III : L'Ilvermorny Express

Alice trépignait. Elle était dans son salon, sa valise dans une main et la cage de Rubis dans l'autre.

  - Allez Maman ! On va être en retard !

Rose sourit, se rappelant sa propre excitation lors de sa rentrée à Poudlard. La nostalgie l'envahit, et elle fut un instant triste ; sa fille ne connaîtrait jamais l'école où elle a grandit.

- Ne t'inquiète pas Al, reprit-elle en empruntant ce surnom à Oncle Albus. Nous devons partir dans une demi heure, et tout est prêt, assieds-toi donc.

Alice obéit à contre coeur et s'avachit sur le canapé. Les jumelles arrivèrent subitement et lui sautèrent dessus en riant. Elles étaient suivies des quatre autres. Ils tenaient chacun un paquet qu'ils lui tendirent. Curieuse, la blonde les ouvrit. Dans celui de Serpios, une pince à cheveux ornée d'un papillon, qu'elle agrémenta tout de suite à sa coiffure. Zoé lui offrit un livre de sortilèges, la matière préférée d'Alice, et Neva un pendentif qui, quand elle l'ouvrait, portait une photo de leur famille. Mais c'est le cadeau de Ronan qui lui fit le plus plaisir. Il lui donna un grimoire. Elle le feuilleta, découvrant des images de ses proches au sens large du terme. Mais c'est la dernière qui attira son attention ; en haut, ses arrière grands parents Molly et Arthur ainsi que Narcissa. Au rang en dessous, Harry, Ron, Hermione, Ginny, Luna, Rolf, Hannah, Neville et les autres Weasley. Sur deux autres rangs, encore en dessous, c'était toute la génération de Rose et Scorpius, et tout en bas, assis dans l'herbe, se tenait la nouvelle génération, avec Alice au centre. C'était la photo qui avait été prise à l'anniversaire de la jeune fille, un peu plus tôt.

- C'est comme celui de grand-oncle Harry, la renseigna Ronan. Il dit qu'on en aura tous un à notre entrée à l'école.

Alice sourit et prit ses frères et sœurs dans ses bras. Ils allaient lui manquer.

- Alounette, c'est l'heure.

Son père venait d'apparaître dans l'encadrement de la porte, attendrit devant ce tableau de famille.

La blonde rangea ses cadeaux dans sa valise et se leva. Quelques minutes plus tard, toute le monde était entassé dans le fourgon familial, en route pour la gare.

XXX

Alice poussait son chariot entre les trains bondés. Elle repéra le noeud gordien gravé sur la Machine à café de William et appuya dessus. La porte s'ouvrit et, chacun leur tour, tous les Malefoy y entrèrent. Ils réapparurent sur un quai bondé de sorciers qui laissaient petit à petit leur enfants monter dans l'Ilvermorny Express.

Alice n'était jamais venu ici, mais avait entendu parler de ce train des milliers de fois. Il était bleu cuivré et dégageait une épaisse fumée. Par contre, elle ne connaissait la Machine à café de William que depuis peu. C'est une machine banale, pour tous les Non-maj, mais était l'équivalent du quai 9 3/4 pour les sorciers. Il suffisait de poser une baguette sur le noeud gordien gravé sur le métal, et la porte de la machine s'ouvrait. A l'intérieur, plus de cafés mais un passage qui les téléportait jusqu'au train. Elle trouvait ça génial.

- Alice, il va falloir y aller

Rose était revenue près d'elle et la prit dans ses bras. Alice ne s'était pas rendue compte qu'elle était perdue dans ses pensées. Elle se fis câliner par toute sa famille. Ils allaient lui manquer.

Elle pensa à Marin, le fils d'Albus, qui entrait à Poudlard le jour même. Elle se promit de lui écrire une lettre, une fois à Ilvermorny.

Elle monta dans le train. Elle embarquait pour une année folle.

XXX

Tous les compartiments étaient pleins, et Alice en cherchait un peu rempli.

Dans le sixième, deux enfants, une fille et un garçon, lisaient. Alice toqua et se présenta :

  - Salut ! Je suis Alice ! Est-ce-que je peux m'installer ici, il n'y a plus de places dans les autres compartiments.

  - Bien sûr ! Répondit le garçon avant de se replonger dans son livre.

La fille lui adressa un léger sourire sans lever les yeux vers elle, trop absorbée par sa lecture.

La blonde haussa les épaules et s'assit près de la fenêtre. Elle s'amusait à regarder le paysage, bien que la vitesse du train le rende très flou.

Alors qu'elle commençait à s'ennuyer, le haut parleur du train annonça :

"Le bar à friandises est ouvert !"

Alice se leva et se dépêcha de rejoindre le wagon concerné. Certains élèves faisaient déjà la queue, si bien qu'elle dû attendre encore un peu avant de pouvoir manger. Elle acheta un peu de tout, remerciant silencieusement son père de lui avoir donné de l'argent de poche.

Quand elle revint dans son compartiment, il était vide. Elle se demanda où étaient passé le garçon et la fille -dont elle ne connaissait toujours pas les prénoms- qui lisaient quelques minutes plus tôt.

