12. Brûler


« Rémi !! »

Dès que leurs deux regards se croisèrent ils foncèrent l'un vers l'autre. 

Au moment de leur collision, ils se prirent avec amour dans les bras, enfouissant leurs visages dans le cou de l'autre.

« J'ai eu si peur »

———

« Le feu expose nos priorités. »

Rémi releva la tête de son téléphone.

Sylvain ajouta d'un air innocent :

« Ce n'est pas moi qui le dit c'est Sherlock Holmes ! »

– Tu lis Sherlock Holmes toi maintenant ?

– Non, je regarde la série avec ma meuf. Elle adore.

– Ça à l'air de bien marcher entre vous !

– Ouais pas trop mal...
fit Vinsi avec un petit sourire.
Et bref, il y a un moment dans cette série, où Sherlock dit : « Le feu expose nos priorités »
continua t-il.

– Et donc ?

– Et donc ?
répéta Sylvain, cachant son sourire.

– Moi aussi j'en ai des proverbes sur le feu si tu veux !

– Vas-y.

Rémi leva les yeux au ciel quelques instants, cherchant dans sa mémoire.

– Qui... veut du feu... doit se résigner à la fumée.

– C'est de qui ?

– C'est un proverbe italien.

– Mouais...

– Et sinon il y a toujours Johnny !

Les deux rappeurs échangèrent une œillade complice, et se mirent à chanter d'une même voix « Allumez le feu »

———

« J'ai eu si peur »

Ils se serrèrent avec force l'un contre l'autre. 
Vincent se releva un peu des bras protecteurs de Pex pour pouvoir voir son visage. 

– Qu'est ce qu'il se passe Rémi ?

Ce dernier ne lui répondit pas, se contentant de le reprendre possesivement dans ses bras.
Il respirait rapidement, et tenait Vincent  avec force contre lui comme si ce dernier allait s'envoler. 

– Rémi ? Rém' ? Ça va ?

– Mieux. Vincent. J'ai... j'ai cru qu'on allait mourir.

– Quoi ? Mais, attends !

Il se redressa une nouvelle fois, et regarda avec attention dans quel état était le bouclé.
Ses vêtements pleins de sui, étaient déchirés. Il avait les yeux vitreux, et sentait fort l'alcool, signes qu'il avait sûrement un peu trop bu pour ce soir, et ses deux sourcils inquiets surplombaient des yeux bruns fatigués.
Il le tenait par les coudes, le maintenant contre lui.

L'Alien prit le temps de regarder la scène qui se déroulait derrière Rémi. 
Avec désastre, il constata l'état de l'immeuble de Sylvain, enfin plutôt, les décombres de l'immeuble de Sylvain.

Il y avait aussi un camion de pompier garé dans la rue, et des gens en pyjama, pleurant leurs appartements. 

– Il est où Vinsi ?

Pex se retourna, soudainement paniqué, et hurla :
– Sylvain ! Merde il était là il y a deux minutes...

Le troisième rappeur émergea de la foule de ses voisins, et courut vers eux. 

Les trois hommes s'enlacèrent avec soulagement. 

Ils se séparèrent une bonne minute plus tard, des sourires aux lèvres. Rémi garda quand même une main autour de la taille de son Alien. 

– Qu'est ce que vous avez fait ?
demanda Vincent.

– Pourquoi c'est tout de suite nous que tu accuses ? Si ça se trouve c'est ce type qui a mit le feu !
répondit Sylvain en désignant un vieux monsieur en robe de chambre au milieu de la foule.

– Les gars...

– On a... voulu... faire un barbecue...
avoua finalement le bouclé.

– Vous avez quoi ?

– On avait beaucoup bu, et on avait faim...

– Et pourquoi est-ce que vous n'êtes pas rentrés chez moi et Rémi ?

– Ré...
commença Sylvain

– On sait plus !
le coupa Rémi de justesse. 

C'était suspect... Mais ses deux amis étaient en état de choc, il valait mieux limiter les questions pour aujourd'hui, se dit Vincent.

– Bon, venez les gars, on rentre.
leur dit-il.

C'est comme cela que les trois rappeurs Nîmois se retrouvèrent à marcher au milieu des rues de leur ville au petit matin, en direction de chez Rémi.

– Al', comment ça se fait que tu sois tout transpirant ?
demanda le bouclé en passant une main dans le dos de Vincent, sentant son haut trempé de sueur.

