Pdv Rémi

Cloé : salut, salut ?? C'est la seule chose que tu trouves à me dire ??

   Elle m'avait dit ça en hurlant de rage et de douleur, sans doute.
  Elle baissa ses lunettes et j'aperçus ses yeux rougis avec d'énormes traces de mascara tellement elle avait pleuré cette nuit. Je suis mal pour elle, je déteste quand elle pleure, ça déforme son beau visage. Ses cheveux bruns sont en bataille et sa frange ne ressemble plus à rien. Un peu comme tout le reste de son corps. Je ne prête pas attention à cette horrible petite voix et essaye de m'excuser comme je peux.

Rémi : Je suis désolé, j'étais bourré... Je voulais pas, j'ai pas choisis, je m'en rappelle même plus...

  Elle ne semble pas intéressé par mes paroles et fouille rageusement dans son téléphone.

Cloé : Et ça, tu vas me dire que t'en avait pas envie, regarde toi !

  Elle me montre son téléphone et démarre la vidéo. Je me vois, me trémoussant contre Vincent, le sourire aux lèvres. Il m'avait pris par la taille et me regardait intensément, un regard plein d'amour et de tendresse. Merde, mais pourquoi Vincent était comme ça ? Et pourquoi je ne l'ai pas repoussé au lieu de continuer ? Parce que tu aimes ça sale gay ! Tu aimes ça, quand vas tu te l'avouer ?!

Moi : Ho ta gueule !!

  Cloé me regarda choqué. Merde.

Cloé : c'est à moi que tu parles comme ça ??

Moi : Non, je, c'est...

Cloé : Laisse tomber, tu sais quoi, Rémi Paix, tu n'en vaut pas la peine, retourne faire le pd avec ton meilleur ami, je te quitte.

  Et elle partit récupérer ses affaires dans la maison pour se casser. Je reste figé, debout à côté de la piscine pendant bien dix bonnes minutes.

  "Je te quitte".

  Ces mots résonnent dans mon crâne. La tristesse m'envahit, mais la colère aussi. La colère contre moi-même de ne pas avoir repoussé mon ami, la colère contre Cloé de m'avoir quitté juste pour ça, et surtout, la colère contre l'Alien. Vincent, tout est de ta faute ! 

   Je rentre en courant dans la maison. Vinsi me lance un regard mais je n'y fit pas attention.

? : Bonjour...

  Je me retourne et vois un alien à moitié endormis dans le coin de la porte. La colère m'envahit et je le pousse contre le mur en lui hurlant dessus. Je le tiens par le col de son t-shirt, qu'il a dû mettre plus tôt, et le soulève de 2 à 3 centimètres au dessus du sol.

Moi : Mais merde Vincent ! Pourquoi t'as fais ça putain, t'es sensé être mon meilleur ami ! Pourquoi t'as fait le pd ?!?

  Et c'est toi qui dis ça ?... rajouta la petite voix, toi aussi t'as pas mal apprécié je te signal...

  Je vois de la peur et de l'incompréhension dans le regard de Vincent. Il ne doit sans doute pas s'en rappeller lui aussi. Mais c'est pas une raison bordel, Cloé m'a quitté juste à cause de lui !

Moi : Cloé m'a quitté à cause de toi, tout est à cause toi !

  Les larmes menacent de couler le long de mes joues mais je les retiens tant bien que mal, la colère m'empêchant de pleurer.
  Je crois que la haine se lit dans mon regard car je ressens la détresse de l'alien. Il a l'air terrifié et complètement déboussolé.

Sylvain : Du calme ! Lâche-le Rémi !

  Après quelques secondes d'hésitation et deux-trois insultes de plus, je le lâche en fronçant les sourcils. Ma haine c'est un peu calmer mais est toujours présente. C'est la tristesse qui prend le dessus maintenant. Je n'arrive plus à empêcher mes larmes de couler sur mon visage. Je me détourne des gars et je fuis.
  Je pars m'enfermer dans ma chambre, ou Cloé a déjà dû prendre toutes ses affaires, mais avant je passe par la cuisine pour prendre un maximum de bouteilles d'alcool pour calmer ma fureur et mon chagrin.
  J'arrive à caser six bouteilles d'alcool dans mes bras.
  Quand je rentre dans ma chambre, je fouille tout les placards après avoir fermer la porte à double tour et d'avoir poser les bouteilles sur le lit.
  Mais c'était déjà trop tard, Cloé avait déjà tout emporté, il ne restait plus rien d'elle, même pas un t-shirt ou une petite culotte.
  Je débouchonne une première bouteille de vodka que je bois presque d'une traite. Je suis allongé contre la porte en pleurnichant comme un bébé. Je continue de boire.

