Elle sourit à l'objectif et semble épanouis. Je pense même que je ne l'ai jamais vu aussi heureuse. Mais pourquoi Frédéric garde une photo de ma mère accroché à sa commode ? Ça n'a aucun sens. Comment s'est t'il procuré cette photo ?

Alice remarque ma gêne, et sort de la chambre. Je crois aussi qu'elle évacue ceux qui sont dans ma chambre. Il faudra que je la remercie pour son geste. Je reste là planté, à me poser des millions de questions.

Au bout de quelques minutes je me lève. Je remarque que mes yeux sont humides, et je les essuie. Je prends la photo et referme la chambre à clé. Je pose le cadre dans mon tiroir et vérifie que les pilules sont toujours en place. Je me refais une beauté, verrouille ma chambre et redescend. J'aperçois Bethany, sous l'escalier, en train de trafiquer. Je lui achète cinq pilules. Elle a vu la scène et ne pose aucune question.

Dans le salon, Tiphanie et Sarah jouent à action ou vérité. Quand Tiph m'aperçois elle me fait signe de venir jouer. J'attrape une flûte de champagne et les rejoint.
Quatre garçons jouent aussi : Josh Karl Enzo et Baptiste. Aucun n'est dans mon lycée. Je choisis toujours action et me retrouve à les embrasser, eux ou les filles. Après quelques tours, Maceo se joint à nous.
Quand vient son tour, il me regarde droit dans les yeux. Je me prépare au pire.
- Alia, action ou vérité ?
- Que me conseilles tu ?
- Action.
- Alors ce sera vérité, je réponds avec un clin d'oeil.

Il veut jouer, on va jouer.

- Très bien, répond t'il avec un sourire en coin. Je sais que tu m'en veut depuis quelques temps, mais puis je, recommencer à te séduire ?
-Honnêtement je pense que tu n'as jamais arrêter.
- C'est vrai, mais tu ne répond pas à ma question.
- Tu peux mais je ne te promet pas d'être réceptive.
- Mon tour, s'écrit Tiph. Maceo, action ou vérité ?
- Action.
- Embrasse moi.

Il me regarde droit dans les yeux en se levant et ne me lâche pas. Il roule une pelle à Tiphanie, et je mentirais si je disais ne pas vouloir être à sa place. Tout le long du baiser, il continue de me fixer.
Gêné je finis par me détacher de son regard puis attrape une coupe de champagne. Il retourne à sa place et le jeu continu ainsi. Quand vient mon tour, je demande à Josh de m'embrasser. Il profite de la situation pour m'embrasser aussi dans le cou, prolongeant le baiser. Quand il en a finit j'emet un petit rire en signe de satisfaction. Ensuite je plante mon regard dans celui de Josh et l'attire à nouveau contre moi. Quand j'eus finis je lance un petit "juste pour le plaisir" dans le creux de son oreille suivi d'un clin d'oeil.

Maceo me lance un regard noir et le jeu continu. Au bout de quelques tours les joueurs changent. Josh et sa bande sont trop bourré pour continuer.
- On y va !
- Mais c'est nul de jouer à quatre vous êtes sûr que vous ne voulez pas jouer ? S'exclame Sarah
- Non désolé, réponds Karl.

- Nou on joue !

Je me retourne vers cette voix masculine qui me dit quelque chose. Un brun que je ne reconnait pas s'installe avec ses potes. Ainsi nous formons un rond. Sarah et Tiph semblent vraiment contente du changement de joueurs. Il faut dire qu'ils sont vraiment pas mal. Dans cette ville j'ai l'impression que tout le monde est beau. Après à part les élèves de l'agence, je ne peux pas avoir un avis vraiment juste.

Le brun qui a parlé n'arrête pas de me fixer. Il me dit vraiment un truc mais j'ignore ce que c'est. Je reprends une énième flûte et nous débutons le jeu. Sarah et Tiphaine se font un plaisir d'embrasser les gars, de leur montrer leurs seins ou bien de retirer leur petite culotte.

Quand vient le tour du brun, je sais d'avance qu'il va s'adresser à moi.

- Alia c'est ça ?
- Oui.
- Action ou vérité ?

