8- Un guide
Petite information temporel qui pourrait vous perturbé. L'histoire se passe comme si nous étions après le tome 1 mais pendant l'année qui s'y déroule les 5 premiers tomes se sont passé. Les âges des personnages sont les mêmes que s'ils étaient dans le tome 5 et toutes les personnes mortes sont toujours mortes dans mon histoire. Voilà merci et désolé pour ce petit en-tête.
Mort.
Mon père est mort.
Dans l'incendie.
Des souvenirs remontent à la surface et me submergent comme si j'étais en train de couler assaillie par les vagues.
Lui et moi dans notre fast-food préféré, attablés devant des bugers végétariens comme tous les vendredis. Nous parlions de tout et de n'importe quoi l'air insouciant et surtout heureux. Il me parlait de son épuisant travail à l'usine et je rigolais en entendant ses anecdotes sur ses collègues ouvriers. Il m'écoutait citer tous mes auteurs favoris et on se battait quand il me piquait une frite.
Lui et moi au lac, emmitouflés dans notre couverture XXL en plaid, sous les étoiles. Il régnait un silence solennel dans ce genre de moment. Parfois je pointais mon doigt vers le ciel et lui indiquais le nom d'un constellation avec fierté. Il ne regardait même pas ce que je lui indiquais, il ne faisait que me couver du regard avec amour.
Lui et moi devant un match de football américain à crier à chaque fois que notre équipe marquait. On protestait chaque fois qu'un joueur faisait n'importe quoi et on rigolait quand on se regardait après avoir bouder quelques secondes.
Lui et moi au cinéma à regarder une comédie nulle.
Lui et moi quand j'ouvrais mes cadeaux à Noël et qu'il me disait que j'étais la meilleure chose qui lui soit arrivé dans sa vie.
Lui et moi au centre commercial à manger des donuts et râler quand les gens nous poussait.
Lui et moi...
Christian et Alice...
Le père et la fille...
Je ne le reverrais plus jamais.
Jamais.
Les larmes roulent sur mon visage sans que je puisse rien n'y faire.
Pourquoi ?
Pourquoi ça m'arrive ?
Je relève la tête vers Alden et lui lance un regard qui lui stipule de partir, ce qu'il comprend et avec un sourire compatissant sort.
Je me tourne vers Sophie m'éloignant d'elle pour la regarder.
En tailleur sur le lit, le visage inondé de larmes je tente de reprende mon sérieux et demande :
-"Comment l'incendie a t-il été déclenché ?"
Sophie à l'air hésitante alors je déclare :
-"Plus de cachotteries, je veux tout savoir."
Elle prend un grande inspiration et lance telle une bombe :
-"C'est toi qui l'a déclenché, tu es pyrokinésiste Alice."
Niquel je suis pyromane maintenant.
Le sarcasme est une de mes plus grandes défense contre la tristesse.
Une chose est sûre, je crois Sophie mais je ne peux m'empêcher de penser que tout ceci est... Invraisemblable.
Mais si tout cela est réel, cela veut dire que j'ai tué mon père.
C'est entièrement de ma faute s'il n'est plus là.
Sophie continu de déclarer l'air complètement effaré :
-"Alice je t'en supplie, il ne faut pas t'en vouloir. Tu étais submerger par tes sentiments à cause de te demi-sœur et... Tu as perdu le contrôle. Il faut que tu apprenne à le maîtriser c'est tout."
-"Mais je suis un monstre." je m'écris.
Sophie plante son regard dans le mien et son expression terrifié et déterminé à la fois m'apaise.
-"Écoute moi Alice. Tu n'es pas un monstre. Tu es... Extraordinaire. Tu es loin d'être un monstre. Moi aussi quand j'ai découvert que je suis à la fois télépathe, instillatrice, polyglotte et que je peux me téléporter j'ai cru que j'étais une abomination. En plus de ça j'ai été modifié génétiquement ce qui explique la présence de mes nombreux talents. Mais avec le temps et les amis j'ai compris une chose : mes aptitudes et mes différences ne font pas de moi quelqu'un de terrifiant. Nous sommes ce que nous sommes et nous ne pouvons le changer. Ton père s'est jeté dans les flammes pour te sauver toi. Sa fille. Qui a été victime de cette trahison de Jeanne. Que lui même a provoqué en laissant entrer dans sa vie ta belle mère et ta demi sœur. Ce sacrifice pour te sauver n'aura été que pour te prouver une dernière fois qu'il est désolé. Qu'il t'aime...
