Chômage for ever !

Sasha

— J'en ai marre, j'abandonne !

Mon cri de désespoir fait sursauter les deux personnes assises tranquillement à la table de la terrasse du bar de la Tour aux Puces, occupées jusqu'à mon arrivée à discuter tranquillement en ce vendredi soir de juin. Quand je dis « la » table, ce n'est pas parce qu'il n'y en a qu'une. Non, quand même : Thionville n'est pas une grande ville, mais les bars sont tout à fait normaux, hein. Je dis « la », parce que c'est la nôtre : à Sébastien, Murielle et moi. Celle que nous prenons systématiquement tous les vendredis soirs, en sortie du travail, du moins quand la météo du nord de la Lorraine le permet... C'est pas la Côte d'Azur, soyons honnête, et le climat peut y être terrible. Sinon, évidemment, nous en avons une autre à l'intérieur... Bref, je m'égare.

Je m'affale sur la seule chaise encore libre, en balançant lourdement mon sac à main sur la table, manquant de renverser les boissons déjà présentes sur le plateau en résine.

— Hé !!!! s'insurge Murielle. Fais gaffe, Sasha ! T'as failli faire tomber mon verre !

Elle me jette un œil noir en plaquant une main sur la chope devant elle, avant de lever un sourcil interrogateur, puis de me lancer un sourire moqueur. Elle se penche un peu en avant, alors que Seb, pas perturbé le moins du monde, continue à siroter tranquillement sa pression.

— C'est quoi le problème, cocotte ? T'as l'air tout énervée, là ! Relax, c'est le week-end !

Là, c'est moi, qui lui jette un regard qui tue : elle se fout de moi ou quoi ?

— Parle pour toi ! je proteste. Pour vous deux ! Mais moi je vous rappelle que je ne sors pas du travail, je n'en ai pas !!

— Ben justement, rétorque Sébastien qui avale une gorgée de blonde, tu devrais pas être dans cet état-là ! T'es pas claquée par une semaine de boulot...

— Tu crois que c'est facile, pour moi ? m'énervé-je. C'est pas parce que je me lève pas à quatre heures du mat, comme toi, que je fais la grasse mat' ! Tu crois que je fais quoi ? Que je glandouille en attendant qu'un travail me tombe dessus ? Tu penses que ça m'amuse de ne pas avoir de boulot ? Ça fait des semaines, que dis-je, des mois que j'en cherche un ! Des dizaines de magazines de petites annonces, des centaines d'heures de recherche internet, vingt-sept visites à Pôle Emploi, deux-cent – soixante CV envoyés et tout ça pour quoi ? Pour dix malheureux entretiens d'embauche qui n'ont rien donné !

Je finis ma diatribe dans un gémissement de détresse, avec une grimace qui arrache un sourire à Seb, qui pose sa bière et se met à me caresser le dos dans un élan de compassion.

— Tu sors d'un entretien, c'est ça ? demande-t-il doucement alors que j'acquiesce de la tête. Ça s'est mal passé ?

— Non, pas vraiment, j'admets.

— Ils t'ont malmenée ? T'as eu des questions pièges ?

— Même pas, j'avoue. Le type qui m'a reçue a été sympa, je peux pas dire le contraire. Ses questions étaient claires, et j'ai pas décelé de coup tordu. Il a été réglo. Tout comme il a dû être agréable avec les trente autres candidats qui attendaient patiemment avec moi dans le couloir... Comment tu veux être pris avec autant de concurrence ?

Seb balaie ma remarque d'un geste de la main, en prenant un air confiant.

— Ben écoute, vous avez tous une chance sur trente. Ils vont bien prendre quelqu'un, de toute façon !

— Ouais, c'est sûr...

— Tu vois ! Pas la peine de te mettre dans tous tes états. Moi, j'y crois, c'est la bonne, cette fois !