Je choisis vérité. J'espère me remémorer qui il est de cette manière.

- Pourquoi tu ne m'as jamais rappelé ?

Son regard posé sur moi me rappelle une vague sensation. Les souvenirs me reviennent enfin. C'est celui qui a vu mes bleus. Anthony si mes souvenirs sont bons. Si je réponds, ma couverture est fichu. Je suis trop bourré pour inventer un mensonge qui tienne la route. Je le regarde alors dans le blanc des yeux,ne sachant quoi répondre, quand Sarah intervient.

- C'est nul ça. Si elle t'a pas rappelé c'est que t'es un mauvais coup.
- Sauf qu'on a pas couché ensemble.
- Oh intéressant, t'as des trucs à cacher Ben Ali ? Réponds t'elle.
- Euh non..
- Tant mieux. Je te propose une action. Tu choisis ce que tu préfères, répondre au double de Zayn Malik, ou exécuter ce que j'ai en tête...

Son sourire malicieux me montre qu'elle attend ce moment depuis le début du jeu.

- Et tu propose quoi ?
- Que tu couche avec Maceo.
- Moi j'accepte en tout cas. Crie tout fort Maceo.

Deux choix : ruiner ma réputation ou ruiner ma couverture. Je ne met pas longtemps avant de monter à l'étage sous les regards réprobateurs des autres. Au moment ou je monte la dernière marche, j'aperçois la tignasse d'Andrea. Il est trop tard pour faire marche arrière.

Je déverrouille la porte et laisse entrer Maceo. Je referme à clé aussitôt à l'intérieur. Je me retrouve très rapidement plaqué au mur et couverte de baisers. Sa bouche est chaude. Il sent l'alcool. Il m'embrasse langoureusement et pose ses mains sur mes fesses. J'ai juste le temps de le pousser avant de lui vomir dessus. Rien de très sexy je vous assure.

- Ah ben ça, pour un tue-l'amour, s'en est un.

Il rit je crois rêver.

- Désolé.. ma euh.. salle de bain est euh.. juste là...
- Eh, pas de soucis. Si je te répugne à ce point il suffisait de le dire. Dit il pour me taquiner.
- C'est pas ça. Je suis vraiment désolé.

La pièce commence à tourner lentement. Je courre dans la salle de bain et finis au dessus des toilettes. Une nouvelle vague m'envahit. C'est en relevant la tête que je remarque que Maceo me tient les cheveux.

- Doucement ma belle, ça va mieux ?
- Un peu...
- Ok, je vais t'aider à entrer dans la douche. Promis rien de sexuel. Je veux juste m'assurer que tu ne fasse pas une mauvaise chute.
- Tu vas surtout en profiter pour me mater.
- Je ne vais pas détourner le regard, c'est vrai, mais je ne tenterai rien non plus. Si tu ne veut pas que je reste je peux partir il te suffit de le dire.
- Non ça va, si tu me lâche je m'effondre.
- D'accord.

Il met l'eau chaude et me laisse assise dans la douche. Il revient, armé d'un jogging et d'une brassière. Je prends le savon et nettoie l'essentiel. Maceo me savonne les cheveux et m'aide à me rincer. Il m'aide aussi à me sécher et à m'habiller. Le temps qu'il se douche, je vais dans la chambre de Fred récupérer un jogging et un tee shirt. Je croise une fille qui me regarde d'un air interrogatif dans le couloir. J'annonce que j'ai oublié les préservatifs. Elle me demande pourquoi nous n'avons pas encore commencé. Je hausse les épaules et dit que nous n'avons fait que les préliminaires pour le moment.

C'est bizarre de repasser par la chambre de Fred vu ce que j'ai trouvé tout à l'heure. Quand je ressort il n'y a plus personne dans le couloir. Je courre jusqu'à ma chambre que je referme immédiatement à clé. Il m'attends sur le lit, avec juste une serviette. Elle met son corp à son avantage. Ses muscles sont parfaitement dessinés et forme un V un peu avant la serviette. Des idées pas très religieuses me viennent en tête. Je dois absolument faire quelque chose. Je lui balance les vêtements à la figure et lui ordonne d'aller se changer. Il s'exécute et viens me rejoindre dans le lit.

