11- Création

Mr. Forckle et moi approchons d'une plage.

La mer, grande et impressionnante qui s'étend à perte de vue est calme.

Pas une seule personne, pas un brin de vent, seul le bruit de l'eau qui s'échoue sur le sable fin et celui de nos pas remonte à mes oreilles

Nous venons de sauter ici et je ne comprends pas ce que nous venons y faire.

Sophie a insister pour m'y accompagner mais Mr. Forckle à catégoriquement refusé, affirmant que je devais m'y rendre complètement seule.

Même Kara n'a pu m'accompagner malgré ses nombreuses protestations.

Nous contournons la plage et gravissons une colline menant à une falaise.

La mer se fait plus violente au dessous et les vagues plus puissante frappe brutalement les rochers.

Je m'approche lentement du bord et observe avec admiration le magnifique spectacle de l'étendue d'eau devant moi.

-"Que faisons-nous ici ?"

Ma question prononcée d'une petite voix curieuse plane dans l'air sans que je n'y reçoive de réponse.

Je me tourne alors vers mon interlocuteur et le découvre debout,le visage grave tenant entre ses mains faussement ridées une boîte noire, style humain.

Il semble hésité à me la tendre.

Il soupire longuement, lasse et triste, puis s'avance vers moi et la dépose dans mes bras.

Sur le couvercle est inscrit un nom qui fait instantanément monter des larmes jusqu'à mes yeux.

-"Nous sommes ici pour franchir une étape de votre deuil Mlle. Jones. Il ne pourra se terminer aussi rapidement et pourra peut être prendre des années. Mais sachez Mlle, que vous finirez par sourire en vous remémorant votre père. Je suis là, cygne noir ou pas, pour vous accompagné pendant ce dur moment. Nous sommes tous là. Mais j'ai pensé que cette étape doit être franchie par vous seule."

Je hoche péniblement la tête, la gorge serrée par l'émotion,le regard perdu dans mes souvenirs.

Keefe m'a énormément aidé durant ce dernier mois.

Sa simple présence réussit à apaiser ma tristesse et dans ses étreintes je me laisse totalement aller.

Il est le seul avec Sophie à qui je me confie à la fois sur mon père mais aussi sur mon ancienne vie.

Il m'écoute et me comprend et je lui donne toute l'attention dont il a besoin en retour.

Je ne sais ce qu'aurait été ma nouvelle existence sans lui.

Une chose est néanmoins certaine, je suis triste qu'il ne soit pas avec moi à l'heure qu'il est.

Mais Mr. Forckle a sûrement raison. Il faut que je brave cette épreuve seule.

Rien qu'entre mon père et moi.

Je prends une grande inspiration laissant les gouttes salés de mes larmes coulées lentement sur mes joues.

Je me retourne et observe la mer et le ciel.

Deux immensités bleu,

deux profondeurs mystérieuses et infinies,

les cendres de mon père dans l'une et son âme dans l'autre.

Mon cœur semble s'être ralenti face à l'intensité de cette scène.

Le vent se lève et vient caresser doucement mon visage. Il sèche mes larmes comme pour apaiser ma peine.

Le couvercle encre portant l'inscription neutre et simple de "Christian Jones" en lettres argent redouble la tristesse.

Il était tellement plus que ça.

Tellement plus que son nom.

Tellement plus que cette petite boîte.

C'est pour ça qu'il ne faut pas que je le laisse dedans, il faut qu'il soit libre.

Je ferme les yeux et l'ouvre.

Mon corps ancré au sol, au bord de la falaise je ne peux en regarder le contenu.

Suis-je responsable de ça ?

Est-ce de ma faute si mon père n'est devenu qu'un vulgaire de cendres ?

La culpabilité m'envahit.

Je ne peux la surmonter.

C'est beaucoup trop dur de ne pas m'accuser.

Je souffle, les dents serrées, les mains crispées victime d'un combat intérieur ravageur et qui pourrait m'anéantir sans que je ne m'en rende moi même compte.

Non.

Mon père ne l'aurait pas voulu.

Je me détends et repense à se qu'il me disait chaque fois qu'il me bordait petite.