Je lance un coup d'œil pas convaincu à mon pote, consciente qu'il essaie, comme d'habitude, de me rassurer. Je connais Seb depuis notre entrée en sixième. Nous avons tout de suite sympathisé, parachutés de notre école primaire à la campagne dans un gros collège du centre de Thionville, un peu paumés vis-à-vis des gamins citadins dont nous étions entourés, et un peu exclus aussi. Il n'y a jamais eu d'ambiguïté entre nous, en tout cas de mon côté. Il a toujours été le super pote qu'il est toujours, pas compliqué pour deux sous, et d'une honnêteté et d'une fidélité à toute épreuve. Par contre, je ne peux nier qu'il ait changé considérablement depuis nos douze ans : le petit gamin malingre à lunettes est devenu au fil du temps un homme bien bâti : ses yeux noisette pétillent constamment, reflétant sa bonne humeur permanente. Ses cheveux bruns, à reflets auburn, sont un savant mélange de coiffé-décoiffé qui lui sied à merveille, et qui ne manque pas de faire tourner les têtes des demoiselles à son passage. D'autant que, quand elles apprennent qu'il est informaticien au Luxembourg, avec son joli salaire à presque cinq chiffres, il a un succès phénoménal. C'est d'ailleurs sans doute compliqué pour lui, de démêler le vrai du faux dans les intentions des filles qui lui tournent autour. Je ne lui connais qu'une seule copine officielle, il y a de ça plusieurs années d'ailleurs. Depuis, il se la joue discret, ne nous parlant jamais de sa vie amoureuse, et ne nous présentant officiellement personne. J'avoue que ça m'intrigue, honnêtement, mais j'ai trop de considération pour lui pour lui demander des explications. Je respecte son silence, espérant toutefois qu'il finisse par se livrer, à moi ou à Murielle, si le cœur lui en dit.

Bon, honnêtement, ça m'étonnerait qu'il le fasse : il ne connait Murielle que depuis que je la lui ai présentée, quand nous avons été séparés au lycée. Il a choisi un lycée technique, alors que j'ai intégré un lycée général. C'est en entrant en seconde que j'ai rencontré Murielle, et que notre duo s'est transformé en trio. Si Seb et Murielle n'ont pas forcément accroché autant que je l'aurais espéré, ils s'entendent très bien, et notre groupe fonctionne parfaitement. Murielle est une jolie rousse pétillante d'à peine un mètre soixante, mais dont la gaité et la bonne humeur permanentes font oublier tout ce qu'elle n'a pas en taille : c'est une boule de bonhomie et de joie de vivre. Contrairement à Seb, Murielle est un livre ouvert en ce qui concerne ses relations amoureuses : elle nous dit tout, et même ce que je préférerais ne pas savoir, parfois... Murielle raconte tout, absolument tout : de ses rencontres avec la gent masculine jusqu'à la conclusion de leurs performances sexuelles. Même si elle ne se pose jamais, en vrai, avec aucun d'entre eux, elle n'enchaine pas non plus les conquêtes à la pelle ! Murielle croit au prince charmant, même si elle papillonne un peu en ce moment. Elle est persuadée qu'elle finira par se poser, en temps et en heure, et continue de chercher SON homme, calmement, posément. Murielle est infirmière à Luxembourg – ville, et son beau salaire, qui double celui qu'elle pourrait avoir en France, lui permet d'être sereine.

J'avoue que ça a quelque chose d'assez marrant de vivre ses amours par procuration, étant donné que ma vie sentimentale, à moi, s'apparente plutôt à un encéphalogramme plat. C'est pas par manque de prétendants, non, j'ai mon petit succès, avec ma silhouette élancée, quoique gironde, mes cheveux blonds et mes yeux bleus. C'est juste qu'en ce moment, je n'ai ni le temps, ni l'envie de me lancer dans une relation quelconque. Mon unique objectif, pour l'instant, c'est de trouver un boulot. En France, c'est galère, la faute à la crise économique qui dure depuis des années. J'ai pourtant de jolis diplômes en sciences de l'environnement et en écologie. Le secteur est porteur, certes, mais quand on lutte pour garder des emplois dans une entreprise qui périclite, et bien, le domaine écologique passe un peu à la trappe. Du coup, je me suis tournée, dernièrement, vers le Luxembourg, comme mes deux amis l'ont fait avant moi. Mais, pour l'instant, là aussi, je fais chou blanc.