Je finis la phrase en murmurant, les yeux fermées et le visage grave :
-"Bien au delà des étoiles."
Sophie me lance un petit sourire bienveillant.
Je crois qu'elle a compris que cette phrase était notre rituel.
Enfin avant que Jeanne et sa mère ne débarque dans ma vie.
Et me le volent.
Tout ça c'est de leur faute.
Je relève mon regard vers Sophie et mes yeux croisent les sien.
Je ne vois que compassion.
Mais dans les miens, elle doit voir un feu brûlé derrière mes pupilles, des flammes dévorantes animées par une seule émotion...
La vengeance.
Oui je vais me venger de ces deux femmes et rendre justice à mon père.
Je vais vivre ma nouvelle vie et apprendre à maîtriser mes "talents" comme dit Sophie pour par la suite retrouver ces menteuses, et,
Les exterminée chacune leur tour sans avoir un seul remord après.
Je vais me venger.
Ma chaleur corporelle augmente à une vitesse phénoménale et je serre les poings en m'enfonçant les ongles dans mes paumes de mains.
En une seconde Sophie devient livide et regarde mes poignets.
Elle esquisse un mouvement vers moi et attrape doucement une de mes mains dans les sienne.
Quand elle découvre ma paume, elle ouvre de grands yeux et relève son regard vers moi.
On se regarde pendant un seconde et je la vois hocher la tête l'air déterminé.
-"Nous allons nous venger ensemble Alice. Je vais t'aider. Trop de gens ont souffert à cause des Invisibles. Ils méritent de subir le pire.
Nous allons inverser les rôles désormais.
Nous allons les traquer.
Nous allons les attraper.
Nous allons les torturer.
Nous allons rendre justice aux morts.
A ton père.
A Calla.
A Kenrick.
A Mr. Forckle.
A Jolie.
À tous.
À nous."
Elle comprend mon désir de vengeance.
Elle aussi, elle a perdu.
Son combat est vain s'il ne reste que sur la défensive mais ça va changer.
Je lui sourit puis déclare :
-" Tu peux aller chercher Elwin s'il te plaît ? Il faut que j'en finisse avec avec cette visite médicale."
***
Elwin est repassé, l'air plus apaisé et cette fois-ci j'ai bu d'une traite tous les élixirs qu'il m'a donné.
Son ton jovial était réapparu et il n'a pas manqué de faire quelques blagues sont mon tempérament qu'il qualifie de feu et la tâche bleu foncé sur le mur.
Il m'a dit que mon bras se portait à merveille mais il a tour de même préféré me mettre un bandage et m'a conseillé d'appliquer une pommade tous les soirs après m'être douché.
Sans plus de cérémonie, il a quitté la pièce avec un sourire.
Alden est repassé dans ma chambre par la suite, pour m'annoncer que je resterais pendant une durée indéterminé chez eux et je le remercia chaleureusement de son hospitalité en bégaiyant que je ne voulais pas m'imposer. Il a balayé cette dernière déclaration de la main et ait partit.
Puis Sophie a déclaré qu'elle devait rentrer pour récupérer quelques affaires et qu'elle dormirait avec moi et Biana ce soir.
C'est ainsi que je me retrouve seule dans l'immense chambre d'ami d'une maison que je connait pas.
Avec comme seule sentiment la solitude et la tristesse de la mort de mon père.
Il ne faut pas que je pense à ça.
Je décide donc de me lever.
Mes jambes maintenant tendues, je tente de marcher tant bien que mal, titubant à chaque pas.
J'ai du rester endormie un long moment pour que me jambes soient autant engourdies.
Lorsque j'arrive à l'entrée de la chambre, je tourne la poignée de cristal et pousse la lourde porte.
Ce qui m'attend derrière n'est qu'un incroyable couloir de cristal qui change de couleur en fonction des rayons du soleil.
Je reste un moment émerveillé par ce spectacle puis me ressaisit et m'avance prudemment vers la lumière qui émane de l'extrémité.
Mes pas sont plus assuré mais je marche tout de même doucement pour ne pas faire remarquer ma présence.
Arrivée au bout du couloir je débouche sur le palier d'un escalier en cristal qui donne sur un hall d'entrée somptueux.
Je suis tellement obnubilé par la beauté des lieux que je ne remarque pas une silhouette qui s'est glissé à côté de moi.