Elle commença à manger ses friandises tout en imaginant des hypothèses improbables sur leur disparition.

Elle n'avait vraiment pas à s'inquiéter, car la fille revint quelques minutes plus tard, un sachet de bonbons à la main, et le garçon un peu après, du chocolat plein les doigts. Il sourit largement et s'assit près d'Alice.

- Bon, je m'appelle Max McMillan. Enfin, Maximilien, mais c'est trop long. J'entre en première année. Et vous ?

- Alice... Malefoy. et j'entre aussi en première année. Mais ce serai sympa de ne pas répéter mon nom de famille...

Il se tournèrent vers la jeune fille, qui avait rangé son livre et les écoutait avec attention.

- Euh, ben, je suis Mary Weason et j'ai 11 ans.

  - Donc t'es en première année ? Demanda Max.

Elle haussa les épaules.

  - Si tu le dis. Je n'ai appris que cet été que j'étais une sorcière.

  - Oh, alors tu es Née-Non-Maj' ! S'exclama Alice.

Elle acquiesça :

  - Oui, c'est ce que le professeur Writey m'a dit quand il m'a rendu visite à l'orphelinat.

  - Oh, tu es orpheline. Désolé. Remarqua Max.

  - Ne t'inquiète pas, mon orphelinat est très bien, je n'ai jamais souffert de l'absence de mes parents. Je ne les ai jamais connus. Mais bref, vous êtes des sorcier pur-souche ?

  - Moi, oui, sauf que ma grand-mère est Née-Non-Maj', comme toi. Répondit Alice.

  - Moi aussi, je suis un Sang-Pur.

Alice pinça les lèvres à l'entente de ce nom, ce qui lui donnait l'expression d'Hermione quand quelque chose ne lui plaisait pas.

  - Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda Mary, qui avait remarqué le trouble de la blonde.

  - Rien, ne t'inquiète pas, c'est juste que je n'aime pas le terme de Sang-Pur. Ou de Sang-Mêlé ou... Enfin voilà, je n'aime pas ça.

  - Pourquoi ? S'enquit la jeune fille.

  - Parce que mon nom de famille, c'est Malefoy.

  - Et alors ? Reprit Mary.

  - Et alors, répondit Max à la place d'Alice, il y a eu une guerre il y a 40 ans. Un mage noir voulait éradiquer ceux qu'il appelait "Sang de Bourbe" -c'est une insulte pour tous les Nés-Non-Maj'- et les Moldus. Il livra une guerre sans merci, où beaucoup sont morts.

  - Oui, beaucoup trop, continua Alice, des gens que nos familles connaissaient, des amis... Voldemort, le mage noir, avait des serviteurs à sa disposition. On les appelait les Mangemorts. Mon... Mon arrière grand père en était un. Et aujourd'hui, bien qu'il soit mort et que sa famille côtoie les sorciers de toutes descendances, je souffre encore de mon nom de famille, parce que tout le monde croit que nous sommes comme lui, ce qui est faux.

  - Les familles d'ex-Mangemorts, comme celle d'Alice, sont souvent rejets de la société, alors qu'ils n'ont rien fait. Ils n'ont pas décidé de descendre d'ordures comme celles là. Finit Max.

  - Voilà, tu sais tout. Vous voudriez être dans quelle maison ? S'enquit Alice pour détourner la conversation.

  - Quelle maison ? Demanda Mary, agacée de ne pas savoir.

  - Ilvermorny est repartit en quatre maisons : l'Oiseau-Tonnerre, le Serpent Cornu, le Puckwoodgenie et le Womatou. Chaque maison a des caractéristiques qui lui est propre. L'Oiseau-Tonnerre, on dit qu'il représente l'âme, et qu'il regroupe les aventuriers, donc les curieux. Le Serpent Cornu est sensé représenter l'esprit et regrouper les érudits. Le Puckwoodgenie devrait être le coeur et regrouper les guérisseurs, mais pas les guérisseurs comme les médecins -même si la majorité des médicomages sont d'anciens Puckwoodgenies- mais plutôt comme ceux qui comprennent les gens, qui les aide, les accompagne, les aime. Quant au Womatou, il serait le corps et rassemblerait les guerriers, dans le sens les forts et courageux. Chaque première année, comme nous aujourd'hui, doit se placer, devant l'entrée du collège, sur un noeud gordien, comme celui qui orne nos uniformes, et attendre qu'une des quatre statues représentant les maisons s'anime. S'il y en a plusieurs, c'est l'élève qui choisit.

- Ah, d'accord, répondit Mary qui avait écouté avec toute l'attention du monde, dans ce cas j'aimerai Oiseau-Tonnerre

- Et moi, Womatou ou Puckwoodgenie. Continua Max.

- Quant à moi, Serpent Cornu ou Puckwoodgenie. Termina Alice.

Ils discutèrent jusqu'à la fin du voyage. Mary savait à présent tout sur la fondation de l'école.

"Le train s'arrête en gare de Noeud-Gordien !"

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