-"Je t'aime papa, bien au delà de toutes les étoiles de cet univers..."

Je tends la petite boîte devant mon corps, les mains tremblantes.

Une expiration profonde et solennel et je rajoute avant de basculer les cendres dans l'air :

-"Parce que mon univers c'était, c'est et ce sera toujours toi."

Je les vois être emportées par l'air éparpillément vers le ciel et vers la mer en dessinant des arabesques.

J'éclate en sanglot et le recroqueville sur moi-même en murmurant la gorge si serrée que j'arrive à peine à aligner deux mots :

-"Désolé... Papa... Je suis... Tellement... Désolé."

La tristesse, la culpabilité et la colère m'envahissent et remplissent mon corps de leur émotion négative.

Je m'assois sur le bord de la falaise, le vent, beaucoup plus fort désormais, fouettant mon visage avec force.

Mr. Forckle derrière moi se racle la gorge mais je n'y prête pas attention.

Il s'avance alors et pose sa main sur mon épaule secouée de sanglots étouffés.

-"Mlle. Jones, j'ai perdu mon frère jumeau l'année passée et je peux vous assurer que cela a été la pire chose qui est pu m'arriver dans ma vie."

Je tourne alors mon visage inondé de larmes et tordu dans un spasme de tristesse vers lui m.

Le sien bourssoufflé par ces baies de froisselles dont m'a parler Sophie me jauge avec compassion et compréhension.

Je dit fine toute petite voix presque inaudible :

-"Et vois avez réussi à faire votre deuil ?"

Il secoue la tête négativement en laissant échapper un petite goutte d'eau de son œil.

-"Je peux vous assurez que je vais y arriver peut importante le temps que cela prendra. Sa mort n'a pas été vaine et je continu de perpétuer ce que nous avions commencez ensemble. Il vit toujours d'une certaine façon mais à travers moi. Tout comme votre père."

J'esquisse un sourire reconnaissant et prends ce vieil homme dont je n'ai jamais vu le réel visage dans mes bras.

Je le sens étonné, désorienté, cela ne doit pas être très courant pour lui.

-"Vous non plus vous n'êtes pas seul vous savez ?"

Il pose ses mains dans mon dos avec un délicatesse déconcertant pour ce visage qui ne lui convient pas et malgré la dérangeante odeur qui s'échappe de lui je retrouve un semblant de bonheur.

Il est honnête et il me met en confiance.

Je comprends pourquoi Keefe, Sophie, Fitz et Biana se sont engagé dans son organisation.

Il défend une cause juste pour laquelle il se bat
et il a perdu un frère.

Tout sa de sa propre volonté.

Il doit se sentir quelques fois coupable lui aussi.

Je ne suis pas seule à être dans cette situation et j'étais trop égoïste pour m'en rendre compte.

-"J'ai autre chose dont je dois vous faire part Mlle. Jones."

Il nous sort de ce moment émouvant et en me regardant droit dans les yeux m'annonce :

-"J'ai retrouvé ta demi-sœur Jeanne."

***
Le couloir humide que nous traversons est plongé dans la pénombre et une odeur âcre et amer monte jusqu'à mon nez.

Les yeux plissés de mécontentement, les tempes et le cœur battants de colère, le corps raide, j'avance péniblement entre des murs sombres ou aucune lumière ne peut passé.

Je marche derrière Mr. Forckle qui semble être très habitué à l'obscurité et l'étroitesse de ce lieu.

-"Je suis désolé de devoir vous emmenez ici mais voyez-vous, nous devons empêcher tout prisonnier de s'enfuir, quelque soit la manière. Cette planque bien que très désagréable est une des plus sûre pour la séquestration des membres utiles des Invisibles que nous ne pouvons déclarer au conseil. Il vous sera donc demander de garder le secret de ce que vous verrez ici."

Je continue mon ascension en titubant dans une sorte de flaque d'eau aux reflets noirâtres.

Un haut le cœur me prends mais je le contient pendant que mon interlocuteur soupire.

-"Je vais surtout essayer de n'en garder aucun souvenir."