— C'était pour quel genre de job ? me demande Seb, qui se balance sur sa chaise en sirotant tranquillement son verre.

— Ouvrir un pôle écologie et environnement dans une banque d'Esch-sur-Alzette. Gérer le nouveau département, donner une image positive de l'entreprise en proposant des projets concrets et surtout visibles...

— Eh bé, siffle mon ami, admiratif, ça en jette !

— Mouais, je contre, la moue boudeuse. Tout le monde veut acheter une belle image pour sa boîte, mais la plupart du temps, ça reste de belles paroles !

— Bah tu t'en fiches non, du moment qu'ils t'embauchent.

— Faudrait-il encore qu'ils le fassent, hein, de m'embaucher... je râle.

— La réponse, tu peux l'espérer quand ?

— Lundi, apparemment, d'après ce qu'ils m'ont dit.

— Ben au moins, c'est rapide, tu seras fixée assez vite.

— Mouais... Comme ça je pourrai me remettre à chercher dès mardi...

Je souffle, en m'affalant dans ma chaise en plastique, dans une position relevant plus de la méduse que de la jeune fille bien élevée de vingt-quatre ans.

— Salut, Sasha. Tu veux boire quelque chose ?

Un coup d'œil sur ma droite m'arrache un sourire : c'est Vincenzo, mon serveur préféré, qui m'adresse un sourire à faire fondre un glaçon. Il m'observe, l'œil pétillant, au-dessus du plateau vide qu'il remplit au fur et à mesure qu'il débarrasse la table juste à côté de la nôtre. Vincenzo, depuis le temps que nous venons là, est devenu presque un ami, lui aussi. Des années qu'il bosse ici, des années qu'il me drague gentiment à chaque fois que je débarque dans son bar. C'est le gars du sud par excellence, brun, bronzé, charmeur, même si je suis à peu près sûre qu'il n'a jamais mis les pieds en Italie de sa vie, ou peut-être juste pour une ou deux semaines de vacances. Il ne s'appelle même pas Vincenzo, mais bien Vincent. Originaire de Villerupt, en Meurthe-et-Moselle, il revendique les racines italiennes de ses arrière grands-parents arrivés dans le coin dans les années cinquante, comme bon nombre de leurs concitoyens après la guerre. Racines que ces immigrés avaient tenté de gommer en tentant de s'intégrer au plus vite, mais que la nouvelle génération essaie de remettre en avant, en affichant des prénoms du cru ou en prenant part à toutes sortes de manifestations, comme le Festival du film italien.

— Un Sex on the Beach ? je demande brusquement sans trop réfléchir.

— Un truc à fêter ? m'interroge le serveur brun en haussant un sourcil amusé. D'habitude tu carbures au Perrier...

— Ouais ! je m'exclame, un accent amer dans la voix. Je fête mon sixième mois de chômage ! Ça mérite bien un verre spécial, non ?

Vincenzo se marre, me dévoilant une rangée de dents blanches à la Tom Cruise dans Cocktail, termine de vider la tablée et repart vers l'intérieur en me lançant :

— Je reviens tout de suite, ma belle !

J'esquisse un sourire en le regardant partir en me faisant un clin d'œil, qui semblerait ridicule sur n'importe qui mais qui, étonnamment, est tout à fait craquant sur ce beau brun adorable, qui est visiblement sûr de lui et de ses charmes.

— Tu sais, reprend soudain Sébastien en se penchant vers moi, après qu'il a suivi Vincenzo des yeux jusqu'à ce qu'il disparaisse dans le bar, plus j'y pense, et plus je me dis que tu te plantes peut-être dans tes recherches.