  Cloé est partit, Cloé est partit... Je me répète ça en boucle pendant de longues minutes. Mais où est-elle partit ? Chez une amie sans doute... Pourquoi t'as fais ça Vincent, je te faisait confiance...

Pdv Vincent

  Je me lève doucement avec un bon mal de tête pas possible. Qu'est ce qu'on a fait encore hier... On a dû aller dans un bar et j'y suis peut être allé un peu fort...
  Je me lève doucement, j'ai l'impression que ma tête va exploser... Je sort du lit, me prend un t-shirt et descend les escaliers. Je rentre dans la cuisine où je retrouve Sylvain et Rémi, qui a l'air plutôt étrange, comme agité, mais je ne sais pourquoi...

Moi : Bonjour...

  Je vois Rémi se retourner d'un coup vers moi, il me fonce dessus, me choppe par le col de mon t-shirt et me plaque comme une affiche au mur, puis me soulève du sol. Je ne comprends rien à se qu'il se passe. Tout est allé trop vite. Je commence à avoir peur.

  Rémi : Mais merde Vincent ! Pourquoi t'as fais ça putain !? T'es sensé être mon meilleur ami ! Pourquoi t'as fais le pd ?!?

   Je suis tétanisé, je n'arrive plus à parler. Je vois une montagne de rage dans les yeux de Rémi, mais aussi, beaucoup de tristesse. À se moment là j'ai vraiment peur de lui. Mais qu'est ce qu'il a dit ? "pourquoi t'as fais le pd", mais de quoi est ce qu'il me parle... Je viens juste de me réveiller et j'ai un putain de mal de crâne, alors qu'il me fasse pas chier... 
  Pex me regarde et je crois qu'il comprends que je ne me souviens de rien. Mais il continue de m'insulter puis me hurle :

- Cloé m'a quitté à cause de toi ! tout est à cause de toi !

  J'aperçois aux coins de ses yeux qu'il est à deux doigts de pleurer.
Cloé l'a quitté ? Mais pourquoi elle aurait fait ça... Ho non, qu'est ce qu'on n'a fait encore hier...
  Il continue de m'insulter mais je ne dit rien, apeuré. Je suis immobile comme une statue. Et enfin, Sylv' vient à ma rescousse.

Sylvain : Du calme ! Lâche-le Rémi !

  Il me crit encore deux ou trois insultes et me lâche enfin. J'ai les jambes qui tremble. Mais je soupire, soulagé qu'il ne m'est que insulté et pas tabassé. Je le vois se retourner mais c'est trop tard, j'ai déjà vu les larmes dévaler la pentes de ses belles joues. Je commence à pleurer moi aussi. Mais je ne saurai dire pourquoi. Sylvain me regarde et viens me prendre dans ses bras, mais je fuis et part me réfugié dans ma chambre.

  Quand je passe devant celle de Rémi, j'entends des sanglots. Il pleure, à cause de moi, je suis qu'une merde ! Mais j'entends un son de verre qu'on pose sur le sol. Il a prit des bouteilles. Pour tout oublié. Pour m'oublier moi. Il me déteste et je me déteste. J'ai perdu mon meilleur ami pour un connerie dont je ne me souviens même pas. Tout ça à cause de mes putains de sentiment que j'arrive de moins en moins à contenir, surtout quand je suis bourré. Je le laisse se morfondre et je pars faire de même dans ma chambre.
 
  Je n'ai pas pris de bouteilles mais j'ai toujours mes paquets de cigarettes et la belle petite lame de mon rasoir, tout brillant comme un diamant, elle m'attire.

  Je ferme mes volets pour être dans l'obscurité. J'ai honte de moi, je ne veux plus me voir, tout ce qui comptait, c'était Remi, mais maintenant il me déteste. 

  Ça faisait longtemps qu'elle ne m'avait pas fait cette effet là, cette envie irrépressible de l'enfoncer dans ma chaire tendre.
  Et c'est ce que je fis, un trait, deux traits, dix traits, quinze traits... Et je m'arrêta seulement quand j'étais épuisé, mes larmes me brouillant trop la vue pour continuer. Je me recroquevilla sur mon lit, tâché de sang ça et là et je m'endormie. Cette fois, aucun démons ne m'en empêcha.

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