Il esquisse un sourire avec un regard furtif vers moi puis se rembrunit en annonçant :

-"J'ai bien peur que vous en gardiez un très fort de souvenir Mlle. Et peut être bien que vous en retrouverez certains."

Alors que je veux demander où il veut en venir je suis coupé par l'arrêt soudain de mon guide devant une porte métallique.

Elle est marquée de traces noires causées par des flammes.

Mon cœur commence à battre plus vite et mes yeux retombe sur mes mains avec effroi et culpabilité.

Pourquoi ai-je hériter d'un talent, tant est qu'on peut l'appeler ainsi, de la sorte ?

Destructeur et incontrôlable.

Comme moi.

Mr. Forckle semble voir et comprendre mon conflit intérieur car il pose ses mains sur mes épaules et déclare doucement :

-"Ton talent n'est pas mauvais, tu n'es pas mauvaise. C'est la façon dont tu décides de l'utiliser qui va caractérisé si tu es quelqu'un de bien ou non. Tes émotions ne sont pas un fardeau. Elles représentent ta plus grande force face à des êtres sans cœur comme les Invisibles. Tu es unique et ton talent est puissant, à toi de choisir quelle chemin emprunter."

Son discours me redonne confiance et ma détermination renaît encore plus forte et comme si elle n'était jamais partie.

Le vieil elfe à l'apparence humaine se retourne et tourne la poignée de la lourde porte avec sa main toute bourssouflée.

Je pénètre dans la pièce encore plus sombre que le couloir.

Le froid mordant et la forte odeur d'humidité trahissent l'ancienneté des marques noires sur la porte et le sol.

Mon corps semble pesé des tonnes et le spectacle qui s'offre devant moi fait rouler une larme de terreur, d'incompréhension et de trahison sur ma joue.

Jeanne, mon ancienne demi-sœur, est assise sur un siège ignifugé, elle n'est pas attaché mais elle sait qu'elle ne peut rien faire, le regard dans le vide, les yeux vitreux, un horrible sourire à vous glacer le sang animant ses lèvres.

Elle lève un sourcil en la direction et ricane.

-"Tu pleures Alice ? C'est le voir dans ici qui te met dans cet état ?"

Le rictus et la haine qui émane de tout son être trahit sa folie.

De la folie pure.

Je secoue la tête négativement et m'approche doucement d'elle en mesurant mes pas comme si je m'approchais d'une bête enragée.

-"Non Jeanne. C'est voir ce que tu es vraiment qui me fait si mal. Et dire que je vivais avec toi."

Elle éclate d'un rire creux et rauque. Le genre de rire qui vous hante pendant des nuits entières.

Elle pointe un doigts vers moi et déclare, la tête penchée sur le côté :

-"Ne m'appelle pas Jeanne sale traînée ! Je veillais sur toi ! Puis Sophie la sauveuse est arrivé et je le savais, je leur ai dit de faire attention à cette sale gamine de Foster."

Je tremble d'effroi.

La peur et le dégoût me submerge.

Je l'écoute continuer sa tirade :

-"Tout ce que j'ai sacrifier pour cette foutue mission des Invisibles pour en arriver là. Être capturé par des stupides nains velus en partant d'un repérage d'Everglen ? TOUT ÇA PARCE QUE J'AI ACCEPTER DE SURVEILLER TA PUTAIN DE GUEULE TOUS LES JOURS PENDANT UNE ANNÉE ENTIÈRE ?"

Ses cris me déchirent les tympans et mon corps est secoué d'incontrôlables spasmes de terreur.

-"Mais tout savoir Alice ? Moi je n'ai rien fait de mal... C'EST TOI QUI A TUER TON PÈRE ! C'EST DE TA FAUTE SI JE SUIS ICI ET QUE TON PÈRE N'EST PLUS QU'UN TAS DE CENDRES !"

Je pose mes mains sur mes oreilles mais les hurlement de Jeanne me transperce de part en part.

Elle continue de m'accuser de la mort de mon père pendant de longues secondes qui paraissent durer des heures et enfin elle se calme en reprenant son terrible rire.