— Je me plante ? je l'interroge en haussant un sourcil. Comment ça ?

— Ben, tu te tournes vers le Lux parce que le marché de l'emploi en France est bouché. Mais là non plus, je crois que c'est pas le bon plan.

— Tu rigoles ? je m'étonne. Tous les frontaliers cherchent du boulot de l'autre côté de la frontière ! C'est l'Eldorado, le Lux !

— C'était bon y'a dix ans, ça, cocotte. Mais ici aussi le marché régresse, et y'a de moins en moins d'offres. En plus, ils se permettent d'être vachement plus difficiles, étant donné le nombre de Français qui postulent...

— Bah, c'est toujours mieux que le marché de l'emploi français, qui est complètement restreint...

— Certes, mais y'a mieux, crois-moi.

— Mieux ? Mieux que le Lux ? Mais de quoi tu parles, Seb ? Y'a pas mieux, à part la Suisse, peut-être, mais j'irai pas jusque là !

— Nan, tu te trompes !

Je plisse les yeux, devant son regard pétillant. Évidemment, il ne continue pas, et me fait mariner, prenant le temps de prendre une gorgée de sa bière ...

— Bordel, crache le morceau donc ! je m'exclame en roulant des yeux.

— C'est vrai que t'es chiant, enfonce un peu plus Murielle, qui se décide à prendre la parole, après avoir observé notre échange sans rien dire jusqu'ici. Crache ton truc une bonne fois pour toutes, ton histoire a autant de suspense qu'un livre de Barbara Cartland !

Je fronce les sourcils en la dévisageant : Barbara Cartland, sans rire ? Mais où est-elle allée chercher une référence pareille ?

— Quoi ? murmure-t-elle en feignant d'être vexée. J'ai plus rien à lire, alors j'ai pioché dans la bibliothèque de ma grand-mère...

Je glousse, alors que Seb se met à claquer des doigts sous mon nez pour retrouver mon attention.

— Euh, les filles, on parle romance ou boulot là ?

— C'est vrai, je confirme en tentant de reprendre un air plus sérieux, vas-y, je t'écoute. Tu parlais donc d'un marché du travail bien plus intéressant, développe...

Seb feint d'être énervé, mais je sens bien qu'il n'a qu'une envie : me révéler son super plan. Il se décide donc à me répondre, alors que Murielle lève les bras en l'air dans un geste d'exaspération.

— La Sarrésie, lance-t-il tout à trac.

Je cligne des yeux, incrédule.

— La Sarrésie ? je répète, bêtement, un peu perdue.

Dans ma tête, mon cerveau tente de reconstituer le puzzle des rares pièces en ma possession sur le sujet : un tout petit état, coincé entre le grand-duché du Luxembourg, et la Sarre, un des länder allemands. Un pays minuscule, sans doute pas plus grand que Monaco, tellement anodin que la plupart des gens ne le connaissent même pas, ou au mieux, ne savent pas le situer sur une carte.

— C'est l'avenir, confirme Sébastien en hochant la tête. Crois-moi, peu de personnes s'en sont rendu-compte, mais le pays émerge lentement, et d'ici peu, c'est bien là que les meilleures opportunités auront lieu. Les indicateurs sont à la hausse, et c'est le moment idéal, avant que tout le monde ne s'en rende compte. Les meilleures places, c'est maintenant qu'elles se prennent, quand y'a pas encore de concurrence.

— Et comment tu sais ça, toi ? je demande suspicieuse.

— Je bosse dans l'informatique, ma grande. J'observe, je rentre pas mal de données, et je vois passer pas mal d'interactions avec la Sarrésie. Ça bouge, crois-moi. Évidemment, je ne peux pas tout vous dire, question de confidentialité, mais je vous le dis, c'est là qu'il faut chercher.