Ce n'est que lorsque je sens une main sur mon épaule que je ne me retourne en sursautant.
-"Fitz ! Tu m'as fait peur !"
Le concerné me regarde gêné et déclare en se frottant la nuque :
-"Je suis désolé, je ne voulais pas. J'ai... Je... Me demandait ce que tu faisais là..."
Je baisse les yeux un peu honteuse de me balader comme ça chez lui et dit tellement bas que je murmure presque :
-"Je cherchais juste un peu de compagnie."
Fitz relève lentement mon menton et m'offre un sourire bienveillant :
-"Je te donne des vêtements de ma sœur et si ma compagnie est bien celle que tu cherchais je vais te faire visiter ma maison."
Je lui sourit et accepte les vêtements en rougissant d'être sortit de la chambre en pygama comme une idiote.
Il rigole en me voyant m'empourprer et m'attrape doucement le bras pour me guider dans les longs couloirs de sa demeure.
Pendant le trajet, Fitz m'apprend que j'ai dormi pendant une semaine et que Sophie a été pendant tout ce temps à mon chevet.
-"Tu sais Alice, si je ne savais pas à quel point Sophie tient à moi, je pourrais presque être jaloux de toute l'attention qu'elle te porte."
Sa remarque bien qu'elle se voulait drôle le met d'un coup très mal à l'aise comme si il prenait à l'instant conscience de ce qu'il vient de dire.
Alors qu'il vire au rouge tomate je le regarde attendrie et en attrapant son bras, je déclare :
-"Tu l'aimes bien Sophie, je ne me trompe pas ?"
Il soupire puis en baissant les yeux murmure :
-"Oui... Je l'aime même plus que bien mais..."
-"Il y a Keefe c'est ça ?"
Ses yeux se voilent de tristesse et il hoche la tête en signe d'approbation :
-"Oui... C'est mon meilleur ami... Enfin c'était... Je ne sais plus où en est notre amitié depuis que Sophie est là... Elle a tout chamboulé... Je suis triste de perdre Keefe jour après jour... Mais..."
-"Tu es amoureux de Sophie et lui aussi."
Fitz à l'air si petit et innocent d'un seul coup qu'il en est vraiment attendrissant.
Ça se voit qu'il ne sait pas quoi faire pour pouvoir monter qu'il aime Sophie et ne pas blesser son meilleur ami ni être blesser pas son meilleur ami en retour.
Je continu d'exposer la situation sous son regard dépité :
-"Vous vous vouez une guerre silencieuse Keefe et toi."
Fitz hoche lentement la tête et se tourne vers moi, arrêtant d'un seul coup notre marche :
-"Tu as remarqué et déduit ça en quelques minutes alors que nous nous voilons la face depuis presque deux ans maintenant."
Je rigole doucement et dit :
-"Tu sais c'est souvent parce qu'on est le principal concerné qu'on ne remarque rien."
Il me regarde déterminé et affirme :
-"Tu as tout à fait raison, il faut que je parle à Keefe. Qu'on se promette que cette histoire n'entachera plus notre belle amitié."
Je hoche la tête vigoureusement signe que je suis tout à fait d'accord avec lui.
Il continu en s'écriant :
-"Tu es une amie fantastique Alice, qui n'a pas peur de dire ce que tout le monde pense depuis x temps."
-"Et qu'est ce que tout le monde pense ?" je demande curieuse.
-"Que cette situation a assez durée et qu'elle est ridicule !"
Je le regarde s'emballer en remuant son index devant mon visage, ses yeux pétillants d'un espoir nouveau.
Il doit se dire que dans tous les cas, il ne perdra plus deux des choses les plus importantes de sa vie quand Sophie aura fait un choix et qu'il s'avère être en sa défaveur.
Il aura toujours l'amitié de Keefe sur laquelle s'appuyer.
Puis toujours en criant joyeusement il déclare en me soulevant de terre et en me faisant tourner dans ses bras :
-"Merci Alice, tu me donnes tellement de courage ! Merci ! Merci ! Merci !"
Je rigole avec lui avant qu'il ne me repose à terre toujours dans ses bras et qu'il ne dépose un baiser sur ma joue.
Je l'ai a peine sentie, ses lèvres ont juste effleuré la peau de ma pommette mais il s'est bien produit.
Cependant on ne s'en formalise pas et on continu de rire tous les deux du comportement enfantin et de la joie de Fitz.
