Chapitre 26 : La Photo

Le type venait de dire que j'étais sa sœur ? Impossible, j'ai pas de frère. Il s'avança vers moi et me pris dans ses bras avant de me souffler à l'oreille :

-Je t'expliquerai plus tard, fais comme si tu venais de me retrouver, ça m'aiderait beaucoup. Je m'appelle Norman, au cas où.

Ouf, je n'avais donc pas de frère. Je fis ce qu'il me dit.

-Oh Norman ! Je ne savais plus où tu étais passé !

Il se tourna vers le comptoir :

-Ca vous suffit comme preuve de parenté ?

-Vous n'avez pas la même couleur de cheveux, monsieur, s'exclama la femme, vous êtes roux.

-Et alors ? On a deux parents non ?

Elle leva les yeux aux ciel avant que je n'ajoute (pour faire de cette scène quelque chose de bien réel alors que c'est totalement inventé) :

-Ah Norman, toujours ces blagues hilarantes !

Nous riâmes et il m'emmena hors du poste. Il me prit par le bras et courut vers une petite allée où un engin avec deux roues.

-Bon, moi c'est Norman Wittrock et je ne suis pas ton frère ! T'en fais pas, c'est la procédure. Je sais ton nom et je sais que tu as des pouvoirs, mais c'est tout.

-Je ne comprends pas, que m'arrive-t-il ? Pourquoi tu m'as cherchée ? Est-ce que j'ai une quelconque importance ? demandais-je affolée.

-Tu es ULTRA-importante, Alice, notre communauté à besoin de toi comme jamais.

-Une communauté ?

-Tu verras où je t'emmène. Tout le monde sait que tu es là.

-Où est-ce que nous allons ?

-On l'appelle le "Numéro quinze". Allez monte à l'arrière ! m'appela-t-il en montant sur ce qui semblait être un véhicule.

-Attends ! C'est quoi ce truc ?

-On appelle ça un "vélo".

Je haussai les épaules, pensant que ce Norman ne voulait en aucun cas me tuer ou quelque chose du genre, il avait l'air plutôt sincère, et puis, il connaissait mon prénom. Je montai donc à l'arrière du vélo, peinant à tenir sur la plate-forme qui se trouvait au dessus de la roue arrière. Il se mit à pédaler, ce qui fit avancer la machine.

-Et moi qui croyait qu'il n'y avait pas de magie dans ce foutu pays.

-C'est pas de la magie. C'est un système assez simple, tu pourras demander plus de détails à Wilson si tu veux, c'est le mécano de chez nous.

Une petite voix sortit d'un boîtier noir qui dépassait de sa poche :

-Tu l'as récupérée, Norman ? Elle est en vie ? Terminé.

-Ouais ! Réunis le conseil pour dans environ une heure, j'en aurais grandement besoin. Terminé.

-Très bien Norman. Fin de la transmission.

Waouh ! C'est génial ce machin ! La personne qui lui parle n'est pas là mais ils peuvent quand même communiquer, ça me plaît ces objets de ce pays bizarre.

-Je sais que tu viens du pays des Merveilles. C'est presque tout ce qu'on sait, Alice. Il faudra que tu nous aide à savoir tout sur toi, pour qu'on puisse étudier ton cas. Tu sais, il est très dur de voir ce qu'il se passe entre les mondes mais nous y sommes parvenus. Nous te surveillons depuis longtemps.

-Pourquoi moi ?

-Tu es unique, Alice. Tu viens d'un autre monde et tu possèdes plus de pouvoir que tout le monde ici réunis.

Nous arrivâmes dans un hall rempli de cartons vides et plutôt effrayant et sombre. Il descendit du vélo en même temps que moi puis il alla le ranger dans une pièce remplie à ras-bord d'autres engins complètement identiques au sien.

-Suis-moi, Alice. J'ai du monde à te présenter.

Je lui suivis donc à travers des escaliers qui descendaient à n'en plus finir. Il ouvrit une vieille porte rouillée et m'invita à passer celle-ci.

-Bienvenue au Numéro 15, Alice.

J'entrai et un spectacle encore inconnu s'offra à mes yeux qui commençaient à briller : des enfants couraient partout, certains parlaient entre eux, d'autres bricolaient, d'autres étaient assis en cercle, en train de préparer des plans mais quelque chose à propos de cet endroit étrange me frappa : il n'y avait absolument aucun adulte.

-Alice, est-ce que ça va ? demanda Norman, l'air inquiet.

-Je... Oui. Qu'est-ce que je fais ici ? Pourquoi ...

-Je vais tout t'expliquer. Suis-moi.

Il se dirigea vers une sorte de pièce arrangée dont les murs étaient faits de rideaux. Il entra et s'assit sur un fauteuil en face duquel il y avait une photo sur un bureau. La pièce était sombre mais ne me fichait pas les jetons parce que je suis pas une chochotte, après tout. Il glissa la photo vers moi.

-Comment as-tu eu cette photo ! Criais-je en me levant en sursaut.

La photo paraissait très ancienne et le papier était terne, prenant une teinte sépia. Un garçon habillé richement se tenait au milieu du portrait, les bras croisés derrière son dos et un sourire blanc imprimé sur son visage. Ses traits montraient un Peter Pan heureux.

-Blake, une fille qui est ici, m'a dit qu'il avait un lien avec toi. Tu le connais ?

-Oui.

Plusieurs larmes coulèrent alors sur mes joues. Je le retrouverai, un jour, j'en suis absolument convaincue. Parce que je l'aimais. Plus que tout au monde. Je continue :

-De quand date cette photo ?

-Je ne sais pas, il faudra que tu demandes à Blake. C'est elle qui me l'a donnée.

Il se leva de sa chaise en ajoutant :

-Viens avec moi, je vais te montrer les secteurs de notre petite entreprise.

Il sortit et je pris la fameuse photo de Peter Pan. Je contemplai ce visage que je connaissais si bien, ce sourire maudit. Je le suivis en courant sur ses pas, en fourrant la précieuse image dans ma poche. Une fois que je l'eus rejoint, il me parla de cette "petite entreprise".

-Tu dois sans doute te demander pourquoi il n'y a que des jeunes et aucun adulte, n'est-ce pas ?

-C'est ça.

-Eh bien, nous avons tous ici des pouvoirs, utiles ou non. Des gens haut-placés nous traquent pour se procurer nos précieux dons. Nous nous cachons donc ici, dans le but de trouver tous ces enfants qui risquent leur vie au quotidien à cause de ce qu'ils sont.

Je secouai quand même la tête parce que mon unique but était de savoir d'où venait cette photo de Peter Pan. Il continuai son discours :

-Ah, Alice. Tu ne t'imagines même pas à quel point on a besoin de toi.

-En quoi avez-vous besoin de moi ?

-Eh bien, ces hauts-placés a projeté de tous nous exterminer. Tu es la seule à pouvoir nous sauver, tu as en toi quelque chose que les autres n'ont pas.

-Quelle est donc cette fameuse chose ?

-Tu as en toi une flamme qui ne peut pas être éteinte.

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