Pdv Rémi

  Je me réveille doucement, mais avec un mal de crâne horrible.
  J'ai déjà eu beaucoup de gueule de bois, mais là...
  J'ouvre légèrement mes paupières, la vue un peu brouillé.
  Je cligne des yeux et quelques secondes plus tard, ma vue redeviens normal.
  Je m'aperçois que je ne suis pas dans ma chambre. Je suis dans la chambre de Vincent, pensais-je après avoir reconnu la pièce. Attends, quoi ?
  J'entends soudain un grognement à côté de moi.
L'alien est là, allongé sur le ventre, torse nu, dormant tranquillement.
  Merde, mais qu'est ce que je fous là moi...
  Je soulève la couette pour sortir et remarque qu'on est tout les deux seulement vêtue d'un simple caleçon. Je prends un t-shirt et un short puis je sort de la chambre, laissant mon ami dormir. Je descends les escaliers et je retrouve Sylvain dans la cuisine, une tasse à café dans la main.

Moi : Hey... T'aurais pas des médocs pour le mal de crâne...

  Sylvain ne me répond pas tout de suite. Il me fixe d'un regard étrange. Puis il souffle du nez et dit enfin :

- Y'en a dans la salle de bain, deuxième placard à droite au-dessus du lavabo.

  Je pars donc à la recherche de la boîte d'aspirine. Quand je retourne dans la cuisine avec les médocs, Syl' me regarde toujours fixement.

Moi : Qu'est ce qui a ? J'ai un bout de salade dans les dents ?

  Cette blague n'eut pas l'effet escompté et le rappeur ne rigole pas.

Sylvain : Tu te souviens vraiment de rien alors ?

Moi : De quoi tu veux que je me souviens ? Je tente de réfléchir à la soirée de hier mais ma migraine stope rapidement ma réflexion. Trop mal à la tête... Pour l'instant j'ai juste besoin d'l'aspirine... Et sur ses mots, j'avale d'une traite le cachet.

Sylvain : Donc t'as embrassé et tripoté Vincent presque toute la fin de soirée mais tu t'en rappelles pas ?

  Je m'étouffe avec l'eau et en crache un peu partout. QUOI?!?

Moi : QUOI??

Sylvain : Oui t'as bien entendu.

  Je cherche au plus profond de ma mémoire, j'ai quelques flash de lui contre mon torse, dansant.
Ou encore de ses lèvres contre mon cou. Attends, quoi?? Mais Vinc' est mon meilleur ami, je l'aime pas ! Comment c'est arrivé ??

  Mais une seconde chose me frappe : Cloé !

Moi : Merde ! Et Cloé, elle a vu tous ça ?

Sylvain : Ho oui qu'elle à tout vue, elle a beaucoup pleuré hier soir.

Moi : Putain de bordel de merde...

S : Vu comme tu l'as renvoyé chier hier, c'est plutôt compréhensible...

  Il avait dit ça dans un chuchotement mais je l'ai quand même entendus.

Moi : Comment ça "renvoyé chier ?" Elle est où ?

S : Elle est dehors, allongée sur un transat à côté de la piscine.

Moi : Merci.

  Je sors et un petit vent d'automne me chatouille le visage. Il fait encore beau et chaud bien que l'on soit déjà en septembre.
  Je me dirige donc vers la piscine, la peur me serre de plus en plus le ventre, qu'est ce qu'il c'était vraiment passé et où tout ça était allé ? Comment allait-elle réagir. Je ne veux pas qu'elle me quitte, pensais-je. Je l'aime et je ferai tout pour la garder. J'ai déraper hier soir mais c'était une erreur, j'étais bourré et je ne savais pas ce que je faisais. Pourtant, tu as aimé ça nan ? Dit une petite voix au fond de son crâne. Ha non, c'est vrai, tu te rappelles plus de rien, ricana t'elle. Ta gueule, dis-je simplement à la voix.
  Ce n'était pas la première fois qu'elle se manifestait, au contraire, elle venait m'embêter de plus en plus par rapport à ma relation avec Vincent. C'est vraie qu'on est très proche, mais c'est normal on est meilleur ami, nan ? Et puis, je suis hétéro et lui aussi donc aucune chance qu'il m'aime, et puis de toute façon, ça ne serrais pas réciproque.

  Je suis tellement plongé dans mes pensées que je ne me suis même pas rendu compte que j'étais arrivé à côté de la piscine, plus précisément au niveau du transat, où était allongé ma copine sur le dos, un bouquin entre les mains. C'était un magazine de mode, ceux qu'elle adore mais que moi je déteste. Elle est habillée d'un t-shirt simple rose et d'un shorty bleu.
  J'essaye de décripter des émotions venant d'elle, mais elle est juste crispé, tendu sur son siège. Et je ne vois pas ses yeux à cause de ses lunettes de soleil.

Moi : Salut...