-"Sophie chamboule la vie de tout le monde quand elle y passe et elle fait tout pour que se soit en bien. C'est ça qu'il l'a rend incroyable. Sa force de toujours vouloir bien faire. Elle change des vies." dis-je soudainement plus sérieuse en regardant le sol.
Fitz relève doucement mon menton comme il l'avait fait précédemment et déclare presque en murmurant :
-" Il n'y a pas qu'elle qui chamboule des vies."
Le temps semble s'être arrêté un instant.
Mes yeux plongé dans ceux magnifiques de Fitz, je mesure toute l'intensité de cette scène et le baiser si innocent de toute à l'heure.
Il semble s'en rendre compte à son tour car il me lâche et nous devenons tous les deux cramoisi.
-"Désolé..." dit Fitz en reprenant sa marche vers la chambre de Biana.
-"Il n'y a pas de mal..." je murmure en le suivant de près.
Lorsqu'enfin nous arrivons devant la porte de la chambre de sa sœur, Fitz se retourne vers moi et me demande hésitant :
-"Alice... Ce qu'il vient de se passer..."
-"On en parle à personne..." dis-je pour terminer la phrase.
-"Surtout pas à Sophie..."
Mon cœur fait un saut qui me fait mal dans ma cage thoracique car je vais devoir lui cacher quelque chose.
Mais je ne veux pas qu'elle s'imagine des choses.
Je ne veux pas la perdre.
Je hoche la tête dans sa direction et il semble remarquer ma tristesse car il ajoute :
-"Je... Ne t'en veux pas... On ne lui cache pas quelque chose de... Et puis il ne c'est rien passer... Je... On a rien a cacher donc..."
-"Oui... Bien sûr..."
Il me sourit tendrement et toque à la porte de la chambre de Biana.
On entend un bruit sourd et un "AIE" retentissent nous parvient d'à travers le mur qui nous sépare de la sœur de Fitz.
Après quelques minutes d'attentes, elle ouvre enfin la porte en se massant la hanche et le poignet, le visage tordue en une grimace douloureuse.
-"Tu t'es fait mal ?" je demande en attrapant sa main pour observer si tout va bien.
Elle me regarde faire quelques secondes puis ramène son poignet contre elle en disant :
-"Non... Ça va, vous m'avez suprise c'est tout."
Fitz et moi fronçons les sourcils puis Biana ouvre la porte en grand pour nous laisser rentrer.
Sa chambre est immense, plus grande que celle dans laquelle j'ai passé une semaine, évanouie.
La pièce est composée en trois partie distincte.
La partie où se trouve son lit, celle qui lui sert de bureau de travail, et le gigantesque dressing.
Tout ceci est baigné de lumière qui fait briller les murs de cristal et lui donne des reflets marmoréens.
Biana se tourne vers moi et me demande :
-"J'imagine que tu veux quelque chose pour t'habiller ?"
-"Oui s'il te plaît, je n'ai pas trouvé de vêtements dans ma chambre."
Elle me regarde faussement sévère :
-"Oui tu n'as pas de vêtements car sous ordres du médecin tu dois rester au lit Alice ! Elwin a été formel, il faut que tu te reposes !"
-"Mais je me suis reposé pendant sept jours ! Et puis, je veux en apprendre plus sur vous tous et sur ce... Nouveau monde..."
Tout ce que je dis est en parti vrai.
Je veux vraiment en découvrir plus sur cette civilisation et ces elfes mais je veux surtout me changer les idées pour éviter de penser à mon père.
Biana et Fitz ne sont pas dupes et ont très bien compris que le vide que je ressens ne pourra être combler que par des distractions.
La jeune elfe part dans son dressing après un petit sourire compatissant me laissant seule avec son frère.
On n'ose pas se regarder dans les yeux ni même parler.
Ce qui s'est passer n'a pas l'air d'être de grande importance.
Cependant nous venons de nous rencontrer et...
Je ne sais pas mettre de mots ni d'émotions exacts sur cette scène.
C'était juste... Spécial.
Fitz entreprend après de longues secondes silencieuses un contact visuel.
Ses yeux sont emplis de compassion, de tristesse, d'incompréhension, et de toute sorte de sentiments que je n'arrive pas à cerner.
Il déclare après un court instant en détachant son regard du mien et le fixant sur le sol qui émane un clarté irréelle :
-"Je... Toutes mes condoléances Alice. Je... Tenais à te les présenter..."