Mes joues striées de larmes j'ose un contact visuel avec elle et je lui demande calmement :

-"Qui est l'homme avec qui tu parlais via transmetteur ?"

Elle ricane et affirme en chantonnant telle une hystérique :

-"Je ne te le dirais pas..."

Je soupire et lui sourit méchamment :

-"Toi peut être pas mais ta tête, elle, sera beaucoup plus bavarde que toi."

Elle hurle un non de rage mais déjà je me concentre pour rentrer dans son esprit.

Sans toucher sa tempe il m'est plus compliqué de pénétré dans son esprit mais j'ai réellement trop peur pour ne serait ce que m'approcher de cette tarée.

Les barrières de son subconscient sont asse simple franchir et bientôt je canalise mon énergie pour pénétré dans le cœur même de sa mémoire.

Ses pensées menaçantes résonnent en écho dans ma tête mais j'essaye de ne pas me concentrer sur elle comme m'a apprit Sophie pour plongé dans des souvenirs.

Je revois son arrestation par six nains qui veillaient autour d'Everglen et le cri qu'elle a poussé emplit d'une atroce résonance mon esprit.

Je zigzague entre des scènes floues souvent parce qu'elle essaye de m'empêcher de les voir mais parfois c'est seulement parce que ce souvenir contient tellement de souffrance qu'elle ne veut pas s'en rappeler.

Je trouve enfin le jour où tout à basculer.

Le jour où j'ai enfin compris et trouvé un chemin dans ma vie.

Les yeux de Jeanne montre le visage ravagé de brûlures d'un homme méconnaissable.

Je frissonne de dégoût et ma gorge devient sèche et râpeuse sous le coup de la détresse que me provoque la vison de cet atroce personnage.

Elle semble énervé et cri sur l'image du transmetteur :

-"Elle a rencontré cette Sophie ! Qu'allons nous faire ?"

L'homme rigole et encore une fois cet effroyable sentiment de déjà vu m'envahit.

Pourquoi ai-je l'impression de le connaître, d'avoir été traumatisée ?

La conversation continu et l'elfe répond avec un sourire mauvais :

-"Te souviens-tu de pourquoi on t'a collé cette tâche ? Pour que tu sois enfin l'une des nôtres ! Ce projet est celui de notre vie ! Celui qui pourrait nous aider à obtenir vengeance de tous ces ignorants qui préfère fermer les yeux sur les vrais problèmes ! Nous avons créer Alice pour qu'elle détruise ! Pousse la à bout pour qu'elle détruise TOUT ! Et surtout pour qu'elle détruise les humains..."

Créer ?

Détruire ?

J'ai été créer pour détruire.

Cette phrase en elle même est stupide et illogique mais en baissant le regard vers mes mains, elle prend tout son sens.

Ces invisibles, je suis leur "Projet Colibri" mais en version maléfique.

Je sors de l'esprit de Jeanne qui éclaté d'un rire sadique.

-"Une création ? Je ne suis qu'une création pour vous ? Cela sonne comme quelque chose d'incroyable et de révolutionnaire mais je ne sers qu'à une chose : Mettre votre projet de massacre à exécution !"

Jeanne se lève et s'approche de moi en titubant :

-"Oui Alice... Tu es notre œuvre... Tu... Nous... Appartiens..."

La colère monte en flèche en moi.

Je ne leur appartiens pas.

Je suis Alice Jones, la fille seule et plongée dans ses livres en permanence.

Mais je ne suis pas une bombe prête à exploser quand eux le décide !

Je suis ce que j'ai décidé d'être !

Mes points se serrent et les ongles entre dans la peau de ma paume et provoque une légère douleur.

Mon cœur bat tellement vite que je n'entends plus que lui.

Je me sens tellement utilisée et horrible alors que je n'ai rien fait.

Enfin pas encore.

-"Alice... Je suis empathe je me devais de veiller sur toi et tes... Sautes d'humeur... Vois-tu, j'allais déclenché tous tes talents avant que tu... N'exploses. J'ai failli y laisser la vie soit dite en passant."

Ma tête bourdonne, la chaleur est insoutenable.

