Chapitre 10
P.D.V. Rhigos :
-Vous aviez raison Votre Majesté, ils ont tenté de fuir. Que devons nous faire d'eux ?
-Mettez-les au cachot le temps que je tire au clair toute cette histoire !
Songeur, je me remémore les événements qui se sont déroulés plus tôt dans la journée. Le visage effrayé et la voix douce de la jeune fille me reviennent alors en tête et la remplissent d'une idée fixe.
P.D.V. Aleyna :
Toujours dans la cour du palais, nous attendons sans savoir ce qu'il va nous arriver, le retour des gardes chargés de prévenir le roi de notre arrivée.
Je me sens étrange depuis tout à l'heure, l'atmosphère présente en ces lieux éveille en moi un sentiment de nostalgie qui ne devrait pas exister étant donné que je suis sûre de ne jamais m'être rendue ici auparavant. Pourtant, une image de cette place remplie de sang ne quitte pas mon esprit et semble, étrangement correspondre à ce fameux rêve qui ne daigne me quitter depuis mon enfance.
Quand les gardes reviennent enfin, je me sens soulagée, je vais finalement pouvoir quitter cet endroit qui me donne mal à la tête. Je ne suis même pas inquiète de savoir où ils vont nous emmener tant que je pars d'ici.
C'est ainsi qu'ils nous conduisent à l'intérieur du palais mais, après n'avoir fait que quelques pas, ils emmènent mon oncle dans une direction autre que la mienne sans nous annoncer la raison.
Bien entendu, nous nous débattons tous deux pour ne pas être séparés mais les gardes sont bien trop nombreux et entraînés et ça ne leur prend pas plus de quelques secondes pour nous maîtriser.
Quand je me retrouve dans ces longs couloir accompagnée d'inconnus qui ne daignent même pas me regarder, je m'efforce de ne pas paniquer en analysant ce qui m'entoure mais c'est une grosse erreur.
Pour je ne sais quelle raison, l'impression de déjà vu ne m'a pas quitté et est même devenue de plus en plus pesante et dérangeante. Toute personne normalement constituée se sentirait minuscule face à ces lieux mais dans mon cas, c'est encore pire.
Je sens bien que je n'ai rien à faire là, j'ai le sentiment d'être un minuscule insecte qui ne va pas tarder à se faire écraser par les êtres humains, bien plus puissants que lui.
Je tente d'ignorer le malaise que je ressens et presse le pas pour garder le rythme des gardes qui m'accompagnent. Les tremblements de mes jambes ne m'aident pas du tout à marcher à leur vitesse mais je dois faire avec.
Après quelques minutes de marche, nous atteignons des grandes portes qui, pour changer, semblent présentes dans ma mémoire depuis longtemps. Quand nous les franchissons et que je découvre une salle gigantesque et d'un luxe étonnant, un mal de tête énorme me prend et je dois retenir à un des gardes pour ne pas tomber.
Celui-ci, dérangé par mon toucher, s'empresse de me repousser ce qui me fait tomber au sol. Il commence à m'insulter avant de se faire interrompre par une voix rauque que je ne tarde pas à identifier.
-Assez ! Sortez tous d'ici maintenant !
Je tente de me faire plus petite que je ne le suis et de passer inaperçue mais c'est peine perdue car le roi s'adresse à moi, sans même me regarder.
-Est-ce que tu comptes te lever où vas-tu rester au sol indéfiniment ?
Gênée, je tente de me relever mais perds l'équilibre et retombe durement sur le sol. Je dois certainement être toute rouge car je sens la chaleur me monter au joues.
Voyant la scène, le roi soupire et s'approche de moi. Je masque mes tremblements du mieux que je peux mais ne peux m'empêcher de sursauter lorsque sa main se pose sur mon bras. Je ne comprends pas ce qu'il compte faire et commence à paniquer mais quand il commence à me relever pour ensuite me lâcher, je me sens encore plus mal.
Je remarque que, dès que nos peaux ne sont plus en contact, il s'empresse de s'essuyer sa main, comme si elle avait été salie. Ça me provoque alors un sentiment d'infériorité que je tente d'ignorer du mieux que je peux.
Tandis que je suis toujours perdue dans mes pensées, il commence à s'adresser à moi de manière hautaine.
-Suis moi, nous allons prendre une légère collation.
Méfiante, je lui obéis. Je ne comprends pas la raison pour laquelle il veut manger avec moi mais je ne suis pas en position de désobéir à l'homme le plus puissant de la cité. D'autant plus qu'il retient mon oncle dans ses cachots et qu'il peut lui faire du mal à tout moment.
Je commence à le suivre et nous déambulons dans les couloirs. Un silence gênant pèse sur nous et est alimenté par les regards étonnés des rares gardes et serviteurs que nous croisons.
Quand nous arrivons après de longues minutes dans une pièce, je constate qu'elle est bien plus chaleureuse que toutes celles que j'ai vu auparavant dans le palais. Elle a un côté agréable que je n'aurais jamais cru découvrir ici.
Je reste ébahie sur le pas de la porte et sentir la présence du roi derrière moi et bien trop proche me met en panique. Et si il m'avait emmenée dans cette pièce seule avec lui pour... Je n'ose même pas y penser.