Ma gorge se sert et les larmes remontent.
Mon corps entier se met à frissonner et lentement la culpabilité et la tristesse refond surface.
Cependant je les ravale aussi vite qu'elles sont apparu et dit d'une voix beaucoup trop froide, le ton sec que je n'ai pas réussi à contrôler :
-"Merci. Tu n'aurais pas dû."
Fitz esquisse un mouvement vers moi comprenant que je me suis refermé sur moi-même à cause du souvenir de mon père mais sa sœur débarque dans la pièce avec quelques vêtements dans ses bras :
-"Voilà, j'ai tout..."
Sa phrase reste en suspension dans l'air quand elle remarque mon expression très froide.
Je baisse les yeux mais je peux la voir d'ici faire les gros yeux à Fitz car j'entends ce dernier murmurer :
-"Je suis désolé... C'était pas..."
Biana le coupe dans sa phrase et me tend un pantalon noir et une tunique verte que je prends sans attendre.
Elle pointe un porte dans l'espace lit et me déclare :
-"Tu peux utiliser ma salle de bain, ça ne sert à rien que tu retraverse toute la maison."
Je hoche la tête et me dirige sans plus de cérémonie vers la porte indiquée par Biana que je ferme à clé une fois dedans.
***
Je me regarde dans le miroir.
Les vêtements elfiques sont vraiment magnifiques.
Le pantalon me va à la perfection et allonge ma silhouette. Le noir est profond et l'attache qui permet de le refermer est une émeraude de la même couleur que la tunique. Cette dernière que j'ai rentrer dans le bas est d'ailleurs légèrement décolleté et brille à certains endroit exactement comme la pierre précieuse.
L'ensemble est parfait et j'ai chaussé des sortes de ballerines verte ornées de pierres semblables à celle sur mon pantalon.
Mes cheveux châtains sont relevé dans un chinion par un ruban noir ce qui fait ressortir mes taches de rousseurs.
Lorsque je sors de la salle de bain je découvre Biana allongée sur son lit, un livre dans les mains, Fitz allongé à côté d'elle en train de m'attendre en lisant par dessus l'épaule de sa sœur et en fronçant les sourcils.
Les deux ne me remarquent pas ma présence puis Fitz éclate de rire et Biana devient écarlate quand quelque chose tombe du livre et s'expose à la vue de tous.
Ce sont des pages manuscrites dans une langue que je reconnais mais qui me demande un petit effort de concentration pour la déchiffrer.
Les pages parlent d'un certain "Tam" qu'ils auraient rencontrer il y a peu.
-"Tu crush sur Tam ? Sérieux sœurette ?"
Ohhh....
Je comprends d'un coup.
-"Qui est Tam ?" je demande un sourire malicieux collé au lèvre et en m'asseyant à côté de Fitz toujours hilare.
La principale concernée rougit violemment et marmonne des paroles incompréhensibles qui me font sourire encore plus que la situation ne le veut déjà.
-" Je... J'avais oublié que c'était là..."
Cela ne fait que redoubler nos rires et Fitz et moi échangeons un regard complice et entendu.
Biana nous regarde se demandant ce que l'on prépare et alors qu'elle allait prononcé quelque chose Fitz l'attrape et la bloque pendant que je m'empare des feuilles et m'empresse de sortir de la chambre.
J'entends Biana crier mon prénom et je me dirige vers le hall aux escaliers.
Je suis vite rattraper par l'auteure des cris et protestations qui résonne dans toute la demeure et par son frère qui avait du la relâcher et qui se masse le bras en lui lançant des regard noirs.
Fitz sait très bien que je ne vais pas me permettre de les lire je la connais à peine même si j'ai l'impression de les supporter depuis des années à l'heure qu'il est.
Biana me saute dessus et m'arrache les papiers des mains en proférant des menaces toutes plus folles les unes que les autres.
Je m'écrase au sol et une brune qui pousse un soupir de soulagement, les feuilles collées contre sa poitrine, rigole en me voyant basculer.
Fitz aussi semble bien profiter de la situation.
Il est réellement mort de rire.
Je me lève en le pointant du doigts avec un air qui se veut menaçant et lui fait un croche patte.
Il tombe par terre avec un bruit sourd pendant que je me tourne vers Biana et déclare :
-"C'est ça que tu écrivais quand nous sommes arriver pas vrai ? C'est pour ça que tu as été surprise, t'étais gênée !"