-"Mais je pense devoir le faire maintenant juste grâce à... Toi."

Sans que je ne comprennes quoi que se soit je sens une douleur me traversée et un cri m'échappe.

La chaleur s'échappe de mon corps en un feu incandescent qui se reprend dans toute la pièce.

Les flammes rougeoyantes m'encerclent et j'entends le terrible rire de mon ancienne demi-sœur retentir.

Elle tient dans la main un morceau de métal, qui vient de l'accoudoir de son siège, couvert de sang.

Couvert de mon sang.

Je baisse les yeux vers mon ventre avec une lenteur terrifiée.

Une plaie rouge et immonde se trouve sous mon nombril.

La douleur est accompagné d'une rage et d'une force que je ne me connaissais pas avant.

J'ai regardé Jeanne et j'ai compris.

Elle n'est pas télépathe.

Elle est empathe.

Il lui fallait un contact physique en profondeur pour m'atteindre et ainsi libérer l'énergie qui sommeillait en moi.

C'était sa mission.

Me faire devenir ce qu'ils voulaient que je sois.

Je me tourne vers elle, les mains sur la plaie, mon regard accroché au sien.

Je m'imagine ensséré sa gorge et la voir partir de mes mains.

La rage, la vengeance animent cette volonté de la tuer.

Je vois son corps tremblé pendant qu'elle rigole et s'écrit :

-"Tu vas... Les anéantir... De l'intérieur... Sans même le... Vouloir... Tu es... Incroyable..."

Je hurle en serrant le poing :

-"NE DIS PAS ÇA ! TU NE SAIS PAS CE QUE JE SUIS !"

Je vois Jeanne tomber sur le sol avec un sourire d'une extraordinaire folie sur le visage et la douleur réapparaît soudain.

Je l'ai tué.

J'en suis sûre.

Et je n'ai aucun remord.

Suis-je mauvaise ?

Je n'ai pas le temps de le posé de le posé plus de questions que le souvenir de Mr. Forckle me revient en mémoire.

Où est-il ?

Je me tourne et découvre parmi les flammes une silhouette.

La peur m'envahit et je ne remarque même pas que le feu ne me fait aucun mal.

Seule la détresse d'avoir assassiner une des personnes qui me comprenait le mieux est en train de me polluer de l'intérieur.

Je pleure sans m'en rendre compte et m'approche du corps.

Le soulagement ou la tristesse je ne sais guère me submerge bien honteusement quand je reconnaîs la carrure d'un gobelin.

Il a réussit à s'échapper.

Je devais être hors de contrôle.

Aveuglée par la rage.

Et il n'a pas réussit à me faire reprendre mes esprits.

J'attrape un cristal de saut qui est dans la poche de ce cadavre en écartant les flammes d'autour son corps avec aisance et le met sur une facette indiquant Everglen.

Ce pauvre gobelin devait s'occuper de la sécurité de la demeure.

Je lui est ôté la vie sans même connaître son existence.

Suis-je l'être le plus cruel de cette planète ?

Il faut que je rentre.

Que je vous Keefe.

Et que je me souvienne.

Qui est l'homme du transmetteur ?

Il faut que je le sache.

Il représente une clé importante pour la suite de mon histoire.

Car oui maintenant je possède de nouveaux talents et il va falloir que j'apprenne à les contrôler et les comprendre.

Et je deviendrai encore plus forte.

Mais avant cela il faut également que je me soigne.

Qu'on me soigne.

J'ai atrocement mal.

Je rentre dans le rayon lumineux et je disparaîs le cœur battant et le visage tordu de douleur.

***
La lumière s'estompe pour disparaître complètement et l'obscurité s'impose à moi.

Seule la lueur émanée par la Lune éclaire les éléments autour de moi de sa lumière froide et argent et le froid mordant qui règne ici s'empare de tout mon être.

La douleur de ma blessure fait battre mes tempes et mon corps tremble de tous ses membres.

Je ne sais où se trouve Mr. Forckle ni s'il va bien ou non.

Ma main couverte de sang recouvre la profonde déchirure de mon ventre et ma respiration est saccadée et irrégulière.

