Chapitre 9 : À la chasse

-Cite moi les Trois grandes Races, Nylander.

-Hum ... Animalis, Humanis, et Imaginis.

-Et quelle est la race interdite ?

-Les Alices !

-Bien. Et nous, Chasseurs, que sommes nous ?

-Bah ... des tueurs d'Alices ?

-Tu n'as pas compris ma question. Nous ne sommes pas une race, alors que sommes nous ?

-Ah ! Heu ... On est un clan !

-Bien ! Bien mon fils !

Mon père m'ébouriffa les cheveux, fier de moi. Il se recula et me montra la cible qu'il avait placé à environ trente mètres de notre position.

-Imagine que cette cible est une Alice. Elle fonce sur toi, tu n'as droit qu'à une seule chance. On ne peut pas la tuer, mais on peut l'immobilier en détruisant une partie de son corps. La régénération ne se fait pas instantanément, alors nous aurons entre dix et trente secondes pour courir vers elle et lui mettre ce collier, dit-il en me tendant un collier d'acier.

-Ça sert à quoi ? demandais-je en prenant le collier entre mes mains.

-C'est un collier bloqueur d'Alice. En leur enfilant ceci, un produit leur est injecté dans le corps, bloquant leur capacité à contrôler la matière noire. Elles deviennent donc vulnérables et il devient facile pour nous de les embarquer.

-D'accord.

Mon père fouilla dans son sac à dos et sortit un pistolet en argent. Il le prit convenablement entre ses mains et pointa la cible.

-Ce pistolet contient des balles explosives. Le but est de détruire une partie du corps de l'Alice, de préférence les jambes. Vise le centre de la cible en imaginant que ce sont les jambes de l'Alice. Une fois que la balle l'aura atteint, cours jusqu'à là bas et touche la cible avec le collier. On considèrera alors que tu auras réussit la mission et que tu auras capturé l'Alice, compris ?

Je hochais vivement la tête et m'emparais de l'arme que mon père me tendait. Je me mis bien face à la cible et me concentrait sur le centre que je visais au mieux avec mon pistolet.

-N'oublies pas que tu auras entre dix et trente secondes pour l'atteindre, me murmura mon père.

Je retins ma respiration et pressai la gâchette. Une détonation retentit, et la balle explosa sur la cible. Je fis claquer ma langue en constatant que je n'avais pas touché le milieu.

-C'est pas grave ! Cours maintenant ! s'exclama mon père.

Je ramassai le collier que j'avais posé par terre et poussais sur mes jambes de toutes mes forces. J'entendais mon père crier un compte à rebours, ce qui ne faisait qu'accélérer encore plus mon coeur déjà affolé. Je frênais maladroitement ma course une fois arrivé devant la cible. Je plaquais le collier en acier sur celle-ci et me retournais vers mon père, le visage rouge et ruisselant de sueur.

Il leva son pouce et me fit signe de revenir. Je m'exécutais, ma respiration toujours saccadée.

-Tu as mis vingt cinq secondes. C'est bien, mais il faut continuer à t'entraîner. Si tu tombes sur une Alice avec un régénération rapide, tu es foutu, déclara mon père.

-Oui papa, soufflais-je.

Il me jeta une bouteille d'eau que je rattrapais facilement. J'en bus presque la moitié d'un coup alors qu'il s'asseyait par terre, contemplant la clairière dans laquelle nous étions.

-Tu es doué Nylander. Quand j'avais ton âge, je n'étais pas aussi doué, ria t-il.

-Mais tu as dit avoir été le plus doué de tout le clan, remarquais-je.

-C'est vrai. Mais tu sais, un garçon de treize ans s'intéresse généralement à d'autres choses. J'étais motivé, certes, mais j'avais d'autres occupations. Ça ne m'a pas empêché d'être le meilleur, mais si j'avais été aussi focalisé que toi, j'aurais sûrement été aussi doué !

J'esquissais un petit sourire et m'assi à ses côtés, fixant mon regard sur le ciel bleu qui surplombait nos têtes. Songeant à mon avenir glorieux de Chasseur.

×××

-Nylander ! Nylander, sors de ce foutu sommeil ! me cria une voix.

J'ouvris brusquement les yeux et me retrouvais nez à nez avec Vaelle. Je me relevais précipitamment, les yeux équarquillés.

-Ah enfin ! s'exclama t-elle. Il est déjà neuf heures, tu ne comptais quand même pas dormir jusqu'à midi ?

-Ah ... désolé, baffouillais-je.

Elle mit ses mains sur ses hanches et un petit sourire se dessina sur ses lèvres.

-Vas vite prendre une douche. Tu as tout ce qu'il faut dans ton armoire, dit-elle. Rejoins nous dans le bâtiment principal quand tu as finis, on va t'attribuer une tâche.

Elle s'en alla sans que j'eûs le temps de dire quoique ce soit. Je soupirais en passant ma main dans mes cheveux. Je venais de faire un rêve étrange. Enfin, était-ce vraiment un rêve ? Je commençais déjà à l'oublier, mais j'étais persuadé d'avoir vu un souvenir de moi et mon père, quand il m'entraînait à être un Chasseur.

À y repenser, j'avais durement travaillé toutes ces années pour quoi au final ? Vivre aux côtés de ce que j'avais été entraîné à capturer ? C'était pathétique ...