- Tu le connais le gars ?
- En quelque sorte.
- J'ai l'impression qu'il sait quelque chose sur toi et qu'il ta mit la pression tout à l'heure.
- C'est presque ça.
- Mais quel est donc ton secret, mystérieuse Alia ?
- Si je te le disais, ce ne serait plus un secret.
- C'est vrai. Ça doit vraiment être important pour que tu acceptes de coucher avec moi à la place.
- Tu n'as pas idée. On peut parler d'autre chose ?
- Bien sur ! De quoi veut tu parler ?
- Je ne sais pas. Parle moi de toi. Pas le toi que tout le monde connaît. Mais plutôt celui que personne ne soupçonne, celui que tu es vraiment.
- Qui te dit que je ne suis pas réellement celui que je prétend être ?
- Je suis persuadé que derrière ce corp d'Apollon aux surnoms douteux, se cache quelqu'un de très intelligent, et de très gentil. Voilà tout.
- C'est fou, je pense exactement la même chose de toi.
- Je sais. Répondis je pour me vanter.
- Bon parlons de moi, voyons... je suis né le 06/12/1997, ça les seuls personnes qui s'en souviennent le savent grâce à facebook. Hum, mon père n'était jamais à la maison à cause de ses affaires, et ma mère était trop occupé par sa coiffure, j'ai donc été élevé par la nourrice, Lidia. J'ai toujours eu de très mauvais résultats scolaires jusqu'à ce que Lidia déménage en Europe. À partir de ce moment mes notes ont flambés. Ensuite mon père a avoué avoir trompé ma mère - avec la mère d'Antoine- et ils se sont séparés pour un temps puis se sont remis ensemble. Ne te méprise pas, il n'est pas question d'amour mais d'argent. En plus ça redore l'image de mon père. C'est gagnant gagnant. Je vais à la salle de sport 5 fois par semaine, j'adore les huîtres et les escargots. Je bois du café corsé sans sucre et j'aime la photographie. Si je n'avais pas l'entreprise de mon père à reprendre, je me serai orienté en école de photographie je pense. J'adore la compétition, c'est pour ça que je m'efforce d'être le meilleur dans tout. Je redoute par dessus tout l'échec.
Je crois aussi que j'ai fait le tour.

- Oui.. on a beaucoup plus en commun que ce que je ne pensais. Pourquoi tu redoute autant l'échec ?
- Un jour j'avais un concours d'équitation. C'était la première fois que mon père annulait son travail pour venir me voir. Je devais assurer tu comprends ?
- Oui je crois
- Sauf que ça n'a pas été le cas. Face au premier obstacle j'ai fait une crise d'angoisse. J'ai abandonné la course. Mon père m'a fait la promesse ce jour là de me faire passer après tout le reste. Je ne veux plus jamais voir la déception que j'ai vu dans ses yeux ce jour là.
- Hum.. ce n'était pas de ta faute.
- Si, au premier obstacle j'ai baissé les bras. Comme un lâche. Je ne veux pas être considéré comme tel.
- C'est pour ça que tu te donne autant de mal avec moi ? Je représente un obstacle à tes yeux ?
- Oui et non. Oui car tu es une des rares à me rejeter et non car je veux percer le mystère qui plane autours de toi. Tu es une personne tellement intéressante tu ne te rend pas compte. Puis tu es la seule à être vraiment naturelle avec moi.
- Tu dis ça par rapport au vomi ?
- Oui et aussi ta maladresse permanente. Tu ne cherche pas à faire les choses bien, tu te contente d'être toi même. Pour moi tu es comme un bol d'air frais dans cette école où tout le monde agit de la même façon.

Nous avons continué à parler ainsi toute la nuit. J'ai découvert un nouveau Maceo. Il a sue me rendre ému, me faire rire, sourire, jusqu'à en oublier qui je suis réellement. Pendant une nuit je n'étais plus en mission.
Pendant une nuit j'ai eu la chance d'être une lycéenne normal, en train de flirter avec celui qu'elle apprécie. Pendant une nuit j'ai goûté au bonheur.
Et ça change tout. Car maintenant j'en redemande.