Le portail d'Everglen immense et imposant est la toute dernière barrière qui me sépare de la fin de ce cauchemar.

Il se dresse fièrement dans les rayons clairs et nets de l'astre qui se tient devant moi.

Je pousse la lourde porte en grimaçant de douleur laissant des traces ensanglantées là où je passe.

Je passe devant un gobelin que je ne connais pas qui esquisse un mouvement vers moi.

D'un simple geste je l'envoi voler en arrière alors qu'il cri.

Je veux voir Keefe.

Lui et seulement lui.

Mes talents viennent d'eux même sans que je n'ai à faire le moindre effort.

Cependant la douleur me transperce de part en part.

Je commence à greloter et mes lèvres se font plus rêches.

J'avance lentement, les jambes flageolantes, à bout de souffle, les larmes aux yeux.

Où est-il ?

Il est peut être rentré chez lui ?

Je n'ai plus la force.

J'ai tellement mal que je m'écroule sur le sol en poussant un râle d'une douleur effroyable et me recroqueville sur moi même.

J'ai besoin de lui.

Pitié...

Quand soudain...

Je le vois au loin.

Alertés par le cri du gobelin ils ont tous accouru et paressent inquiets.

Il est là.

Il m'attend.

Tous mes amis ainsi qu'Alden et Della me découvre seule et maculée de sang.

Keefe ne perd pas un seconde de plus et court vers moi en criant d'appeler Elwin.

Quand enfin il est à ma hauteur il s'agenouille à mes côtés en prononçant doucement mon prénom et en me prenant dans ses bras.

Dans ses yeux je vois toute la peur et le soulagement qu'il a de me retrouver.

Il tremble et me murmure en me caressant le dos :

-"Qu'est ce qu'il t'est arrivée Alice ? Pourquoi es-tu blessée ? J'ai eu tellement peur que tu ne reviennes pas. Je... Oh Alice... Je..."

Il ne continu pas et je sais clairement pourquoi.

Il ne veut pas me dire ces quelques mots alors qu'il pourrait me perdre.

Ce serait injuste et sans intérêt.

Puisque je le sais déjà.

On le sait tous les deux.

On s'aime.

Mais jamais on ne se le dirait si vite et dans des conditions aussi atroces.

Il resserre son emprise sur mon corps et tâche ses vêtement de mon sang en caressant délicatement mon visage avec un sourire triste.

Ce contact et sa voix m'apaisent tellement que les larmes commencent à rouler sur mes joues.

J'ai mal, atrocement mal et je sers les dents. La douleur est insoutenable.

Keefe essuie doucement les gouttes d'eau sur mon visage en tremblant.

J'éclate en sanglot pendant qu'il m'attire encore plus contre lui.

Mon visage dans son cou je me laisse aller à mon chagrin, ma douleur, mon incompréhension.

D'une simple pensée je livre tous les événements de ma journée à Sophie qui, je l'entends, tombe à terre face à la vitesse et la force de mon partage.

Je n'ai plus le courage de parler.

La bouche pâteuse, un goût de sang quand je déglutis, je sens que le sommeil me prend.

Je ne peux échapper à sa force.

La journée que je viens de vivre est sûrement une des pires de ma vie.

C'est trop pour moi, je n'ai pas les épaules faites pour accepter tout ça.

L'étreinte de Keefe me fait tellement de bien que j'en n'oublie que je suis entre la vie et la mort.

Je me laisse simplement bercé par ses bras réconfortants et ses doux murmures :

-"T'inquiète pas, ça va aller je te le promets."

Lentement je sens mon corps se faire plus lourd et une étrange sensation m'envahit pendant que j'entends des sanglots étouffés qui ne peuvent appartenir qu'à Keefe.

Mon Keefe qui pleure pour moi.

Je dépose un baiser sur sa joue tellement délicatement que je ne fais que l'effleurer.

Puis je me laisse envahir par cet sensation et tombe évanouie dans les bras de celui que je voulais tant revoir qui me soulève du sol.

Et puis plus rien.

Le noir complet.

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