Je pose un coude sur la table, mon menton atterrissant sur ma paume, dans une attitude dubitative. Alors que Seb se rencogne au fond de son siège, les mains croisées derrière la nuque, je me mets à réfléchir : après tout, qu'est-ce que j'ai à y perdre ? La Sarrésie n'est qu'à une demi-heure de Thionville, et la voie rapide pour y parvenir est loin d'être aussi saturée que l'A31 qui conduit les Français vers le Luxembourg au compte-gouttes chaque matin. Le coin est plutôt joli, si je me réfère aux quelques souvenirs d'enfance que je peux en avoir : des paysages qui rappellent ceux de la région de Sierk les Bains, une capitale, Sarretingen, assez ancienne, et des villages ruraux éparpillés tout autour. J'ai du mal à croire que le pays ait des emplois intéressants à offrir, surtout dans le domaine de l'écologie... Un peu sceptique, j'attrape mon portable, et m'empresse de taper quelques mots sur le moteur de recherche, quand tout à coup, mon appareil m'est arraché des mains.

— Eh ! Tu feras ça plus tard, ma grande, gronde Murielle en brandissant un doigt inquisiteur. Là c'est vendredi soir, t'es avec nous, alors tu laisses tomber tes recherches ! Tu feras ça chez toi, ok ?

J'abdique, vaincue : elle a raison, j'aurai bien le temps de faire mes recherches ce week-end ! C'est pas comme si j'avais autre chose d'important au programme, de toute façon : lessive ? Ménage ? Repassage ?

— Et un Sex on the beach pour la plus jolie demoiselle de l'Est ! lance soudain Vincenzo alors qu'un verre sublimement décoré de sucre et d'un parasol rose se matérialise comme par magie sous mes yeux émerveillés.

— Wow ! je m'exclame. Merci Vincenzo, ta présentation est superbe !

Vincenzo s'incline, en posant une main sur son torse, puis, au moment de se relever, se penche vers moi et susurre brusquement à mon oreille :

— Pour la plage, je ne peux rien faire. Pour le reste, si t'as envie, je finis à vingt heures, tu peux m'attendre ici, en terrasse, ou au bar, à l'intérieur...

J'ouvre de grands yeux, alors qu'il disparait aussi vite qu'il a lâché sa bombe. Bordel, depuis le temps qu'il me dragouille, des mois, voire des années, c'est bien la première fois qu'il me fait une proposition aussi directe !

Murielle éclate de rire, pendant que Sébastien fronce les sourcils.

— Ben dis donc, c'était pas hyper subtil... ricane-t-il, en gardant un œil vers la porte d'entrée du bar, derrière laquelle le serveur a disparu.

Je hausse les épaules, un peu décontenancée. Suis-je flattée ? Pour sûr ! Intéressée ? Certainement. Sortir avec quelqu'un me ferait sans doute du bien. Mais convaincue ? Pas vraiment : je n'ai pas envie de me lancer dans quoi que ce soit maintenant. Mon unique souci en ce moment, c'est de trouver un boulot. Et clairement, entamer une histoire avec quelqu'un n'est pas au programme. Pas que Vincenzo m'ait proposé autre chose qu'une soirée, en fait : il n'a rien insinué quant à une relation sérieuse, juste un coup d'un soir. Mais même ça, j'ai l'impression que ça me détournerait de mon unique but, et me perturberait dans mes plans d'avenir. Pas de distraction, pas de plan annexe : un travail, et c'est tout. Pour le reste, je verrai plus tard.

Alors, quand mes deux amis décident de lever les voiles, je les imite aussitôt, sous l'œil inquisiteur de Murielle, et le regard amusé de Seb, qui comprennent assez vite que je recale la proposition du beau méditerranéen ; lorsque que je salue d'un petit geste de la main mon serveur préféré, lui allouant un air contrit, en penchant la tête, il me le rend avec un grand sourire : bah, apparemment, je n'ai pas encore grillé toutes mes cartouches avec lui, et il ne m'en tient pas rigueur. Plus tard, peut-être ?

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