
Qu'est-ce qui pouvait avoir fait qu'aujourd'hui, Vincent avait failli embrasser Rémi ?

Debout, seul, au milieu de la chambre de son soi-disant, meilleur ami, le petit brun manquait atrocement de réponse à toutes les questions qui apparaissent soudainement dans son crâne.
Et il savait qu'il ne trouverait pas de solutions ici.

Il allait s'asseoir sur le lit, mais il le sentit s'affaisser sous son postérieur dans un craquement sourd.
Pendant leur petite bataille, ils avaient sans s'en rendre compte, cassé plusieurs lattes du sommier.

Vincent se mit en tailleur à même le sol.
Il ne savait pas comment faire taire les pensées dans sa tête.

Ni les gargouillements de son ventre.

Alors il rejoignit ses amis.
Ils mangeaient tranquillement autour de la table.

– Les gars...
commença Vincent en se versant des céréales dans un bol.

– Mouais ?

– On a rien à faire en ce moment, et je crois que j'ai vraiment besoin de vacances.

– Mmh ! Cool ! Où on va alors ?

– Non les gars, je voulais dire, juste moi.

Rémi et Sylvain lui jetèrent un regard étonné.

– Tu nous abandonnes ?
demanda le bouclé.

– Qu'est-ce qu'on va faire sans toi ?
continua le lion.

Vincent leva les yeux au ciel. Et finit son petit-déjeuner en leur expliquant son besoin de s'isoler.

Il omit par contre de préciser que c'était surtout à cause de ce que Rémi avait provoqué dans son ventre, qu'il partait de la maison quelques temps.

Aussitôt après manger, il se prépara dans un petit sac à dos, quelques affaires qu'il avait jugé indispensable. Même s'il ne pouvait évidemment pas y mettre Vinsi et Pex.

Pendant ce temps-là, Sylvain téléphonait, allongé confortablement sur un transat, au soleil.

« Max, je fais quoi ? »

– Rien, je ne sais pas trop...

– Tu crois que c'est de ma faute ? Tu sais, parce que je les ai surpris ?

– Non, ne t'inquiètes pas Syl'. À mon avis, Vincent s'est juste rendu compte de ce qu'il ressentait, et il a besoin d'y réfléchir.

– Je fais rien ?

– Non, ce sera mieux de le laisser seul.
Il va bien Rém' ? Comment il a réagit ?

Sylvain vérifia autour de lui, qu'aucun de ses deux amis ne pouvaient l'entendre avant de répondre.

– Il avait l'air stupéfait, et là il s'est enfermé dans sa chambre.

– Ok...

– Max, j'ai l'impression de vivre avec deux ados ! Entre Pex qui s'enferme et Alien qui fugue !
fit Sylvain en rigolant légèrement.

Il entendit Maxence rire à son tour dans le combiné.

– Bonne chance avec Jaquíto !

– Merci Max ! Salut.

– Salut.

Sylvain reposa son téléphone, ignorant les appels manqués de sa copine, et se remit à méditer au soleil.

C'est alors qu'une ombre passa devant lui. Il ouvrit les yeux, et vit Vincent, tout prêt à partir.

– J'y vais.

– Ouais.

Ils restèrent comme ça en silence.
L'Alien culpabilisait un peu de les laisser.

– Il est où Rémi ?

– Dans sa chambre.
répondit Sylvain avec un sourire.

– Je reviens, je vais lui dire que j'y vais.

Vincent rentra à l'intérieur de la maison, et toqua quelques coups à la porte fermé du plus grand.

– Ouais ?

L'Alien prit cela pour une invitation à rentrer, alors c'est ce qu'il fit.

Pex était assis sur une chaise, devant son synthé qu'il tripatouillait.
Il releva les yeux vers l'arrivant.

– Tu pars ?

– Ouais.

– Bon bah... bon voyage alors !
fit-il sur un ton faussement enjoué.

– Je partirais pas longtemps.

– T'as intérêt, on a un album à faire quand tu rentreras.

Vincent baissa les yeux.
Rémi sourit et se leva pour se rapprocher du plus petit.

– Roh allez, viens-là !
fit-il en ouvrant les bras.

Vincent vint se loger à l'intérieur.
Ils se serrèrent l'un contre l'autre, les yeux fermés, n'ayant pas entendu Sylvain qui les regardait tendrement depuis quelques minutes déjà, appuyé contre la porte.

Quand Rémi sentit enfin sa présence, il ouvrit encore plus grand les bras, et le lion vint à son tour contre eux.

– Bon... salut !

– Salut Vinc' !

Le petit Alien partit de la maison, prenant son envol comme un jeune oisillon sortant de sa coquille.

Il marcha quelques temps, sans direction, sa musique à fond dans les oreilles.
Il décida finalement au croisement d'une rue, de rendre visite à son père.
Cela faisait bien longtemps qu'ils ne s'étaient pas vus.


Nemmo

Ce chapitre fait transition, j'espère qu'il vous a plu !
Les prochains chapitres seront mieux ;)

Au-revoir et portez vous bien sales gens très gentils !

♥️

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