Pourtant, encore une fois, mes suppositions s'avèrent totalement fausses car il ne fait que me pousser un peu pour passer et aller s'asseoir sur un des sièges présents et m'annoncer que la nourriture ne va pas tarder à arriver et que je devrais me mettre en face de lui au lieu de rester là les bras ballants.
Je fais donc ce qu'il me demande et c'est ce moment là qu'une servante choisit pour entrer dans la pièce après avoir demandé la permission. La délicieuse odeur provenant du plateau qu'elle apporte me met l'eau à le bouche et je ne peux m'empêcher de garder mon regard rivé sur la collation.
Lorsqu'elle quitte la pièce, mon estomac décide d'en faire des siennes en gargouillant de manière très bruyante, attirant ainsi j'attention du roi. Je me crispe, m'attendant à le voir me réprimander par mon manque de politesse mais il se contente, à mon plus grand étonnement, à rire comme si c'était la chose la plus amusante au monde.
Je le regarde, surprise, je ne pensais qu'il était capable de sourire et encore moins de rigoler. Je le croyais froid et sans sentiments, c'est cette impression qu'il laisse en temps normal mais là il sourit de manière tellement adorable que j'ai l'impression de me retrouver face à un autre homme.
Quand il a terminé, il m'encline à commencer à manger et le silence se fait à nouveau. Pourtant, je me sens plus relaxée, peut être est-ce du au fait que je me sois rendue compte qu'il a une partie humaine mais je ne ressens plus cette tension qui pesait dans l'air.
-Que faisais-tu chez Nicomède ?
Sortie de mes pensées, je ne sais d'abord pas quoi lui répondre, n'ayant pas comprit sa question au début. Je remets mes idées en place et inspire un bon coup pour lui répondre.
-Ce ne serait pas intéressant, ce sont des histoires du peuple.
Étonnée, je le vois sourire pour la deuxième fois de la journée mais ce sourire là est beaucoup moins sympathique, il est plutôt hautain. Je sens que je ne vais pas apprécier ce qui va suivre...
-Dis moi quand même, je trouve toujours la vie des personnes qui me sont inférieures très amusante.
Je me sens vexée par ses paroles qui sont pourtant vraies. Je lui suis inférieure et c'est la présence de Nicomède qui me l'a fait oublier ces dernières semaines. Mais même si je sais ça, je ne peux m'empêcher de lui répondre de manière sèche et impertinente.
-Mon grand-père s'est fait tuer par des voyous car, pendant que vous les nobles vous amusez avec des fêtes par centaines, nous, le peuple, nous vivons en constante insécurité et nous pouvons mourir à tout moment.
Quand je réalise ce que je viens de dire au roi, je me fige. Mais qu'est-ce qui m'a prit ? Il fallait que mon caractère fort se manifeste maintenant, au pire moment...
Étrangement, il ne semble pas énervé, ce sourire se transforme même en un visage rempli de compassion.
-Et bien, je suis désolé qu'il te soit arrivé une telle chose... Maintenant, je voudrais que tu m'expliques la raison de votre fuite à cet homme et toi.
Je ne sais quoi lui répondre, même moi je ne connais pas la vision des choses de mon oncle, je ne peux donc pas lui donner d'explications.
-C'est que... A vrai dire...
Trouve quelque chose Aleyna, fais marcher ta tête pour une fois ma fille. Je vois que le visage du roi s'assombrit à nouveau face à mon hésitation et, dans la panique, j'invente une excuse.
-Mon oncle et moi avions déjà prévu de partir avant votre venue. Il était venu me chercher aujourd'hui après avoir constaté que j'avais quitté la maison et je ne voulais pas user plus que ça de la gentillesse de Nicomède.
Je vois les sourcils du roi se froncer face à mon explication. Il ne semble pas la croire mais ne me contredit pas.
-Bien, ce sera tout pour ce soir. Des esclaves vont te conduire dans la chambre dans laquelle tu passeras la nuit, vous serez autorisés, ton oncle et toi, à quitter la ville demain matin.
Je le remercie de nombreuses fois puis me lève pour prendre congé. Quand je m'apprête à passer la porte, il m'interrompt en me parlant et je me retourne pour apercevoir son visage.
-Passe une bonne nuit.
Je rougis en voyant son sourire et surprend mon cœur à battre un peu plus vite. Je ne peux me le cacher, malgré son air effrayant et les quelques années qui nous séparent, le roi reste un très bel homme. Je lui retourne sa phrase puis m'empresse de sortir. Une fois sortie en dehors de la pièce, je m'aperçois que deux femmes m'attendaient.
Elles me demandent de la suivre et me font marcher dans les couloirs pour me mener jusqu'à ce qui me semble être ma chambre. Elles me laissent ensuite et je me retrouve seule dans la pièce, à réfléchir à ce qui vient de se passer.
Je ne prends pas le temps de ma déshabiller et me glisse dans mon lit pour ne pas tarder à m'endormir. Quelle soirée...
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Chapitre plus long que ceux de d'habitude !!!
Vous en avez pensé quoi ?
Comment allez vous ? Moi, je suis malade, je soupçonne une vieille angine 😒 J'espère que ça va vite passer...
Je vous souhaite une très bonne soirée, un bon début de semaine et vous dis à la prochaine pour la suite !!
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