Elle rougit légèrement et hoche la tête en signe d'approbation.
Fitz toujours sur le sol de cristal fait semblant de pleurer pour recevoir un peu d'attention.
Je lui tends la main pour l'aider à se relever.
Il l'a prend avec son sourire qui ferai fondre n'importe qui et je tire sur mon bras pour le mettre sur pieds.
Sauf que sans rien comprendre, je me retrouve au sol, à moitié sur lui et j'entends Biana éclaté de rire derrière moi.
Je tourne alors les yeux vers lui et en les plissant je dit :
-"Traître."
-"C'est toi m'a fait tombé en première."
Je soupir et cette fois on se relève tous les deux :
-"On est quitte ?"
-"Seulement si tu me fais visiter ta maison comme promis."
-"Vendu."
***
Je suis dans le jardin des Vacker quand je vois arriver Sophie avec un sac sous le bras.
La visite à été incroyable, cette maison regorge de beauté.
Comme ses occupants.
Et ils sont très drôles en plus.
Ils m'ont occupée pendant les deux heures où Sophie a été absente.
-"Excusez-moi mais Grady à eu un problème avec Verdy et j'ai dû l'aider."
Elle pose son sac et tourne son regard vers moi :
-"Tu vas bien ? Oh... Cette couleur te va super bien, ça met tes yeux en valeur."
Je rougis légèrement et bégaie un "merci".
Fitz me regarde quelques secondes, une lueur que je ne connais pas dans ses yeux puis se tourne vers Sophie et lui fait son fameux sourire qui met notre amie dans tous ses états :
-"Nous aussi on va bien, c'est sympa de demander."
Sophie balaye sa remarque de la main pendant que Biana ricane dans son coin.
-"Ils n'ont pas trop été affreux avec toi Alice ?"
Fitz et moi regardons Biana avec un sourire joueur et celle-ci devient cramoisi en une seconde.
Sophie nous regarde interrogative et alors qu'elle allait nous demander ce qu'il se passe et pourquoi la brune a t-elle prit la couleur d'une tomate qu'elle est coupé par Keefe qui arrive en trombe.
Il sourit à tout le monde et passe un bras autour de mes épaules en sifflant :
-"Quel secret croustillant as-tu découvert sur notre très chère petite Vacker, Alice ?"
Son ton malicieux fait rougir encore plus Biana qui me supplie silencieusement de ne rien dire à Keefe.
C'est vrai que si il l'apprend, peu importe qui est ce Tam et peu importe si je ne connais pas bien ce blond, je suis à peu près sûr que la moitié du peuple elfiques sera au courant en moins de deux jours du secret de Biana.
Je rétorque alors :
-"Mais si je te le dis Sencen, ça ne sera plus un secret."
J'entends Biana soupirer de reconnaissance et de soulagement à côté de moi.
-"Tu penses que tu as le droit de m'appeler Sencen alors que je ne peux pas t'appeler Jones ?"
Il avance son visage près du mien ce qui fait qu'il est vraiment très près du mien.
La proximité me déconcerte un instant mais c'est ce qu'il recherche alors je renchérit :
-"Je n'ai pas de leçon de moral à recevoir d'une personne si... Mal peigné Sencen."
Je me dégage de ses bras pendant que je l'entends protester que sa coup de cheveux est incroyable.
Sophie rigole d'avant l'air indigné de Keefe et se tourne vers moi l'air un peu...
Jalouse.
Eh ben dit donc il va falloir qu'elle se décide.
Biana attrape mon bras en rigolant et s'exclame :
-"Rien que pour le fait que tu arrives à faire perdre son répondant à Keefe je te pardonnes ce que tu as fait tout à l'heure !"
Je souris à sa remarque et regarde Fitz demander avec des yeux de chien battu à sa sœur :
-"Et moi tu me pardonnes ?"
Elle prend une seconde en faisant mine de réfléchir puis le regarde et déclare froidement :
-"Même pas en rêve, grand frère !"
Fitz se renfrogne et marmonne quelque chose d'incompréhensible pendant que Keefe me rejoint de l'autre côté et prend mon bras également :
-"C'est vrai que je suis mal coiffé ?" demande t'il l'air sérieux.
Oh le pauvre petit chou qui a perdu sa confiance en soi.
Je rapproche mon visage du sien comme il l'a fait il y a quelques secondes l'air malicieux et déclare en ébouriffant sa chevelure :
-"Non, mais maintenant si."