– J'ai couru.

– Mais c'est pas le sweat de Rémi ?
fit remarquer Sylvain. 

L'Alien jeta un regard coupable au plus grand, qui lui, regarda plus attentivement comment était habillé Vincent avec un sourire.

– Garde-le. Il te va bien.

(nda : alors là franchement si vous trouvez la réf, je vous aime)

– Merci.
répondit doucement Vincent, lui rendant son sourire.

———

– Putain les gars c'est pas humain de crier comme ça dès le matin !

Rémi et Sylvain se tournèrent vers la voix de leur ami, s'arrêtant de chanter du Johnny Hallyday.

Dans l'encadrement de la porte se tenait Vincent, les cheveux en pétards, sa chemise d'hier soir ouverte sur son torse, et un boxer surplombant deux jambes engourdis, et marqués par des traces de draps. 

La vision d'un Alien au réveil resplendissait toujours autant aux yeux de Rémi. 

Ils étaient encore sortis la veille, et Vincent s'était légèrement emporté concernant sa tolérance à l'alcool. Et d'après les souvenirs de ses collègues, il avait justifié cet abus par la découverte d'un nouveau mélange « pas mal chouette » avait-il dit. 

– Vous criez dès le matin, je savais que vivre tous les trois ça serait le bordel...
continua t-il. 

– On ne crie pas, on chante ! Nuance.

– Ouais, ouais. Dites ça à Max, il s'y connaît...

Quand l'immeuble de Sylvain avait brûlé, le lion était venu habiter chez eux, après que sa conquête du moment l'ai catégoriquement repoussé.
La jeune femme avait maladroitement justifié ce refus par le fait qu'elle ne se sentait pas prête, que l'engagement lui faisait un peu peur. Mais Vinsi, qui avait flairé quelque chose de pas net, attendait le bon moment pour en découvrir plus.
Il aurait pu en devenir fou.
Il l'espionnait souvent la journée, ce qui faisait que Vincent et Rémi ne le voyait que le soir, quand il rentrait, perdu dans ses pensées.

Pour dormir, c'était très aléatoire. Ils avaient tentés à trois dans le lit de Rémi, mais avec le peu d'espace, et le lion qui se roulait dans tous les sens, ils avaient finit par décider que, à tour de rôle, deux dormiraient sur le lit, et un sur le canapé dépliant.

Les souvenirs de Rémi et lui, dormant toutes les nuits dans le même lit, hantait la tête de Vincent comme des échos...

Il aimait Vinsi plus que tout, mais ces soirées où la tête du plus grand se retrouvait sur son épaule, et qu'il pouvait papouillait ses petites bouclettes brunes à sa guise lui manquait bizarrement affreusement.

Cette intime proximité devait restée cacher aux yeux de Sylvain
Elle n'appartenait qu'à eux. C'était comme leur petit monde, le jardin secret de leurs sentiments fondants comme glace au soleil.

Et quelques fois ça lui pesait sur le cœur de ne rien en dire. Cette petite culpabilité augmentait. Il avait l'horrible impression de rejeter leur lion.
Déjà que beaucoup de « fans » l'excluait, alors s'ils commençaient à le faire même au sein du groupe...

« Les gars, faudrait se trouver une plus grande maison. »
avait dit Rémi.

– Tu veux déménager ?

– Ouais, c'est trop petit ici, on est vachement entassé.

– Ok, on va chercher alors !
l'approuva Vincent.

Sylvain était partie se faire un restaurant avec sa copine, alors les deux rappeurs se mirent en quête de la maison de leur rêve sur Internet.

« On se retrouve tous les trois à vivre ensemble finalement. »
fit remarquer Vincent, soupirant d'aise en s'installant sur le canapé.

– C'est le destin.
lui répondit Rémi avec un sourire, l'ordinateur, déjà allumé, posé sur les genoux.

– Ouais...

L'Alien se rapprocha de Pex, venant même se coller tout contre lui pour mieux voir l'écran.
Concentré sur les maisons il n'entendait heureusement pas le cœur de son meilleur ami qui battait la chamade pour lui.
Ses beaux yeux et son odeur de miel.

L'odeur du risque arrivera t-elle jusqu'à ses narines ?

Nemmo

Je me suis fait mettre la pression par deux personnes qui se reconnaîtront sûrement ;)
alors je me suis dépêché de le finir et de le corriger !

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