Une semaine que Maceo me regarde de travers au grand plaisir d'Andrea. Ma côte de popularité a énormément baissé ce qui n'est pas plus mal pour ma couverture. Je reste principalement avec Antoine et Andrea, qui d'ailleurs n'arrêtent pas de se draguer. C'est trop mignon, Antoine est plus timide et réservé. C'est donc Andrea qui prends les devants assez souvent. Je les encourage à finaliser. Souvent je les laisses seuls pour faire avancer les choses. Cela me permet surtout de récolter des infos.

J'ai pu remarquer que Bethany vends pas mal de drogues sous les gradins ou dans les vestiaires. Heureusement que je suis un peu discrète. Ma maladresse est quand même au rendez vous. L'autre jour, elle vendait des médocs à un élève dans les vestiaires filles. J'étais cachée dans le linge sale. Ma position était loin d'être confortable et j'ai essayé de me retourner mais à la place, j'ai renversé le chariot. Je m'en suis tirée en simulant d'être bourrée, et j'ai du jouer le rôle toute la journée. Si bien qu'un professeur m'a renvoyé en appelant mon père.

J'ai élaboré une stratégie avec Frédéric. Je joue la princesse pourrie gâté qui déprime de sa vie. Voyant ma déprime, Bethany ne devrait pas tarder à venir me vendre du crack. Ensuite, pour mettre un peu de piment dans ma vie, je me mettrais aussi à la vente. En quelques mois je trouverais sûrement qui est à la tête de l'organisation.

Bethany est allé dans les toilettes femmes. Je m'apprête à y aller quand je percute Maceo, qui sort des toilettes hommes. À ce moment là, une fille sors des toilettes et j'aperçois Bethany qui nous regarde dans l'embrasure de la porte, qui est restée ouverte. La situation rêvé.
- Alia, s'il te plait m, laisse moi t'expliquer, commence M.
- Laisse moi tranquille, je réponds.

Je pars dans les toilettes et me force à pleurer. Je tourne le dos à Bethany, qui instantanément vient me réconforter.
- Écoute Alia, c'est qu'un con, tu ne dois pas pleurer pour lui, il ne le mérite pas... S'élance t'elle.
- Oui je sais mais putain, c'est dur.
- Je comprends..
- Je commençais à vraiment bien l'aimer, tu vois ? Et la il fout tout en l'air bordel.
- Il a toujours était comme ça...
- Ça fait tellement mal..

Ma dernière phrase est une perche. Comme je m'y attendais elle l'attrape en plein vol.

- En parlant de ça.. je vois bien que tu es mal. Tu dois être au courant de mon petit business dans le lycée.
- Quel business ?
- Je peux... disons, t'aider à avoir moins mal...
- Comment ?
- T'a déjà pris des médocs ?
- Non.. ça marche ?
- Oui. Tient voilà une pilule. Je te l'offre. Si tu en veux encore, passe me voir et nous discuterons des prix.
- T'es sûre ? Ça ne te pose pas de problème de me l'offrir ?
- Non pas du tout, t'en a besoin ça se voit.
- Ok, merci.. tu peux ne dire à personne que j'ai pleurer ?
- Bien sur.

Elle sort. Je place la pilule dans ma boite à tampon pour ne pas la perdre. Elle constitue une preuve. Je sèche mes larmes, remet de l'ordre dans mes cheveux et dans mon maquillage. Fière de moi, je regagne la salle de cours. La sonnerie retentit peu de temps après.

L'entraînement avec Fred ne consiste pas en un entraînement physique. Cette fois il décide de tester mes aptitudes psychologiques. Il attendait que je tienne vraiment quelque chose avant de m'en faire faire. Avec la pilule il a jugé que c'était bon.

Il m'apprend à pirater les comptes bancaires d'une entreprise, étant présent si je fais un faux pas. Apprendre plus dur pour rendre le reste plus simple. Grâce à ses conseils je saurais rapidement pirater un compte facebook, ou Twitter. Plus rien n'aura de secret pour moi. Son cour est très instructif. Contrairement à ce que je pensais, il est très calme. Il s'exprime clairement et se met à mon niveau. Je sens enfin un soutien moral.

Marie était la seule à m'apporter du soutien. Depuis mon arrivée j'ai l'impression de ne pouvoir compter que sur moi même. Ça fait du bien d'avoir quelqu'un de son côté, qui nous comprends.

La nuit je retourne dans ma chambre et je regarde un petit film. En même temps je parle par message à Andrea. Elle se demande comment elle pourrait aller à un rendez vous galant avec Antoine sans que son père ne l'en empêche. Je lui propose quelques idées. Elle décide que je serai son alibi. Si quelqu'un demande, samedi soir elle sera chez moi, mais en réalité avec son prince. J'ai prévu ce soir là d'organiser une soirée moi aussi. Fred est d'accord avec mon idée et va m'aider à la mettre en place. J'espère que Bethany viendra ainsi que quelques "amis" à elle. Cette fois pas d'alcool à outrance. Je ferais semblant d'être bourrée mais je ne prendrais que de l'eau. Ainsi je pourrait voir avec qui elle reste, ses affinités...
Personne ne devrait se méfier d'une fille qui a l'air vulnérable.

Il faut donc que j'organise une "prospection". Je pense faire des petites enveloppes d'invitations que je remettrai aux plus populaires. Je leur dirait aussi qu'ils peuvent inviter du monde. Je vais mettre aussi des micros et des minis caméras un peu partout dans la maison. J'espère tomber sur des conversation qui ne devrait pas être entendus. Andrea et Antoine seront aussi invités s'ils veulent passer.

Malgré mes supplications Fred refuse de me laisser sa chambre. Déjà qu'on manque de place pour accueillir du monde il faudra que je trouve un moyen. Je pense installer des mobile-homes et des tentes dans la forêt environnante. Il faut vraiment que je fasse un truc géant si je veux concurrencer la soirée de Maceo. Ce ne sera pas facile mais c'est le seul moyen pour que j'arrive à mes fins.

Le petit film terminé, j'éteins mon ordinateur. Il fait assez froid donc je vais chercher une couverture au rez de chaussée. Je passe devant la porte de Fred qui est entrouverte. Il est assis et regarde un objet rectangulaire. On dirait un cadre de photo. J'observe plus attentivement son expression et je vois une larme qui perle au creux de ses yeux. Il sent mon regard et lève les yeux. Il repose le cadre sur l'étagère et ferme sa porte complètement. Je n'ai pas très bien vu la photo mais de loin on aurait dit une femme. Je descends chercher ma couverture et remonte en vitesse me coucher. Il éprouve donc des sentiments. Il s'agit peut-être d'une femme qu'il a rencontré sur une ancienne mission et dont il s'est épris. Je n'ose imaginer le destin tragique qu'elle a due connaitre.