Biana éclate de rire et on se retourne pour voir la réaction de Sophie et Fitz.
On découvre Sophie dans les bras de Fitz qui a l'air de la retenir pour ne pas qu'elle tombe.
Fitz regarde Sophie dans les yeux en lui souriant pendant qu'elle tente un sourire derrière le rouge qui recouvre ses joues.
Ils ont l'air de tellement... S'aimer.
Fitz jète alors un regard vers moi avec la même lueur que précédemment et que je ne comprends toujours pas.
Biana lève les yeux aux ciels et déclare qu'elle va se chercher à manger et Keefe marmonne toujours accrocher à moi que je cite :
-"Cette journée est vraiment spécial... Pas toujours dans le bon sens du terme."
Je me retourne vers lui et le regarde ravaler sa jalousie.
Mon visage orienté vers le ciel étant donné que Keefe est plus grand que moi et dos au soleil je suis à contrejour et peine à discerner ses traits à cause de la lumière.
Je le force à prendre le chemin de la cuisine quand il m'entraîne dans la direction opposé où je comptais aller :
-"La cuisine elle est de l'autre côté."
-"Mais comment tu sais que..."
Pour simple réponse il me murmure :
-"Peut être que je devrai stopper mon obsession pour Sophie... Elle est complètement dingue de Fitz..."
Son regard perdu et sa mine triste me font mal au cœur.
Pauvre Keefe.
Il ne sait plus où il en est.
D'une certaine manière ça nous fait un point commun.
-"Sophie a surtout besoin de mettre ses sentiments au clair... Tout comme toi et Fitz..."
Il soupir et murmure :
-"Je l'ai vu dans tes yeux que tu avais tout compris quand on les a trouvé dans les bras l'un de l'autre. Et j'ai senti que tu étais un peu jalouse..."
Quoi ?
Mais je ne suis pas jalouse...
Je viens a peine de les rencontrer...
-"Je... Qu'est ce que tu insinues Keefe ?"
Il me stoppe et me regarde dans les yeux, ses mains sur mes épaules.
Les siens bleu aciers me transpercent, j'ai l'impression qu'il peut lire en moi comme dans un livre ouvert.
-"Je suis en train d'insinuer que tu as peur que Sophie ne t'accorde plus d'attention si elle se met avec Fitz..."
Quoi...
-"Mais je n'aime pas Sophie..."
Il esquisse un sourire.
-"Non, je l'aurais senti sinon. Non toi tu as peur qu'on te vole la toute première personne qui a été là pour toi, la personne qui t'a sauvé la vie et qui constitue le seul appui que tu as en ce moment. En bref tu as qu'il te vole Sophie."
Je suis bouche bée.
Il vient de dire clairement et nettement ce que mon cœur n'arrive pas à me faire comprendre.
Je le regarde la bouche entrouverte, le regard perdue dans ses yeux.
Il ferme délicatement ma bouche avec son index et me dit :
-"Je suis empathe. En te touchant je peux ressentir tes émotions. Alors Jones m'a déduction était juste ?"
Je m'écarte de lui.
Je ne veux plus qu'il lise mes sentiments, c'est personnel.
Il comprend mon geste et rigole en me tendant son bras et en me disant :
-"Moi aussi je peux être un soutient pour toi. On s'épaulera mutuellement. Quoi qu'il arrive."
Je...
Il ne sait pas mon désir de vengeance.
Il ne peut pas le savoir.
Pourtant je lis dans ses yeux que c'est ce qu'il veut dire par "Quoi qu'il arrive".
Son bras toujours tendu, il ouvre la main pour m'inciter à la prendre avec un clin d'œil mais tout de même le visage sérieux.
-"Moi aussi j'ai perdu beaucoup..."
La détermination de ce matin dans ma chambre me revient et j'attrape sa main doucement.
Il la sert plus fort et me murmure à l'oreille :
-"Sophie a raison, le vert te va vraiment très bien."
Je lève les yeux au ciel ce qui a pour effet de le faire rigoler et je dis :
-"Tu ferais mieux de te recoiffer Sencen."
On rigole tous les deux de bon cœur en se dirigeant vers ce que je suppose être la cuisine.
Je crois qu'il va me falloir du temps pour ne plus me perdre.
Dans cette maison.
Et dans ma vie.
Mais au moins maintenant j'ai un guide, pas toujours très futé, mais je ne suis pas seule.
Merci Keefe.
-"De rien Alice."
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