Je me levais de mon lit, les membres engourdis. J'avais un sale goût dans la bouche. Je marchais jusqu'à mon armoire et attrapais mon pantalon noir et ma chemise blanche qui avaient été lavés et recousus. Puis, d'un pas lent, je me dirigeais vers la "salle de bain". Fort heureusement, il n'y avait personne. Je prenais donc mon bain laborieusement, comme la dernière fois. Cette fois ci, je n'étais pas vraiment d'humeur à admirer le paysage. Une fois lavé et habillé je me dirigeais vers le bâtiment principal, comme me l'avait indiqué Vaelle.

J'y retrouvais la plupart des Alices, qui semblaient aussi heureuses de me voir qu'à leur habitude. Mention spéciale pour Jin et Will.

Vaelle s'approcha de moi, radieuse.

-Te voici, tiens prends ça, dit-elle.

Elle me tendit un croissant dans lequel je mordis à pleines dents.

-Ici, c'est la vie en communauté. On a donc tous des tâches à accomplir. Comme tu as été formé en tant que Chasseur, je suppose que tu ne devrais avoir aucun mal à attraper des animaux, n'est-ce-pas ?

Je fronçais les sourcils. Je voyais parfaitement où elle voulait en venir, et ça ne m'enchantait pas.

-Tu vas donc t'occuper de ramener de la viande avec Dominique. Vous trouverez surtout des poules et des sangliers. Enfin, Dominique te diras ce qu'il te faut attraper.

-Attends attends, il est hors de question que je fasse ce boulot, contredis-je.

-Et pourquoi ça ? dit-elle en levant un sourcil.

-Je ne vais quand même pas tuer des pauvres bêtes de mes mains !

Sa bouche s'ouvrit, sans qu'elle n'émette le moindre son. Elle ferma les yeux un instant et les réouvris avec un air d'incompréhension sur le visage.

-Tu étais prêt à tuer des Alices, mais tu ne veux pas toucher à des animaux ? articula-t-elle.

-Ce n'est pas la même chose ...

-Oh que si ! Écoute, je commence à en avoir ras-le-bol. Tu vas faire ce qu'on te dit, point final.

-Je ...

-Tais-toi. Tu le fais et c'est tout. Dominique t'attends dehors.

Je soupirais et roulais des yeux. Elle fit claquer sa langue et s'en alla d'un pas rapide. Cette journée ne s'annonçait décidément pas plus joyeuse que les autres.

Je tournais les talons pour rejoindre le gorille à l'extérieur. Au moins, je n'étais pas en binôme avec Jin, Will, ou même Roy.

-Ah, voilà Cetelem ! s'écria le molosse en me voyant arriver.

-C'est Nylander, corrigeais-je en roulant des yeux.

-Ouais ... Si t'veux. Tiens, v'là ton arc et tes flèches. On a pas de pist'let sinon le bruit peu nous faire r'pérer t'vois.

Je hochais très doucement la tête et regardant mon misérable équipement. Dominique me tendis un poignard que j'accrochais à ma ceinture. Il me fit signe de le suivre et je m'exécutais, aussi motivé que lors de mon réveil.

Néanmoins, l'air froid du matin me faisait le plus grand bien. Même si il était déjà dix heures du matin.

On sillonait la forêt à la recherche d'une quelconque proie. Soudain, un buisson s'agita à ma droite. J'encochais vivement une flèche et me retournais vers le bruit.

Un lapin sortit en bondissant de sa cachette. Je soupirais et tirais la corde de mon arc, prêt à ôter la vie du petit gibier.

-AH ARRÊTE !

Surpris, je tirais la flèche qui vînt se planter à trente centimètres du lapin qui prenait déjà la fuite.

Je me retournais vers le gorille, énervé.

-Mais qu'est-ce que tu fous ? Je l'ai raté ! m'exclamais-je.

-F'pas tuer lapins !

-Hein ? Et pourquoi ? C'est un gibier comme un autre !

-Non ! F'pas ! Les lapins sont tr'mignons, f'pas qu'ils meurent !

Ma mâchoire se décrocha et tomba au sol. Ce gars était désespérant. Je me pinçais l'arrête du nez en fermant les yeux, fatigué d'être entouré d'imbéciles.

-Oui ... d'accord. Pas tuer les lapins. Et on tue quoi alors exactement ?

-On tue l'z'animaux moches ! Les s'gliers par'emple.

-Ok, on tue les sangliers. Et comment tu veux qu'on les transportes ? C'est très lourd un sanglier.

-Pas d'problèmes ! J'suis très fort ! répondit le colosse en faisant saillir ses muscles.

-D'accord ... Toi très fort. Alors nous continuer chercher manger.

-Oui !

Je soupirai et emboitais le pas à mon idiot de binôme. Qu'est-ce-que j'avais fais pour mériter ça ?

Soudain, je sentis une présence derrière moi. Je me retournais et constatais qu'il n'y avait personne. Je fronçais les sourcils en détaillant les alentours, sans repérer de choses anormales. Je me retournais doucement vers Dominique, et constatais avec effroie qu'il n'était plus là.

~~~
Bonjour ! J'espère que vous avez tous passé une agréable rentrée ! Nous avons tous un Weekend bien mérité =w= Merci à tous de lire cette histoire et n'hésitez pas à voter ! Bonne journée !

Chastronaut

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top